Étienne-Jean Panis

Étienne-Jean Panis, né à Paris le et mort à Marly-le-Roi le , est un révolutionnaire français.

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Étienne-Jean Panis
Fonction
Député français
Biographie
Naissance
Décès
(à 75 ans)
Nationalité
Activité

Biographie

Les débuts

Étienne-Jean Panis appartenait à la bourgeoisie parisienne, né dans le quartier du Marais où il demeura quelque temps, rue Saint-Paul. Il avait reçu une instruction bourgeoise, connaissant les auteurs classiques et capable de réciter des vers d’Horace, Virgile ou Ovide. Bien des années plus tard, il confiait à Decazes : « Monseigneur, je fus le jeune ami de Rousseau, du duc de Nivernois, des d’Ormesson et d’une foule de cœurs semblables ».

Recommandé par son oncle qui était sous-caissier à la Trésorerie royale, il fut employé un temps, en 1774, à la Trésorerie. Il fut surpris en flagrant délit de détournement de fonds dans l’exercice de ses fonctions et fut renvoyé.[réf. nécessaire] Le Panis épousait à Paris Marie-Josèphe-Claire Santerre, fille de brasseur[1], qui lui donna plusieurs enfants. Par ce mariage, il devint le beau-frère du brasseur et futur général Antoine Joseph Santerre. En 1784, Panis rencontra le marquis de Travanet, banquier de jeux de la reine Marie-Antoinette. Panis lui fut attaché à partir de 1786, jusque sous la Terreur.[réf. nécessaire]

Membre de la Commune du 10 août

À l’époque de la première invasion du Palais des Tuileries, émeute suscitée et coordonnée entre autres par son beau-frère le général Antoine Joseph Santerre, Panis était, avec son ami Antoine Louis François Sergent dit Sergent-Marceau, administrateur de police, une situation lui avait permis de renseigner Santerre, le , sur les moyens d’entrer par effet de surprise au château. Quelques semaines plus tard, à la veille de l’attaque décisive - celle du - qui devait renverser la monarchie en France, Panis avait fait remettre 500 paquets de cartouches à balle, provenant de l’Arsenal, au fameux bataillon des Marseillais qui entraîna l’émeute[2]. La distribution des cartouches s’échelonna entre le et le [3].

Lorsque le Conseil général de la commune insurrectionnelle fut installé, Panis demanda à son beau-frère Santerre, promu général commandant de la garde nationale, d’assurer dès le la protection du Comité de police et de surveillance auquel il appartenait, par l’envoi d’une garde rapprochée de vingt hommes[4]. Il obtint aussi l'arrestation de deux de ses collègues jugés royalistes, les sieurs Perron et Vigner qu'il fit envoyer en prison et les remplaça par les citoyens Jourdeuil et Duplain.

Massacres de septembre

Accusé dès le , en tant qu’administrateur du département de police et de surveillance de la Commune provisoire du , d’avoir provoqué puis favorisé avec son beau-frère Antoine Joseph Santerre, commandant de la garde nationale, le déroulement des massacres de septembre 1792 par diverses mesures cosignées généralement avec son collègue Sergent, il lui fut surtout reproché d’avoir détourné, avec Sergent, des biens provenant des massacrés[5]. Panis a joué un rôle essentiel dans le déroulement des massacres. Il en est de même de Sergent, du citoyen Duffort ou encore de Didier Jourdeuil. Leur autre collègue Pierre Jacques Duplain fut pressenti avec Panis pour remplacer au poste d’administrateurs les citoyens Perron et Vigner qui furent arrêtés.

Bien qu’il bénéficiât d’appuis puissants, Panis était sur le point de rendre des comptes à la Commission des Douze mise en place par les Girondins[6]. lorsque ceux-ci furent renversés par un coup de force contre la Convention nationale, initié par les Hébertistes assistés par la force armée du général Hanriot, et mis en accusation le surlendemain ().

Pendant la Convention et jusqu’au Directoire, Panis n’eut de cesse de s’élever, à la tribune comme ailleurs, contre la part de responsabilité qu’on lui attribuait dans les massacres de septembre. Désigné du doigt, notamment dans la Gazette de France du , il protesta sous la forme d’une petite brochure[7] contre ce qu’il appelait une calomnie.

Membre du Comité de sûreté générale

Entré en au Comité de sûreté générale, il vote la mort du roi lors du procès de Louis XVI. Panis fut accusé par Héron, un des agents dudit Comité, d’avoir abusé de ses fonctions et rançonné les personnes qu’il était chargé de poursuivre. Il lui reprochait aussi ses relations avec le marquis de Travanet, Mlle Demailly et autres contre-révolutionnaires. Panis fut exclu du Comité de sûreté générale après qu’il eut été établi qu’il avait soustrait une somme de 100 000 livres pour laisser s’enfuir le député Julien de Toulouse, son ancien collègue du Comité de sûreté générale. Grâce à la protection particulière de Bertrand Barère de Vieuzac, Étienne Jean Panis ne fut jamais sérieusement inquiété.[réf. nécessaire]

Les papiers de Camille Desmoulins

Après l’exécution de Camille et de Lucile Desmoulins, Mme Duplessis, mère de cette dernière s’était retirée à Bourg-la-Reine. Panis fut chargé par ceux-là mêmes qui étaient la cause de la mort du couple Desmoulins de s’insinuer auprès d’elle, Panis eut accès aux papiers qui avaient échappé aux perquisitions et il persuada Mme Duplessis du rôle de Robespierre dans l'exécution de ses enfants.[réf. nécessaire] Panis classa et recopia une partie des papiers laissés par Camille Desmoulins, notamment les manuscrits du no 7 du Vieux Cordelier. Il s’occupa des intérêts matériels de Mme Duplessis. À la même époque, il se sépara de son épouse Claire Santerre[8].

La fin

À la fin de sa vie Panis, vécut d’une modique pension que lui allouait Louis XVIII. Il mourut à Marly le .

Notes et références

  1. Née en 1755 à Paris, elle est morte le .
  2. Revue rétrospective, 2e série, tome I, p.327
  3. Revue rétrospective op. cit., p.349-351 (Registre journal tenu par Claude-François Prévost)
  4. AN, F7/4426
  5. Nomination par le Conseil général de la Commune de commissaires chargés d’examiner les plaintes contre M. Panis (7 septembre 1792). Extraits des procès verbaux de la commune de Paris tirés des papiers P.-G. Chaumette, AN, T604
  6. Arrêté du conseil général de la Commune statuant sur les dépôts du Comité de surveillance, déclarant qu’il y a eu bris de scellés, violation, dilapidations de dépôts, fausses déclarations et autres infidélités, et chargeant le procureur de la Commune de dénoncer à l’accusateur public les citoyens Panis, Sergent, Lenfant, Cally, Duffort et Leclerc… le 10 mai 1793, AN, F/7/4685
  7. Défense légitime, Paris, 20 octobre 1814, slnd, 8°, 8 p.
  8. Charles Vellay, le numéro VII du « Vieux Cordelier », Le Puy, 1908 et Revue d’Histoire révolutionnaire, 1912, p.116

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