Eugène Étienne
Eugène Étienne est un homme politique français, né le à Oran (Algérie) et mort le à Paris. Affilié à l'Alliance démocratique, il fut avant la Première Guerre mondiale l'un des principaux chefs, avec Auguste d'Arenberg, du « parti colonial », en organisant notamment en 1892 le Groupe colonial et des affaires extérieures à la Chambre des députés[1] qui comptait environ deux cents parlementaires [2].
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Eugène Étienne | |
Eugène Étienne en 1914 | |
Fonctions | |
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Député français | |
– | |
Circonscription | Département d'Oran |
Groupe politique | UD (1902-1910) GD (1910-1914) RDG (1914-1919) |
Sénateur français | |
– | |
Circonscription | Département d'Oran |
Sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies | |
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Gouvernement | Maurice Rouvier (1) |
Sous-secrétaire d'État aux Colonies | |
– | |
Gouvernement | Pierre Tirard (2) Charles de Freycinet (4) |
Ministre de l'Intérieur | |
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Gouvernement | Maurice Rouvier (2) |
Ministre de la Guerre | |
– | |
Gouvernement | Maurice Rouvier (2) Maurice Rouvier (3) Ferdinand Sarrien |
Ministre de la Guerre | |
– | |
Gouvernement | Aristide Briand (3) Aristide Briand (4) Louis Barthou |
Biographie | |
Nom de naissance | Eugène Napoléon Étienne |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Oran (Algérie) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Nationalité | Française |
Biographie
Eugène Étienne, né à Oran, est le fils d'un soldat de la conquête de l'Algérie. Il est employé aux Messageries maritimes et soutient Gambetta à son élection de 1869, avant même la chute du Second Empire. Il est proche d'Émile Bouchet, député radical socialiste. En 1878, il est nommé inspecteur des chemins de fer. En 1879, il fonde un cabinet d'avocats avec Émile Bouchet et Jules Blancsubé. Il est élu sans discontinuer à la Chambre des députés de 1881 à 1919 où il défend les intérêts de l'Algérie française, lui valant le sobriquet de « Notre-Dame des coloniaux »[3]
- Sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies du au dans le gouvernement Maurice Rouvier (1),
- Sous-secrétaire d'État aux Colonies du au dans le gouvernement Pierre Tirard (2) et le gouvernement Charles de Freycinet (4),
- Ministre de l'Intérieur du au dans le gouvernement Maurice Rouvier (2)
- Ministre de la Guerre du au dans les gouvernements Maurice Rouvier (2), Maurice Rouvier (3) et Ferdinand Sarrien,
- Ministre de la Guerre du au dans les gouvernements Aristide Briand (3), Aristide Briand (4) et Louis Barthou.
Eugène Étienne préside la Société Gambetta, il est par ailleurs le chef du parti colonial, le fondateur et président du Comité de l'Asie française, du Comité de l'Afrique française ainsi que du Comité du Maroc. Homme d'affaires avisé, il fut aussi président du conseil d'administration de la Compagnie Générale des Omnibus de Paris[4] et membre du comité consultatif des chemins de fer.
Il intègre L’Étoile de l’Orient de Mascara en octobre 1889, s'affilie à la loge Cosmos à l’« Orient » de Paris en octobre 1899 et enfin à L’Union de Tlemcen, à l’Orient du même nom, en octobre 1902[5].
Il est élu sénateur d’Oran le et meurt l’année suivante[6].
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (94e division)[7].
Hommages
Par un arrêté du , le gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française (AOF), Ernest Roume, nomme en son honneur le port de la baie du Lévrier (Mauritanie), « Port Étienne »[8], aujourd'hui Nouadhibou.
La commune de Hennaya, actuellement dans la wilaya de Tlemcen (Algérie), est rebaptisée en 1922 « Eugène-Étienne ». C’était un centre de colonisation créé en 1851 par le général Bugeaud[9]. La commune conservera ce nom jusqu’en 1962 avant de redevenir Hennaya.
Une stèle, installée sur la place du Petit-Vichy, au centre d’Oran, porte la mention « à Eugène Étienne, Oran reconnaissante ». Une des grandes voies d’Oran était dénommée rue Eugène Etienne ; elle porte désormais le nom de rue Mohamed Baghdadi ; à Tlemcen, la rue Eugène Etienne est devenue rue Commandant Djaber.
Une statue d'Eugène Etienne est érigée dans le jardin d'agronomie tropicale de Paris.
Œuvres
- Eugène Étienne, Les Compagnies de colonisation, A. Challamel, 1897 lire en ligne sur Gallica
Notes et références
- Marc Lagana, Le Parti colonial français : éléments d'histoire, Presses universitaires du Québec, 1991, p. 54. consultable sur le site du Google Livres
- Jacques Marseille, France et Algérie, journal d'une passion, Paris, Larousse, 2002, p. 143
- Arnaud-Dominique Houte, Le triomphe de la République, Normandie, Seuil, , 462 p., p. 138
- Jacques Marseille, idem
- Patrice Morlat, La République des frères, Perrin, , 844 p.
- Jean Jolly, Dictionnaire des Parlementaires français (1960/1977)
- Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 318
- Jean Abel Gruvel, Les pêcheries des côtes du Sénégal et des rivières du Sud, A. Challamel, Paris, 1908, p. 13 (ISBN 2-11-091134-4)
- Yvon Grasset, Eugène Étienne Hennaya, un village qui travaillait dur, in Bulletin de la société Les Amis du vieux Tlemcen, 1956
Voir aussi
Bibliographie
Julie d'Andurain, « Réseaux d’affaires et réseaux politiques : le cas d’Eugène Étienne et d’Auguste d’Arenberg », paru dans Bonin Hubert, Klein Jean-François, Hodeir Catherine (dir), L’Esprit Économique impérial, groupes de pression et réseaux du patronat colonial en France et dans l'Empire, Revue française d’histoire d’outre-mer, SFHOM, , p. 85-102 (en ligne).
Articles connexes
- Parti colonial
- Groupe colonial
- Union coloniale française
- Comité de l'Afrique Française
- Groupe colonial et des affaires extérieures de la Chambre des députés
Liens externes
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