Die Kehre (conférence de Martin Heidegger)

Die Kehre, traditionnellement traduit en français par « le Tournant », est le texte de l'une des quatre conférences de Martin Heidegger prononcées au Club de Brême, sous le titre général Einblick in das was ist (Regard dans ce qui est), le premier [N 1]. Publiée pour la première fois en français chez Gallimard dans Question IV en avec comme traducteurs Jean Lauxerois et Claude Roëls.

Pour des articles plus généraux, voir Martin Heidegger et La philosophie de Martin Heidegger.

Mouvement général du texte

L'idée de « Kehre », traditionnellement traduite par « tournant » et conçue comme un brusque renversement, s'est imposée à Heidegger au cours de sa longue méditation sur l'« histoire de l'être ». La première apparition « publique » de l'idée de « Tournant » se trouve dans la Lettre sur l'humanisme[1]. L'histoire de l'être n'est pas conçue chez lui comme une évolution comprenant époques et ruptures ; elle est la puissance de mutation qui s'abrite dans le premier commencement grec[N 2]. Heidegger part d'une méditation sur le sens d'être de notre époque caractérisée par la technicisation et la dés-humanisation du monde, l'époque de la « Technique » où domine le « Gestell ». Inscrit dès l'origine, c'est-à-dire depuis le premier commencement dans le « destin » de la métaphysique, le Gestell, comme essence de l'être, n'est que le dernier moment de cette histoire. Ainsi conçu le Gestell est un aboutissement dans l'histoire de la métaphysique. Dans cette perspective la métaphysique n'est plus seulement une discipline philosophique, mais devient une puissance historiale, en propre [dans son essence], qui reflète un destin de l'être, remarque Jean Greisch[2].

Face au « péril » que présente le Gestell, c'est-à-dire face à l'assombrissement et à la dévastation auquel la technique moderne semble condamner le monde, le « destin » offrirait une autre voie, il y aurait la possibilité d'un tournant, d'un salut. Avec le Tournant, Die Kehre, la pensée serait en train d'abandonner la subjectivité, remarque Jean Grondin[3]. Ce tournant[N 3] ne dépendrait cependant pas de la volonté humaine mais bien de l'être lui-même[N 4]. François Fédier[4] interprète le tournant comme un mouvement qui consiste « à quitter un chemin pour en suivre un autre, sans esprit de retour ». C'est à en découvrir les indices dans l'essence de la vérité de l'être que s'attache Heidegger dans cette conférence.

Lecture et commentaires

Afin de rendre le texte plus abordable, il est tenté de le diviser en trois parties.

Le Destin (pages 309 à 311)

Le « Gestell », que l'on traduit par « Dispositif » ou « Arraisonnement », est un mode de « dévoilement » de l'étant[N 5], « mode de dévoilement qui nous livre tout étant comme susceptible d'être interpellé, arraisonné, commandé [...], mise à disposition qui fait de celui-ci un « fonds », un stock ou une réserve »[5], qui « rassemble en lui-même toutes les possibilités de la « mise en demeure » » et qui a pour caractéristique de se dissimuler (p. 309).

Le « Gestell » est un « destin » qui appartient à l'essence de l'être lui-même. Il est le mode d'être contemporain qui considère l'intégralité de l'étant comme « fonds disponible », der Bestand (p. 310)[6]. Ce dont il est question c'est de l'histoire de l'être, telle que celle-ci se destine à l'humanité et non de l'histoire des événements historiques. « L'histoire que veut penser Heidegger, la Geschichte, c'est l'histoire de ce qui nous est envoyé ou destiné depuis l'origine et qui ainsi nous détermine à notre insu » souligne Marlène Zarader[7]. « Que cette histoire nous soit destinée implique que nous soyons à même de lui faire accueil, non pas qu'elle vienne comme un sort face auquel nous ne pouvons rien »[6].

Dès le deuxième paragraphe, Heidegger annonce que « le Gestell déploie son essence comme « péril » », dont il nous dit qu'il « demeure voilé et dissimulé ». Pour cette raison nous conservons l'illusion que la technique est un moyen dont nous disposons, alors que pour Heidegger ce n'est pas le cas et que tout au contraire « l'homme dans son essence est assigné aujourd'hui à prêter la main à l'essence (déploiement) de la technique » (p. 309). La « Technique » au sens du Gestell ou « Dispositif », tient l'homme en son pouvoir, il n'en est nullement le maître. L'homme moderne est requis par et pour le dévoilement commettant, qui le met en demeure de dévoiler le réel comme fonds[8].

