Doctrine Galopin

La doctrine Galopin, du nom de son promoteur, Alexandre Galopin, est une doctrine économique qui fut mise au point en Belgique durant la Seconde Guerre mondiale entre et . La doctrine poursuivait un triple objectif directement dicté par la politique du moindre mal. Il s'agissait de garder la main sur l'industrie belge éminemment dépendante de ses exportations ; de sauvegarder l'emploi en évitant un chômage massif qui aurait été dicté par l'enrayement de la machine industrielle et de contrer par là la déportation de travailleurs comme fut le cas lors de la Première Guerre mondiale ; et enfin de favoriser l'importation de denrées alimentaires avec l'occupant en échange de cette contribution industrielle[1],[2].

Doctrine Galopin
La « doctrine Galopin » est une politique économique directement liée à la politique du moindre mal développée durant la Seconde Guerre mondiale en Belgique.
Alexandre Galopin (1879-1944)
Politique intérieure sous l'occupation
Pays : Belgique
début :
Fin :
Promoteurs
Alexandre Galopin
Max-Léo Gérard
Fernand Collin

Mise en place

Dès le , les ministres Paul-Henri Spaak et Camille Gutt reçoivent Alexandre Galopin, Max-Léo Gérard et Fernand Collin, qui seront à l'origine du Comité Galopin en représentant respectivement la Société générale, la Banque de Bruxelles et la Kredietbank. Ces derniers reçoivent un appui inconditionnel des ministres qui leur signifient : « Nous vous confions la Belgique ». Bien sûr, il ne pourrait être question de contribuer directement à l'effort de guerre allemand, comme en produisant de l'armement, mais de maintenir l'outil de production industriel belge. L'embargo britannique sur l'importation de denrées alimentaires sur le continent rendant vain tout espoir de voir les États-Unis venir au secours des populations, comme fut le cas lors de la Première Guerre mondiale. Par ailleurs, il s'agissait également de préserver cette économie pour d'ores et déjà préparer l'après-guerre[2].

Si la vocation première du Comité était de pourvoir au financement des salaires des fonctionnaires et des allocataires sociaux, le groupement eut une incidence bien plus profonde encore se comportant comme un véritable gouvernement économique de l'ombre. La doctrine sera adaptée et développée en 1941 et 1942. Elle ne tint pas compte de l'article 115 du code pénal, interdisant de produire pour l'occupant, mais s'opposera à ce que l'industrie soit mise trop directement au service de l'envahisseur comme en produisant des armes. Par ailleurs, il est explicitement interdit que des considérations strictement financières président aux choix des marchés[1].

La doctrine n'empêchera pas l'instauration du Service du travail obligatoire en .

Une assistance financière secrète fut également mise sur pied avec l'accord de la Société générale et alimentée par des contributions volontaires. Cette assistance réunit 40 millions de francs. Les organisations syndicales, chrétiennes et socialistes ; les fonctionnaires ! les universités fermées ; et l'armée secrète en profiteront.

Le , avec l'approbation d'Heinrich Himmler, des collaborateurs nazis, membres du « corps de sécurité » SS dirigé par Robert Jan Verbelen (futur collaborateur des Américains) composé à la fois de membres de DeVlag et de la Algemeene-SS Vlaanderen, assassinent Alexandre Galopin.

Références

  1. José Gotovitch et Paul Aron, Dictionnaire de la Seconde Guerre Mondiale en Belgique, Bruxelles, André Versaille éd., , 527 p. (ISBN 978-2-87495-001-8), p. 151-152
  2. Marc Reynebeau, Histoire belge : 1830-2005, Lannoo Uitgeverij, , 338 p. (ISBN 978-2-87386-407-1, lire en ligne), p. 208 et sq.

Articles connexes

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