Emanuela Orlandi

Emanuela Orlandi (née le ) est une citoyenne de la Cité du Vatican, fille d'un employé de la préfecture de la Maison pontificale, Ercole Orlandi, qui a disparu mystérieusement le . Cette disparition est l'une des affaires les plus obscures de l'histoire criminelle italienne. Considérée comme une fugue à ses débuts, elle impliquera l'État du Vatican, l'État Italien, l'Institut pour les œuvres de religion (l'IOR la Banque du Vatican), la Banda della Magliana, la Banco Ambrosiano et les services secrets de différents pays. Elle n'est pas encore résolue à ce jour. La disparition d'Emanuela est parfois liée à celle d'une autre adolescente, romaine, Mirella Gregori, qui n'a jamais été retrouvée non plus.

Emanuela Orlandi
Biographie
Naissance
Disparition
(à 15 ans)
Nationalités

En , le père Gabriele Amorth affirme qu'Emanuela Orlandi a été enlevée par un agent de la gendarmerie de vaticane pour des parties fines, puis assassinée. Amorth affirme que l'événement a impliqué également les fonctionnaires d'une ambassade étrangère sans en citer le nom[1]. D'autres sources, policières, affirment que l'enlèvement a été effectué par des terroristes turcs (les Loups gris) pour réclamer la libération de Mehmet Ali Ağca, emprisonné pour avoir tiré sur le pape Jean-Paul II[2].

Disparition

Emanuela Orlandi est en deuxième année d'études au lycée scientifique à Rome. Bien que l'année scolaire s'achève, elle continue à prendre des leçons de flûte, trois fois par semaine, à l'école Tommaso Ludovico da Victoria, qui dépend de l'Institut pontifical de musique sacrée. Elle fait également partie du chœur de l'église Saint-Anne. Emanuela Orlandi est la fille d'un employé laïc de la Préfecture du Vatican qui vit avec sa famille à l'intérieur de la Cité du Vatican. Elle est la quatrième des cinq enfants d'Ercole et Maria Orlandi.

Le , Emanuela Orlandi se rend comme d'habitude en bus à l'école de musique. Elle serait descendue de l'autobus après quelques arrêts puis aurait ensuite marché 180 à 210 mètres. Emanuela est en retard en classe. Plus tard, elle explique que son retard est dû à un appel téléphonique passé à sa sœur Federica, au cours duquel elle lui indique qu'elle a obtenu une offre d'emploi de la part d'un représentant des cosmétiques Avon. Il lui aurait proposé de faire un défilé, payé 375 000 lires, ce qui correspond à un salaire mensuel de l'époque. Emmanuela lui indique que l'inconnu conduisait une BMW verte. Sa sœur méfiante lui suggère d'en parler avec leurs parents avant de prendre toute décision. Emanuela aurait rencontré le représentant d'Avon peu avant sa leçon de musique. À la fin de la leçon, Emanuela parle de l'offre d'emploi avec une amie qui quitte la jeune fille à un arrêt de bus. Emanuela aurait été vue la dernière fois entrer dans une grosse voiture, une BMW[3] de couleur foncée. Emanuela s'est aussi confiée à une amie et camarade de l'école de musique, Raffaella Monzi, qui l'accompagnait à l'autobus ; elle la laisse à 19h30. Peu de temps après, Emanuela est vue par un policier en faction devant le Sénat (elle lui aurait demandé sa route pour aller à la Sala Borromini. Selon le témoignage de l'officier, qui fut interrogé tardivement par la police, la jeune fille était en compagnie d'un homme de grande taille (environ 1,75 m), âgé de 35 ans environ, mince, atteint de calvitie et portant une mallette. Il conduisait une BMW de couleur sombre métallique, dans laquelle serait montée Emanuela[4]. D'autres témoins signaleront avoir vu Emanuela monter dans une BMW. Le conducteur aurait des "similitudes" avec le très connu Enrico De Pedis[5], membre de la Banda della Magliana. Cette piste ne sera pas poursuivie à l'époque.

À 15h00, le jeudi , du fait que la police croit en une fugue, les parents d'Emanuela appellent le directeur de l'école de musique pour demander si l'une des camarades de classe de leur fille aurait des informations sur elle. En effet, la police avait suggéré d'attendre parce que «peut-être la jeune fille était avec des amis». Ce même jour, Emanuela est officiellement déclarée «personne disparue». Au cours des deux jours suivants, des appels à témoin sont publiés dans les journaux[6] avec le numéro de téléphone des parents Orlandi. À 18h00, le samedi , un appel téléphonique est reçu d'un homme se présentant comme un garçon de 16 ans nommé "Pierluigi". Il indique qu'avec sa fiancée, il a rencontré la jeune fille en compagnie d'une autre jeune fille, toutes deux étant perdues au Campo de' Fiori cet après-midi là. Le jeune homme mentionne la flûte d'Emanuela, ses cheveux, ses lunettes, que la jeune fille n'aime pas, ainsi que d'autres détails qui correspondent à la jeune fille disparue. Selon "Pierluigi", Emanuela venait de se faire couper les cheveux et s'est présentée sous le nom de "Barbara". Elle lui aurait déclaré qu'elle venait de s'enfuir de la maison et qu'elle vendait des produits Avon. Le , un homme se faisant appeler "Mario" appelle la famille et prétend posséder un bar près de Ponte Vittorio, entre le Vatican et l'école de musique. L'homme déclare qu'une fille prénommée "Barbara", une nouvelle cliente, lui avait confié être en fugue, mais qu'elle allait rentrer à la maison pour le mariage de sa sœur. Le , 3000 affiches avec la photographie d'Emanuela Orlandi sont placardées dans Rome.

