Harhoura

Harhoura ((ar) هرهورة) est une petite station balnéaire et résidentielle, située au bord de l'océan Atlantique, au sud de Rabat, la capitale, et au nord de Témara. Elle fait partie de la préfecture de Skhirate-Témara, au sein de la région Rabat-Salé-Kénitra.

Sa population est de 15 361 habitants, selon le dernier recensement du HCP (2014)

Depuis les élections 2021, Mohamed Lakhrif (محمد الخريف) est maire de la commune de Harhoura. Originaire de la ville de Laâyoune, il est élu sur la liste Istiqlal.

Présentation

Harhoura est une ville côtière située au sud de Rabat. Elle a été érigée en commune urbaine à la suite du découpage administratif de 1992. Auparavant, son territoire dépendait de la commune de Témara.

Disposant de 8 plages, Harhoura connaît un afflux exceptionnel en saison estivale.

Son accessibilité est assurée via la route côtière (RR 322) et l'autoroute (A1). Elle est reliée aux communes limitrophes ( Témara et Ain Attiq) par 4 ponts sur l'autoroute A1 et par un pont sur l'oued Yekkem ( Skhirat).

Harhoura dispose aussi d'une forêt de pin d'Alep et d'une partie de la ceinture verte qui sépare Rabat de Témara.

Harhoura est aussi un site préhistoriques majeur à l'echelle mondial. Ses grottes révèlent une présence humaine de plus de 100.000 ans.

Gestion

Présentation

La commune de Harhoura est constituée :

  • d'une administration dirigée par le Président de la Commune ("Le Maire")
  • d'un conseil municipal composé des élus de la ville.

Fonctionnement

Le conseil communal ou conseil municipal est composé des élus de Harhoura.

Il se réunit obligatoirement pour 3 sessions chaque année au cours de la première semaine de février, mai et octobre[1]. Le conseil peut aussi se réunir sur demande du gouverneur ou du maire. La présence des élus est obligatoire.

Les réunions sont publiques, toute personne ou association a le droit de venir y assister.

Les ordres du jour (points examinés) et dates de réunion sont affichés au siège de la commune.

Les élus du conseil peuvent adresser des questions écrites au président de la commune de Harhoura. Ces questions sont obligatoirement inscrites à I'ordre du jour de la session du conseil, à condition que elles parviennent au président un mois avant la tenue de la session.

Le président de la Commune de Harhoura, aussi appelé maire de Harhoura :

  • Dirige l'administration de Harhoura
  • Est ordonnateur des recettes et des dépenses
  • Est chargé de la préparation du budget.
  • Peut porter plainte en justice pour défendre les intérêts de la commune
  • Doit exécuter le budget décidé par le conseil municipal
  • Doit exécuter les décisions votées par le conseil municipal
  • Peut mettre en place une police municipale (police administrative) en uniforme
  • Peut demander au gouverneur l'usage de la force pour mettre en œuvre les décisions du conseil municipal

Le gouverneur de la préfecture coordonne les actions des services de l’État. Il peut intervenir en cas de dysfonctionnement graves. Il peut également convoquer le conseil communal pour examiner toute question que il inscrit à l'ordre du jour.

Le gouverneur de Harhoura est celui de préfecture de Skhirate-Témara

Compétences

La commune est compétente dans les domaines suivants :

  • La distribution de l'eau potable et de l’électricité
  • Le transport public
  • L'éclairage public
  • l'assainissement liquide
  • Le traitement et la valorisation des déchets.
  • La circulation
  • La signalisation
  • La police administrative ou police communale
  • La gestion du stationnement
  • L'entretien des routes communales
  • L'entretien des routes nationales qui traversent le domaine communal
  • Les Gares Routières
  • Le transport des malades et des blessés
  • La création et l'entretien des cimetieres
  • La création de complexe cultures, de piscines, de terrains de sports, de conservatoires et leur gestion

La commune de Harhoura fait partie de l'établissement de coopération intercommunal (ECI) "Al Acima", qui coordonne le transport en en bus dans la région de Rabat-Salé-Témara.

