Faylaq al-Rahmane
Faylaq al-Rahmane (arabe : فيلق الرحمن, « La Légion du Tout Miséricordieux ») est un groupe rebelle de la guerre civile syrienne.
Pour les articles homonymes, voir Rahmane.
Faylaq al-Rahmane | |
Idéologie | Nationalisme syrien Islamisme sunnite |
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Objectifs | Renversement du régime baasiste de Bachar el-Assad |
Statut | Actif |
Fondation | |
Date de formation | 2013 |
Pays d'origine | Syrie |
Actions | |
Zone d'opération | Gouvernorat de Rif Dimachq (2013-2018) Gouvernorats d'Alep et Idleb (depuis 2018) |
Organisation | |
Chefs principaux | Abed al-Naser Shmer |
Membres | 2 000 à 12 000[1],[2],[3],[4] |
Fait partie de | Armée syrienne libre |
Soutenu par | Qatar, Turquie |
Fondation
Faylaq al-Rahmane est fondée en par le rassemblement de plusieurs groupes rebelles, dont le Liwa al-Bara et la 1re division[5],[6].
Idéologie
Faylaq al-Rahmane est nationaliste[11] et islamiste[10] et proche des Frères musulmans[12],[3],[13] qui prône un état civil et démocratique[6]. Le groupe est considéré comme modéré par Charles Lister, chercheur américain au Brookings Doha Center[1]. Selon Aron Lund, chercheur suédois à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, la légion est composée de factions locales et de groupes islamistes traditionnels ayant refusé de rallier les salafistes de Jaych al-Islam. Elle entretient également de très mauvaises relations avec le Front al-Nosra, qui qualifie les combattants de Faylaq al-Rahmane de « laïcs » et d'« apostats »[8].
Effectifs et commandement
En 2015, Faylaq al-Rahmane revendique 7 000 combattants[2],[14]. La même année le chercheur américain Charles Lister estime ses effectifs à plutôt 2 000 hommes[1]. Début 2018, Le Monde chiffre ses effectifs de 8 000 à 9 000 hommes dans la Ghouta orientale[15],[3]. Lorsque le groupe quitte la Ghouta en mars 2018, il compte près de 12 000 combattants selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH)[4].
Les forces de Faylaq al-Rahmane sont divisées en plusieurs groupes ; la Brigade Al-Baraa, les Brigades Al-Habib al-Mustafa, la Brigade Um al-Qara, la Brigade Jund al-Asimah et plusieurs autres[2].
Faylaq al-Rahmane est commandée par le capitaine Abed al-Naser Shmer, un ancien officier de l'armée syrienne[2],[3],[16].
Actions et zones d'opérations
Le groupe est actif dans le Gouvernorat de Rif Dimachq, il est présent dans la Ghouta orientale, dans les montagnes du Qalamoun, il est le mouvement rebelle le plus puissant dans le quartier de Jobar, à l'est de Damas[2],[17],[18]. À partir de 2016, il est aussi le groupe rebelle le plus puissant dans la Ghouta orientale après Jaych al-Islam[19]. Ses forces sont présentes dans l'ouest de cette zone[19].
Faylaq al-Rahmane prend part à la bataille de la Ghouta orientale contre le régime syrien, à plusieurs reprises il entre également en conflit avec le groupe Jaych al-Islam[8].
Début 2018, les forces de Faylaq al-Rahmane sont durement éprouvées par une offensive du régime syrien. Mi-mars, le groupe ne tient plus que la ville d'Arbine et les quartiers de Zamalka (en), Aïn Tarma (en), Hazeh et Jobar (en), à l'est de Damas[20]. Le 23 mars, Faylaq al-Rahmane capitule[21]. Waël Olwan, porte-paroles du groupe explique que la négociation avec la Russie visait « à trouver une solution pour mettre fin aux souffrances humaines, quel qu'en soit le coût »[22], et déclare : « En raison de l'escalade majeure de la violence incluant l'utilisation d'armes interdites au niveau international, accompagnée du silence et de l'inaction de la communauté internationale, et de l'intensification des meurtres de masse par la Russie, les milices d'Assad et l'Iran... un accord a été obtenu après des négociations directes avec la Russie »[23]. Après la conclusion de cet accord avec la Russie, ses combattants sont évacués en bus avec les membres de leurs familles vers le gouvernorat d'Idleb[24],[25].
Selon l'OSDH, les combattants de Faylaq al-Rahmane et leurs familles s'établissent alors à Afrine, récemment prise par les rebelles et les Turcs aux Forces démocratiques syriennes[26].
Ralliements
L'Union islamique Ajnad al-Cham annonce sa dissolution le et son ralliement à Faylaq al-Rahmane[27],[28].
