Soule (province)

La Soule est le plus petit des sept territoires historiques du Pays basque. Située dans les Pyrénées-Atlantiques en France, elle est peuplée d'environ 15 000 habitants et a pour capitale Mauléon-Licharre (en basque : Maule).

Pour les articles homonymes, voir Soule.

Soule
Zuberoa, Xiberoa (eus)

Blason

Drapeau

Localisation de la Soule
Administration
Capitale Mauléon-Licharre
Démographie
Population 15 468 hab.
Densité 18 hab./km2
Langue(s) français, basque (souletin)
Géographie
Coordonnées 43° 14′ nord, 0° 53′ ouest
Superficie 854,4 km2
    Carte de la soule au Pays basque.
    Paysage de Haute-Soule (forêt d'Iraty).
    Vue générale de Sainte-Engrâce.
    Vue depuis le col d'Erroymendi.

    Elle correspond géographiquement à la vallée du Saison (en basque, Uhaitza). La Soule comprend également le massif forestier des Arbailles

    Les communes de Soule s'étaient associées pour former la communauté de communes de Soule-Xiberoa. Les communes de Soule de l'actuel canton de Saint-Palais étaient intégrées dans la communauté de communes d'Amikuze. Désormais, la presque totalité des communes de Soule est intégrée dans la communauté d'agglomération du Pays Basque .

    L épreuve des cruches lestées

    Étymologie, noms et gentilés

    Étymologie

    Frédégaire, chroniqueur franc, mentionne la « vallis Subola », nom apparenté probablement au basque Zuberoa (Xiberoa en souletin), théâtre d'une défaite en 636 des troupes mérovingiennes du duc Arimbert, face aux troupes vasconnes. Plus tard on trouve successivement[1] Soula, Sola, Solla, Seula, Seule, Sole du Xe au XVe siècle.

    Soulor est fréquent en toponymie pyrénéenne où il désigne les versants d'une montagne exposés au soleil. Mais le nom des habitants de la Soule est attesté comme Sybulates du temps des Romains. On peut considérer que Zuberoa vient du basque zubel « bois noir » (zur-bel).

    Noms

    L'Académie de la langue basque admet deux noms en basque : Zuberoa et Xiberoa[2].

    En langue espagnole, on dit généralement Sola.

    Gentilés

    Le gentilé français est souletin.

    En basque, l'académie recommande les formes zuberotar et xiberotar.

    Géographie

    La Soule est limitée par :

    La Soule peut être délimitée en trois zones :

    Massif des Arbailles
    Massif de la Madeleine

    Division territoriale selon l'Académie de la langue basque

    Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ou Euskalzaindia divise le territoire de la Soule[3],[4] selon les recommandations du comité de sa commission d'onomastique[5].

    Division territoriale selon Euskaltzaindia

    La Soule est divisée en trois zones :

    Histoire

    Peu influencée par l'Empire romain, la Soule profite des troubles du Moyen Âge pour se constituer en vicomté. Prise dans les longues guerres entre l'Angleterre et la France, elle appartient successivement à l'une et l'autre. Elle est rattachée au royaume de France puis à la République qui lui supprime ses dernières libertés locales. Elle se développe avec les progrès de l'agriculture et en créant une industrie de l'espadrille. Mais dans les années 1970, la concurrence chinoise la fait régresser. Elle a néanmoins réussi une remarquable expérience de renouveau industriel.

    L'agriculture traditionnelle et pastorale souffre dans les années 1980 de la mécanisation et de la constitution de l'industrie agroalimentaire : les agriculteurs de montagnes, aux conditions déjà difficiles (peu de fermes ont accès à l'eau courante, l'électricité ou même la route dans les villages comme à Larrau jusqu'aux années 1970) ne peuvent faire face à la concurrence. Les villages se vident peu à peu de leur population, les jeunes partent faire des études à l’extérieur et ne reviennent pas et le célibat touche de plus en plus d'agriculteurs, qui forment aujourd'hui une génération de « vieux garçons » sans héritiers pour reprendre l'exploitation familiale. Ces difficultés mènent à la création du Syndicat du Soule sur les bases de la Communauté de Soule créée sous Charles X. Aujourd'hui la vallée mise principalement sur une agriculture durable et sur le tourisme pour faire vivre son territoire.

    Économie

    La Soule est devenue un territoire de référence, en matière de développement rural. Vallée enclavée, mal desservie, sur le plan des transports, elle a néanmoins réussi sa reconversion industrielle, à la suite de la crise du secteur de la chaussure, dans les années 1970.

    Face à ce déclin brutal, une jeune génération de militants, unie par la force du sentiment d'appartenance souletin, a réussi à bâtir un premier contrat de pays. Cette dynamique s'est poursuivie jusqu'à maintenant, avec notamment la constitution de cette Communauté de communes, dans les années 1990.

    Son économie diversifiée repose sur l'agriculture (élevage laitier notamment avec les fromages de brebis), la sous-traitance aéronautique, quelques petites industries artisanales et un tourisme rural de montagne, géré à l'échelle de la Soule.

    Elle est, au début du XXIe siècle, le territoire historique le plus industriel du Pays basque nord ou français, même s'il ne faut pas occulter les problèmes démographiques et agricoles, spécifiques à ce type de territoire[réf. nécessaire].