Le dimanche , le Pape Jean-Paul II, au cours de l'Angélus, fait appel à ceux qui sont responsables de la disparition d'Emanuela Orlandi, ce qui rend officielle pour la première fois l'hypothèse de l'enlèvement[7].

Depuis le , Emanuela Orlandi n'a jamais été retrouvée et reste recherchée par la justice italienne. Sa disparition suscite les rumeurs les plus variées.

La piste Ali Ağca

Deux jours plus tard, la famille Orlandi reçoit le premier d'une autre série d'appels téléphoniques anonymes : Emanuela est censée être la prisonnière d'un groupe terroriste, les Loups gris, exigeant la libération de Mehmet Ali Ağca, le Turc qui a tiré sur le pape sur la place Saint-Pierre le .

Aucune autre information n'est donnée. Dans les jours qui suivent, d'autres appels sont reçus, dont celui d'un homme qui sera surnommé « John l'Américain » en raison de son accent ; il affirme avoir vu un homme et deux filles qui vendaient des cosmétiques, dont l'une prétendait être de Venise et s'appeler Barbara. Au cours d'un autre appel téléphonique[8], il cite « Mario », auteur de précédents appels[9]. Selon « John », « Barbara » lui avait dit qu'elle était partie volontairement de chez elle. Refusant cette hypothèse, la famille perd confiance dans les appels de « Mario » et « Pierluigi ». « Mario » est identifié après de nombreuses années comme étant fort probablement un homme proche de la Banda della Magliana[10].

Un enregistrement de la voix d'Emanuela lors d'un autre appel téléphonique sera diffusé[11]. Quelques heures plus tard, au cours d'un nouvel appel téléphonique parvenu au Vatican, le même homme propose un échange : Emanuela Orlandi contre Ali Ağca. L'interlocuteur anonyme mentionne à nouveau « Mario » et « Pierluigi », à l'origine d'appels téléphoniques antérieurs, en les définissant comme étant des membres de l'organisation.

Le , un homme avec une voix jeune et un accent américain informe l'agence d'information ANSA de la demande d'échange d'Orlandi contre Ağca, demandant la participation du pape[12] dans un délai de 20 jours et indiquant la présence d'un panier sur la place publique près du Parlement ; celui-ci contient, en effet, la preuve qu'Orlandi est entre ses mains. Il s'agit d'une photocopie de la carte de l'École de musique[13], un accusé de réception et une note écrite à la main par la jeune fille enlevée.

Toutefois, le magistrat qui enquête sur le cas Orlandi ne croit pas qu'il y ait un lien crédible entre l'enlèvement d'Emanuela et l'agresseur du pape. Le , un homme, avec un accent semblant être du Moyen-Orient, téléphone à l'un des camarades de classe d'Emanuela Orlandi : il déclare que celle-ci est entre ses mains et qu'il reste 20 jours pour faire l'échange avec Ali Ağca. L'homme demande également la mise en place d'une ligne téléphonique directe avec le Secrétaire d'État du Vatican[7] de l'époque, Agostino Casaroli. La ligne est installée le . Un total de 16 appels téléphoniques sont passés par « l'Américain » à partir de différentes cabines téléphoniques publiques.

Ağca déclare [Quand ?] qu'Emanuela Orlandi a été enlevée par des agents bulgares des Loups gris dont Ağca est membre[14]. Lors d'un entretien en prison avec la RAI (Radiotelevisione Italiana), il indique que la jeune fille est vivante et qu'elle n'est pas en danger. Elle vivrait cloîtrée dans un couvent. Il nie avoir connaissance directe du sort de la jeune fille, mais affirme que ses affirmations résultent de « quelques déductions logiques ». En l'absence de preuves pour étayer ces allégations, l'affaire est close en . Au milieu de l'année 2000, le juge Ferdinando Imposimato, se fondant sur ce qu'il sait des Loups Gris[pas clair], un groupe d'extrême-droite turc, déclare qu'Orlandi, devenue adulte, vivrait parfaitement intégrée dans la communauté musulmane et qu'elle aurait probablement vécu pendant longtemps à Paris.

Il reste le seul partisan de cette thèse et de la connexion Orlandi-Ağca. Dans une lettre publiée en 2006, Ağca affirme qu'Emanuela Orlandi et une autre fille, Mirella Gregori, toutes deux disparues en 1983, ont été enlevées dans le cadre d'un plan pour obtenir sa libération de prison. Il affirme que les filles ont été cachées dans un palais royal au Liechtenstein.

