Douleur psychogène

L'expression « douleur psychogène », ou « psychalgie »[1] désigne une douleur qui serait uniquement ou principalement causée par des facteurs psychologiques, émotionnels et comportementaux[2],[3],[4].

Ne doit pas être confondu avec Souffrance psychologique.

Souffrance psychogène
Traitement
Spécialité Psychiatrie
Classification et ressources externes
CIM-10 F45.4
CIM-9 307.8
MedlinePlus 000922

Mise en garde médicale

Aspects historiques

On trouve dans certaines classifications médicales des descriptions de maladies basées sur le concept de douleur psychogène, comme le « Syndrome douloureux somatoforme persistant »[5].

Certains auteurs d'inspiration psychanalytique estiment que la douleur chronique psychogène existe et serait le résultat d'un mécanisme de défense permettant d'intérioriser les émotions déplaisantes telles que la colère [6].

Des maux de tête, douleurs d'estomac ou des douleurs dorsales sont les douleurs les plus communément considérées comme pouvant être psychogènes[2].

Controverses

Le concept de douleur psychogène est source de controverses dans diverses spécialités médicales. Ces controverses portent notamment sur la façon dont la douleur psychogène pourrait être identifiée, sur sa prévalence et sur la réalité même du phénomène[7],[8]. Les détracteurs soulignent l'absence d'observations empiriques prouvant que des troubles psychiques suffiraient à causer de la douleur, et rappellent qu'aucun mécanisme physiologique permettant l’apparition d'une telle douleur n'a été spécifié[9].

Traitements

Les traitements préconisés sont la psychothérapie, la massothérapie, les antidépresseurs, les analgésiques, et autres remèdes utilisés contre la douleur chronique en général[10]. Un effet placebo est efficace chez certains patients (voir ci-dessous), mais il existe aussi parfois un effet nocebo (le traitement ou traitement supposé pouvant aggraver les symptômes ; ainsi, en contexte expérimental, la prière pour la guérison d'un malade, aggrave chez certains le risque de complications médicales s'ils sont informés que des prières étaient dites en leur faveur[11]. .

Génétique

Une prédisposition génétique (associée à un doublement ou triplement de la production de dopamine dans le cortex préfrontal[12]
Le gène en cause est le gène COMT (catéchol-O-méthyltransférase). La partie dorsale du corps strié semble également impliquée[13]) semble jouer un rôle dans la vulnérabilité à la douleur ou plus exactement dans la sensibilité individuelle à l'« effet placebo ». Un gène muté contrôle le système dopaminergique du cerveau, lequel est en cause dans l'anticipation de la douleur et de la confiance en la guérison. De même pour la production par le cerveau lui-même de certains opiacés naturels (les endorphines) jouant un rôle de neurotransmetteur[14].

Notes et références

  1. (en) Psychalgia - Physical pain that is possibly of psychological origin. American Heritage Medical Dictionary.
  2. (en) Cleveland Clinic, Health information.
  3. (en) Douleur psychogène - définition tirée de Biology-Online.org.
  4. (en) Merskey et Spear ont défini la douleur psychogène comme suit: « (...) pain which is independent of peripheral stimulation or of damage to the nervous system and due to emotional factors, or else pain in which any peripheral change (e.f. muscle tension) is a consequence of emotional factors. » Merskey, H., Spear F.G. (1967). Pain, psychological and psychiatric aspects. London. Bailliere, Tindall & Cassell. (ISBN 070200006X).
  5. « F45-4. Syndrome douloureux somatoforme persistant », sur Législation-psy (consulté le ).
  6. (en)Sarno, John E., MD, et al., The Divided Mind: The Epidemic of Mindbody Disorders 2006 (ISBN 0-06-085178-3).
  7. (en) Ovington EC. « Psychogenic pain. What it means, why it does not exist and how to diagnose it » Pain Med. 2001:1:287-294. PMID 15101873.
  8. (en) Stephen Tyrer, « Psychosomatic pain », The British Journal of Psychiatry. 2006;188:91-93.
  9. (en) Gagliese L, Katz J. « Medically unexplained pain is not caused by psychopathology », Pain Res Manage. 2000;5(4):251-257 [PDF].
  10. (en) MedlinePlus Medical Encyclopedia.
  11. Herbert Benson et al., « Study of the Therapeutic Effects of Intercessory Prayer (STEP) in cardiac bypass patients: A multicenter randomized trial of uncertainty and certainty of receiving intercessory prayer », American Heart Journal, Volume 151, no 4, 934-42 (2006).
  12. Kathryn T. Hall, Anthony J. Lembo, Irving Kirsch, Dimitrios C. Ziogas, Jeffrey Douaiher, Karin B. Jensen, Lisa A. Conboy, John M. Kelley, Efi Kokkotou, Ted J. Kaptchuk (2012), « Catechol-O-Methyltransferase val158met Polymorphism Predicts Placebo Effect in Irritable Bowel Syndrome » ; > PLoS ONE doi:10.1371/journal.pone.0048135 2012-10-23.
  13. Yavich L, Forsberg MM, Karayiorgou M, Gogos JA, Mannisto PT (2007) Site-specific role of catechol-O-methyltransferase in dopamine overflow within prefrontal cortex and dorsal striatum. The Journal of neuroscience: the official journal of the Society for Neuroscience 27: 10196–10209. doi: 10.1523/JNEUROSCI.0665-07.2007.
  14. Zubieta JK, Bueller JA, Jackson LR, Scott DJ, Xu Y, et al. (2005) Placebo effects mediated by endogenous opioid activity on mu-opioid receptors. The Journal of neuroscience: the official journal of the Society for Neuroscience 25: 7754–7762.

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