Duché de Vasconie

Le duché de Vasconie ou duché de Gascogne[1],[2], transcrit aussi en latin en Dux Wasconiæ selon les sources de l'époque, était une entité du Haut Moyen Âge au Moyen Âge central, constituée vers 601-602 par les rois Francs Mérovingiens afin de soumettre les Vascons et les populations locales que sont les Aquitains (Proto-Basques) à leur autorité.

Duché de Vasconie

VIIe siècle  1063 (Bataille de La Castelle)

Duché de Vasconie au début du XIe siècle.
Informations générales
Statut Duché national vascon
Capitale Eauze, Auch, Saint-Sever
Langue(s) Aquitain (proto-basque),
Latin médiéval,
Gascon
Religion Christianisme

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Entités suivantes :

Mais entre 602 et 1063, même si la plupart des ducs sont d'origine vasconne, c'est-à-dire Aquitains (ancêtres des Basques et des Gascons), au fil des guerres et des alliances leur pouvoir est parfois sous le joug des Francs de 602 à 660 et de 768 à 812, parfois non de 660 à 768 et de 812 à 824, date de la création du Royaume de Pampelune[2]. Ce dernier, aussi d'origine vasconne, ne cessera de s'impliquer politiquement et parfois militairement dans le duché qu'en 1063[3].

Pour les Vascons, le duché de Vasconie ou Vasconie citérieure est la partie de la Vasconie au nord des Pyrénées, menacée par les Francs, par opposition à la partie sud des Pyrénées, Saltus Vasconum ou Vasconie ultérieure, aux prises avec les Wisigoths puis avec les Omeyyades (musulmans)[3].

Le duché de Vasconie en 602, englobe tout le territoire de l'ancienne Novempopulanie, sauf la plus grande partie de l'ancienne civitas Boatium passée, du temps de la domination wisigothique, à la civitas Burdegalensium[2].

Histoire

Duché de Vasconie (602-610) avec Genial comme duc.
La Vasconie, pays tributaire du royaume d'Aquitaine en 806.
Duché de Gascogne en 1150, après la réunification avec le duché d'Aquitaine

Le duché s'est développé au début sur les bords de la Garonne, mais s'est répandu dans les années 630 jusqu'au versant nord des Pyrénées, comprenant la province romaine du Bas-Empire de Novempopulania (ce qui était auparavant la province augustéenne de Gallia Aquitania), même au-delà des Pyrénées parfois. Le premier duce de Vasconie fut Genial de Vasconie jusqu'à sa mort en 627[4].

Le duché de Vasconie était principalement peuplé par des descendants des Aquitains et probablement d'habitants originaires de la péninsule comme les Vascons (dès le IIe siècle), avec qui les ducs de Vasconie ont maintenu des relations étroites[5],[6]. Le duché de Vasconie a également bénéficié de l'autonomie caractéristique que les monarques mérovingiens accordaient aux territoires gouvernés par ses représentants, jusqu'au changement de dynastie avec l'avènement de la dynastie carolingienne, où son intégration fut décidée au duché d'Aquitaine à partir du VIIIe siècle. Le duché d'Aquitaine appartenait aux comtes de Gascogne, une entité féodale qui permit de former le Duché d'Aquitaine-Vasconie. En 768, les deux entités se sont de nouveau séparées pour constituer le duché de Gascogne et le duché d'Aquitaine[2].

Royaume d'Aquitaine et rébellions en Vasconie

En 781, Charlemagne décida de léguer à son fils héritier Louis le Pieux le royaume nouvellement établi du Royaume d'Aquitaine, comprenant la Vasconie et la Septimanie[2]. Cependant, les ducs vascons continuent de contester les représentants carolingiens, comtes de Bordeaux, Fezensac et Toulouse. Adalric, fils de Loup II, duc de Vasconie et Duc lui-même a affronté, puis capturé Chorso, comte carolingien de Toulouse, avant de le libérer après qu'il eu prêté allégeance au Duc de Vasconie. Charlemagne considéra les conditions de sa libération humiliantes et destitua Chorso, le remplaçant par son homme de confiance Guillaume de Gellone. Celui-ci soumis les Vascons en 790. Leurs chefs ont par la suite fourni des troupes pour l'expédition de conquête de Barcelone en 801[4].

