Alexandre Falguière

Alexandre Falguière né à Toulouse (Haute-Garonne) le et mort à Paris le est un sculpteur et peintre français.

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Alexandre Falguière
Alexandre Falguière vers 1860.
Biographie
Naissance
Décès
(à 68 ans)
Paris
Sépulture
Nom de naissance
Jean-Alexandre-Joseph Falguière
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Blanche Falguière (d)
Enfant
Maurice-Alexandre-Alfred Falguière (d)
Autres informations
Membre de
Mouvement
Maître
Élève
Distinctions
Œuvres principales
Bacchantes (d), Éventail et Poignard (d), Lutteurs (d), La Sasson, fontaine Jean-Baptiste de La Salle
Vue de la sépulture.

Biographie

Alexandre Falguière naît le , au domicile de ses parents, no 5 rue Valade à Toulouse. Son père, Joseph, est ébéniste[1].

Il intègre, à l'école des beaux-arts et des sciences industrielles de Toulouse, la classe de sculpture de Bernard Griffoul-Dorval (1788-1861)[2]. Ses résultats décident la municipalité de lui attribuer une pension pour lui permettre de parfaire sa formation à Paris. Cherchant à améliorer ses revenus en vue d'entrer à l'École des beaux-arts de Paris, il se fait d'abord embaucher dans l'entreprise, alors très prospère, du sculpteur Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887), puis travaille avec Jean-Louis Chenillion (1810-1875)[3]

Approchant la limite d'âge de l'admission aux Beaux-Arts de Paris, il se décide enfin en 1854 d'y entrer[3]. Admis dans l'atelier de François Jouffroy, Alexandre Falguière est lauréat, avec Léon Cugnot, du premier grand prix de Rome de sculpture en 1859 avec son bas-relief Mézence blessé, préservé par l'intrépidité de son fils Lausus[4].

Il est pensionnaire à la villa Médicis à Rome de 1860 à 1864[5] où il retrouve, en 1861, son compatriote toulousain Raymond Barthélemy (1833-1902)[6], prix de Rome en 1860, ancien élève de Griffoul-Dorval comme lui. Après son retour de Rome au début de l'année 1866, celui-ci viendra également se loger au 36, rue de l'Ouest (quartier du Luxembourg, actuellement 68, rue d'Assas) où Falguière s'établit durablement[7],[8].

En 1882, il est nommé professeur à l'École des beaux-arts de Paris et élu membre de l'Académie des beaux-arts. Parmi les élèves de Falguière, on compte Antonin Mercié, Laurent Marqueste, Gaston Schnegg, Camille Crenier, Achille Jacopin, Maurice Bouval et Jean-Marie Mengue, le plus célèbre d'entre eux étant Antoine Bourdelle.

Il est promu commandeur de la Légion d'honneur en 1889[9].

En 1898, Falguière reçoit la commande du Monument à Balzac après le refus de celui d'Auguste Rodin par la Société des gens de lettres, ses commanditaires. L'affaire provoque un scandale que la presse qualifie de « deuxième affaire Dreyfus » parce qu'Émile Zola soutient Rodin[10]. Pour faire la preuve que cet épisode n'a en rien entamé leur amitié, Falguière réalise le buste de Rodin[11] pour le Salon de 1897 et de son côté Rodin sculpte un buste de Falguière[12].

Parmi les commandes publiques, on peut distinguer le Monument au cardinal Lavigerie pour Bayonne, dont le plâtre est conservé à Toulouse au musée des Augustins, le Monument à Goudouli de Toulouse, le Monument à Gambetta de Cahors, le Monument à La Fayette de Washington[13].

Affaibli par la maladie, il se rend à Nîmes pour la mise en place de son Monument à Alphonse Daudet. Quelques heures après son retour précipité à Paris, Alexandre Falguière meurt le à son domicile du 68, rue d'Assas, laissant veuve Blanche Charlotte Virginie née Veidie[14], de 19 ans sa cadette. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise.

Le peintre

Caïn portant le corps d'Abel (1876), musée des Beaux-Arts de Carcassonne.

Parallèlement à son œuvre de sculpteur, Alexandre Falguière pratique aussi la peinture. Dans les années 1870, il réalise des toiles de grands formats comme l'étude préparatoire Diane assise (1878), conservée à Paris au musée Rodin[15]. Il compose Les Lutteurs (1875), conservée à Paris au musée d'Orsay[16] qui s'inscrit dans l'esthétique du réalisme. Il expose Madeleine, une composition religieuse, au Salon de 1887[17].

Œuvres dans les collections publiques

États-Unis
France
La maquette du groupe monumental Triomphe de la Révolution, installée au sommet de l’arc de triomphe de l'Étoile, est visible sur cette photographie prise durant les funérailles de Victor Hugo, le .
Grèce
Viêt Nam

Élèves

Hommages

  • À Paris, une place, une rue et une station de métro portent son nom.
  • À Toulouse, une école élémentaire publique et une école maternelle publique portent son nom.

