Epfig
Epfig est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Epfig | |
Place de la Mairie. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Sélestat-Erstein |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Barr |
Maire Mandat |
Jean-Claude Mandry 2020-2026 |
Code postal | 67680 |
Code commune | 67125 |
Démographie | |
Gentilé | Epfigeois [1] |
Population municipale |
2 247 hab. (2019 ) |
Densité | 103 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 21′ 35″ nord, 7° 27′ 50″ est |
Altitude | Min. 160 m Max. 311 m |
Superficie | 21,9 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Epfig (ville isolée) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Obernai |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Ses habitants sont appelés les Epfigeois et Epfigeoises.
Géographie
Le village d'Epfig se trouve au pied de la colline de l'Ungersberg dans le canton de Barr et l'arrondissement de Sélestat-Erstein. La commune s'étend sur 2 200 hectares, dont 560 plantés de vigne, ce qui en fait la plus grande commune viticole d'Alsace. Les habitants sont connus sous le nom des Epfigeois. Epfig dispose en outre l'une des plus importantes culture céréalière et de prairie du département. Le village se situe à 6 km au sud-est du canton de Barr.
Écarts et lieux-dits
- Sainte Marguerite ;
- Fronholz ;
- Finkwiller.
Cours d'eau
- La Schernetz.
Toponymie
Attestations anciennes pour certaines germanisées et pour d'autres latinisées.
- Hepheka, 763 ;
- Ephicum, 1125 ;
- Epfeche, 1133 ;
- Epfiche, 1162 ;
- Epiaco, XIIe siècle ;
- Apiaca, 1213 (probable cacographie).
D'un type toponymique celtique *Epiākon ou gallo-roman *EPIACU que l'on retrouve en Grande-Bretagne Epiacum. La forme de 763 est déjà germanisée, le graphe ph notant en vieux haut allemand la consonne affriquée [pf] de l'allemand moderne qui résulte de la mutation haut allemande de [p], d'où Epi- > Ephi- > Epfi-. Il se compose d'un des noms celtique du cheval epos, aussi fréquemment attesté dans l'anthroponymie gauloise Eppius, Epponus, Epillus ou Eporedorix, chef gaulois. Le second élément est le suffixe celtique -ākon latinisé en -acum de localisation, puis de propriété. Il signifie soit « lieu des chevaux » soit « propriété d'Eppius »[2].
Albert Dauzat et Charles Rostaing[3] ont parlé, à tort semble-t-il, d'un « nom de personne latin » que ni la répartition géographique du toponyme, ni sa signification possible ne semblent conforter.
Urbanisme
Typologie
Epfig est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Epfig, une unité urbaine monocommunale[7] de 2 267 habitants en 2017, constituant une ville isolée[8],[9]. La commune est en outre hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (28 %), terres arables (27,4 %), cultures permanentes (24,1 %), forêts (14,8 %), zones urbanisées (5,7 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
Histoire
Ce bourg remontant à la plus haute Antiquité a été occupé par des populations celtes et germaniques. Sous l'Empire romain, la cité était connue sous le nom d' Epiacum (dont la forme Apica est probablement une cacographie). Les troupes romaines y auraient planté, dès le début de leur présence, les premiers plants de vignes. Des immigrants alamans se mêlent peu à peu aux populations locales gallo-romaines originelles et le bas latin est remplacé par un dialecte alémanique.
Dans les textes entre le XIIe et le XVIIe siècle il est fait mention du cimetière fortifié d'Epfig, appelé aussi « château »[15].
À partir du XIIe siècle, les évêques de Strasbourg qui y possédaient un château, dont il ne reste qu'une partie d'une tour et des caves voûtées, dominent la ville. Epfig est complètement ruinée en 1439, lors des premières incursions du parti armagnac. Il est une deuxième fois détruit en 1632 lors de la guerre de Trente Ans. Entre le XIe et le XIVe siècle est érigée une chapelle romaine portant le nom de sainte Marguerite qui possède un porche unique en Alsace et un ossuaire dont la plupart des ossements provient de la destruction du village disparu et voisin de Kollwiller. Au XVIIIe, le cardinal de Rohan fait construire une résidence à côté du donjon. À cette époque, le village d'Epfig possédait 60 puits et un calvaire de trois croix.
Héraldique
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Les armes d'Epfig se blasonnent ainsi :
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Politique et administration
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].