« La technique, dont l'essence est l'être lui-même, ne se laisse jamais surmonter par l'homme ». L'homme ne prendra jamais la main en ce sens là sur la technique (p. 311). Si l'oubli, et notamment son aggravation dans le Gestell, est constitutif de la métaphysique, il est illusoire de penser pouvoir le corriger, il s'agit plutôt de l'assumer comme destin de l'être lui-même[9]. D'autre part « l'essence de la technique ne peut être conduite dans la métamorphose de son destin sans l'aide de l'essence de l'homme » (p. 311).

Si la technique ne peut être humainement surmontée, en revanche son essence, comme en retrait, peut être libérée dans sa vérité (p. 311)[N 6].

Comme tout autre moment de l'histoire de l'être, le « Gestell » est destiné à se métamorphoser [N 7],[N 8]. Comme destin de l'être, le Gestell se libère à partir de la venue d'un autre destin imprévisible (p. 311)[N 9].

L'être se destine (sich schicken) comme essence de la technique. « Le destin est par essence destin de l'être, au sens où l'être se destine lui-même, déploie à chaque fois son essence comme un destin et par là se métamorphose destinalement »[N 10]. L'Être s'est destiné de nos jours comme essence de la Technique dans le Gestell. Heidegger précise sa conception : « se destiner (sich schicken), signifie se mettre en route, pour s'ajointer à la directive indiquée et qu'attend un autre destin voilé »(p. 310). Ceci annonce que : « le Gestell se libère en advenant chaque fois à partir d'un autre destin qui ne se laisse ni calculer à l'avance, ni construire métaphysiquement comme conséquence d'une marche de l'histoire » (p. 311).

La technique est le mode contemporain de son « dévoilement ». À l'essence de l'être appartient l'essence de l'homme en ce qu'elle est requise pour que l'Être demeure « pris en garde », dissimulé en tant qu'être selon sa propre essence (p. 311). Françoise Dastur[10] écrit : « L'être de l'homme n'est plus alors compris de manière transcendantale comme capacité à sortir de soi, et à échapper ainsi à toute caractérisation en termes de substance, mais défini à partir de la revendication de l' Être, d'un appel de l' Être qu'il s'agit pour lui de recevoir et auquel il a à répondre. Exister pour l'homme ne signifie plus pouvoir projeter l'horizon de compréhensibilité de l' Être, mais renvoie maintenant à une manière d'être dont l'homme n'est pas l'initiateur ».

Le péril (pages 312 à 315)

Le dévoilement de l'essence de la technique requiert l'homme[N 11]. Parallèlement, l'homme doit s'ouvrir à l'essence de la technique (p. 311-312). Heidegger insiste sur le fait que cette attitude n'a rien à voir avec la célébration de la science et des techniques[N 12],[N 13].

L'essence du « Gestell » est le « péril » (p. 313). Le péril est l'époque de l'être déployant son essence comme Gestell (p. 315). Le « péril », ou Gefahr, nomme l'époque de l'être déployant son essence comme Gestell, nous fait entrer dans une longue nuit[11]. Heidegger est le témoin de son époque, si être témoin consiste à sonder les abîmes, à faire face à l’Événement, jusqu'au point de comprendre et d'exposer « ce qui a rendu possible » le pire et notamment « l'extermination de l'homme par l'homme », si « le mal ne peut plus être circonscrit à ce qui est moralement mauvais, ni non plus limité à n'être qu'un défaut ou un manquement au sein de l'étant » nous dit et rapporte Gérard Guest[N 14].

« Le péril est le site sans lieu de toute présence [...] le péril est la traque en laquelle l'être lui-même dans le mode du Gestell traque d'oubli la garde de l'être en sa vérité » (p. 315). Il y a péril car dans son mode, le Gestell « traque » (das Nachstellen) (se met en chasse ) de tout ce qui est, pose tout d'après lui tout en se faisant discret dans cette « traque » qui dissimule le péril note Hadrien France-Lanord[12]. Alors que la technique semble correspondre au règne de la volonté et de la domination de l'étant par l'homme, il s'avère que « le dévoilement de tout le réel comme fonds commissible entraîne une disparition du sujet lui-même » écrit Françoise Dastur[5],[N 15]. « Comme « péril », l'être se détourne de son essence vers l'oubli de cette essence [...] C'est pourquoi dans l'essence du péril s'abrite en « retrait » ou Entzug la possibilité d'un tournant »(p. 313) [N 16].

