Édéa
Édéa est une communauté urbaine[1], chef-lieu du département de la Sanaga-Maritime dans la région du Littoral au Cameroun. La ville s'est développée à partir des années 1950 grâce à sa zone industrielle sur le fleuve Sanaga et le long du transcamerounais, chemin de fer reliant Douala à Yaoundé.
Édéa | |
Héraldique |
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Cathédrale d'Edéa et le fleuve Sanaga | |
Administration | |
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Pays | Cameroun |
Région | Littoral |
Département | Sanaga-Maritime |
Maire | Albert Nlend |
Démographie | |
Population | 122 300 hab. (est. 2001) |
Densité | 679 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 3° 48′ nord, 10° 08′ est |
Altitude | 35 m |
Superficie | 18 000 ha = 180 km2 |
Localisation | |
Géographie
Situation
Située sur la route nationale 3 à 61 km au sud-est du chef-lieu régional Douala, la ville est un des rares points de passage permettant le franchissement de la Sanaga entre Douala et Yaoundé.
Aux alentours de la cité, se trouvent de nombreuses fermes cultivant bananiers, palmiers ou cacaoyers. La Communauté Urbaine d'Edéa se trouve à la commune d'arrondissement d'Edéa 1. La commune d'arrondissement d'Edéa 1 est limitrophe au nord par la mairie de Ngwei, au sud par Edéa 2 et à l'est par la mairie de Fifinda. Edéa est composé essentiellement de 3 cantons, le canton Adiè , le canton Yassoukou et le canton Malimba d'Edéa . La population d'Edéa est essentiellement rurale. Edéa abrite également la Chefferie supérieure du 1er degré avec Sa Majesté Tchombé Dong Willam comme chef Adiè et deux Chefferies de supérieures de 2nd degré avec Sa Majesté Bayeme Ndjembe Gabriel de Yassoukou et Sa Majesté Matanda Jacques Chef du canton Malimba d'Edéa .
Infrastructures
Un pont allemand d'Édéna a été jusqu'au début des années 1980 l'unique point de passage du train, des véhicules et des piétons, sur une seule voie. Il vient d'être aménagé en piste cyclable.
Edéa est une ville industrielle connue principalement pour son industrie de l'aluminium. Une usine fut implantée sur une île formée par un bras de la Sanaga pour profiter d'une chute d'eau permettant de produire de l'électricité grâce au barrage hydroélectrique d'Édéa. Ce fut pour cette raison la première ville électrifiée du Cameroun et fournira 80% de l'électricité du pays lui valant ainsi le nom de "Ville Lumière"[2]. La production d'aluminium a commencé en 1957, l'usine appartenant alors à la Compagnie camerounaise d'aluminium (Alucam), une société créée conjointement par Pechiney et Ugine. Il y a aussi une industrie mécanique et une mine de bauxite.
- Pont allemand d'Édea - vue depuis le marché.
- Pont allemand d'Édea - vue de face.
- Ligne téléphonique entre Edéa et Douala.
- Vue aérienne de la zone industrielle.
- Pont sur la Sanaga.
Villages
Les deux communes d'arrondissement incluent également les villages suivants :
- Édéa Ier
Administration
Le , par décret no 2007/115, le chef de l’État, Paul Biya créait 51 nouveaux arrondissements, ce qui porte le nombre total de ces unités administratives à 319 sur l’ensemble du territoire camerounais. Édéa (Région du Littoral) se compose de deux arrondissements à savoir Édéa 1 et Édéa 2[3].
Commune | Chef-lieu | Superficie (km2) |
Population (2018) |
Groupements |
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Édéa 1er | Pongo | 1 009 | 64 761 | Édéa Ville • Bakoko Adié • Yassoukou |
Édéa 2e | Ékité | 781 | 13 539 | Édéa Ville • Longasse • Malimba • Ndogbianga • Yassoukou |
Édéa | 1 790 | 78 330 |
La commune mixte urbaine d'Édéa est créée en 1950[4]. La commune rurale est instaurée en 1956. La commune urbaine est instituée à partir de 1996. Depuis 2008[5], la Communauté Urbaine d'Edéa (CUED) constituée de deux communes d'arrondissement est dirigée par un délégué du gouvernement puis par un maire élu à partir de 2020.