Ağca a été temporairement libéré de la prison d'Istanbul, après avoir purgé 25 ans en Italie et en Turquie pour l'assassinat d'Abdi İpekçi, un journaliste turc. Toutefois, il est à nouveau rapidement emprisonné, sa libération résultant apparemment d'une « erreur ». Ağca est définitivement libéré d'une prison turque en .

Le , Mehmet Ali Ağca est interviewé pour la première fois après sa libération par la télévision d'État turque, la TRT, dans l'émission Kozmik Oda. Dans cette interview, il déclare que le Vatican a non seulement organisé la tentative d'assassinat du pape, mais aussi qu'Orlandi a été maintenue prisonnière au Vatican et qu'elle vit dorénavant dans un pays d'Europe centrale en tant que nonne dans un monastère catholique. Il ajoute que les parents d'Emanuela peuvent voir leur fille chaque fois qu'ils le veulent, mais qu'elle n'a pas été autorisée à quitter le monastère[15].

La piste des « Loups gris » sera démentie par un ancien officier de la Stasi, Bohnsack Günter[16], et par un ancien membre de la Banda della Magliana[3].

Autres hypothèses

En , à l'occasion de l'émission de télévision Chi l'ha visto? (it) (Qui l'a vu ?) sur la RAI3, un appel téléphonique anonyme déclare : « Si vous voulez en savoir plus sur Emanuela, regardez la tombe de De Pedis »[17]. La voix masculine ne sera jamais identifiée. Le corps de De Pedis est enterré dans la basilique de Saint-Apollinaire[18].

Le témoignage de Sabrina Minardi et la reprise de l'enquête

En , la journaliste Raffaella Notariale obtient une interview de Sabrina Minardi, l'ex-femme du footballeur de la Lazio de Rome, Bruno Giordano qui, entre le printemps 1982 et , a une aventure avec Enrico De Pedis. La presse italienne révèle deux ans et demi après, le ,que Sabrina Minardi a déclaré devant le tribunal[Lequel ?] qu'Emanuela Orlandi avait été tuée et que son corps enfermé dans un sac avait été jeté dans une bétonnière à Torvaianica. À cette occasion, selon Minardi, De Pedis se serait également débarrassé du corps d'un jeune garçon de 11 ans, Nicitra Domenico, le fils d'un ancien membre de la bande, assassiné par vengeance. Cependant, le petit Nicitra a été tué le , dix ans après la date à laquelle Minardi situe l'épisode, et trois ans après la mort de De Pedis survenue au début des années 1990. Selon le témoignage de Sabrina Minardi, l'enlèvement du corps d'Emanuela Orlandi a été effectué par Enrico De Pedis sur ordre de Paul Casimir Marcinkus[3] « comme s'ils voulaient donner un message à quelqu'un parmi eux »[12],[18].

Sabrina Minardi déclare en particulier être arrivée en voiture (une Autobianchi A112 blanche) au bar de Gianicolo où De Pedis lui avait dit de rencontrer une jeune fille censée « accompagner un préposé du Vatican ». Au rendez-vous, arrive une BMW noire conduite par «Sergio», le chauffeur de De Pedis et une Renault 5 rouge, avec à son bord, une certaine "Thérèse" (la femme de ménage de Daniela Mobili, amie de Minardi) et une jeune fille confuse, reconnue dans le témoignage comme étant Emanuela Orlandi. "Sergio" la laisse dans la BMW avec Minardi. Restée seule dans la voiture avec la jeune fille, Sabrina raconte qu'elles ont pleuré et ri ensemble et que la jeune fille « paraissait droguée ». À une station d'essence, une Mercedes, portant des plaques d'immatriculation de la Cité du Vatican, attend avec un homme « qui ressemblait à un prêtre » : il prend le relais[3]. La jeune fille aurait ensuite passé sa captivité à Rome, dans la propriété de Daniela Mobili, via Antonio Pignatelli 13 à Monteverde nuovo - Gianicolense. Cette maison disposait d'« un énorme sous-sol qui atteignait presque celui de l'hôpital San Camillo » (dont l'existence et celle d'un lac souterrain ont été découverts par les enquêteurs le [19]). Thérèse, Minardi et Mobili s'occupaient d'Emanuela. Mobili a épousé Vittorio Sciattella, un proche de Danilo Abbruciati, un autre membre éminent de la Banda della Magliana, impliqué dans l'affaire Calvi ; il s'occupait de la restauration de l'immeuble de la Via Pignatelli[9]. Mobili nie connaître Minardi ou avoir eu un rôle dans l'enlèvement, parce qu'elle était, tout comme son mari, en prison. Minardi a toujours accusé la femme de ménage, "Thérèse", qui travaillait dans l'appartement à ce moment-là[20],[21]. Par la suite, Minardi mentionne un autre membre de la Magliana reconnaissable sur un vieux portrait-robot[22]) traqué par la police ; il avoue que le refuge dans la planque via Pignatelli était bien une cachette, « mais pas pour les otages », destinée d'après lui aux fugitifs. Elle aurait été le refuge de "Renatino"[23] : il nie le lien entre l'ancien patron de la Magliana et l'enlèvement d'Orlandi[24]. Minardi mentionne Giulio Andreotti, avec qui elle aurait dîné à deux reprises, en compagnie d'un autre compatriote de De Pedis, déjà recherché à cette époque par la police. Elle précise toutefois qu'Andreotti « n'a rien à voir directement avec Emanuela Orlandi, mais avec Mgr Marcinkus »[3].

