Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire
La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) est une association ivoirienne d'élèves et étudiants.
Histoire
La FESCI est créée dans les années 1990[1]. Il s'agissait pour les étudiants, conduits par Martial Joseph Ahipeaud, le premier secrétaire général de leur organisation, de lutter pour réclamer certains droits qui ne leur étaient pas reconnus sous le régime du parti unique, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI)[2]. Le syndicat est historiquement proche de ce qui était alors le principal parti d'opposition, le Front populaire ivoirien (FPI)[3].
Sous le régime du président Gbagbo
En 2000, avant même que Laurent Gbagbo parvienne au pouvoir, éclate la « guerre des machettes » entre des étudiants issus de deux branches rivales de la Fesci, qui se battent pour le contrôle des campus. Chaque tendance investit un secrétaire général différent l'année suivante, Jean-Yves Dibopieu pour l’une et Paul Gueï pour l’autre, tandis que les affrontements se poursuivent et culminent au mois d'avril 2001[4].
Dans les années 2000, la FESCI opère comme une véritable milice pro-Gbagbo qui recrute ses troupes dans les collèges et lycées[3], et une mafia rackettant en milieu étudiant[5]. Ses règlements de compte politiques à la machette ou au gourdin ont été régulièrement dénoncés par les ONG nationales et internationales.
En 2007, une enquête sur un crime perpétré contre un étudiant sur le campus de l'université de Cocody par un groupe d'étudiants membres de la FESCI, a valu à son auteur, André Silver Konan, ce même prix.
Exactions
- En 2004, le lycée international Jean-Mermoz, un des symboles de la présence française en Côte d'Ivoire, est détruit de fond en comble par des membres de la FESCI venant des cités et du campus de l'université Félix-Houphouët-Boigny proche de l'établissement[6], à la suite de la destruction de l'aviation militaire ivoirienne en représailles du bombardement de Bouaké.
- En mai 2007, elle saccage des bureaux de la Ligue des droits de l'homme[3].
Sous le régime du président Ouattara
Le , la FESCI a appelé ses membres à déposer les armes et participer à « la réconciliation et la reconstruction » voulue par le président Alassane Ouattara[7].
Dans le courant de l'année 2015, elle lutte pour sa survie contre les machinations du gouvernement par le biais de l'administration universitaire, des autres syndicats estudiantins et de la police universitaire[pas clair]. En , à la suite de grèves estudiantines ayant donné lieu à des violences, la FESCI, comme tous les syndicats étudiants du pays, est suspendu[8]. Elle continue à mener ses activités, malgré la loi adoptée par l'assemblée nationale en vue de sa dissolution.
Siège
Le siège de la Fesci, un petit pavillon peint en rose, est situé au sommet d'une colline, derrière des immeubles de résidences universitaires, sur l'immense campus de l'université de Cocody. Il est surnommé le «Pentagone»[3].
Liste des secrétaires généraux
- Laurent Alexis Koné (21-)
- Martial Joseph Ahipeaud (-)
- Eugène Kouadio Djué (1993-1994)
- Jean Blé Guirao De Badéa (1994-1995)
- Guillaume Kigbafori Soro (surnommé général Bogota) (1995-1998), devenu chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN)
- Charles Blé Goudé (surnommé général Gbapê) (1998-2001), devenu chef des Jeunes patriotes et ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo
- Jean-Yves Dibopieu (surnommé le Pieu) (2001-2003)
- Serge Kuyo (surnommé général Terrain) (2003-2005)
- Serge Koffi (surnommé Sroukou Trinmin Trinmin) (2005-2007)
- Augustin Mian surnommé GL Maniconco (2007-2014)
- Assi Fulgence Assi (surnommé le Gozinango) (2014-2019)
- Allah Saint Clair (2019-)[9] (surnommé GL makélélé)
Anciens membres notables
- Sidiki Konaté, un des membres fondateurs de la FESCI
- Michel Gbagbo, fils de Laurent Gbagbo
- Damana Pickass
- Souleymane Kamagaté Koné alias Soul to Soul
- Yayoro Karamoko, ancien président des Jeunes du RDR
Notes et références
- « Actes de barbarie répétés FESCI, la milice estudiantine de Gbagbo », Le Patriote No. 2290 23,
- Des "généraux" sans étoile mais plein d'ambition - article de Jeune Afrique publié le
- Anne Khady Sé, « La Fesci, un syndicat étudiant qui fait peur », sur Slate Afrique, (consulté le )
- Olivia Marsaud, « La guerre des machettes endeuille l'université d'Abidjan », sur Afrik.com, (consulté le )
- Fesci, syndicat ou mafia ? - article de Jeune Afrique publié le .
- Abidjan, « fatiguée-fatiguée » Jeune Afrique. Consulté le .
- Le Figaro.fr, Appel à déposer les armes et à la réconciliation
- « Côte d'Ivoire: tous les syndicats étudiants suspendus », rfi.fr, .
- RFI, « Côte d'Ivoire: Allah Saint-Clair élu nouveau secrétaire général de la Fesci », sur RFI, RFI, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, syndicat opposé à la FESCI