Doulon

Doulon est une ancienne commune de Loire-Inférieure, limitrophe de Nantes (à l'est), annexée à cette dernière en 1908. Son territoire correspondait pour une grande part à celui d'un des 11 actuels quartiers nantais, appelé Doulon - Bottière (une partie étant aussi désormais intégré à celui de Malakoff - Saint-Donatien).

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Doulon

Ancienne mairie de Doulon devenue mairie annexe de la ville de Nantes
Administration
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Arrondissement Nantes
Commune Nantes
Démographie
Gentilé Doulonnais, Doulonnaise
Population 6 990 hab. (1906)
Géographie
Coordonnées 47° 14′ 07″ nord, 1° 30′ 11″ ouest
Historique
Date de fondation 1789
Date de dissolution 1908
Commune(s) d'intégration Nantes
Localisation
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Doulon
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Doulon

    Limites

    À la veille de son annexion en 1908, le territoire de l'ancienne commune était circonscrit approximativement :

    Carte des arrondissements de Nantes en 1926, l'ancienne commune de Doulon correspond au 8e.

    Toponymie

    La plupart des étymologistes d'autrefois faisaient procéder le nom de « Doulon » de la racine pré-indo-européenne Tull signifiant « hauteur », « éminence » qui aurait été corrompu pour donner Dol. Cependant aux regards de la topologie des lieux, il serait plus logique d'y voir un dérivé du toponyme celtique Dola qui désigne un pré, vallon, ou tout endroit inondable (comme un marécage) de faible altitude[1].

    Histoire

    Antiquité

    Des fouilles archéologiques effectuées par Léon Maître au début du XXe siècle montrent qu'au début de l'ère chrétienne, existait déjà en ces lieux, un établissement gallo-romain, sur le parcours d'une voie partant de Nantes et située entre la Loire et la route allant vers Angers.

    Moyen Âge

    L'abbaye Saint-Médard de Doulon

    Doulon apparaît véritablement dans l'histoire sous le règne de Charlemagne. En 786 ou 787, il autorise l'abbaye Saint-Médard de Soissons à créer un monastère dans cet endroit qui fait alors partie de la paroisse Saint-Donatien de Nantes. Une abbaye bénédictine est donc créée, avec les privilèges usuels. Son histoire est mal connue, mais elle est tout de même évoquée par une bulle du pape Eugène II en 824, par une charte du roi Eudes en 893 (confirmation des privilèges) et par une charte du duc Alain Barbetorte en 945 : le contrôle sur l'abbaye de Doulon est alors transféré à l'abbaye de Landévennec.

    La paroisse Saint-Médard

    La documentation reprend seulement à la fin du XIe siècle avec une charte de Harscoët Ier de Saint-Pierre, seigneur de Retz. Celui-ci détient alors un tiers des dîmes de l'abbaye. Il faudra la menace d'une excommunication, à la suite des décisions du Concile de Rome en 1049, pour que Harscouët rétrocède Doulon à l'évêque Benoît de Cornouaille en 1104.

    Durant la seconde moitié du XIe siècle, Constance de Normandie, duchesse de Bretagne possédait à Doulon, le manoir du Petit-Blottereau (voisin de celui du Grand-Blottereau), puisque selon la légende, elle aurait été à l'origine de la fondation d'une chapelle dédiée à la Vierge Marie baptisée « Notre-Dame de Toutes-Aides », à la suite d'un vœu qu'elle aurait exaucée et qui se réalisa[2].

    Cependant, le chapitre de la cathédrale de Nantes, étant incapable de gérer ses biens, cède leurs domaines à des familles aisés, sous la pression du Duc de Bretagne. Des seigneuries se créent alors comme celles du Grand-Blottereau, du Petit-Blottereau, de la Papotière, du Bois-Briand, des Perrines-Chamballan, de La Collinière.

    Temps modernes

    La paroisse de Doulon fut divisée en deux sections distinctes : le « Haut Doulon » et le « Bas Doulon » :

    • Du Haut-Doulon dépendaient les villages et fermes de L'Aubinière, Le Bois-Brillant (ou Boisbriant), La Grenouillère, La Haluchère, La Papotière, La Ragotière, L'Écusson, Le Chambellan, La Clarière.
    • Du Bas-Doulon dépendaient le château de La Colinière, La Bonnetière, Les Blottereaux, Les Perrines, Le Gué-Robert, Toutes-Aides, Le Pont-Mitry.

    Époque contemporaine

    La paroisse Saint-Médard devient la commune de Doulon lors de la réforme administrative de la France au début de la Révolution.

    Au XIXe siècle, elle bénéficie du développement économique de Nantes avec notamment : la création de la gare de triage du Grand-Blottereau, et de l'implantation, dans la rue Bellier, de l'usine Brissonneau et Lotz, spécialisée notamment dans la construction de matériel ferroviaire (site actuellement occupé par le principal dépôt de tramway et le siège social de la Semitan).