Notes et références

  1. Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, vol. 1, Toulouse, Éd. Milan, 1989, p. 456.
  2. « Chronique » [Nécrologie Bernard Griffoul-Dorval], In : M. F. Lacointa (dir.), Revue de l'Académie de Toulouse, Toulouse, Imp. Chauvin, 1861, p. 459 (en ligne).
  3. Léonce Bénédite, Gustave Larroumet (préf.), Alexandre Falguière, Librairie de l'art ancien et moderne, 1902, p. 5 (en ligne).
  4. « Mézence blessé, préservé par l'intrépidité de son fils Lausos », sur Cat'zArts (consulté le ).
  5. « Jean-Alexandre Joseph Falguière », notice dans la base de données des pensionnaires sur le site de la villa Médicis villamedici.it, consulté le .
  6. « Raymond Barthélemy », notice dan la base de données des pensionnaires sur le site de la villa Médicis villamedici.it, consulté le .
  7. Léonce Bénédite, Gustave Larroumet (préf.), Alexandre Falguière, Paris, Librairie de l’art ancien et moderne, 1902, p. 1 (en ligne).
  8. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture… des artistes vivants… exposés au Palais des Champs-Elysées le , Paris, Mourgues Frères, successeurs de Vinchon, 1866, p. 452 (en ligne).
  9. Dossier de Légion d'honneur sur la base Léonore.
  10. Gérard 2004, p. 65.
  11. « Buste de Rodin » sur collections.musee-rodin.fr.
  12. Monneret 1987, p. 776.
  13. /Quelques maîtres de la sculpture à Toulouse. XIXe siècle : Alexandre Falguière, Musée des Augustins.
  14. Archives de Paris 6e, acte de décès no 885, année 1900 (p. 2/26).
  15. Achat de Rodin, Diane assise.
  16. Les Lutteurs de Falguière.
  17. Madeleine de Falguière.
  18. insecula.com.
  19. Notice de l'œuvre sur le site du musée de Cahors Henri-Martin.
  20. Notice de l'œuvre sur le site du musée de Cahors Henri-Martin.
  21. les-apn-belgique.webnode.fr.
  22. notesdemusees.blogspot.com.
  23. « À nos Grands Hommes - La monumentalité en cartes postales : Monument : Nymphe chasseresse [2209] », sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr (consulté le ).
  24. « À nos Grands Hommes - La monumentalité en cartes postales : Monument : Monument à saint Jean-Baptiste de La Salle [4707] », sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr (consulté le ).
  25. nemours.fr.
  26. no inv. 1910.107.4, « Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais - », sur www.photo.rmn.fr (consulté le ).
  27. no inv. 1910.107.5, photo.rmn.fr.
  28. Le sujet proposé pour le concours aux étudiants était ainsi intitulé : « Énée lance alors sa javeline, de la raideur du coup elle perce toute l'épaisseur du bouclier de Mézence, le blesse au niveau de l'aine et manque de force pour pénétrer plus avant. Aussitôt Énée, ravi de voir couler le sang du Tyrrhénien, met l'épée à la main, profite de son trouble et fond sur lui avec furie. À la vue du péril d'un père qu'il aime tendrement, Lausus pousse un cri de douleur et des larmes s'échappent de ses yeux. Mézence hors de combat, embarrassé dans ses armes, cédait et se retirait en arrière, traînant après son bouclier son dard funeste. Lausus s'élance et se jette entre les deux rivaux ; et lorsqu'Énée levant le bras allait porter le coup mortel, il se présente lui-même au glaive du héros, détourne son attention et détourne sa furie. Les compagnons de Lausus par de grands cris à ce fils généreux, qui ménage une retraite à son père à l'abri de son faible bouclier. En même temps, ils lancent leurs javelots ». Virgile, Énéide, livre X.
  29. Marc Gaillard, Paris à la Belle Époque au temps de Proust, Presses du village, 2003.
  30. Vainqueur au combat de coqs.
  31. Tarcisius, martyr chrétien.
  32. Le peintre américain Kehinde Wiley s'inspire de l'œuvre de Falguière dans son tableau Christian Martyr Tarcisius (2008).
  33. « Lutteurs », sur Musée d'Orsay (consulté le ).
  34. culture.gouv.fr Notice du musée d'Orsay sur la base Joconde.
  35. Notice base Joconde.
  36. « Vainqueur au combat de coqs - Toulouse », notice no 05620002488, base Joconde, ministère français de la Culture.
  37. « La Suisse accueille l'armée française », notice no 05620002493, base Joconde, ministère français de la Culture.
  38. (grk) « Λόρδος Βύρων » Lord Byron »], sur zappeion.gr (consulté le ).
  39. (en) « Icons of old Saigon, the Gambetta monument » sur le site Historicvietnam.com.

Annexes

Bibliographie

  • Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol. 2, t. 1, Paris, Robert Laffont, , 997 p. (ISBN 2-22105412-1).
  • Les « Toulousains » plâtres originaux et sculptures du XIXe siècle, Toulouse, Musée des Augustins, 1991, 51 p. — Catalogue de l'exposition du 1er octobre 1991 au 6 janvier 1992 au musée des Augustins de Toulouse.
  • Emmanuel Schwartz, Les Sculptures de l'École des Beaux-Arts de Paris. Histoire, doctrines, catalogue, Paris, Beaux-Arts de Paris, 2003.
  • Serge Gérard, Rodin, l'homme d'airain, Paris, Cheminements, (ISBN 2-84478-312-0, lire en ligne).
  • Benoit Noël et Jean Houmon, Paris capitale des peintres du XIXe siècle, Paris, Presses franciliennes, (ISBN 2-95272140-8).
  • Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN 978-2-7355-0780-1, OCLC 828238758, BNF 43504839), p. 233-244.

Iconographie

Liens externes

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