Fatima Benomar

Fatima-Ezzahra Benomar, née en à Rabat (Maroc), est une militante marocaine des droits des femmes. Elle s'installe en France en 2001 pour y poursuivre ses études. Elle milite, dès 2009, au sein de l’association Osez le féminisme, dont elle est membre du bureau, responsable des questions d'égalité professionnelle. Après avoir participé à la campagne présidentielle de 2012 pour Jean-Luc Mélenchon, elle quitte le Parti de gauche et cofonde l'association féministe Les effronté-es.

Fatima Benomar
Fatima Benomar à un meeting au théâtre Déjazet le 12 juin 2016.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Femme politique, militante pour les droits des femmes, graphiste
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Biographie

Fatima Benomar est élevée dans une famille de la classe moyenne. Son père est professeur de philosophie[1]. Elle obtient un bac arts Plastiques[1] et s’intéresse à la culture française en fréquentant le Centre culturel français[2].

En 2001, à l’âge de 17 ans, elle s'installe en France[3]. Elle suit des études à l’université Paris-Diderot, dans le domaine du cinéma. Elle se syndique alors à l’Union nationale des étudiants de France et participe au mouvement contre le contrat première embauche[2]. Intermittente du spectacle, graphiste et monteuse, elle se retrouve sans titre de séjour en 2011, car il n'est pas délivré à cette catégorie de travailleurs. Elle obtient sa régularisation en août 2012, puis retrouve un travail en septembre de la même année[1].

Militantisme et convictions politiques

En 2009, elle s’engage dans la lutte féministe en adhérant à l'association Osez le féminisme !, dont elle est élue en 2010 au bureau national, après le visionnage du documentaire La Domination masculine de Patric Jean[4].

Pendant la campagne présidentielle de 2012, elle milite au côté de Jean-Luc Mélenchon en tant que chargée des questions liées aux droits des femmes[5]. Mais pour des « problèmes de démocratie interne et de fonctionnement du parti », elle décide de quitter le Parti de gauche[6]. Cette version des faits sera ensuite rectifiée par un témoignage sur son blog rendant compte d'une campagne de harcèlement moral interne[7], qu'elle réitérera le 22 mai 2022 sur France Culture, dans l'émission Signes des temps[8] animée par Marc Weitzmann.

Elle participe en 2012 à la fondation de l'association féministe Les effronté-es pour lutter contre le sexisme et les politiques de rigueur qui pénalisent les droits des femmes[9]. En mars 2017, l'association est qualifiée par le magazine féminin ELLE comme la plus médiatique des nouveaux visages du féminisme[10].

En 2013, elle publie le livre Féminisme : la Révolution inachevée aux Éditions Bruno Leprince, préfacé par la députée communiste Marie-George Buffet[11]. La même année, la réalisatrice Pascale Berson-Lécuyer réalise un court-métrage sur elle alors qu'elle vit depuis plusieurs mois dans un squat proche de la gare du Nord à Paris[12]. Il lui fera obtenir le prix de la réalisatrice du mois au 12 Months (Roumanie), et sera sélectionné en compétition dans plusieurs festivals, au Golden sun short film festival (Malte) et au Kazan International Festival of Muslim Cinema (Russie), entre autres[12]. En 2014, elle ouvre et vit dans un autre squat féministe[13], le SAFE, dans le 14e arrondissement de Paris. « Nous n'avons pas voulu faire un squat de repli sur soi mais un lieu ouvert, à la fois alternatif, écolo et féministe »[14], déclare-t-elle au journal Le Parisien.

Lors du printemps 2016, elle participe aux manifestations de Nuit debout. Présente le 31 mars, elle intègre ultérieurement la Commission féministe[15].

Fatima Benomar milite au sein du collectif féministe #NousToutes[16].

Le , Fatima Benomar déclare dans un entretien vidéo avec la chaîne Konbini être victime de cyber-harcèlement de la « fachosphère » sur les réseaux sociaux pour ses positions relative aux hôtesses dans le Tour de France, pratiques qu'elle considère sexistes[17],[18]. Elle avait lancé une pétition en ligne avec des féministes allemandes pour dénoncer le recours aux podiums girls (en) , pétition qui a recueilli près de 30 000 signatures[19]. Fatima Benomar indique que « les femmes ne sont pas des prix, des récompenses, des potiches, ou des objets sexuels. Ce sont des athlètes et leur place est sur le podium en tant que sportives, et pas en tant que récompense[20] ». En août 2020, le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, annonce qu'un duo d'hôtes mixte se substituera désormais aux podiums 100 % féminin[21]. En janvier 2021, un reportage de 32 min de la série Arte Regards[22] dédié au cyberharcèlement qu'elle a subi, ainsi que deux autres protagonistes, est diffusé sur Arte.

En 2020, elle est présentée par l'hebdomadaire Le Point, au cours d'un article sur le coprésident de la Fédération des conseils de parents d'élèves Rodrigo Arenas, comme étant « proche des indigénistes et défendant le voile dans le milieu professionnel »[23].