Les déclarations de Minardi, bien qu'elles soient reconnues par les enquêteurs comme partiellement incohérentes (du fait de l'usage de drogues dans le passé), deviennent crédibles en avec la découverte de la voiture BMW que Minardi déclare avoir utilisée pour le transport d'Emanuela Orlandi. Celle-ci appartient d'abord à Flavio Carboni, un homme d'affaires visé par l'enquête et plus tard acquitté dans le procès sur la mort de Roberto Calvi, puis à l'un des comparses de la Banda della Magliana[25].

La publication des rapports de la magistrature[Lequel ?] concernant Minardi a suscité des protestations du Vatican. Le Père Federico Lombardi, porte-parole du bureau de presse du Vatican, déclare qu'il y a en plus de l'absence « d'humanité et de respect pour la famille Orlandi, qui ravive leur douleur » des « allégations scandaleuses contre l'archevêque Marcinkus, mort depuis longtemps et incapable de se défendre. »[26]

Le Sabrina Minardi, interrogée au parquet de Rome par les procureurs Capaldo Giancarlo et Maisto Simona, semble avoir reconnu l'identité de "John", c'est-à-dire l'homme qui, dans les jours suivant immédiatement la disparition d'Emanuela Orlandi, a téléphoné à plusieurs reprises à la famille[27],[28],[29],[30].

Le , Rai News 24 diffuse une autre interview de Sabrina Minardi, interrogée par Raffaella Notariale. Minardi déclare qu'Emanuela Orlandi a passé les quinze premiers jours de captivité à Torvaianica, dans la maison sur la plage qui appartient à ses parents[31].

Le , Pierre Orlandi, frère d'Emanuela, rencontre Ali Aǧca, dont il reçoit l'assurance qu' « Emanuela est vivante et reviendra bientôt à la maison »[32]. Selon l'ancien Loup gris, la jeune fille « vit maintenant recluse dans une villa en France ou en Suisse ».

Le , un nouveau suspect est annoncé : il s'agit de Sergio Virtù, signalé par Sabrina Minardi comme étant le pilote de confiance de Renatino. Il aurait eu un rôle opérationnel dans l'enlèvement de la jeune fille. L'homme fait l'objet d'enquêtes pour des crimes, assassinats et enlèvements avec circonstances aggravantes. Virtù a été arrêté le jour de l'interrogatoire pour d'autres infractions et transféré à la prison de Regina Coeli. Il est l'ancien chauffeur de De Pedis. Une autre femme, que les enquêteurs ont présentée comme étant une ancienne partenaire, rapporte qu'il a joué un rôle dans l'enlèvement d'Orlandi et a reçu une compensation pour cela.

En [33], le Vicariat de Rome donne l'autorisation d'inspecter la tombe d'Enrico De Pedis dans la Basilique de Saint-Apollinaire.

Le , lors d'un débat sur le livre de Pierre Orlandi, Mia sorella Emanuela (Ma sœur Emanuela), un homme avoue en direct qu'il est un ancien agent du SISMI et affirme qu'elle est en vie et se trouve dans un asile en Angleterre. Il ajoute qu'il a eu connaissance par Ercole Orlandi, le père d'Emanuela, que l'enlèvement était en rapport avec les activités de blanchiment d'argent sale liées à la Banca Antonveneta (en) et à sa faillite, et en lien avec l'enlèvement de Roberto Calvi[34].

Le , un repenti de la Banda della Magliana, Antonio Mancini, déclare dans une interview à La Stampa qu'en effet Emanuela Orlandi a été enlevée par la Magliana pour récupérer l'argent investi dans la banque du Vatican au moyen de la Banco Ambrosiano, comme le suggère le juge Rosario Priore. Mancini mentionne la somme de 20 milliards de lires (sûrement sous-estimée) pour qu'Enrico De Pedis cesse les attaques contre le Vatican. Malgré tout cet argent, Emanuela, n'a pas été restituée. Il souhaitait, entre autres, être enterré dans la basilique de Saint Apollinaire ce qui fut fait[35].

Le , la tombe est enfin ouverte mais elle ne contient que les cendres des défunts. En creusant plus profondément ne sont trouvés que des restes d'ossements datant de la période napoléonienne.

Quatre jours plus tard, le , don Pietro Vergari, ancien aumônier de la prison Regina Cœli où avait été détenu De Pedis, et recteur de la basilique Saint Apollinaire jusqu'en 1991, est inculpé pour complicité dans l'enlèvement d'Emanuela[36].

