Famille de Chevelu
La famille de Chevelu (on trouve aussi les formes Chevelud, Chevelut) est un lignage noble et ancien apparu aux alentours du XIIe siècle, originaire du château de Chevelu, dont elle a pris ou donné son nom, dans le comté de Savoie.
Famille de Chevelu | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | D'argent au chef endenté de 3 pointes de sable | |
---|---|---|
Branches | Chevalu de Lucey | |
Fiefs tenus | Chanaz, Lucey | |
Vassaux | Seigneurs du Clos | |
Demeures | Cinne, Châtelard, Lucey, Prélian | |
Charges | Métral de la ville de Chambéry, châtelain | |
Récompenses civiles | Chevalier de l'ordre de Saint-Maurice | |
La famille de Chevelu s'éteint au XVIe siècle, ses biens passent aux familles Mareste, Matafelon et Moyria[1].
Histoire
La famille de Chevelu (de Cappiluto, Cappilutus[2]) est considérée, après celle des Seyssel, comme l'une des plus importantes de l'Avant-Pays savoyard. On en retrouve les membres dans des chartes concernant la Savoie. Un Bernard de Chevelu et son fils, Torestan, sont ainsi mentionnés comme des bienfaiteurs de l'abbaye d'Hautecombe, lors de sa fondation en 1125[3],[2].
Ils acquièrent, en 1283, de la famille de Grolée, divers bien à Yenne[4].
Le , Louis de Chevelu est inféodé de la terre de Lucey par lettres patentes du comte de Savoie Amédée VIII[5].
Jacques III de Chevelu, au XVIe siècle, a deux filles — Guillemette et Claudine(-Françoise) —[3]. La seconde, dernière du nom et dame de Chevelu, épouse André de Moyra, fils du seigneur de Mirigna[3]. Le neveu de Claudine, Claude de Mareste, hérite des biens et le droit de porter le nom, par testament du [3],[5].
Filiation
- Bernard de Chevelu[3],[6],[2] (vivant en 1100 et encore cité en 1125), bienfaiteur, en 1125, de l'abbaye d'Hautecombe.
- Torestan de Chevelu[3],[6],[2] (vivant en 1147), fils de Bernard, accompagne le comte Amédée III de Savoie à la deuxième croisade en 1147.
- Jacques de Chevelu[3],[6] (vivant en 1209), frère de Guiffred, est cité comme témoin dans une charte entre le comte Thomas Ier de Savoie et l'abbaye d'Hautecombe.
- Guiffred de Chevelu[3],[6] (vivant en 1209), frère de Jacques, est partie à Yenne dans la reconnaissance des confins de la mestralie[7] de Chambuerc, passé dans le cloitre d'Yenne en faveur du comte Thomas Ier de Savoie.
- Guy de Chevelu[3],[6] (vivant en 1226 et encore cité en 1232), il aurait accompagné, en 1226, le comte Thomas Ier de Savoie à la croisade des Albigeois. Il est témoin dans une charte d'affranchissement[8] qu'octroi Thomas Ier de Savoie à la ville de Yenne, en 1215, et, en 1232, il est cité dans une charte accordant des franchises à la ville de Chambéry, dont il fut le métral.
- Jean de Chevelu[3],[5],[6] (vivant en 1260 et encore cité en 1296), marié à Isabelle La Forest de Lucey.
- Jacques ou Jacquemet de Chevelu de Lucey[3],[5],[6] (vivant en 1296), neveu de Guillaume de Lucey, fils de Jean de Chevelu et d'Isabelle La Forest de Lucey. Il hérite, en 1296, de son oncle, du domaine de Lucey.
- Pierre de Chevelu[3],[4] (vivant en 1266), damoiseau, fait une transaction, intervenu à Yenne, à propos d'une dîme à percevoir sur une fontaine commune, avec le prieur du Bourget (Prieuré du Bourget).
- Jacques de Chevelu[3],[4] (vivant en 1266 et encore cité en 1295), damoiseau, fait une transaction, intervenu à Yenne, à propos d'une dîme à percevoir sur une fontaine commune, avec le prieur du Bourget (Prieuré du Bourget). Il demande, en août 1295[9], à être enterré à Hautecombe, abbaye à laquelle il fait de nombreux legs, ainsi qu'aux pauvres d'Arcollières, à la maladrerie et à l'hôpital de Yenne et à l'église de Chevelu.
- Anselme de Chevelu[3],[4] (vivant en 1295), est témoin, en 1295, du testament de Jacques.
- Aymonet de Chevelu[3],[4] (vivant vers 1320).
- Guillaume de Chevelu[3],[10],[4] (vivant en 1343), donne en albergement divers fiefs, dont une partie de celui de Chevelu, à Étienne de Bergin et est investi de biens à Yenne.
- Jacques de Chevelu[3],[4] (vivant en 1343), fils de Guillaume, Il donne en albergement divers fiefs, dont une partie de celui de Chevelu, à Étienne de Bergin et est investi de biens à Yenne.
- Berlion de Chevelu[3],[11],[12],[4] (vivant en 1355 et encore cité en 1392), vend, en 1355, des biens au seigneur de Gimilieu.
- Galois de Chevelu[3],[4] (vivant en 1386 et encore cité en 1408), cité dans un acte de transaction, en 1386, et, le , il verse 40 sols viennois, au Trésorier de Savoie, pour deux parts de plaict de morte-main[13] qu'il détient, au décès du comte Amédée VII de Savoie. En 1399, il reçoit de veuve Pétronille Pollier de Jongieu, hommage lige et taillable à miséricorde, et, en 1401, par acte, fait constater aux habitants de Chevelu la limitation par feu de couper plus de deux douzaines de perches dans la montagne, et, en 1408, il fait reconnaissance à Amédée VIII de Savoie pour sa maison forte du Châtelard à Yenne.