Elle est, depuis mars 2021, une intervenante régulière de l'émission de débat Qui va vous convaincre sur BFM TV, et fait partie depuis le de la bande de « Estelle Midi, on ne va pas se mentir »[24], émission animée par Estelle Denis entre 12 h et 15 h sur RMC et RMC Story, aux côtés de Daniel Riolo, Thierry Moreau et Annie Lemoine.

En mai 2022, quelques jours avant que n'éclate l'affaire de la mise en cause du militant et journaliste Taha Bouhafs pour violences sexuelles, elle déclare au journal Marianne que « Taha [ait] réussi, dans le périmètre précis des organisations progressistes, à négocier qu'on lui passe tout, ou presque, au prétexte de son jeune âge ou de sa virulence, même quand il a des comportements de domination et de pression »[25] puis dans une interview dans le media Regards que « ça faisait longtemps que Taha Bouhafs était une personne qui posait problème par rapport à la violence de son comportement dans les milieux militants »[26].

Début juillet 2022, au moment où éclate l'affaire de la mise en cause du député de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel, accusé par Sophie Tissier de harcèlement et d'agression sexuels, Fatima Benomar atteste que "Cela fait plusieurs années que Sophie Tissier m'avait fait ce témoignage direct au téléphone, mais je ne pouvais pas en parler car elle ne m'en donnait pas la permission"[27]. Invitée par BFM TV pour commenter cette déclaration, elle dénonce une "stratégie de défense de LFI qui verrouille la parole"[28].

Publications

  • Féminisme : la Révolution inachevée (préf. Marie-Georges Buffet), Éditions Bruno Leprince, , 120 p. (ISBN 978-2-3648-8042-9)
  • collectif sous la direction de Samuel Lequette et Delphine Le Vergos, Cours petite fille !, Éditions des Femmes, , 300 p. (ISBN 978-2-7210-0739-1)

Références

  1. Quentin Girard, « Fatima Benomar. Carte de résistante », Libération, .
  2. Pierre-Yves Bulteau, « C’est très mystérieux la prise de conscience », La Cimade, no 78, , p. 23 (lire en ligne [PDF]).
  3. Fatima Benomar, HuffingtonPost, .
  4. Rencontre : Fatima-Ezzahra Benomar, cofondatrice de l'association féministe Les Effontré-es, Deuxième Page, .
  5. « La Fête met en question les inégalités », Humanité.fr, .
  6. Nuit debout a permis de sortir le féminisme de sa zone de confort, Gazette Debout, .
  7. « « Tu as fait quelque chose de très grave, mais je ne peux pas te dire quoi ». », Fatima-Ezzahra Benomar, (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Comment être de gauche en France aujourd’hui ? », sur Radio France, (consulté le )
  9. Fatima-Ezzahra Ben-Omar, HuffingtonPost, .
  10. « Les nouveaux visages du féminisme », Elle, (lire en ligne, consulté le ).
  11. Emmanuelle Barbaras “Féminisme : la révolution inachevée” de F-A Benomar, ReSPUBLICA, .
  12. « oriGine / La République de Fatima », sur originefilms.fr (consulté le ).
  13. StreetPress, « Le squat féministe où le légume est roi », sur StreetPress (consulté le )
  14. Par Le 31 mai 2014 à 07h00, « Un squat féministe dans l'ancien hôtel », sur leparisien.fr, (consulté le )
  15. Benjamin Sourice Nuit debout a permis de sortir le féminisme de sa zone de confort, Gazette debout, avril 2017.
  16. Depuis #NousToutes, "une prise de conscience de la société" sur les violences faites aux femmes, France Culture, .
  17. « Une féministe franco-marocaine victime de cyberharcèlement », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).
  18. « La militante féministe Fatima Benomar dénonce le cyberharcèlement dont elle est victime », sur ChEEk Magazine, (consulté le ).
  19. RMC, « Programme du  », sur RMC (consulté le ).
  20. « Edition du soir Ouest France », sur www.ouest-france.fr (consulté le ).
  21. Madame Figaro, « Deux hôtesses sur les podiums du Tour de France : la fin d’une tradition sexiste », sur Madame Figaro, (consulté le ).
  22. « ARTE Regards - Haine en ligne - Regarder le documentaire complet », sur ARTE (consulté le ).
  23. Camille Victor et Alice Pairo-Vasseur, Le président de la FCPE ne veut pas être traité d'islamo-gauchiste, Le Point, .
  24. « Estelle Denis débarque sur RMC et RMC Story le 23 août », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le ).
  25. Hadrien Mathoux, « Intimidations, propos violents… : pourquoi la candidature de Taha Bouhafs à Vénissieux fait polémique », sur www.marianne.net, 2022-05-09utc12:45:25+0200 (consulté le )
  26. Pablo Pillaud-Vivien, « Fatima Benomar : « En France, le déni de patriarcat s’adosse au déni de justice » », sur regards.fr (consulté le )
  27. « Éric Coquerel, accusé de gestes déplacés, assure n'avoir "jamais eu de sa vie ce type de comportement" », sur BFMTV (consulté le )
  28. « Accusé de harcèlement, Éric Coquerel "nie tout" - 03/07 » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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