Espace Comedia
L’Espace Comedia est un théâtre toulonnais, créée en 1991 par la transformation de l'un des plus anciens cinémas de la ville de Toulon et de France. Situé dans le quartier du Mourillon au 10 rue Orvès, l’Espace Comedia assure d'octobre à juin une programmation de théâtre, musique, cinéma, danse et spectacles jeune public[1]. Il est géré et animé par le Théâtre de la Méditerranée[2] et dirigé par André Neyton[3].
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La création dans les années 1920
En 1919, Joseph Rosa, photographe officiel de l’Opéra de Toulon, passionné de cinéma et dépositaire d'un brevet concernant un nouveau système d'éclairage de studio, le « Rosa Lux », achète une vaste grange dans le quartier du Mourillon qu'il aménage intégralement[4]. C'est alors la grande époque du cinéma muet. Dès 1921, le premier cinéma du Mourillon voit le jour, il s'appellera Le Comoedia. Rosa arpente les rues de Toulon avec sa voiture pour en faire la publicité. De Charlot à Keaton, en passant par Valentino, c’est au Comoedia que les Toulonnais assisteront au premier film parlant, Le chanteur de jazz avec Al Jolson[4].
Des années 30 au bombardement de 1943
Sept ans plus tard, Rosa décide de passer la main. Plusieurs gérants vont alors se succéder, de Féraud à Paron, puis Marchand[4]. Alors équipé de 650 places, la salle était équipée de 4 loges de chaque côté de salle, évoquant déjà une fonction de théâtre[5]. À l'époque déjà, les Mourillonnais tremblent de voir disparaître leur Comoedia. Mais en pleine guerre, le 24 novembre 1943, le cinéma est rasé lors d'un bombardement[5]. Ce n'est qu'au milieu des années 1950 que la salle rouvre. À l'époque les cinémas fleurissent, après le Royal, le Rex, et le Fémina, c'est le Gaumont qui ouvre place de la Liberté[4].
Les années 1980, Wisen et le Club Comoedia
Dès 1984, c'est Albert Wisen, l'un des Monsieurs Cinéma du tout Toulon, qui s’installe au Comoedia. Désormais, on peut y admirer sur la façade un Tati géant qui surplombe la place. Le Comoedia compte alors deux salles, trois cents places, une bibliothèque et une cafétéria. On y projette jusqu'à quatre films par jour. Et dès 1984, le comoedia diversifie ses activités en proposant également du Théâtre, de la danse, des concerts[6]... Le patron du Gaumont, M. Delpuech, et la Number One d'Utopial, sont présents à l'inauguration qui se fera avec la projection long métrage néo-zélandais, Utu. Désormais, le Comoedia ce sera également théâtre, jazz, mime, conférences et dîners[7]. Eddy Mitchell y enregistre alors une de ses "Dernières Séances"[5]. En parallèle, le club «Comœdia» voit le jour. Il permet aux Toulonnais d’acheter un fragment de la salle, afin d’éviter qu’il ne soit transformé en supermarché[8]. En échange, ils pourront assister à des avant-premières, des dîners-débats avec Bertrand Tavernier, André Dussollier, ou encore Toscan du Plantié. Wisen est alors soutenu par des élus, comme François Trucy ou Sabine Girard-Reydet[8], mais aussi par de nombreux particuliers et associations. Tout le monde se mobilise, personne n'étant prêt à accepter le choc de la disparition du Comœdia.
Des années 1990 à aujourd'hui, longtemps le seul théâtre de Toulon
Mais les années passant, le Comoedia finira par fermer ses portes. Enfin, pas vraiment, puisqu'il sera sauvé des eaux par André Neyton, homme de théâtre, prêt à lui offrir une nouvelle vie[4]. Et c’est tout ce qu'aurait souhaité Joseph Rosa. En plus du cinéma, de la danse, et de la musique, ce sera maintenant avant tout un Théâtre ! Et ce avec le soutien de la Ville de Toulon, du Conseil Général du Var et du Ministère de la Culture[9].
De lourds travaux plus tard, c’est maintenant une salle de spectacle de 220 places avec un plateau de 110 m2 (de 13 m sur 8 avec une ouverture 10 m) qui voit le jour, mais aussi une seconde petite salle qui servira de lieu de travail, et qui sera utilisée pour les formes plus intimistes[9]. Le maître des lieux, André Neyton, possède sa propre compagnie de théâtre, le Centre Dramatique Occitan[3], depuis le début des années 70. Il a beaucoup bourlingué. Après deux structures sous forme de chapiteaux mobiles, il a d'abord créé le Théâtre de la Porte d'Italie[10] bien connu à Toulon. Depuis 1984, il dirige aussi Le Théâtre de la Méditerranée[2],[11], une structure promouvant les échanges culturels méditerranéens[3]. C'est donc tout naturellement, qu'il décide de poser ses valises au Comoedia, qui devient alors l'Espace Comedia.
Comme un hommage au cinéma muet des années 1920, l’inauguration débute alors par la projection d'un Buster Keaton accompagné en direct au piano[12]. Puis, comme un presque hasard, après Utu en 1984, c’est Ubu[13] de Jarry, par le Nada Théâtre[14], qui fera l'ouverture théâtrale de ce 14 mars 1991. S’en suivra le merveilleux faiseur de bulles, Peb Bou[15], et le grand marionnettiste Jordi Bertran[9],[16]. Une inauguration en grande pompe en présence de Pierre Joffard, préfet du Var, Maurice Arreckx, président du Conseil Général du Var, François Trucy, sénateur maire, Louis Colombani, député du Var, Maurice Delplace, maire de La Garde, etc. Tous prendront un à un la parole, évoquant avec émotion les souvenirs familiaux du cinéma muet des années 20.
Très vite, l’impulsion méditerranéenne démarre, et c’est le Théâtre National Grec avec Ioanna Gavakou[17], qui poursuit les festivités avec un stage professionnel sur la Tragédie Antique. Depuis lors, c'est plus de 200 000 spectateurs qui viendront assister à près de 600 spectacles, d'Anne Sylvestre à Rufus, d'Evgènios Spatharis à Romain Bouteille, de Marianne Sergent aux frères Belmondo, et tant d'autres encore !
Notes et références
- Valérie Pala, « Le Comedia, 30 ans de cultures régionales », Var Matin, (lire en ligne)
- « Théâtre de la Méditerranée »
- « Site Officiel de la Ville de Toulon »
- Daniel Alfandari, « Au temps du cinéma muet », Var Matin, .
- Roland Le Corff, « Toulon années 50-70, les cinémas », sur Mes années 50
- Claude Ardid, « "Comoedia" fin et suite », Var Matin,
- Claude Ardid, « Comoedia te revoilà », Var Matin,
- Claude Ardid, « Coup de théâtre au Comœdia », Var Matin,
- Jacques Brachet, « Un souffle de culture méditerranéenne », Var Matin,
- « Café Théâtre de la Porte d'Italie », sur Ville de Toulon
- « Théâtre de la Méditerranée-Espace Comédia », sur cnt.fr
- Guy Verdier, « L’espace remis sur… orbite ! », Var Matin,
- « Ubu, adaptation pour deux comédiens, quelques fruits et beaucoup de légumes, par le Nada Théâtre. », sur Portail des Arts et de la Marionnette
- « Nada Théâtre », sur Portail des Arts et de la Marionnette
- « Pep Bou », sur Pep Bou
- « Companyia Jordi Bertran », sur CB-Office
- (grk) « Ιωάννα Γκαβάκου », sur Retro DB
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