Planification d'urgence en Belgique
La planification d'urgence en Belgique régit et organise la planification d'urgence (plan catastrophe) dans ce pays, c'est-à-dire qu'elle met en place l'organisation et la prévention relative à un événement (catastrophique ou non) de grande ampleur nécessitant la collaborations de plusieurs services d’urgence différents (comme les pompiers, l'aide médicale urgente ou la police, par exemple).
Historique
Le , parait la loi sur la protection civile, qui définit les différentes termes, tels que la protection civile et les services régionaux d'incendie(SRI)[1].
Le , la loi relative à l'aide médicale urgente en Belgique est votée, transférant la responsabilité de celle-ci des communes vers l'état fédéral.
Le , parait la première directive européenne dite « Seveso », qui impose aux États membres de l'Union européenne d'identifier les sites industriels présentant des risques d'accidents majeurs et d'y maintenir un haut niveau de prévention.
Le , parait une circulaire ministérielle relative aux plans d'urgence et d'intervention en exécution de la loi du concernant les risques d'accidents majeurs de certaines activités industrielles.
Le , parait un arrêté royal fixant les normes de prévention incendie dans les nouvelles constructions[2].
La Loi du instaure la future réforme des polices de Belgique suite au nombreux dysfonctionnement l'affaire Dutroux mis en lumière par la commission d'enquête parlementaire débutée en 1996. Cette réforme organise un service de police intégré, structuré à deux niveaux (police locale et police fédérale), qui entrera en fonction le .
La loi du modifiant la loi du à propos de la protection civile a donné obligation aux bourgmestres de chaque commune d’établir un plan général d’urgence et d’intervention qui prévoit les mesures à prendre et l’organisation des secours en cas d’évènements calamiteux, de catastrophes ou de sinistres.
Le , survient la catastrophe de Ghislenghien qui fit 24 morts et 132 blessés lors de la rupture d'un gazoduc à haute pression qui entraina une explosion sur un zoning industriel. Cette catastrophe met en lumière des dysfonctionnements dans l’organisation et la coopération entre les services de secours[3] et a pour conséquences, outre la réforme de la sécurité civile belge de 2007, une réorganisation de la planification de l'urgence en Belgique, notamment via la création de cinq disciplines de l'urgence par l'arrêté royal du [4].
Le , c'est au tour de la protection civile d'être réformée, réduisant le nombre d'unités de 6 à 2 et redéfinissant les missions qui lui sont attribuées en activités à l'échelon fédéral pour des missions spécialisées et en activités à l'échelon local qui sont alors assurées, depuis lors, par les zones de secours[5].
Un nouvel arrêté royal parait au Moniteur belge le , précisant le rôle des bourgmestres et des gouverneurs de province en cas d'événements et de situations de crise nécessitant une coordination ou une gestion à l'échelon national[6].
Disciplines
La planification d'urgence en Belgique détermine 5 disciplines ayant chacune un rôle bien défini et étant abréviées par la lettre « D »:
- La discipline 1 (D1) : les services d'incendie.
- La discipline 2 (D2) : l'aide médicale urgente.
- La discipline 3 (D3) : la police.
- La discipline 4 (D4) : l'appui logistique.
- La discipline 5 (D5) : l'Information.
Phases
Il existe 4 phases d'intervention se différenciant par l'ampleur de l'intervention, par la montée en puissance des moyens engagés, ainsi que par l'importance de sa gestion[7] :
- Phase 1 (phase de première intervention) : action impliquant l'intervention de plusieurs services de secours mais n'étant pas déclenchée formellement.
- Phase 2 (phase communale) : phase de renfort nécessitant une coordination des secours et une gestion au niveau communal, déclenchée par l’officier des pompiers ou par le bourgmestre.
- Phase 3 (phase provinciale) : lorsque l’événement nécessite une coordination entre plusieurs communes, la phase 3 est alors engagée déclenchée par l’officier pompier, par deux ou plusieurs bourgmestres ou par le Gouverneur de la province et est gérée par le Gouverneur.
- Phase 4 (phase fédérale) : dès lors que l’événement nécessite une coordination entre plusieurs provinces, ou touche à des risques nationaux (comme le nucléaire etc.). La phase est alors gérée par le Service public fédéral Intérieur et plus précisément par le Ministre de l'Intérieur.
Depuis l'Arrêté Royal de 2006 relatif à la planification d'urgence, ce sont les terminologies suivantes qui sont privilégiées: phase communale, phase provinciale et phase nationale.
Gestion de la crise en pratique
Lors d'une crise grande ampleur, les opérations sont gérées à deux niveaux :
- le niveau opérationnel où un poste de commandement est mis en place sur le terrain pour coordonner les différentes disciplines placées sous l'autorité du « Dir-PC-OPS ».
- le niveau stratégique où l'autorité coordonne les opérations nécessaires avec les responsables de discipline.
Les abréviations des directeurs de chaque disciplines sont les suivantes :
Niveau Opérationnel | Niveau Stratégique | ||
---|---|---|---|
DIR-SI
directeur service d'incendie (un officier de pompier). |
DIR-D1 | ||
DIR-MED | DIR-D2
généralement l'Inspecteur d'Hygiène Fédéral secondé par le PSM |
||
DIR-POL
directeur de police (un officier de police) |
DIR-D3 | ||
DIR-LOG
directeur logistique |
DIR-D4 | ||
DIR-INFO
directeur de l'information |
DIR-D5 |
Communication
Les différents services d'urgence utilisent tous le même opérateur radio: l'opérateur A.S.T.R.I.D..
Notes et références
- « Loi du 31 décembre 1963 sur la Protection civile. », sur Site internet de la sécurité civile belge.
- « Arrêté royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l'incendie et l'explosion, auxquelles les bâtiments doivent satisfaire. », sur Site internet de la sécurité civile belge.
- « Ghislenghien : un an après, aperçu. », sur news.belgium.be
- « Arrêté royal du 16 février 2006 relatif à la planification de l'urgence en Belgique. », sur ejustice.be
- Marie-Paule Jeunehomme, « La réforme de la protection civile accouche dans la douleur », sur https://www.rtbf.be, (consulté le )
- « Arrêté royal du 22 mai2019 relatif à la planification d'urgence et la gestion de situations d'urgence à l'échelon communal et provincial et au rôle des bourgmestres et des gouverneurs de province en cas d'événements et de situations de crise nécessitant une coordination ou une gestion à l'échelon national », sur ejustice.be
- https://centredecrise.be/fr/que-font-les-autorites/gestion-de-crise/coordination-de-la-situation-durgence
Textes législatifs
- Loi du , moniteur belge.
- Circulaire ministérielle du relative à l'organisation de la planification d'urgence.
- Arrêté Royal du 16/02/2006 relatif aux plans d’urgence et d’intervention -> remplacé par l'Arrêté Royal du 29/05/2019
- Circulaire ministérielle NPU-1 du relative aux plans d’urgence et d’intervention.
- Circulaire ministérielle NPU-2 du relative au Plan Général d'Urgence et d'Intervention du Gouverneur de Province
- Circulaire ministérielle NPU-3 du relative à l’approbation des plans d’urgence et d’intervention provinciaux
- Circulaire ministérielle NPU-4 du relative aux disciplines
- Circulaire ministérielle NPU-5 du relative au plan particulier d'urgence et d'intervention du Gouverneur de Province concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses
Voir aussi
- Plans d'urgence en Belgique
- A.S.T.R.I.D.
- Sécurité civile en Belgique
- Police en Belgique
- Radiocommunication de catastrophe
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