- Dieudonné Nzoke, délégué du gouvernement (2003-2020)
- Jacques Etamé, ancien maire d'Édéa 1er
Chefferies traditionnelles
La ville d'Édéa compte 3 chefferies : l'unique chefferie traditionnelle de 1er degré du département de la Sanaga maritime[6] et deux chefferies de 2ième degré.
- Chefferie 1er degré Bakoko-Adiè
- Chefferie 2ième degré Malimba
- Chefferie 2ième degré Bakoko-Yasuku
Démographie
L'évolution démographique est relevée par les recensements de la population[7].
Éducation
Sur le plan éducatif, Édéa est dotée d'importantes infrastructures scolaires et d'enseignants qualifiés.
Écoles Maternelles
- Publique francophone : 10
- Publique anglophone : 1
- Catholique : 3
- Protestante : 1
- Laïque : 6
Écoles Primaires
- Publique francophone: 34
- Publique anglophone : 3
- Catholique : 3
- Protestante : 2
- Laïque : 3
Culture
Édéa est l'une des villes du Cameroun qui abrite chaque année un évènement culturel de renommée nationale et même internationale. Cet évènement c'est le Mpoo. Regroupant les fils Mpoo, il se célèbre pendant le mois de décembre. Il se manifeste par une foire culturelle et plusieurs activités telles que la course de pirogues, l'élection de miss Mpoo, la lutte traditionnelle et autres. Toutes ces activités servent à pérenniser la culture Mpoo.
Qui sont les Elog-Mpoo ? Lorsque les locuteurs de la langue bakoko utilisent le préfixe Elog, ils pensent "ceux de...", "les gens de...". Ce préfixe s'utilise généralement pour parler des hommes ou des peuples, et s'entend, les descendants ou ceux de la famille de... Il se rattache par conséquent toujours à une personne physique, ancêtre éponyme proche ou éloigné d'un groupe. Selon l'idiome utilisé bakoko , il se décline dans les variantes Elog..., Ya ou encore Ndog. Dans le cas particulier des Elog Mpoo, cette appellation n'est pas entièrement juste parce qu'elle rassemble sous le même patronyme les descendants de Mpoo lui-même, ceux de ses collatéraux (les Badjob, descendants de Njob Mbang, les Bisso'o, descendants Nso'o Mbang, les Yapeke, descendants de Peke Mbang, et même ceux de ses parents proches, oncles ou cousins selon les chercheurs, les Mbang). Cet amalgame apparent est cependant justifié par un usage coutumier qui regroupe autour d'un homme illustre l'ensemble de sa famille, voire de son lignage. Les Elog-Mpoo sont donc un ensemble de 14 lignages majeurs aujourd'hui considérés comme des clans. Dans l'ordre alphabétique, les clans Mpoo sont les suivants : les Adie, les Badjob, les Bakoko du Moungo, les Bakoko du Wouri, les Bisso'o, les Dibom, les Mbang, les Ndog Bisso'o, les Ndonga, les Yabii, les Yakalag, les Yambong, les Yasuku et les Yawanda.
Religion
Le catholicisme camerounais est né sur les rives de la Sanaga avec l'arrivée des pères pallottins allemands à Marienberg, en . La mission catholique d'Édéa est fondée l'année suivante en août 1891. Les Pères Vieter et Walter sont accueillis par le roi Bome d'Édéa, ce dernier avait refusé leur installation en 1890, alors qu'ils cherchaient le lieu d'établissement de la première station missionnaire catholique camerounaise[8]. La ville est avec sa cathédrale du Sacré-Cœur d'Édéa le siège d'un diocèse catholique érigé en 1993 par le Pape Jean-Paul II[9].