Les accusations à l'encontre de l'archevêque Marcinkus

L'achevêque Paul Casimir Marcinkus, interprète de Jean XXIII puis garde du corps de Paul VI, est nommé pro-président de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican en 1981, au troisième rang après le pape et le secrétaire d'État. Il conserve cette fonction jusqu'en 1984. Il est cité dans plusieurs autres affaires et soupçonné d'avoir été en rapport avec l'organisation criminelle italienne de la Banda della Magliana.

L'archevêque est né à Cicero (Illinois) aux États-Unis. Selon certains journaux et publications, mais aussi selon un rapport rédigé par le directeur du SISDE (it)[37], Vincenzo Parisi (it)[38] dans une déclaration restée confidentielle jusqu'en 1995, « "l'Américain" serait l'archevêque Paul Marcinkus ». Il est alors également le président de l'IOR, la "banque du Vatican" : les spécialistes du SISDE analysent les messages et les appels téléphoniques reçus par la famille, soit un total de 34 communications fiables : la personne a une meilleure connaissance de la langue latine que de l'italien, est sans doute de culture anglo-saxonne, possède un haut niveau culturel et connaît bien l'Église Catholique à l'échelon mondial, le Vatican et Rome où il a probablement vécu[39]. Cette piste des services secrets vient confirmer le témoignage de Sabrina Minardi, la maîtresse du gang de la Banda della Magliana.

Liens présumés avec la Banda della Magliana

En juillet 2005, lors de la diffusion de l'émission Chi l'ha visto? (it) (Qui l'a vu ?), sur Rai 3, un appel anonyme indique que pour résoudre le cas d'Emanuela Orlandi il est nécessaire d'aller voir qui est enterré dans la basilique de Saint Apollinaire à Rome et de se renseigner sur la faveur faite par le cardinal Ugo Poletti. C'est ainsi qu'est découvert que le défunt n'est autre que le chef de la Banda della Magliana, Enrico De Pedis.

Le , un repenti de la Magliana, Antonio Mancini, affirme avoir reconnu la voix d'un certain Mario qu'il affirme être un tueur appelé "Rufetto" au service de De Pedis[40]. Les enquêtes menées par le Bureau du Procureur ne confirment pas ce point. Lors de la préparation du programme, mentionné ci-dessus, RAI 3 reçoit une carte postale représentant une ville du sud avec le texte suivant : "Laissez Renatino."

Le est diffusé dans l'émission Qui l'a vu ? l'enregistrement intégral de l'appel téléphonique anonyme du [41] jusqu'alors inédite. Après les révélations sur la tombe de De Pedis et le cardinal Poletti, la voix ajoute : « Et demandez au barman de la Via Montebello si sa fille était avec elle ... avec l'autre Emanuela ». Le bar s'avère appartenir à la famille de Mirella Gregori, une autre jeune fille disparue à Rome, le , dans des circonstances mystérieuses et dont l'enlèvement a été relié à celui d'Orlandi[19].

En , le procureur de Rome fait arrêter certains membres de la famille romaine De Tomasi, accusés de crimes, d'usure et de blanchiment d'argent. Selon les enquêteurs, Giuseppe De Tomasi, connu en tant que "Sergione", est un membre de la Magliana et serait la personne se présentant sous le nom de "John" qui en 1983 a appelé la famille Orlandi. Son fils, Carlo Alberto De Tomasi, serait l'auteur de l'appel à "Qui l'a vu ?" de [42].

Au cours de l'enquête, la police découvre que le criminel Enrico De Pedis est enterré dans la basilique de Saint-Apollinaire. Un document officiel du Vatican déclarera que le criminel, responsable de plusieurs meurtres, a fait « des contributions particulières pour les jeunes, intéressé principalement dans leur formation humaine et chrétienne. » On découvre également qu'il a versé pour sa tombe un milliard de lires (450 000 euros) au cardinal Ugo Poletti, vicaire général de Rome[18].

Le , la police italienne exhume le corps du gangster Enrico De Pedis avec l'autorisation du Vatican[17] après avoir reçu une dénonciation anonyme selon laquelle le tombeau contiendrait des indices sur le sort d'Emanuela[43],[12]. Si le corps de De Pedis reposait bien dans la basilique de Saint-Apollinaire[18], le corps d'Emanuela ne s'y trouve pas [44],[45],[17]. Le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican, se félicite de cette « initiative de la magistrature », y voyant « un fait positif, qui correspond à ce qui était souhaité, afin que tout soit fait pour le déroulement et la conclusion de l'enquête » [44].