Site préhistorique

La commune de Harhoura est connue pour ses sites préhistoriques, El Harhoura I et II[2], qui ont notamment livré les plus anciennes parures, dont une pendeloque[3], et une mandibule datée de l'Atérien à El Harhoura I[4]. Des fouilles sont entreprises par A. Debénath à partir de 1979 à El Harhoura I puis II[5].

Harhoura I

Harhoura I, ou grotte Zourah, a été découverte en 1976 à l'occasion de la construction d'une maison, et fouillée à partir de 1977. La grotte s'étend sous deux maisons - mais à la date de 2004 seule la zone correspondant à l'une des maisons a été fouillée soit environ 100 m². Quatre niveaux d'occupation ont été trouvés. Le niveau 0, directement sur la roche du fond, contient des blocs d'effondrement et très peu d'outils lithiques, de facture grossière : galets à rares enlèvements. Les niveaux 1 et 2 sont atériens : là aussi, peu d'outils lithiques mais une faune importante et diversifiée, et plusieurs structures d'habitat : ensembles d'empierrements faits de cailloux de grès de dimensions sensiblement égales. Le niveau I de El Harhoura I est daté de 25 580 ± 130 ans à 41 160 ± 3 500 ans avant le présent (AP)[6]. La couche 2 a livré une amulette et une canine humaine.

Le niveau 3, lieu d'inhumation néolithique, a livré un squelette en bon état de conservation et 14 autres très fragmentaires ; certains étaient recouverts de pierres. Là encore, peu d'outils lithiques.

L'absence d'atelier de taille[7] et de foyer suggère que le lieu n'était pas utilisé comme habitation permanente mais comme lieu de passage, par exemple pour la chasse[8].

Harhoura II

André Debénath découvre ce lieu en 1976 lors d'une prospection, semble-t-il après la découverte d'Harhoura I[7], à 200 m au nord de cette dernière[9]. Elle est fouillée dans un premier temps par Debénath en 1978 ; puis à partir de 1996 par Hajraoui et Debénath, ce dernier remplacé depuis 2000 par R. Nespoulet. Un sondage de Debénath dans les années 1970 a donné quatre couches :

  • Couche I (au-dessus) : sédiments remaniés, sur 20 cm d'épaisseur[10].
  • Couche II : correspondant à un amas coquillier sur 1 m d'épaisseur, une fosse y a été creusée par les Néolithiques ; quatre squelettes de Néolithiques y ont été trouvés, datés à environ 5321 à , dont deux lors des fouilles des années 1990 et dont les moulages sont exposés au Musée de l'histoire et des civilisations de Rabat ; en 2001 ont également été trouvés un crâne isolé et quelques fragments d'os[11].
  • Couche III : sur environ 70 cm d'épaisseur moyenne qui peuvent être divisés en deux niveaux, elle contient une industrie de type épipaléolithique et de gros blocs d'effondrement.
  • Couche IV : 1 m d'épaisseur, probablement atérienne.

Notes et références

  1. Secrétariat Général du Gouvernement, Loi relative aux communes (lire en ligne), Article 94
  2. Mohamed Abdeljalil El Hajraoui, Le Paléolithique du domaine mésetien septentrional. Données récentes sur le littoral : Rabat, Témara et la Mamora, Rabat, Université Mohamed V (thèse de doctorat d’État), , 347 p. (lire en ligne [PDF]), p. 16, 23.
  3. Hajraoui 2004, p. 24.
  4. Hajraoui 2004, p. 31.
  5. Hajraoui 2004, p. 198.
  6. Hajraoui 2004, p. 201.
  7. Hajraoui 2004, p. 212.
  8. Hajraoui 2004, p. 213.
  9. Coordonnées d' Harhoura II : 33° 57′ 08,7″ N, 6° 55′ 32,8″ O.
  10. Hajraoui 2004, p. 214.
  11. Hajraoui 2004, p. 215.
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