Étienne Blandin
Étienne Jean Marie Blandin né à Saint-Broladre (Ille-et-Vilaine) le et mort à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)[1] le est un peintre français.
Pour les articles homonymes, voir Blandin (homonymie).
Peintre officiel de la Marine |
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Décès |
(à 88 ans) Saint-Servan |
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Nom de naissance |
Étienne Jean Marie Blandin |
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Biographie
Fils d'Étienne Jean Arsène Blandin (1873-1960), marin, et de mademoiselle Moubèche son épouse, Étienne Blandin est né au domicile de ses grands-parents maternels, Jean et Louise Moubèche.
Jeune homme, Étienne Blandin fit des études à l'Institution de Saint-Malo pour devenir marin. En 1919, il intègre le collège Saint-Charles de Saint-Brieuc, aujourd'hui également lycée et collège, en classe préparatoire à la navigation. Il est là à la suite de son futur collègue Marin-Marie, interne de 1914 à 1918. Il a alors pour professeur de dessin le peintre Émile Daubé (1885-1961). En , il entre à l'École nationale de navigation maritime de Saint-Malo, mais son niveau en mathématiques n'est pas suffisant. Son père lui conseille de s'orienter vers un métier artistique plus conforme à ses aptitudes et il est élève à l'école régionale des beaux-arts de Rennes le , jusqu'en 1924, puis à l'École des beaux-arts de Paris, dans l'atelier de Roussin[2],[3] et celui de Jean-Pierre Laurens[4]. En 1923, il entame la rédaction d'un catalogue de ses œuvres dans lequel il inscrira avec tous les renseignements techniques et ses œuvres durant 60 ans.
Professeur agrégé de dessin en , il se marie à l'été 1926 avec Gabrielle Larère (1908-2009)[5]. Il enseigne d'abord à Gap puis à Évreux (1927-1929) avant d'être nommé dans un collège de Saint-Servan[6] le . Il compte notamment Geoffroy Dauvergne (1922-1977) parmi ses élèves[7].
Entre 1927 et 1931, il peint 68 huiles sur toile, treize étant consacrées à la montagne, dont les Grandes Cimes. Pendant cette même période, il peint des tableaux d'art sacré : Moïse, Suzanne et les vieillards en 1927, puis Salomé et David vainqueur, en 1928. Il peint ensuite des nature-morte comme celle qu'il expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts en 1930.
À partir de 1931, il se documente et étudie les bateaux, leurs structures, leurs gréements et ouvre un nouveau catalogue ayant pour titre Marines. Fin 1932, début 1933, il peint à la gouache des voiliers de différentes époques, s'inscrivant dans le sillage de François Geoffroi Roux (1811-1882). L'amiral Darlan, qui apprécie sa peinture, le fait agréer comme peintre de la Marine en 1934. Il participe à la campagne de l'École de pilotage le long des côtes bretonnes en 1934-1935 à bord de l'aviso Ancre, dont il tire trois aquarelles. Sa qualité d'enseignant l'oblige à naviguer que pendant les périodes de vacances scolaires et il sera de toutes les campagnes d'été de l'École navale de 1935 à 1939. Il embarque chaque année sur le contre-torpilleur Chacal, lequel est accompagné par Léopard et Bison
En , il expose une série de toiles maritimes à Brest dont une grande toile, Saint-Malo, cité corsaire[8]. Les ports peints par l'artiste sont en majorité ceux qu'il a visités à bord des contre-torpilleurs annexes de l'École navale dont les destinations étaient le Royaume-Uni, la Belgique, Les Pays-Bas, les pays scandinaves et baltes. À bord, il remplit des carnets de croquis et emporte également des supports en carton mesurant 27 × 22 cm sur lesquels il peint au couteau. Il constitue ainsi un album de voyage qui se termine en Norvège le .
Réformé pour malformation cardiaque, il prend un engagement volontaire en 1939. En 1944, malade, il quitte la Bretagne pour Gap et ne reviendra à Saint-Malo qu'en 1950, où il a participé à la création du musée international du Long-Cours Cap-Hornier.
Le public de sa région le connaît surtout au travers de ses portraits de corsaires aux mines patibulaires et caricaturales, reproduites sur de très nombreuses cartes postales vendues à Saint-Malo. Il était lié à l'Amicale internationale des capitaines au long-cours Cap-Horniers, dont il était membre d'honneur et illustra le livre d'or[9].
Ses obsèques ont eu lieu en 1991 à l'église Sainte-Croix de Saint-Malo (Saint-Servan) et son inhumation au cimetière marin du Rosais[10].
Ses fils et petit-fils Patrick et Jérôme Loyer lui consacrent un ouvrage pour l’exposition rétrospective de Saint-Malo en 2019, Étienne Blandin, peintre de la Marine.
Œuvres dans les collections publiques
- Dieppe: musée-château de Dieppe :
- Aralia sur les bancs de Terre-Neuve, dessin ;
- Navarrin, trois-mâts morutier en route pour Terre-Neuve, dessin.