En 2019, la commune comptait 2 247 habitants[Note 2], en diminution de 0,04 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
La chapelle Sainte-Marguerite
La tradition fait remonter la chapelle Sainte-Marguerite à l'endroit où se trouvait au Xe siècle un couvent de moniales dédiée à sainte Berthe fille d'un leude de Clovis II. Ce couvent aurait été selon la tradition fondé en 895 par Rothrude, fille de Lothaire Ier et d'Ermengarde, abbesse d'Erstein pour les religieuses du couvent de Blangy-en-Artois qui avaient dû fuir les Normands. La chapelle cémétériale actuelle est de style roman, construite dans le premier quart du XIe siècle. Son plan bâtard combine le plan centré et la forme de la croix latine. La nef unique est orientée vers l'ouest, et se termine par un chevet plat. Au début du XIIe siècle, on adjoignit à l'édifice un petit porche.
Ossuaire
Accolé au mur nord de la nef, un ossuaire de date indéterminée a été reconstruit à l'identique sur les fondations d'origine lors d'une importante réfection d'ensemble menée par Antoine Ringeisen entre 1872 et 1879. Généralement, les ossuaires alsaciens renferment les ossements de cimetières désaffectés ou de fosses trop pleines. Il a ainsi été avancé qu'il puisse renfermer les défunts du village disparu de Kollwiller. Toutefois, selon la tradition orale et écrite, cet ossuaire abrite les crânes des paysans morts à la bataille de Scherwiller, massacrés par les troupes du duc Antoine de Lorraine le (révolte des Rustauds)[23]. Selon des recherches menées par l'équipe de Jean Lavergne, il s'agit bel et bien de morts au combat. Sur un échantillon aléatoire de 212 crânes, le quart présente de graves traumatismes. Il s'agit d'hommes dans la force de l'âge et non de femmes ou d'enfants. Les os ont été fracassés par des coups de masse ou d'épées assénés de haut en bas, sans doute par des cavaliers en selle[24].
Chapelle Sainte-Marguerite. Arcades et fenêtres jumelées de la chapelle Sainte-Marguerite. Intérieur de la chapelle Sainte-Marguerite. Voûte de la chapelle Sainte-Marguerite. Ossuaire de la chapelle Sainte-Marguerite.
Église Saint-Georges
La première église datant du VIIIe siècle a probablement été détruite en 1198 et remplacé par un édifice de style roman. L'église actuelle est reconstruite à la fin du XVIIIe siècle par l'architecte Pierre-Michel d'Ixnard (1723-1795).
Église Saint-Georges (XVIIIe). Vue intérieure de la nef vers le chœur. Vue intérieure de la nef vers la tribune d'orgue. Maître-autel (XIXe). Fresque « Assomption » (XXe).
Hôtel de ville (1857)
L'hôtel de ville a été construit en 1749 par l'architecte Antoine Ringeisen de l'arrondissement de Sélestat. Il est notamment chargé de veiller et de diriger les travaux des bâtiments publics et culturels de la région. Ses archives, qui couvrent les périodes 1840-1889, sont précieusement conservées à la Bibliothèque humaniste de Sélestat.
Autres monuments
- Presbytère
- Maison de 1725
- Puits à treuil (1749)
- Calvaire de 1788
- Maisons à pan de bois
Hôtel de ville (1857). Maison épiscopale dite Maison de l'Évêque (XVe-XVIIIe). Linteau de porte de la maison épiscopale. Maison à colombages.
Jumelage
Personnalités liées à la commune
Né le 15 mars 1775, volontaire dans le régiment de Boulonnais (86e régiment d'infanterie) le 1er mai 1789. Il contracta un engagement le 1er mai 1791 dans le même régiment devenu 79e. Il fit avec distinction les guerres de la liberté depuis 1793 jusqu'à l'an IX aux armées des Pyrénées-Orientales, d'Italie, de Rome, de Naples et des Grisons. Il se distingua dans les guerres de la République et de l'Empire, parvint au grade de colonel du 12e régiment d’infanterie de ligne le 20 octobre 1806. Il fut ensuite colonel du 86e régiment d'infanterie de ligne le 16 juillet 1814 et de la Légion de l'Ardèche le 11 octobre 1815. Il fut nommé officier de la Légion d'honneur le 7 juillet 1807 et baron de l'Empire le 10 septembre 1808. Il est décédé le 6 mai 1853 à Nancy.
Bibliographie
- (fr) Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck et Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d'Alsace, La Nuée Bleue, , 676 p. (ISBN 2716502501)
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- https://www.habitants.fr/bas-rhin-67
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 123.
- Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, éditions Larousse 1968.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 d'Epfig », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Musée alsacien
- Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 44.
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- [PDF] Liste des maires au 1 avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Toursel-Harster, Beck et Bronner 1995, p. 128-129.
- Georges Bischoff, La guerre des Paysans : L'Alsace et la révolution du Bundshuh 1493-1525, Strasbourg, La Nuée Bleue, , p. 346.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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