Les disparitions de Mirella Gregori et Oleg Bitov

Mirella Gregori disparaît à Rome, le . À la disparition d'Emanuela Orlandi, un mois et demi plus tard, un rapprochement est fait entre les deux affaires. Mirella ne sera jamais retrouvée. Selon le témoignage de Mehmet Ali Ağa, les disparitions des deux jeunes filles sont étroitement liées. Selon lui, elles sont également en lien avec la disparition du journaliste soviétique Oleg G. Bitov, le , à l'occasion du Festival du Film de Venise[46]. Le , dans un communiqué officiel, l'organisation d'extrême-droite turque les Loups Gris[47] reconnaît détenir les deux jeunes filles. Selon un ancien fonctionnaire de la Stasi, le service secret de la RDA, Günter Bohnsack, cette théorie permet aux Loups gris de détourner l'enquête sur la tentative d'assassinat de Jean-Paul II . La mère de Mireille, lors d'une visite du pape dans une paroisse romaine le , reconnait en Raoul Bonarelli[48], un homme de l'escorte papale, une personne qui parlait souvent avec sa fille et son ami dans un bar situé près de son domicile[49].

La théorie d'un réseau d'exploitation sexuelle

Dans un livre paru en 2012, L'ultimo esorcista (Le Dernier exorciste) le père Gabriele Amorth, exorciste du diocèse de Rome, affirme qu' Emanuela Orlandi aurait été victime d'un réseau d'exploitation sexuelle. Interrogé par le quotidien italien La Stampa, il déclare que « le personnel diplomatique d'une ambassade étrangère auprès du Saint-Siège était également impliqué dans ce réseau » où, selon Simeone Duca, archiviste du Saint-Siège, un gendarme du Vatican servirait de recruteur pour des parties fines[50],[1].

La théorie Nicotri

En 2002, avec la publication du livre "Mistero Vaticano" (Le Mystère du Vatican) et en 2009, avec la publication de Emanuela Orlandi - La verità (Emanuela Orlandi - La vérité), le journaliste Pino Nicotri, ancien rédacteur en chef de L'Espresso, rejette toutes les hypothèses sur l'enlèvement, les réduisant à des tentatives destinées à cacher les faits. Orlandi, selon Nicotri, serait morte au Vatican au cours d'une rencontre avec quelqu'un de très haut placé dans la hiérarchie ecclésiastique. Cette hypothèse rapprocherait l'affaire Orlandi de Affaire Wilma Montesi. À cet égard, le journaliste Max Palmer affirme avoir été frappé par la similitude des deux affaires[51]. Dans ses livres, Pino Nicotri affirme que l'implication supposée des services secrets d'Europe de l'Est est fausse et n'est qu'une manœuvre opportuniste contre Jean-Paul II pour l'affaiblir et réduire la force du mouvement Solidarność. De même, selon la presse du web, les prétendus retournements de l'enquête reposeraient sur les déclarations de témoins improbables au fil des années. L'implication présumée du crime organisé ne serait pas due à un complot international mais le résultat d'une suite d'événements qui arrangeraient les échelons supérieurs du Vatican en couvrant la réalité d'une affaire épineuse[pas clair][52].

L'implication de la Banda della Magliana en tant que soutien logistique des "Loups gris"

La Banda della Magliana aurait pu apporter un soutien logistique Loups gris, comme ce fut le cas lors de l'attentat de la gare de Bologne en 1980. Il n'est pas impossible que l'organisation italienne ait préparé la tentative d'assassinat de Jean-Paul II. L'enlèvement d'Emanuela Orlandi ne serait qu'une tentative de libération du criminel turc pour le compte des Loups gris.

La piste pédophile de Boston

En , le cardinal Bernard Law est accusé d'avoir couvert dans l'archidiocèse de Boston les agissements de prêtres pédophiles pendant de nombreuses années. En , le procès s'ouvre devant la Cour de Suffolk. Le journaliste Peronaci Fabrizio du Corriere della Sera fait un lien avec les enlèvements d'Emanuela Orlandi et de Mirella Gregori. Le bureau de poste de la station de Kenmore dans le centre de Boston a été utilisé pour envoyer des lettres faisant allusion à des enlèvements et la prestation d'un groupe de pédophiles qui a signé NAMBLA (North American Man/Boy Love Association)[pas clair]. En rapport avec ces faits, une enveloppe portant le cachet de Kenmore est adressée à Richard Roth, correspondant à Rome de la chaîne CBS : elle promet un « épisode technique »[53] qui remuera les consciences. L'expertise graphologique établit que la lettre est de la même écriture qu'un message précédent[54].

Rebondissements

En 2010, Pierre Orlandi, frère d'Emanuela, a une entrevue avec Mehmet Ali Agca au cours de laquelle l'ancien terroriste confirme l'hypothèse de l'enlèvement par le Vatican (déjà mentionné lors d'un appel du ) et l'implication du cardinal Giovanni Battista Re qui serait informée des faits[55]. Un an plus tard, l'enregistrement de l'interview est révélé dans l'émission télévisée Chi l'ha visto ? (it) mais le nom du cardinal est censuré. Pierre Orlandi indique qu'il a parlé au cardinal Giovanni Battista Re qui a nié les paroles de l'ancien terroriste[56].

En 2011, un repenti de la Banda della Magliana déclare au magistrat instructeur que l'enlèvement d'Emanuela n'est pas lié à l'organisation turque des Loups gris, ni à Ali Agca[3].