Politique
A Édéa 1er
Santé
Centres de santé intégrés
- C.S.I Beon
- C.S.I Dehane
- C.S.I Delangue (CMA)
- C.S.I Batombe
- C.S.I Plateau Administratif
Centres de santé
- C.S. EPC Elogbele
- C.S. ALUCAM
Dispensaires
- Dispensaire Catholique ferme Suisse
- Dispensaire AES/SONEL
- Dispensaire garnison
- Dispensaire St Joseph
- Dispensaire Ad Lucem
- Dispensaire SOCAPALM
Cliniques
- Clinique La Pitié
- Clinique Suzanne MPOUMA
- Cabinet Médical T. Charles
- C.D.S.M.
Hôpital
- Hôpital régional annexe d’Edéa
Pharmacies
- Pharmacie Ambre
- Nouvelle Pharmacie de la Sanaga
- Pharmacie du Peuple
Économie
La zone industrielle d'Édéa avec son barrage hydroélectrique mis en service en 1954 et l'usine de la Compagnie camerounaise d'aluminium (Alucam) produisant de l'aluminium depuis 1957, constituent un des premiers sites industriels d'Afrique centrale[10].
Personnalités nées à Édéa
- Pierre-Célestin Nkou (1927-1983), évêque
- Meinrad Hebga (1928-2008), prêtre et anthropologue
- Luc Loe (1937-2001), administrateur civil, gouverneur de province, ministre
- Émile Kangue (1953-), chanteur et musicien
- Benjamin Massing (1962-), footballeur
- Ruben Boumtje-Boumtje (1978-), basketteur
- Innocent Hamga (1981-), footballeur
- Jacques Momha (1982-), footballeur
- Patrice M'Bock (1983-), footballeur
- Candace Nkoth Bisseck (1983-), femme d'affaires
- Yves Ngue Ngock (1989-), coureur cycliste
Personnalités liées à Édéa
- Georg Schürle, missionnaire protestant allemand de la Mission de Bâle, en poste à Édéa
- Téclaire Bille (1988-2010), footballeuse, morte à Édéa
Notes et références
- Décret no 2008/025 du 17 janvier 2008 portant création de la communauté urbaine de Edéa, in Cameroon Tribune, no 9018 du vendredi 18 janvier 2008, p. 5
- « Edéa I », sur Sanaga Maritime Info, (consulté le )
- « 21 arrondissements », sur cameroon-info.net, (consulté le )
- Arrêté n°431 du 31 août 1950
- CVUC, Décret N° 2008/018 du 17 janvier 2008, création de la communauté Urbaine d’Edéa
- Ministère de l'administration du territoire Annuaire statistique 2015
- Recensements de la population du Cameroun en 1976, 1987, 2005
- Alban Bensa, Les conditions matérielles de la mission -contraintes, dépassements et imaginaires XVIIe-XXe siècles p.349, Editions Karthala, 2005
- (la) Contitutions apostoliques, [ http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/la/apost_constitutions/documents/hf_jp-ii_apc_19930322_edeana.html In Cammarunia Nova Conditur Dioecesis Nomine Edeana], 1993
- Etienne Aussillous, Le Monde, L'usine d'aluminium d'Édéa ouvre la voie à l'industrialisation de l'Afrique noire, 11 mars 1957
Annexes
Bibliographie
- Anne Lebel (et Emmanuelle Pontié), « Édéa », in Le Cameroun aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011, p. 138-139 (ISBN 978-2-86950-464-6)
- Dictionnaire des villages de la Sanaga maritime, centre ORSTOM de Yaoundé, , 72 p.
Articles connexes
Liens externes
- Édéa Ier, sur le site Communes et villes unies du Cameroun (CVUC)
- Édéa IIe, sur le site Communes et villes unies du Cameroun (CVUC)
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