- Louis de Chevelu de Lucey[3],[14],[4] (vivant en 1392 et encore cité en 1439), seigneur de Lucey, compagnon d'Amédée VIII de Savoie à Ripaille. En 1392, il est investi par Amédée VIII de Savoie, à son avènement, de la seigneurie de Lucey.
- Jacques de Chevelu[3],[16] (vivant av. 1440)
- Urbain de Chevelu[3],[16],[17] (vivant en 1440), fils de Jacques, fait, avec son frère Claude, un partage, le , dont l'enjeu est la maison forte de Prélian, dite de la Tour de Saint-Jean-de-Chevelu.
- Claude de Chevelu[3],[16],[17] (vivant en 1440), fils de Jacques, fait, avec son frère Urbain, un partage, le , dont l'enjeu est la maison forte de Prélian, dite de la Tour de Saint-Jean-de-Chevelu.
- François de Chevelu de Lucey[3],[17] (vivant en 1450), seigneur de Lucey. Par acte, du , il reconnaît devoir à Jean de Bonne, prieur de Ripaille (château de Ripaille), la somme de cent florins ; Louis de Chevelu de Lucey ayant été un des six compagnons du duc Amédée VIII dans sa retraite de Ripaille.
- Guillemette de Chevelu de Lucey[3],[14] (vivant en 1466 et encore cité en 1487), fille de François, épouse, le , François de Mareste.
- Claudine de Chevelu de Lucey (†1513), fille de François, dernière de la branche des Chevelu de Lucey, teste, le , en faveur de Claude de Mareste, son neveu[3],[14],[17].
Branche cadette
Les Chevelu de Lucey issus du mariage entre Jean de Chevelu et Isabelle de Lucey, morte avant 1296[18]. Elle s'éteint, en 1513, avec Claudine de Chevelu de Lucey qui teste le en faveur de son neveu, de Claude de Mareste-Lucey, issu de la famille de Mareste[19].
Titres
La famille de Chevelu porte le titre de seigneur de Chevelu[1], de Chanaz, Lucey[1] et de Gemillieu, selon Amédée de Foras qui reprend le généalogiste Guichenon[1].
Certains ont été châtelains de[20] :
- Montjoie (1356-1358) ;
Possessions
Liste non exhaustive des possessions détenu en nom propre ou en fief de la famille de Chevelu.
- Château de Chevelu ou Cinne, à Saint-Jean-de-Chevelu ;
- Château du Châtelard à Yenne (1408-?) ;
- Château de Lucey, à Lucey (1296-1513)[5] ;
- Maison forte de Prélian, à Saint-Jean-de-Chevelu.
Héraldique
|
Les armes de la famille de Chevelu se blasonnent ainsi : D'argent au chef endenté de 3 pointes de sable[1]. Joseph-Antoine Besson écrit l'avoir vu aussi sous la forme d'or au chef endenté d'azur[1].
|
---|
Notes et références
- Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, p. 1.
- Acte n°275, de 1125 publié dans le Régeste genevois (1866), que l'on peut consulter en ligne dans le Répertoire chronologique des sources sur le site digi-archives.org de la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice (REG 0/0/1/275).
- Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, p. 2.
- Jean Létanche 1907, p. 27
- Jean Létanche 1907, p. 7-10 (lire en ligne).
- Jean Létanche 1907, p. 26.
- Dénomination en Savoie au Moyen Âge d’une unité administrative regroupant plusieurs paroisses.
- Ce fut la première concédée en Savoie.
- Jean Létanche 1907, p. 66.
- Jean Létanche 1907, p. 17
- Michèle Brocard, Les châteaux de Savoie, Cabédita, 1995 (ISBN 9782882951427) p. 168.
- Jean Létanche 1907, p. 24
- Plaict ou Plect, terme de coutumes ; appellation d'un cheval de service qui est dû au seigneur par le vassal. Il est différent des autres chevaux, destriers, roussins et traversans. Il est appelé plaict de morte-main, quand il était dû à la mort du vassal.
- Jean Létanche 1907, p. 8
- Jean Létanche 1907, p. 13
- Jean Létanche 1907, p. 21
- Jean Létanche 1907, p. 28
- xxx, « xxx », dans Denis Hüe, Christine Ferlampin-Acher, Le monde et l'autre monde : actes du colloque arthurien de Rennes (8-9 mars 2001), Orléans, Cahiers de recherches médiévales et humanistes - Paradigme, , 457 p. (lire en ligne), p. 391.
- Mémoires et documents, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Volume 45, 1907, p.28 (lire en ligne).
- « SA - Comptes des châtellenies, des subsides, des revenus et des judicatures », sur le site des Archives départementales de la Savoie - enligne.savoie-archives.fr (consulté en ), p. 3
Voir aussi
Bibliographie
- Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 2, Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), p. 1-3, « Chevelu, de »
- Jean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton de Yenne en Savoie, Paris, Le Livre d'histoire-Lorisse, coll. « Monographie des villes et villages de France » (no 1005), (réimpr. 2007), 2e éd. (1re éd. 1907), 99 p. (ISBN 978-2-84373-813-5, lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- Portail du Moyen Âge
- Portail de l'histoire de la Savoie