- Laval, musée-école de la Perrine : Tête de profil de Valentin Corlay dit « sans cuisse » à la pipe et chapeau noir, fusain, crayon et lavis de gouache[réf. nécessaire].
- Lanvéoc École navale:
- Paquebot allemand saluant Léopard « Bergen », aquarelle datée de 1935
- Paris :
- École nationale supérieure des beaux-arts.
- musée national de la Marine : Combat de l'Iphigénie contre l'Africaine le , au large de Saint-Denis de la Réunion, huile sur toile.
- Rennes, école régionale des beaux-arts de Rennes.
- Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin: « France I » grand voilier 5 mâts dans les vagues, avant 1970, huile sur toile, 54 × l73 cm.
Éditions en carte postale
Une série de 86 dessins a été reproduite en cartes postales, avec le nom, le surnom, la fonction et le navire sur lequel naviguaient les personnages.
- Personnages
- David Alibert, dit Poisson Chat, gabier sur L'Antiope.
- Jean Bart, capitaine corsaire.
- Julie Beaurobert, poulie coupée clandestine faisant fonction de Coq[11] sur la Belle Poule, no 55.
- Théophile Berthelot, dit Gracieuse, bosco sur La Sentinelle, no 43.
- Joseph Camus, dit Fil à voile, gabier sur Les vainqueurs des jaloux.
- Baptiste Cornic dit Jambe de Chien, canonnier sur Les Trois Pucelles.
- Léopold Le Coroler, dit Le Dogue.
- Duguay-Trouin, capitaine corsaire.
- Eustache Faguet, capitaine corsaire, commandant le Poisson Volant, no 22.
- Eugène Hervé, dit Petit Boudin, charpentier sur : Le Solide.
- Ernestine Joubert, dite Titine Joujou, servante à l'auberge Au repos du corsaire.
- Félix Langlois, dit Nombril jaune, gabier sur La Luronne.
- Marcel Lemée, dit Bras de Fer, chef d’hune sur L'Hermine.
- Louis Adhémar Thimothée Le Goff, dit Borgnefesse, capitaine flibustier.
- Alain Lemeilleur, dit Belle Viande, gabier sur La Fortune.
- Gustave Le Moulec, dit Babor amures, gabier sur La Belle Cancalaise.
- Honoré Le Manac'h, dit Crabe poilu, maître calfat sur La Belle Eugénie.
- Arsène Manguy, dit Cul de cane, gabier sur la Curieuse, no 21.
- Prosper Marigny, dit La Gargousse, corsaire à Saint-Malo.
- Valentin Ménard, dit Ma Mignonne, calfat sur Le Diable à quatre.
- Robert Morin, dit La Chique, canonnier sur L'Hirondelle.
- Mathurin Pévidic, dit Pisse tafia, bosco sur La Chétis.
- Alcide Plouet, dit Feu et Flammes, maître voilier sur Le Renard.
- Jacques Robidel, dit Croche-au-Cul, capitaine corsaire, commandant L'Entêté.
- Anselme Thomas, dit Stropin, ancien canonnier sur le Beau Julesy.
- Arthur Vimout, dit Sans-Famille, gabier sur Le Patriarche.
Ses cartes postales de caricatures de corsaires sont connues de Dunkerque[12] à Biarritz[13].
- Navires
- Trois mâts carré Cariola, construit en 1904, il jaugeait 571.Tx et sauva les naufragés de la goélette Le Raymond à Terre-Neuve en 1923.
- La Couronne, navire.
- Le Chanaral, trois mâts carré, long courrier, XIXe siècle.
- Le Fendant, vaisseau de 2e rang.
- L'Armide rentre à Saint-Malo, frégate corsaire.
- Saint-Malo, le château et la porte Saint-Vincent.
Expositions
- 1937 : Brest.
- 1939 : hôtel Victoria, Saint-Servan, cinq grands tableaux : « Pourquoi Pas ? », au mouillage à l'île Peterman, dans l'Antarctique[14].
- 2019 : Saint-Malo, église Saint-Sauveur, rétrospective de 167 œuvres, de juillet au .
Salons
- Salon Rennais de 1926 : Portrait d'Étienne Jean Arsène Blandin, père de l'artiste, 1925 ; Nature Morte.
- Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1926 : Mlle Gabrielle Larère, brodant, 1927 ; Portrait d'un élève, 1930 ; Nature morte.
- Salon de la Marine de 1942, Vichy[15] :
- no 54 : Vaisseau à trois ponts ;
- no 55 : La « Bayonnaise » émettant un rideau de fumée ;
- no 56 : Trois-mâts dans la tempête ;
- no 57 : Le « Foudroyant » en convoi ;
- no 58 : croquis divers.
- Salon de la Marine de 1943, Paris, palais de Chaillot[16] :
- no 109 : Combat de la frégate « L’Aréthuse » (Commandant Bouvet) et de la… ;
- no 110 : Frégate anglaise « Amelia » (1813).