    Culture et idiome

    Culture

    La Soule est connue aussi pour être un territoire, à forte tradition, notamment, grâce aux pastorales qui ont lieu désormais chaque été et connaissent un franc succès populaire. De nombreux personnages du folklore basque traditionnel y sont représentés. Les villageois préparent durant toute l'année les danses et la pièce de théâtre. Traditionnellement, le thème est surtout religieux mais, depuis peu, représente aussi la vie quotidienne des Basques. Ces spectacles peuvent durer plus de quatre heures, alors qu'à l'origine, ils s'étalaient sur plusieurs journées. En hiver, un village est chargé d'organiser la mascarade, carnaval fait de danses traditionnelles et de prêches, et se produit chaque week-end dans les autres villages de la province. Cette forte tradition est à l'origine d'une dynamique culturelle, sans équivalent, en Pays basque : chants, danses, spectacles...

    Les danses constituent une partie très importante de la culture basque et sont une des bases de la construction de son folklore. Chaque territoire historique, ou province, a ses particularités chorégraphiques. Chaque village possède sa danse qu’il a coutume d’interpréter au cours de ses fêtes principales ou lors de festivités telles que les carnavals, très présents dans les sept provinces. La danse est donc à la fois un vecteur d'unité, qui transmet un sentiment d'appartenance à la communauté dans sa globalité, mais qui survalorise des éléments distinctifs particuliers à chaque groupe.

    Langues

    Compétences linguistiques en Basse-Navarre et en Soule en 2016[14].
    • Langue maternelle basque: 49.5%

    • Bilingues passifs: 13.7%

    • Unilingues (francophones): 36.7%
    Mauléon-Licharre
    capitale de la Soule.

    Le français reste la seule langue officielle dans tout l'Hexagone mais la variété du basque de Soule, le souletin, parlée par 64 % de la population de la province en 2006[15], est toujours largement répandu. Le basque n'a pas de statut officiel mais de nombreux panneaux de signalisation sont bilingues français/basque.

    En 2016, la proportion de bascophones était de 63.2 % avec 13.7 % de bilingues passifs pour l'ensemble de la Basse-Navarre et la Soule[14].

    Langue enseignée dans les Ikastola et en usage à travers les médias, le batua ou basque unifié est de plus en plus présent.

    Gestas, Montory et Osserain-Rivareyte sont situées en zone occitanophone, sous sa forme gasconne[16].

    L'identité basque est élevée : 81 % des Souletins se déclarent basques, le taux le plus élevé du Pays basque français[17].

    Héraldique

    Les armes de la Soule se blasonnent ainsi : De gueules au lion d'or.

    Personnalités liées à la Soule

    Notes et références

    1. Paul Raymond, Dictionnaire topographique du département des Basses-Pyrénées, Paris, Imprimerie Impériale, , 208 p. (BNF 31182570, lire en ligne), p. 63.
    2. « Euskaltzaindia - Académie de la langue basque »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
    3. Zuberoa: Toponymes (noms de lieux) sur le site de l'Académie de la langue basque.
    4. (eu) Euskal Herriko udalerrien zerrenda alfabetikoa (Liste alphabétique des communes du Pays basque)
    5. (eu) Onomastika batzordea. En 2012, des personnalités telles Txomin Peillen, Jean-Louis Davant, Jean-Baptiste Orpustan ou Bernadette Soulé y siègent
    6. (es) Arbailles Auñamendi Eusko Entziklopedia.
    7. Arbaila (Zuberoa (-a)) : toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
    8. (es) Basabürüa Auñamendi Eusko Entziklopedia.
    9. Basabürüa (Zuberoa (-a)): Toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
    10. (es) Ibarresküin Auñamendi Eusko Entziklopedia.
    11. (es) Ibarresküin Auñamendi Eusko Entziklopedia.
    12. (es) Pettarra Auñamendi Eusko Entziklopedia.
    13. Pettarra (Zuberoa (-a)) : toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
    14. VIe Enquête Sociolinguistique en Euskal Herria en 2016 [PDF], Gouvernement basque (Vice-ministère de la politique linguistique), Gouvernement de Navarre, (Euskarabidea) Office public de la langue basque / Euskararen Erakunde Publikoa. Dans l'échantillon total du Pays basque, la marge d'erreur est de plus ou moins 1,4 %. Version originale en langue basque: VI. Inkesta Soziolinguistikoa Euskararen eremu osoa (2016), V. Inkesta Soziolinguistikoa Euskararen eremu osoa (2011)
    15. Jacques Leclerc. "Les variétés dialectales du basque". Université Laval, Trésor de la langue française au Québec. 23 mars 2006
    16. Jean-Louis Davant (préf. Lorea Uribe Etxebarria), Histoire du peuple basque, Bayonne; Donostia, Elkar argitaletxea, coll. « Collection Histoire », , 11e éd. (1re éd. 1970), 352 p. (ISBN 9788497835480 et 8497835484, OCLC 49422842), p. 286 qui renvoie à l'hebdomadaire Enbata, numéro 1553 du 28 novembre 1998
    17. Richard Y. Bourhis. "La continuidad del euskera: Clasificación de la población según la identidad cultural. Universidad de Québec en Montréal (noviembre de 1994). Consulté le 23-12-2006

    Voir aussi

    Sources et bibliographie

    • Le Pays de Soule (Pierre Bidart ed.), Ed.Izpegi, Baigorri, 1994.
    • Juan José Lapitz Amar a Euskalerría conociéndola 1984 Fuenterrabía (ISBN 84-400-5011-9)
    • Marc Large, "Xan de l'Ours", préface de Renaud, Éditions Cairn, 2008

    Articles connexes

    Liens externes

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