Là où est le péril mais plutôt là où il est repéré comme péril, peut croître ce qui sauve, écrit Heidegger, en référence au vers d'Hölderlin tiré du poème Patmos « mais là où est le péril, croit ce qui sauve »[N 17]. Dans le péril l'oubli comme tel fait son entrée (p. 315).

Le tournant de l'oubli (voilé et en retrait jusqu'ici), n'advient que si le péril vient d'abord lui-même à la lumière (p. 315).

Faisant son entrée l'oubli n'est plus « oubli de l'être » mais bien plutôt il se tourne (fait volte face[N 18]) et se sachant oubli, entre dans la « garde de l'être » (p. 315) (c'est pourquoi le péril est moins l'oubli de l'être que l'oubli de l'oubli lui-même[N 19]).

Le salut (pages 316 et suivantes)

Avec le tournant de l'oubli (avec la conscience de l'oubli) advient le « monde » (p. 315). Le Gestell dissimule la proximité du monde.

C'est soudainement qu'advient le « tournant » (la volte face) du péril (p. 316). Avec le tournant du péril (c'est-à-dire la conscience de) se produit l'éclair de la vérité de l'être comme être « en retrait » ou « pris en garde ». Cette soudaine éclaircie est l'éclair, alors la vérité de l'essence de l'être comme sa prise en garde sont dévoilés. Le regard qui saisit est un « regard dans... » (Einblick in das was ist)[N 20], il est lui-même avènement, dans l'être (p. 316).

« Le regard dans ce qui est » ne nomme pas le coup d'œil par lequel nous inspectons l'étant, à l'époque du Gestell, il tente de nommer l' « Être » (p. 318). Lorsque le regard advient, alors les hommes sont ceux que l'éclair de l'être a frappé dans leur essence (p. 318). Le regard découvre l'advenance, « c'est à partir de l'avenance de cet autre que lui, que l'être humain advient à soi ». C'est par l'avènement du regard que l'homme est « approprié » (p. 319).

« Dans cette correspondance l'homme est « approprié », en sorte qu'il regarde comme mortel le divin à l'encontre, le dieu qui se tient comme un étant » (p. 319)[N 21].

Ce n'est que lorsque dans l'avènement du regard, l'essence de l'homme renonce à l' « opiniâtreté humaine » et se projette loin de soi que l'homme correspond dans son essence à l'appel du regard (p. 319). Il peut alors dire ce qui est, sans égard à la situation contemporaine. Ce qui se voit c'est le retrait, ce qui se dit c'est la « constellation de l'être ». S'il doit y avoir un « dieu », il advient dans la « constellation de l'être » (p. 320)[N 22].

Heidegger termine son texte en se demandant si le regard porté dans l'essence de la technique suffit à prendre en garde l'être lui-même (p. 321). C'est de cet éclair de l'être que peut provenir la paix (p. 321).

Remarques de traduction

Si l'on suit Gérard Guest[13], la traduction systématique du terme allemand wesen par essence fait obstacle à la compréhension de ce texte. « Heidegger n’aura pourtant cessé d’avertir que l’emploi qu’il faisait du mot ne devait plus, depuis longtemps, être entendu comme signifiant l’« essence », elle-même métaphysiquement entendue, mais bien dans toute la force de son aspectualité « verbale », celle du vieux verbe allemand « ∗wesen » (vieil haut allemand « ∗wesan », voir sanscrit « vásati »), lequel signifie « être », ou bien « estre », avec la nuance aspectuelle de « durer » (all. « währen ») : « demeurer », « séjourner », « habiter un lieu » (et y avoir ses « habitudes ») [...] on continue donc à parler, comme si de rien n’était (cela paraît sans doute plus familier), de l’« essence du Dasein », de l’« essence de la technique », de l’« essence du langage », de l’« essence de la vérité », etc. — et bien entendu : de l’« essence de l’Être ». ». Gérard Guest propose de traduire Wesen par « aître », qui non plus ne fait pas l'unanimité. L'essentiel est de bien souligner l'aspect verbal du verbe wesen et d'accoler à chacune de ses traductions par le concept d'essence l'idée de déploiement de lieu et du demeurer.

