Erle

Dans la mythologie basque, Erle est un animal sacré signifiant abeille, comme le sont l'âne et la langue du chien. On dit que c'est pécher que de tuer une abeille. On s'adresse à elle en lui disant « vous » (zu en basque). Quand on lui demande de venir s'installer dans une ruche neuve préparée à son intention, on lui dit aniere ederra « jolie dame ». Pour la mort de l'abeille on dit hil (mort) comme pour une personne. Le mot galdu ou akaba pour exprimer la mort des autres animaux est tabou en ce qui concerne les abeilles.

Pour s'approprier un essaim placé sur un arbre, sur un rocher, on trace une croix sur ce dernier ou sur le tronc de l'arbre en emportant un peu d'écorce. On concrétise son appropriation en accrochant un vêtement sur l'arbre ou sur le rocher où l'on trouve l'abeille.

À l'occasion de la mort d'une personne, quelqu'un de sa famille, ou le premier voisin, va voir les ruches de la maison. Il tape avec sa main sur le couvercle de l'une d'entre elles et, s'adressant aux abeilles, il leur parle. À Laguinge/Liginaga (Zuberoa/Soule) par exemple, on dit : Latzar zite buruzagia hil zaize « réveillez-vous, le maître est mort ». On fait de même avec les animaux de l'étable, en les obligeant à se lever s'ils étaient couchés. Ainsi les abeilles faisaient plus de cire, qui était brûlée sur la tombe du mort. Si, en revanche, on faisait l'économie d'une telle démarche, les abeilles mouraient ainsi que les animaux de l'étable.

Si le cortège funèbre qui accompagne le mort à l'église ou au cimetière passe près des ruches de la maison, un parent, un voisin du cortège soulève les couvercles des ruches pour que les abeilles produisent plus de cire. Dans certains villages, on couvre d'un voile noir les ruches en signe de deuil.

On dit généralement que les abeilles ne doivent pas être vendues moyennant finance mais que l'on doit les échanger contre de l'étoffe, du blé, une brebis ou les offrir tout simplement.

Dans certains endroits, on a l'habitude d'accrocher là où se trouvent les ruches, une croix de saule bénie dans l'église le jour des rameaux. C'est un moyen de protection.

Étymologie

Erle signifie « abeille » en basque. Le suffixe a indique l'article défini : erlea signifie donc « l'abeille ».

Bibliographie

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  • Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010)
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