Falsification de papiers d'identité

La falsification de papiers d'identité est le processus par lequel des papiers d'identité délivrés par des organismes publics sont copiés ou modifiés par des personnes qui n'ont pas le droit de le faire, afin de tromper ceux ou celles souhaitant vérifier ces documents ou le statut de leur détenteur[1]. Ce terme peut aussi renvoyer à l'activité consistant à falsifier les documents nécessaires pour obtenir l'identité souhaitée auprès d'organismes légitimes[2].

Douanes d'Allemagne de l'Ouest : un préposé vérifie des papiers présentés comme faux.

Les faux papiers peuvent servir à plusieurs fins : usurpation d'identité, tromperie sur l'âge, immigration illégale, crime organisé ou espionnage[3].

Généralités

Fausse carte militaire de Lee Harvey Oswald sous le nom d'« Alek James Hidell ».

Les papiers d'identité se distinguent d'autres accréditations car ils ne sont censés servir qu'à leur détenteur. Contrairement à d'autres documents personnels, les documents d'identité peuvent être utilisés aussi bien pour restreindre que pour élargir le champ des activités du détenteur.

Les documents forgés sont des permis de conduire (souvent altérés ou fabriqués pour dissimuler l'âge réel d'une personne souhaitant acheter des boissons alcoolisées), des certificats de naissance, des cartes de sécurité sociale (probablement à des fins d'usurpation d'identité ou pour frauder auprès des autorités) et des passeports (pour éviter les restrictions à l'entrée sur un territoire). Début 2010, la base de données mondiale d'Interpol recense 11 millions de passeports volés ou perdus[4].

Scénarios, techniques et contre-mesures

Fausse carte d’identité de la juive polonaise Esther Gorinsztejn[5], délivrée par des policiers français résistants et utilisée à Lyon pour échapper aux persécutions antisémites et nazies.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, nombreux furent les faux papiers d'identité[6] destinés à soustraire des résistants, des personnes juives et des réfractaires au STO aux persécutions[7]. C'est ainsi que, par exemple, Angelos Evert et Damaskinos d'Athènes ont délivré des milliers de papiers présentant des Juifs comme chrétiens afin de les protéger de la Shoah en Grèce[8]. Durant la même période, en région lyonnaise, le laboratoire clandestin de Jean Stetten-Bernard a fabriqué plus de 100 000 faux papiers en tout genre[9].

Notes et références

  1. (en) James D. R. Buchanan, Russell P. Cowburn, Ana-Vanessa Jausovec, Dorothée Petit, Peter Seem, Gang Xiong, Del Atkinson, Kate Fenton, Dan A. Allwood et Matthew T. Bryan, « 'Fingerprinting' documents and packaging », Nature, vol. 436, no 7050, , p. 475 (ISSN 1476-4687, PMID 16049465, DOI 10.1038/436475a )
  2. (en) Colin John Bennett et David Lyon, Playing the Identity Card: Surveillance, Security and Identification in Global Perspective, Routledge, (ISBN 9780415465632, lire en ligne)
  3. J. W. Cecil Turner, « "Documents" in the Law of Forgery », dans Virginia Law Review, vol. 32, , 939–954 p. (ISSN 0042-6601, DOI 10.2307/1068683, JSTOR 1068683), chap. 5
  4. « 11 million stolen or lost passports in Interpol database », sur Havocscope Black Markets
  5. Naturalisée française en 1948, devenue plus tard actrice de cinéma sous le nom d’Esther Gorintin.
  6. Voir cette fiche pédagogique du Mémorial de la Shoah
  7. « Matériel pour la fabrication de faux papiers », sur Centre d'histoire de la résistance et de la déportation.
  8. (en) « Damaskinos Theophilos », sur righteous.yadvashem.org.
  9. Musée de la Résistance et de la Déportation (Besançon), « L’atelier de fabrication de faux-papiers de Témoignage chrétien et de l’Armée secrète de la région R1, dirigé par Jean Stetten-Bernard » [PDF], sur hg.ac-besancon.fr (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

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