Références

Notes

  1. Les titres en étaient : das Ding, Das Gestell, die Gefahr et Die Kehre
  2. « Le premier commencement s'est retiré à mesure que se déployait le monde grec »article Autre commencement Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 140
  3. À noter que ce Tournant ne serait pas dans l'esprit de Heidegger à comprendre comme un changement de cap, mais comme la poursuite de la marche en avant, dans un chemin qui tourne, conception qui permettrait de conserver leur valeur à toutes les étapes antérieures de la pensée, comme chemin à parcourir, écrit Jean Grondin 1987, p. 7
  4. « Heidegger a toujours insisté sur le caractère originairement passif de la pensée qui s'ouvre à ce qui se présente à elle et qui ne peut donc effectuer un virage que si quelque chose « tourne » effectivement au niveau des choses elles-mêmes »-Françoise Dastur 2017, p. 150
  5. L'étant est décelé, mis au jour, non comme Dasein ou chose, mais comme stock ou personnel disponible, son caractère de chose et même son objectivité s'effacent devant sa disponibilité, sa valeur. Le Gestell, est l'essence de la technique, mais de la technique vue comme destin du décèlement, en cela le Gestell porte à son comble l'« oubli de l'être » enclenché par la métaphysique et sa forme ultime la Volonté de puissance. « Nous sommes à l'époque où cet oubli se précipite vers son achèvement, plus rien n'existe qui puisse bénéficier d'un être plus authentique dans quelque monde « sacré » ou « réservé » »-écrit Hans-Georg Gadamer 2002, p. 152
  6. Heidegger interprète cette libération en l'éclairant de la métaphore suivante : « cette liberté ressemble à celle d'un homme qui surmonte sa douleur au sens où loin de s'en défaire et de l'oublier, il l'habite » (p. 311)
  7. Dans sa célèbre conférence de 1953, intitulée La Question de la technique, Heidegger résume sa pensée en une formule devenue depuis lors quasi proverbiale : « L’essence de la technique n’est rien de technique ». Heidegger définit l'essence de la technique au regard d'un certain destin de l'être et du décèlement de l'étant. Elle n'est donc plus un assemblage de moyens destinés à la production-Alain Boutot 1989, p. 88
  8. La position fondamentale des temps modernes «, n'est pas technique parce qu'on y trouve des machines à vapeur puis des moteurs à explosion.Au contraire, des choses de ce genre s'y trouvent parce cette époque est l'époque Technique »Concepts fondamentaux, p. 31
  9. Comme le souligne remarque Michel Haar, si l'époque de la technique est l'ultime forme, « nous ignorons encore ce que nous réserve l'achèvement de la métaphysique et nous ne pouvons à peine imaginer ce qu'inventera la domination inconditionnée ou la mobilisation totale … qui ne font que commencer »-Michel Haar 1994, p. 267
  10. Dans l'histoire de l'être Heidegger distingue, sous ce rapport, trois époques : le monde grec de l'étant comme Herstand (l'étant tel qu'il sort lui-même du retrait pour se manifester); l'époque de la représentation (où l'étant est posé par un sujet dans la présence comme lui faisant face : Gegenstand et l'époque de la technique moderne où l'étant n'apparaît que comme fonds disponible, c'est-à-dire mis à disposition-article Fonds disponible Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 497
  11. « Le Seyn requiert le Da-sein pour pouvoir se déployer dans son essence; et le Dasein appartient nécessairement au Seyn parce que ce n'est que de cette façon qu'il peut lui-même être »-Alexander Schnell 2017, p. 171
  12. « Il n'y a rien de démoniaque dans la technique [..] C'est l'essence de la technique, en tant qu'elle est un destin du dévoilement, qui est le danger [..]. la technique moderne au sens essentiel de l'« arraisonnement », attaque l'homme qui n'est plus que le « commettant » du fonds et devient lui-même un fonds »-Alain Boutot 1989, p. 96
  13. Heidegger ne s'inscrit pas dans la dénonciation commune des méfaits de la « Technique », forme contemporaine du nihilisme, mais avant tout dans « le danger que recèle l'essence de la technique ». Il s'agit d'une menace sur l'essence pensante de l'homme au point que, s'il peut lui sembler que partout il ne rencontre que lui-même, en fait il ne se trouve plus nulle part, ayant perdu son essence et, ne se percevant que du point de vue de la pensée calculante, il erre dans le non-monde-Alain Boutot 1989, p. 97
  14. Gérard Guest, « « Au point immobile où tournoie le monde » (Ouverture : À la chinoise...) », L'Infini, no 95 « Heidegger: le danger en l'Être », , p. 11.
  15. La calculabilité intégrale qui consomme l'indifférence de l'objet et du sujet constitue le déploiement de l'être de la technique moderne, das Wesen der Technik, et détermine ce que Heidegger nomme, dans un texte tardif, la radicale inhumanité de la science d'aujourd'hui qui abaisse l'homme au rang d'élément disponible et ordonnable pour une pensée qui pense par modèles et dont le caractère opérationnel ne connaît pas de bornes - Françoise Dastur 2011, p. 123
  16. En signalant que « l'être ne se réduit pas à l'ensemble de ce qui est [...] le retrait permet de ré-ouvrir l'horizon au-delà d'un réseau de significativité qui s'est clos en soi-même »Sylvaine Gourdain 2017, p. 188
  17. « Le péril naît de la mise en demeure de l'étant, péril qui sombre dans l'oubli le plus profond sous le Gestell [...] la détresse pourrait donner lieu à une mise en question des assises de la métaphysique et de la technique [...] là où le péril est, c'est-à-dire, là où le péril est enfin repéré comme péril et comme message de l'être , peut croître ce qui sauve, à savoir le tournant de l'oubli de l'être sous l'empire du Gestell [...]Le vers de Hölderlin veut souligner la co-appartenance, à la limite l'unité, du péril adéquatement compris et du tournant salvateur »-Jean Grondin 1987, p. 110-111
  18. volte-face est l'expression choisie par François Fédier traducteur des Apports à la philosophie : De l'avenance pour traduire l'allemand « kehre »
  19. « Le péril s'exprime dans l'oubli de l'oubli, c'est-à-dire dans l'oubli du retrait comme trait initial de l'être »-Jean Grondin 1987, p. 107
  20. Einblick in das was ist , Regard dans ce qui est, est le titre général sous lequel les quatre conférences de Brême ont été présentées
  21. « Ce dieu désigne-t-il un type d’étant spécifique ? Difficile à dire, puisque le discours de Heidegger à ce sujet diffère selon les écrits. Si, dans la conférence « Die Kehre » (1949) ou dans la Lettre sur l'humanisme (1947), Heidegger le range effectivement dans la catégorie des « étants », sur le même plan qu’un rocher ou qu’une œuvre d’art, il exprime une autre opinion dans les Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis) (1936-1938), où il met en doute la possibilité d’attribuer l’être au dieu sans risquer de détruire toute idée de divin », écrit Sylvaine GourdainSylvaine Gourdain 2010, p. 96 lire en ligne
  22. « Le dieu qu'évoque Heidegger ne relève d'aucun théisme. Heidegger a recours au dieu comme à une image pour figurer cette ouverture de la vérité dans l'inépuisabilité de ses possibilités »-Sylvaine Gourdain 2017, p. 193

