Eugène Bataille

Eugène François Bonaventure Bataille, plus connu sous son pseudonyme d'Arthur Sapeck (né le , au Mans[2],[3], et mort le à Clermont-de-l'Oise[4]), est une figure importante des mouvements intellectuels de la Troisième République naissante, figure emblématique des mouvements Hydropathes, puis Fumistes, Hirsutes, et Incohérents.

Ne doit pas être confondu avec Eugène Battaille.

Eugène Bataille
Caricature de Cabriol (1880)
Biographie
Naissance
Décès
(à 37 ans)
Clermont
Nationalité
Activités
Portrait photographique improbable[N 1].

« Avocat de formation et de son état », il fit preuve, selon Michel Dansel, d'un « talent certain qui se manifestait, notamment, par ses dons de musicien, de caricaturiste, d'illustrateur, mais aussi de ventriloque »[5]. Ses canulars et mystifications l'ont rendu plus célèbre que ses travaux d'illustrateur (tels ceux pour Le Rire, de Coquelin cadet)[N 2]. De 1881 à 1883, il publie avec Jules Jouy L'Anti-concierge, une revue satirique de défense des locataires et de critique des pipelets, à laquelle participe Alphonse Allais[N 3].

Pour l'exposition des Arts incohérents, en 1883, il réalise Mona Lisa fumant la pipe qui préfigure directement "L.H.O.O.Q." de Marcel Duchamp en 1919[N 4].

Devenu conseiller de préfecture de l'Oise en 1883[11], il se maria en 1888, eut rapidement deux enfants, mais souffrit de troubles psychiatriques qui furent cause de son internement à l'asile de Clermont-de-l'Oise en 1889, où il mourut le dix .

Galerie

Voir aussi

Article connexe

Arts Incohérents

Bibliographie

Notes et références

Notes

  1. Luc Ferry dans L'Invention de la vie de Bohème (Le Cercle d'art, Paris, 2012, p. 101) affirme qu'il s'agit bien d'un portrait de « l'illustre Sapeck ». Mais la légende de la photographie précise « Eugène Bataille (Opéra) ». Il pourrait donc s'agir de l'artiste lyrique homonyme[1].
  2. Dans les explications qu'il donne en 1897 sur sa mystification anti-maçonnique, Léo Taxil révèle avoir choisi le pseudonyme de Bataille en hommage à Sapeck (qui collabore à plusieurs reprises avec lui en tant qu'illustrateur[6]) : « C’était censément pour mieux marquer le caractère d’attaque, la guerre au Palladisme. Mais la vraie raison pour moi, la raison intime du dilettante fumiste était celle-ci : un de mes anciens amis, aujourd’hui défunt, fut un fumiste hors ligne : c’est l’illustre Sapeck, prince de la fumisterie au quartier latin ; je le faisais revivre en quelque sorte, sans qu’on y prît garde. Sapeck, en effet, s’appelait de son vrai nom : Bataille »[7]. Dans Les trois cocus (1884), Taxil évoque les farces de Sapeck, « un scélérat qui est le fléau du quartier latin »[8].
  3. Alphonse Allais signe dans L'Hydropathe du 15 mars 1880 un vibrant dithyrambe à Sapeck[9].
  4. L'historien américain Dennis Cate fait observer que Duchamp « grandit artistiquement » en lisant Le Chat Noir et Le Rire[10].

Références

  1. Notice sur data.bnf.fr).
  2. Archives numérisées de l'état civil du Mans, NMD 1853-1854, vue 411/644 (consulté le 6 février 2015). Son père, François Bataille, conducteur de voitures publiques, âgé de 33 ans, et sa mère, Lucie Gougeon, âgée de 30 ans, demeuraient au Mans rue du Cornet.
  3. Jean-Pierre Delaune, On ne badine pas avec l'humour d'Allais: Alphonse Allais par lui-même, Place Des Editeurs, (lire en ligne), p. 324.
  4. Émile Goudeau, Dix ans de bohème, Champ Vallon, (lire en ligne), p. 537
  5. Michel Dansel, Les Excentriques, Robert Laffont, , p. 527
  6. Robert Rossi, Léo Taxil (1854-1907): Du journalisme anticlérical à la mystification transcendante, Le Fioupélan, (lire en ligne), p. 799.
  7. Conférence de Léo Taxil prononcée le 19 avril 1897 à la Société de Géographie et publiée par Le Frondeur le 25 avril 1897.
  8. Les trois cocus, p.14
  9. Alphonse Allais, « L'hydropathe « Illustre Sapeck » », L'Hydropathe, (lire en ligne).
  10. (en) Dennis Cate, « The Spirit of Montmartre », dans Dennis Cate et Mary Shaw, The Spirit of Montmartre: Cabarets, Humor, and the Avant-Garde, 1875–1905, Jane Voorheis Zimmerli Art Museum, .
  11. « BATAILLE, Eugène François Bonaventure », sur FranceArchives (consulté le ).

Lien externe

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