Soutiens
Faylad al-Rahmane est soutenu par le Qatar et la Turquie[29],[30],[31],[10]. Le capitaine Abdel Nasser Shmeir, ancien membre de l'armée syrienne, aurait fondé Faylaq al-Rahmane avec plusieurs millions de dollars reçus du Qatar en octobre 2012, en échange de la libération de quarante-huit pèlerins iraniens capturés par ses hommes[32].
Liens externes
Notes et références
- (en) Charles Lister, « Yes, there are 70,000 moderate opposition fighters in Syria. Here’s what we know about them », The Spectator,
- (en) Hasan Mustafa, « The moderate rebels: a growing list of vetted groups fielding BGM-71 TOW anti-tank guided missiles »,
- Laure Stephan, « Syrie : quelles sont les forces en présence dans la Ghouta orientale ? », Le Monde,
- (en) « The regime forces restore control over the whole Eastern Ghouta except for Douma », Syrian Observatory for Human Rights,
- (en) Nicholas A. Heras, « June 2015 Briefs », The Jamestown Fondation,
- (en) Michael Karadjis, « Ghouta: Issues Behind the Apocalypse: Armed and civil rebellion, Class and Islam », Syrian Revolution Commentary and Analysis,
- (en) Asaad Hanna, « Don't underestimate Free Syrian Army », Al-Monitor,
- (en) Aron Lund, « Showdown in East Ghouta », Fondation Carnegie pour la paix internationale,
- Ellen Francis et Suleiman Al-Khalidi, « Offensive des rebelles syriens en banlieue nord-est de Damas », sur zonebourse.com, Reuters,
- Madjid Zerrouky, Marc Semo et Benjamin Barthe, « La rébellion poursuit son offensive dans le centre de Damas », Le Monde,
- Laure Stephan, « Syrie : l’exode des civils de la Ghouta orientale sous les bombes », Le Monde,
- Laure Stephan et Benjamin Barthe, « Syrie : échec des tractations secrètes sur la Ghouta orientale », Le Monde,
- Alexis Feertchak, « Syrie : qui sont les rebelles dans la Ghouta orientale ? », Le Figaro,
- « Al-Rahman Legion »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), RFS,
- « Syrie : « Washington s’en tient à des déclarations musclées, sans sortir du registre diplomatique » », Le Monde,
- (en-US) « Thousands of well-armed rebel fighters are in Syria's Ghouta », AP News, (lire en ligne, consulté le )
- Madjid Zerrouky, « Troisième jour de combats à Damas, où les rebelles tentent d’« inverser le rapport de forces » », Le Monde,
- Maxime Macé, « Syrie: de Damas à Hama en passant par Lattaquié, la rébellion syrienne multiplie les offensives contre le régime », France Soir,
- (en) Aron Lund, « Syria: East Ghouta Turns on Itself, Again », The Century Foundation,
- Europe 1 avec AFP, « Syrie : le régime reprend deux localités rebelles dans la Ghouta »,
- AFP, « Syrie: un autre groupe rebelle accepte d'évacuer la Ghouta après des frappes meurtrières », Le Point,
- Le Figaro avec Reuters, « Syrie : des rebelles négocient avec la Russie », (consulté le )
- (en) Kareem Shaheen, « Ceasefire deal agreed in Syria's eastern Ghouta », sur the Guardian, (consulté le )
- AFP, « Syrie: l'ultime enclave rebelle dans la Ghouta dans le viseur du régime », L'Express,
- AFP, « Syrie: nouvelles évacuations de rebelles et de civils de la Ghouta », L'Express,
- (en) « After being displaced by an agreement with the Russians, Rahman Corps fighters settle in in Afrin city where hundreds of thousands of civilians have been displaced during an attack by “Olive Branch” Operation Forces », Syrian Observatory for Human Rights,
- (en) « The Islamic Union of Ajnad al-Sham in the Eastern Ghouta declares “full merging” with Rahman Corps », Syrian Observatory for Human Rights,
- (en) Albin Szakola et Ullin Hope, « Damascus rebels merge amid Jaysh al-Islam “intimidation” », sur now.mmedia.me,
- Lina Kennouche, « La bataille de la Ghouta, un affrontement de longue durée », L’Orient-Le Jour,
- Sammy Ketz, « Face à la crise Arabie-Qatar, la rébellion syrienne dans l'embarras », L’Orient-Le Jour avec AFP,
- Isabelle Mandraud et Benjamin Barthe, « En Syrie, les ambiguïtés de la « Pax Poutina » », Le Monde,
- Benjamin Barthe, « La Ghouta orientale, tombeau de la révolution syrienne », Le Monde,
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