Ébroïn (maire du palais)
Ébroïn[1], mort en 684, est maire du palais de Neustrie vers 658 à 675[réf. nécessaire] et de 676 à sa mort. Pendant sa carrière il fut violent et despotique et voulut imposer l'autorité de sa province sur la Bourgogne et l'Austrasie.
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Biographie
Ébroïn fut élevé à la dignité de maire du palais de Neustrie en 658, pendant la régence de la reine Bathilde sous le règne de Clotaire III. Après la mort de Clotaire III en 673[2], il parvint à mettre sur le trône de Neustrie Théodoric, ou Thierry III, troisième fils de Clovis II et de Bathilde, second frère de Clotaire III.
Furieux de ne pas avoir été consultés, les grands du royaume, menés par Léger, l'évêque d'Autun qui prônait l'indépendance de la Bourgogne, se rebellèrent, demandant l'aide du roi d'Austrasie Childéric II, second fils de Clovis II et de Bathilde, aîné de Thierry III. Ce dernier prit alors le contrôle de la Neustrie ainsi que de la Bourgogne et fit enfermer Ébroïn au monastère de Luxeuil, dans les Vosges, tandis que Thierry III abandonnait la couronne à son frère Childéric II, Léger devenait l'unique conseiller du roi.
En 675, Childéric fut assassiné, Ébroïn en profita pour s'enfuir. À force de duplicité, il parvint à éliminer le nouveau maire du palais, Leudesius, fils d'Erchinoald et à restaurer Thierry III dans ses fonctions royales. Peu après, il accusa l'évêque Léger de complicité dans le meurtre de Childéric. Étant parvenu à s'emparer de la personne de Léger, Ébroïn lui fit crever les yeux et couper les lèvres, puis quelques années plus tard (vers 678) le fit décapiter dans la forêt de Sarcinium, l'actuelle forêt de Lucheux, en Picardie, en un lieu appelé aujourd'hui Sus-Saint-Léger.
S'appuyant sur les Austrasiens, Ébroïn renversa Thierry III et installa sur le trône Clovis III, prétendu fils de Clotaire III (mais Clotaire III n'aurait pas eu d'enfant). Quelque temps après, il restaura Thierry III sur le trône et gouverna en son nom.
L'Aquitaine se détacha alors du royaume franc et l'Austrasie refusa de le reconnaître. En 680, Ébroïn remporta une victoire sur le maire du palais d'Austrasie Pépin de Herstal à Latofao (aujourd'hui Laffaux, entre Soissons et Laon).
La cruauté et l'autoritarisme d'Ébroïn étaient tels qu'il suscita des ressentiments et fut assassiné en 684 par Ermenfroi, un noble qu'il avait dépouillé de ses biens. Sa mort marqua la fin de la primauté de la Neustrie dans le royaume franc et marque le début de la mairie du palais sous contrôle de la famille des Warratonides.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Ébroïn (maire du palais) » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- La Vie de saint Léger, poème comptant deux cent quarante vers, écrit à Autun vers 980 : dans ce poème, l'un des premiers textes littéraires en langue romane, Ébroïn apparaît sous le nom d'« Ewruïns ».
- Ernest Lavisse, Histoire de France depuis les origines jusqu’à la Révolution, Paris, 1901
- Nathalie Stalmans, La Conjuration des Fainéants, Terre de brume, 2008, (ISBN 978-2-84362-389-9).
- Karl Ferdinand Werner, Histoire de France, tome 1, Les origines : avant l'an mil, Paris, Librairie générale française, 1984 (ISBN 2-253-06203-0)
- Les mérovingiens, société, pouvoir, politique 451-751 par Nicolas LEMAS
Liens externes
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