    Elle connaît un essor démographique, notamment dans les quartiers limitrophes de Nantes, qui bénéficient de la proximité de la manufacture des tabacs et de la gare d'Orléans. En 1873, une nouvelle paroisse, « Notre-Dame de Toutes-Aides », est créée et une nouvelle église est construite à partir de 1878 à côté de la chapelle du XVIIe siècle, sous la direction de l’architecte François Bougoüin. L'inauguration a lieu en 1881.

    Les deux paroisses sont habitées par des populations très différentes, souvent antagonistes :

    • « Toutes-Aides » avec ses ouvriers et ses cheminots ;
    • « Vieux-Doulon » avec ses agriculteurs, essentiellement des maraîchers.

    Cette situation sociale entretient parfois, une certaine rivalité entre les clubs paroissiaux et associations laïques ou ouvrières (notamment sur le plan sportif). En 1887, une pétition des habitants du Vieux Doulon demande même la division de la commune en deux sections électorales destinée à devenir indépendantes, mais la Préfecture rejeta leur demande deux ans plus tard.

    Dans l'esprit des Doulonnais, seul Toutes-Aides doit être amené tôt ou tard à être réuni à sa voisine nantaise. Finalement, c'est l'ensemble de la commune qui est annexée en 1908, en même temps que celle de Chantenay à l'ouest de Nantes. L'annexion des deux communes est préparée durant le mandat du maire de Nantes Paul-Émile Sarradin et décidée par une loi du . Les municipalités de Nantes, Doulon et Chantenay sont alors dissoutes et remplacées par une commission municipale dirigée par Joseph Canal (du au ), jusqu'à l'élection de la nouvelle municipalité unifiée dirigée par Gabriel Guist'hau.

    Doulon, comme Chantenay, conservait une spécificité administrative au sein de la ville de Nantes, grâce à la présence d'une mairie annexe et la désignation d'un « adjoint spécial ». Depuis les élections municipales 2008, aucun adjoint spécial n'a été nommé.

    Les maires de Doulon jusqu'en 1908

    Le premier maire, Jean-Baptiste Lainé, élu en , était le curé de la paroisse. Ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé, voté par la constituante le de la même année, il est sommé par les autorités, de s'éloigner de la commune. Dès lors, pendant un an, les doulonnais semblent ne pas avoir eu de maire déclaré.

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1790 1791 Jean-Baptiste Lainé    
    1791 1792 Pas de maire déclaré    
    1792 1792 Pierre Millet    
    1792 1795 Julien Peignon    
    1795 1800 Jean Vrait   Agent municipal de la municipalité cantonale
    1800 1800 Jean Vrait   Maire de la commune
    1800 1804 Mathieu Dupé    
    1804 1807 Pierre Moriceau    
    1807 1815 Jean-Augustin Sioc'han de Kersabiec    
    1815 1816 Pierre Chevalier    
    1816 1820 Jean-Marie Le Lubois    
    1820 1824 Jean-Augustin Sioc'han de Kersabiec    
    1824 1826 Félix de Soussay    
    1827 1833 Elie de la Barre    
    1833 1859 Jean-Baptiste Minatte    
    1859 1870 Jacques Lambert    
    1870 1871 François Süe    
    1871 1880 Jean Cottin de Melleville    
    1880 1892 Joseph Doury    
    1892 1893 Leuduger Fortmorel    
    1893 1908 Louis Millet    
    Joseph Canal   Président de la délégation spéciale
    Les données manquantes sont à compléter.

    Le dernier maire désigné par le suffrage universel, Louis Millet, se voit réélire en au sein du nouveau conseil municipal de Nantes dirigé par Gabriel Guist'hau, qui le nomme alors adjoint spécial pour Doulon. Il le restera jusqu'à sa mort en 1919, durant la municipalité Bellamy.

    Évolution démographique de 1793 à 1906

    Évolution de la population
    1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846
    1 3191 2031 3391 4011 4151 5231 463
    1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881
    1 5481 6121 7402 6692 9973 3044 094
    1886 1891 1896 1901 1906 - -
    4 9325 5216 0046 8806 990--
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini[3])

    Notes et références

    1. Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages - Loire-Alantique, Saint-Jean-d'Angély, Éditions Boudessoules, , 287 p. (ISBN 2-913471-45-5), p. 88
    2. Notre-Dame de Toutes-Aides sur « saintemarie-doulon.org »
    3. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Doulon », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Noël Guillet, Doulon : De l'indépendance à l'annexion - Cent ans de vie municipale, Nantes, Association Doulon-histoire, , 194 p. (ISBN 2-908289-19-9)
    • Doulon-Histoire, Du village à la ville, Doulon de la Révolution à la fin du 19e siècle, Éditions ACL, Nantes, 1985
    • Doulon-Histoire, Une paroisse au quotidien, Histoire de Saint-Médard de Doulon des origines à nos jours, Éditions ACL, Nantes, 1988
    • Noël Guillet, La Colinière, Nantes, 2004

    Articles connexes

    Liens externes

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