Emanuela a été vue en divers lieux durant des années, y compris à l'intérieur du Vatican, mais tous les signalements ne sont pas fiables. L'affaire Orlandi n'est toujours pas résolue mais les médias italiens suivent encore les rebondissements de l'enquête.

Le , lors de travaux dans la Villa Giorgina (it) propriété de l'État du Vatican, siège de la nonciature apostolique auprès de la République italienne, des ossements humains sont retrouvés. Si certains estiment au début qu'il pourrait s'agir des restes d'Emanuela, les analyses de la police italienne indiquent qu'il s'agit finalement d'un homme mort au Ier siècle de notre ère[57].

En , l'enquête se tourne vers deux tombes anonymes situées dans le Cimetière teutonique, seul cimetière du Vatican, mais leur ouverture ne permet pas de retrouver des ossements pouvant être ceux d'Emanuela[58].

Références

  1. Nick Squires, « Emanuela Orlandi 'was kidnapped for sex parties for Vatican police' », The Daily Telegraph, (lire en ligne)
  2. (en) « Agca says he altered story over girl's abduction », The New York Times, (lire en ligne)
  3. (it) « Caso Orlandi, parla la superteste "Rapita per ordine di Marcinkus" », La Repubblica, (lire en ligne)
  4. (it)émissionChi l'ha visto? del vigile urbano
  5. Puntata di Chi l'ha visto? del 30 giugno 2008, I Parte
  6. Il Tempo, Paese della Sera et Il Messaggero
  7. Emanuela Orlandi sul sito di Chi l'ha visto? di RAI3
  8. séquence relative à un appel téléphonique
  9. (it) Puntata di Chi l'ha visto? andata in onda il 7 luglio 2008
  10. voir ci-dessous
  11. enregistrement d'Emanuela
  12. (pt)Un ancien dirigeant de la Banque du Vatican accusé d'enlèvement. juin 2008
  13. Selon Nicotri dans son livre Mistero Vaticano (Le Mystère du Vatican), la production de la photocopie peut être l'œuvre de quelqu'un se trouvant au Vatican. Il s'interroge sur le fait qu'il s'agisse d'une photocopie, disponible par exemple à la sécurité du Vatican, et non de l'original
  14. L'hypothèse serait qu'on a cherché à détourner l'enquête des Loups gris au profit la piste bulgare
  15. Référence : TRT 2, et Milliyet
  16. (it) « Lo scambio Orlandi-Ali Agca fu un' invenzione di noi della Stasi », La Repubblica, (lire en ligne)
  17. (en) « Mystère au Vatican: la police exhume un malfaiteur italien dans une basilique romaine », sur HuffPost Québec,
  18. (pt)Comment la criminalité a corrompu le Vatican
  19. Emanuela Orlandi sul sito di Chi l'ha visto?, aggiornamento del 30 giugno 2008
  20. (it) « Non sono io la carceriera quando scomparsa ero in galera », La Repubblica, (lire en ligne)
  21. (it)Je n'ai rien à voir avec l'enlèvement rien"
  22. (it) « Caso Orlandi, un nuovo sospettato Perquisizione a un ex della Magliana », La Repubblica, (lire en ligne)
  23. De Pedis
  24. (it) « "La Orlandi? In quel bunker si nascondeva Renatino" », La Repubblica, (lire en ligne)
  25. (it) Fabrizio Caccia, « «Sequestro Orlandi, ecco l’auto». Parcheggiata da 13 anni », Corriere della Sera, (lire en ligne)
  26. Vatican Diplomacy : «Il Vaticano: “Accuse infamanti su Marcinkus”»
  27. (it) « Emanuela Orlandi, il primo indagato. La testimone : "E' morta 26 anni fa" », La Repubblica, (lire en ligne)
  28. (it) « Dopo 26 anni la teste rivela: « Emanuela Orlandi è morta» », Corriere della Sera, (lire en ligne)
  29. (it) « Caso Orlandi, il rapitore ha un nome testimoni lo riconoscono dalle foto », La Repubblica, (lire en ligne)
  30. (it) « Il mistero di Emanuela nelle stanze del Vaticano », La Repubblica, (lire en ligne)
  31. Affaire Orlandi. interview de Sabrina Minardi
  32. « Emanuela Orlandi:fratello incontra Agca - Top News - ANSA.it », sur www.ansa.it (consulté le )
  33. Affaire Orlandi, autorisation d'inspecter la tombe de De Pedis
  34. « Orlandi: telefonata a tv, Emanuela viva - Top News - ANSA.it », sur www.ansa.it (consulté le )
  35. Ancien de la Magliana: "Oui, nous avons enlevé Orlandi
  36. (it) « Caso Orlandi, "indagato monsignor Pietro Vergari" », La Repubblica, (lire en ligne)
  37. Ancienne agence du renseignement italien
  38. chef de la police de 1987 à 1994
  39. (it)Extrait du livre Extra omnes : la disparition infinie de Emanuela Orlandi de Gaja Cenciarelli, ZONA 2006, (ISBN 88-89702-17-6), documents déclassifiés relatifs aux enquêtes effectuées à l'époque par le SISDE
  40. vidéo de l'émission Chi l'ha visto?
  41. version intégrale de l'appel anonyme
  42. arrestation de la famille de Tomasi
  43. (en) « Italian gangster's body exhumed over missing girl case », sur BBC,
  44. Pas de trace d'Emanuela Orlandi dans la tombe du boss de la Magliana
  45. « Affaire Emanuela Orlandi : le Pape pris à partie », Le Républicain lorrain, (lire en ligne)
  46. Le journaliste, lors de sa "réaparition" affirmera avoir été enlevé par des agents britanniques - le retour à Moscou de Oleg G. Bitov
  47. (en) « Mystery of the missing girl, the Vatican and gangster's burial », The Sydney Morning Herald, (lire en ligne)
  48. (it)Mirella Gregori
  49. Déposition de Maria Vittoria Arzenton aux juges Malerba e Rando, rapporté dans Vaticano. Affare di Stato de Ferdinando Imposimato - Koinè, 1983
  50. (it) Padre Amorth: "Orlandi, fu un delitto a sfondo sessuale", La Stampa, 22/05/2012
  51. Dynapress - Site officiel de Max Parisi
  52. Emanuela Orlandi, la vérité se trouve au Vatican
  53. en italien : un episodio tecnico
  54. (it) « Emanuela Orlandi, Mirella Gregori e la pista dei preti pedofili a Boston », Corriere della Sera, (lire en ligne)
  55. (it) « Ali Agca-Pietro Orlandi: il colloquio segreto "Questa storia nasce in Vaticano" », La Repubblica, (lire en ligne)
  56. Video Rai.TV - Orlandi: la ricerca in Inghilterra
  57. Jérôme Gautheret, « L’affaire Emanuela Orlandi continue à hanter le Vatican », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  58. « Vatican: Le mystère reste entier sur la disparition d'Emanuela Orlandi », Challenges, (consulté le )