- Salon de la Marine de 1944, Paris, palais de Chaillot[17] :
- no 50 : Frégate XVIIIe siècle en rade de Saint-Malo ;
- no 51 : Trois-mâts doublant le Cap Wrath (Écosse) ;
- no 52 : Escale en Chine.
- Salon de la Marine de 1945, Paris, palais de Chaillot[18] :
- no 168 : Le « Richelieu » ;
- no 169 : Après le typhon.
Publications
- « L'Amiral Bouvet », Annales de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, 1952, pp. 14-31.
- « Les Vikings, Rois de la Mer » [extraits], Annales de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, 1957, pp. 60-72.
- « Jean-Marie Cochet, corsaire de Saint-Servan » [extraits], Annales de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, 1960, pp. 120-122.
- « Le premier capitaine au long cours », Courrier du Cap, revue de l'amicale des capitaines au long cours cap-horniers de Saint-Malo, no 59, .
Élèves
- Geoffroy Dauvergne (1922-1977)
Hommages
La ville de Saint-Malo a donné son nom à une rue du quartier de Château-Malo.
Notes et références
- Dans le quartier de Saint-Servan.
- Patrick Blandin, « Étienne Blandin (1903-1991), peintre historien de la Marine », in Société d'Histoire et d'Archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, séance du , pp. 89-118. Carte d'élève reproduite p. 94.
- Ouest-France, [réf. incomplète].
- Patrick Blandin, op. cit., p. 92.
- Ses parents avaient fait l'acquisition de la villa des Tilleuls au 5 (aujourd'hui le 7), boulevard Douville à Saint-Servan. Le peintre habita à cette adresse à partir de 1929 et y installa son atelier et son laboratoire photographique (cf. Patrick Blandin, op. cit., p. 95, note 7).
- Aujourd'hui quartier de Saint-Malo.
- Alain Valtat (préf. René Quillivic, introduction de Mickaël Compagnion), Catalogue Raisonné du Peintre Geoffroy Dauvergne (1922-1977), Sceaux, Lévaña (auto-édition), , 483 p. (OCLC 463998037, BNF 35857851), p.16.
- Bulletin de l'AAMM, no 28, 1937.
- « L'adieu des capitaines cap-horniers », Chasse-Marée, no 162, .
- Patrick Blandin, op. cit.
- Terme de marine voulant dire cuisinier sur un navire.
- Décorant un restaurant sur le port, dans les années 2000[réf. nécessaire].
- L'une placardée sur la porte d'un local du vieux port, dans les mêmes années[réf. nécessaire].
- Patrick Blandin, op. cit., p. 2.
- Salon de la Marine 1942, Paris, secrétariat d'État à la Marine, 1942.
- Salon de la Marine 1943, secrétariat d'État à la Marine et aux Colonies, Paris, [G. Le Prat], 1943.
- Salon de la Marine 1944, Paris, Musée de la marine, 1944.
- Salon de la Marine 1945, avec le concours des peintres des Marines Alliées, Paris, Musée de la marine, 1945.
Annexes
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit.
- (en) H. H. Edward Archibald, Dictionary of Sea Painters, Woodbridge, Suffolk, Royaume-Uni, Antique Collector's Club Ltd., 1980.
- « Le peintre Étienne Blandin fait revivre les exploits du glorieux servannais Bouvet, et des malouins illustres Jacques Cartier, Dugay-Trouin et Robert Surcouf », Ouest-Éclair, .
- Louis Adhémar Thimothée le Golif, Cahiers du Golif dit Borgnefesse, capitaine de la flibuste, Bernard Grasset, 1952, 222 p.
- (en) E.H.H Archibald, Dictionnary of Sea painters, Antique Collector's Club, 1980.
- Neptunia, nos 157 à 160, Les amis du musée de la marine, 1985, p. 132.
- Alain Berbouche, Pirates, flibustiers et corsaires de René…, Galodé, 2010, 318 p.
- Patrick Blandin, « Étienne Blandin (1903-1991), peintre historien de la Marine », in Société d'Histoire et d'Archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, séance du , pp. 89-118.
- Léon Haffner, « Les peintres du Département de la Marine », La revue maritime, numéro spécial 92, 1953, pp. 1536-1548.
- Romane Petroff, Dix regards de Peintres de Marines : E. Adam, É. Blandin, A. Brenet, R. Chapelet, L. V. Delpy, E. Guérin, Marin-Marie, M. Méheut, J. H. Pellerin, F. Roux, Saint-Briac-sur-Mer, Librairie ancienne des Trois Islets, 2005.
- Jean-Baptiste Auzel (dir), Une histoire de marin. Archives et souvenirs de Marin-Marie, Bayeux, OREP Éditions, 2015.
- Patrick Blandin, et Jérôme Loyer, Étienne Blandin, peintre de la Marine, Éditions des Tilleuls, 2019, 392 p. (ISBN 9782956900801).
- « Étienne Blandin fait revivre les exploits du glorieux servannais Bouvet et Malouins illustres Jacques Cartier, Duguay-Trouin et Robert Surcouf », Ouest-Éclair, .
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- « Étienne Blandin » sur peintres-officiels-de-la-marine.com.
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