Liens externes

Bibliographie

  • Martin Heidegger, Questions III et IV, Paris, Gallimard, coll. « Tel », , 488 p. (ISBN 2-07-072130-2).
  • Philippe Arjakovsky, François Fédier et Hadrien France-Lanord (dir.), Le Dictionnaire Martin Heidegger : Vocabulaire polyphonique de sa pensée, Paris, Éditions du Cerf, , 1450 p. (ISBN 978-2-204-10077-9).
  • Alain Boutot, Heidegger, Paris, PUF, coll. « Que sais-je? » (no 2480), , 127 p. (ISBN 2-13-042605-0).
  • Jean Grondin, Le tournant dans la pensée de Martin Heidegger Epiméthée, Paris, PUF, , 136 p. (ISBN 2-13-039849-9).
  • Martin Heidegger, « Le Péril », dans L'Infini Heidegger:Le danger en l'Être, Gallimard, , chap. 95.
  • Marlène Zarader, Lire Être et Temps de Heidegger, Paris, J. Vrin, coll. « Histoire de la philosophie », , 430 p. (ISBN 978-2-7116-2451-5).
  • Hans-Georg Gadamer, Les Chemins de Heidegger, Paris, Vrin, coll. « Textes Philosophiques », , 289 p. (ISBN 2-7116-1575-8).
  • Jean Greisch, « L'autre de l'être », dans Jean-François Courtine (dir.), L'Introduction à la métaphysique de Heidegger, Paris, Vrin, coll. « Études et Commentaires », , 240 p. (ISBN 978-2-7116-1934-4), p. 181-212
  • Michel Haar, La fracture de l'histoire : Douze essais sur Heidegger, Grenoble, Jérôme Millon, coll. « Krisis », , 298 p. (ISBN 2-84137-009-7, lire en ligne).
  • collectif (dir.), Lire les Beitrage zur Philosophie de Heidegger, Paris, Hermann, coll. « Rue de la Sorbonne », , 356 p. (ISBN 978-2-7056-9346-6).

Articles connexes

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