Sources

  • Paris match (Numéros 3189 à 3197)

Annexes

Bibliographie

  • Roberta Hidalgo, L'affaire Emanuela Orlandi, Croce Libreria,
  • (it) Fabrizio Peronaci et Pietro Orlandi, Mia sorella Emanuela, Edizioni anordest,
  • (it) Ugo Barbàra, In terra consacrata, Piemme, , 459 p. (ISBN 978-88-566-0457-3)
  • (it) Rita Di Giovacchino, Storie di alti prelati e gangster romani. I mistreri della chiesa di Sant'Apollinare e il caso Orlandi, Fazi, , 245 p. (ISBN 978-88-8112-984-3)
  • (it) Gaja Cenciarelli, Extra Omnes. L'infinita scomparsa di Emanuela Orlandi, Bologne, Zona Editore, , 158 p. (ISBN 88-89702-17-6)
  • (it) Massimiliano Cesaretti, Ovunque tu sia, Rome, Edizioni Progetto Cultura, , 92 p. (ISBN 978-88-6092-082-9)
  • (it) Vittorio Di Cesare et Sandro Provvisionato, Vaticano rosso sangue, Florence, Olimpia, , 134 p. (ISBN 978-88-253-0117-5)
  • (it) Gennaro Egidio, La strategia delle ombre. I mille volti del crimine, Milan, Mursia,
  • (it) Antonio Fortichiari, È viva. La scomparsa di Emanuela Orlandi. Un'inchiesta, Tropea, , 284 p. (ISBN 88-438-0403-0)
  • (it) Ferdinando Imposimato, Vaticano. Un affare di Stato. Le infiltrazioni - L'attentato : Emanuela Orlandi, Koiné,
  • (it) Otello Lupacchini et Max Parisi, Dodici donne un solo assassino. Da Emanuela Orlandi a Simonetta Cesaroni, Koinè Nuove Edizioni, , 212 p. (ISBN 88-87509-71-9)
  • (it) Pino Nicotri, Emanuela Orlandi. La verità. Dai lupi grigi alla banda della Magliana, Baldini Castoldi Dalai, , 267 p. (ISBN 978-88-6073-474-7)
  • (it) Pino Nicotri, Mistero Vaticano. La scomparsa di Emanuela Orlandi, Rome, Kaos edizioni, , 208 p. (ISBN 88-7953-112-3)
  • (it) Raffaella Notariale, Segreto Criminale. La vera storia della banda della Magliana, Newton Compton, (ISBN 978-88-541-2143-0)
  • Gianluigi Nuzzi, Péché originel, Flammarion, , 352 p. (ISBN 978-20814-1698-7), p. 11-62
  • (it) Jacopo Pezzan et Giacomo Brunoro, I Misteri del Vaticano : Il Caso Orlandi, La Case, (ISBN 978-88-905896-0-7)
  • (de) Martin de Wolf, Die Orlandi-Verschwörung, BoD Norderstedt (ISBN 978-3-8370-9641-5)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du Vatican
  • Portail de l’Italie
  • Portail de la criminologie
  • Portail des années 1980
  • Portail des femmes et du féminisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.