Cependant, les dissensions entre les grandes familles vasconnes concernant leurs alliances avec les Carolingiens ont semé le terreau des rébellions qui éclatent à Pampelune vers 812 et s'étendent au nord, conduisant à l'ascension et à la chute du duc Séguin Ier (ou Sihimin, ou Jimeno selon certains) à Bordeaux, ainsi que la rébellion réprimée à Dax par Louis le Pieux en 817. Ces rébellions provoquèrent les nominations et destitutions successives des ducs de Vasconie, ce qui culminera avec la deuxième bataille de Roncevaux et finalement la constitution du Royaume de Pampelune[3].

Dès lors, le sud des Pyrénées semble se séparer définitivement du Duché, entendu alors comme une entité nord-pyrénéenne, de plus en plus minée par la féodalisation et la colonisation carolingienne : la répartition des terres entre l'Église franque, et des dignitaires non Vascons (Wisigoths hispaniques, etc.), affectation de postes clés aux francs, burgondes et autres, christianisation (mission dans les Pyrénées à partir de 778), fragmentation en petites régions féodales... Jusqu'en 836, le Duché est resté en état de soulèvement, année où le duc Aznar Sanche a été tué[2] il a subi une mort horrible », comme le content les chroniques de l'époque).

Les années suivantes ont été marquées par les guerres intestines de succession dynastique, durant lesquelles les prétendants ont cherché la domination sur la Vasconie. Pépin II d'Aquitaine se réfugie chez le duc Sancho Sanchez (Sans Sancion) en Vasconie, mais ce dernier choisit finalement de le remettre à Charles II le Chauve et de lui rendre hommage en 853, dernière fois qu'un duc vascon rendit hommage à un monarque carolingien[2].

Le duché de Vasconie disparait en tant qu'entité politique en 1063, lorsque le comte de Gascogne Bernard II Tumapaler dû abandonner la Vasconie cistérieure à l'Aquitaine après sa défaite devant le duc d'Aquitaine Guillaume VIII à la bataille de La Castelle.

Notes et références

  1. L'« Anonyme de Ravenne », qui date de la fin du XIIe siècle, contient pour la première fois, sous une forme écrite, le mot « Gasconia » avec un « g ». On utilisera par la suite davantage « Gasconia ou Gascogne » en référence à la Vasconie citérieure (la partie de la Vasconie au nord des Pyrénées), qui va se romaniser en créant sa propre langue par la naissance du gascon (de Saint-Sever à la Garonne)
    (es) « HISTORIA DE LOS NOMBRES DADOS AL PUEBLO VASCO » de Aitzol Altuna Enzunza.
  2. de Jaurgain 1898
  3. Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque : Préhistoire-Époque Romaine-Moyen-Âge, t. 1, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 492 p. (ISBN 2913156207 et 8483314010, OCLC 41254536), p. 125-185
  4. (eu) Juan Carlos Etxegoien "Xamar", Euskara jendea : Gure hizkuntzaren historia, gure historiaren hizkuntza, Iruñea, Pamiela, , 278 p. (ISBN 8476814917 et 9788476814918, OCLC 863177461)
  5. Association française pour l'avancement des sciences, 1875
  6. Recherches sur les Aquitains, André Coffyn, Revue des Études Anciennes Année 1986 88-1-4 pp. 41-61. Fait partie d'un numéro thématique : Hommage à Robert Étienne

Annexes

Bibliographie

  • Jean de Jaurgain, La Vasconie : étude historique et critique sur les origines du royaume de Navarre, du duché de Gascogne, des comtés de Comminges, d'Aragon, de Foix, de Bigorre, d'Alava & de Biscaye, de la vicomté de Béarn et des grands fiefs du duché de Gascogne, t. 1, PyréMonde (Ed.Régionalismes), , 447 p. (ISBN 2846181446 et 9782846181846, OCLC 492934726, lire en ligne)
  • (es) Iñaki Bazán, « De los tiempos oscuros al esplendor foral (ss. V al XVI) », De Túbal a Aitor, Historia de Vasconia, Madrid, La esfera de los libros, (ISBN 84-9734-570-3)
  • (es) Adolf Schulten, « Las referencias sobre los Vascones hasta el año 810 después de J.-C. », Revue Internationale des Études Basques, RIEV,

Articles connexes

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