Dmitri Outkine
Dmitri Valerievich Outkine (russe : Дмитрий Валерьевич Уткин ; né le ), est un ancien officier des forces spéciales du GRU, où il a servi comme lieutenant-colonel. Il est le fondateur, en 2013, du groupe Wagner. En décembre 2016, il a reçu l'ordre du Courage, des mains de Vladimir Poutine, pour son rôle clef dans la bataille d'Alep lors de la guerre civile syrienne.
Dmitri Outkine | |
Surnom | Wagner |
---|---|
Naissance | Asbest |
Origine | Russe |
Allégeance | Russie |
Grade | Podpolkovnik |
Commandement | Groupe Wagner Corps slave |
Conflits | Guerre du Donbass Guerre civile syrienne |
Distinctions | Ordre du Courage |
Biographie
Dmitri Outkine, né en 1970[1], a pour pseudonyme « Wagner », qui serait une référence au Troisième Reich[alpha 1]. Ses photos laissent voir des tatouages de deux écussons des hauts gradés de la Schutzstaffel et du Reichsadler, l'aigle nazi[2]. Jusqu'en 2013, il commande le 700e détachement d’intervention de la 2e brigade des forces spéciales du GRU. Puis il quitte les forces armées de la fédération de Russie et forme le Corps slave, premier groupe de mercenaires russes en Syrie[3],[4].
Il est le fondateur, avec Evgueni Prigojine un proche de Vladimir Poutine, du groupe Wagner, une société privée de mercenaires[5],[6].
En 2013, il fait partie de l'intervention militaire de la Russie en Syrie pendant la guerre civile. Un ancien membre de Wagner, Marat Gabidoullin[7], accuse Dmitri Outkine d'avoir sali la réputation du groupe en protégeant quatre mercenaires qui, à al-Chaer, près de Palmyre, ont torturé à mort un déserteur syrien puis l'ont décapité et brûlé[alpha 2],[1],[8],[9].
En 2014, il est aux côtés de séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine[1].
Le 9 décembre 2016, Dmitri Outkine participe à une cérémonie de remise de décorations à des officiers supérieurs au Kremlin. Il est décoré de l'ordre du Courage par Vladimir Poutine, pour son rôle clef dans la bataille d'Alep lors de la guerre civile syrienne. Sa photographie, avec Poutine, est diffusée sur les réseaux sociaux[10],[11],[12].
En , Dmitri Outkine devient le directeur général de l'entreprise Concord Management and Consulting (en), qui appartient à Evgueni Prigojine[13].
En , les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne imposent des sanctions au groupe Wagner ainsi qu’à huit personnes et trois entités qui lui sont liées, dont Dmitri Outkine. Il est décrit comme « un ancien officier du renseignement militaire russe (GRU) » et « le fondateur du groupe Wagner »[14],[15]. Par ailleurs, il est « responsable de graves atteintes aux droits de l’homme commises par le groupe, dont des actes de torture ainsi que des exécutions et assassinats extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires »[16].
Notes et références
Notes
- Adolph Hitler est un admirateur de Richard Wagner, donnant une lecture national-socialiste aux thèmes germaniques qui jalonnent l'œuvre, visant ainsi à inscrire le maître de Bayreuth dans l'idéologie nazie.
- Le , le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression, la Fédération internationale pour les droits humains et l'association russe Memorial déposent plainte, en Russie, contre le groupe Wagner pour le meurtre de ce déserteur syrien.
Références
- « Le groupe Wagner : ces mercenaires "prêts à donner leur vie dans la lutte pour la justice" », sur TV5 Monde (consulté le )
- « Guerre en Ukraine. Qui est Dimitri Outkine, le fondateur du groupe Wagner, décoré par Poutine ? », sur France Live, (consulté le )
- « Les mercenaires en Syrie, une armée russe fantôme », sur France Live, (consulté le )
- Ronan Tésorière, Groupe Wagner : comment l’armée fantôme de Poutine déstabilise la présence française en Afrique, Le Parisien, 18 février 2022.
- « L’Union européenne met la société de mercenaires russe Wagner sous sanctions », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Soirée-événement : une enquête rare qui éclaire « Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine » », sur France tv & vous (consulté le )
- (en) « ‘Mercenaries have skills armies lack’: former Wagner operative opens up », sur the Guardian, (consulté le )
- « Les confessions d'un mercenaire russe », sur Le Point (consulté le ).
- « Plainte historique en Russie contre des combattants de "Wagner" », sur Le Matin, (consulté le )
- « L’élimination troublante des chefs de guerre du Donbass », sur Le Monde, (consulté le )
- « Ukraine : 4 choses à savoir sur Wagner, le groupe de mercenaires russes à la chasse de Volodymyr Zelensky », sur Les Échos, (consulté le )
- « Les entreprises militaires privées de la Russie : y a-t-il lieu de s’en inquiéter? », sur Revue militaire canadienne Vol. 21, No 2, (consulté le )
- Luc Mathieu et Veronika Dorman, « Mercenaires russes : du Donbass à Damas, des «héros» pas assez discrets », Libération,
- (en) « EU slaps sanctions on Russian mercenary group Wagner », sur Politico (consulté le )
- (en) « Amending Decision 2014/145/CFSP concerning restrictive measures in respect of actions undermining or threatening the territorial integrity, sovereignty and independence of Ukraine », sur Official Journal of the European Union (consulté le )
- « IIIE Reich, torture... Qui est Dmitri Outkine fondateur du groupe Wagner dépoyé par la Russie en Ukraine ? », sur BFMTV (consulté le )
Documentaire
- Wagner, les hommes de l'ombre de Poutine, Le monde en face 2022, par Alexandra Jousset et Ksenia Bolchakova, 80 min
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