Ferdinand Ier de Naples

Ferdinand Ier de Naples, également appelé Ferrante d’Aragon, né en 1423, mort le 25 janvier[1] 1494, roi de Sicile péninsulaire (roi de Naples) (1458-1494), fils illégitime d'Alphonse V, roi d'Aragon et de Sicile (Maison de Trastamare), et de Gueraldona Carlino.

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Ferdinand Ier de Naples

Ferdinand Ier dans « Statuts, Ordonnances et Armorial de l'Ordre de la Toison d'Or ».
Titre
Roi de Naples

(35 ans, 6 mois et 29 jours)
Prédécesseur Alphonse Ier
Successeur Alphonse II
Biographie
Dynastie Maison de Trastamare
Date de naissance
Date de décès
Lieu de décès Naples
Sépulture Église San Domenico Maggiore
Père Alphonse V d'Aragon
Mère Gueraldona Carlino
Conjoint Isabelle de Tarente
Jeanne d'Aragon
Enfants Alphonse II
Éléonore
Frédéric Ier
Jean
Béatrice
François
Jeanne
Charles

Buste, musée du Louvre.

Biographie

Il eut longtemps à combattre les prétentions de Jean de Calabre, fils de René d'Anjou. Il bénéficie du soutien du pape Calixte III Borgia, puis de Pie II qui lui offre la couronne le 4 février 1459[2]. Vaincu d'abord sur le Sarno (it) (1460), il resta vainqueur à Troia (it) (1462). Cette victoire fut en partie obtenue grâce au renfort de mercenaires albanais, les Arbëresh, qui depuis se sont installés dans le sud de l’Italie, et des nombreux stradiotes de la puissante condotta de Scanderbeg[2].

Il épouse Isabelle de Tarente qui est un beau parti[2].

Ferdinand va engager dès 1472 une politique de rapprochement avec le Saint-Siège, en mariant une de ses filles illégitimes avec le neveu du pape Sixte IV. En 1475, il se rend à Rome pour se concerter avec le pape à la suite de la conclusion d’une alliance défensive entre le duché de Milan, la République florentine et la République de Venise. En 1478 il s’allie avec Sixte IV et la République de Sienne contre Laurent de Médicis, mais celui-ci se rend personnellement à Naples où il parvient à négocier une paix honorable avec Ferdinand qui accepte d’abandonner ses alliés.

En 1480, les forces de l’Empire ottoman, aux ordres de Mehmed II s’emparent d’Otrante et massacrent la majorité des habitants, mais la ville est reprise l’année suivante par le fils de Ferdinand, Alphonse, duc de Calabre. Sixte IV est terrifié car le sultan ottoman menace Rome et annonce son intention de détruire la ville. Pour attirer les bonnes grâces du pape, Ferdinand pactise avec la Curie et demande en mariage Leonardo della Rovere, un des neveux du pape, pour une de ses filles illégitimes. Il offre de même Sancia, sa petite fille, à Gioffre Borgia, le fils du pape[2].

En 1482, se déclenche la Guerre de Ferrare où le Royaume de Naples est opposé à Venise et au pape.

Esortazione di insorgere contro i baroni ribelli, 1486.

En 1484, profitant de la faiblesse relative des États pontificaux, Ferdinand exige l’apurement d’un contentieux territorial : il demande que soient annexées à son royaume les enclaves pontificales de Bénévent, Terracina et Pontecorvo. Le nouveau pape Innocent VIII tente de gagner du temps. Profitant d’une révolte d’une partie de la noblesse du royaume napolitain, exaspérée par le gouvernement autoritaire de Ferdinand, le pape se porte solidaire des révoltés et déclare la guerre aux Napolitains le . Milan, Florence et le roi de Hongrie, Mathias Corvin, beau-fils du roi Ferdinand se rangent de son côté. Alors que les opérations tournent en faveur de Naples, le pape fait appel au roi de France Charles VIII qui peut être intéressé à revendiquer les droits angevins sur la couronne de Naples, droits dont il a hérité par testament (sa grand-mère paternelle était Marie d'Anjou, sœur du roi René). Pour parer à ce danger, Ferdinand se montre accommodant et accepte de signer la paix le . Cependant celui-ci ne respecte pas les termes du traité de paix qui prévoyait une amnistie générale des nobles révoltés, et il fait assassiner traîtreusement une grande partie des conjurés. Très rapidement Ferdinand récuse les autres clauses du traité de paix dont le versement du tribut dû au pape, son suzerain, et la nomination par le pape aux bénéfices ecclésiastiques du royaume napolitain. Cependant en , les deux parties parviennent à un accord : Ferdinand accepte de verser le tribut annuel et de reconnaître sa dépendance féodale, en échange de quoi le pape promulgue une bulle reconnaissant, au détriment du roi de France Charles VIII, la légitimité de la dynastie aragonaise sur le royaume napolitain. L’accord est scellé par le mariage du petit-fils de Ferdinand (Louis de Gerace, ci-dessous) avec la nièce du pape (Battistina Cybo).

À la mort d’Innocent VIII, le nouveau pape Alexandre VI est élu contre le candidat poussé par Ferdinand. Pour acquérir les bonnes grâces de celui-ci et son soutien contre Charles VIII qui se prépare, dès 1493, avec les encouragements du duc de Milan Ludovic Sforza, à envahir l’Italie pour récupérer le royaume de Naples, Ferdinand négocie le mariage de sa petite-fille Sancha (fille d'Alphonse II) avec le fils du pape, Geoffroi Borgia.

Il décède le , rongé de soucis, peu de temps avant le déclenchement des Guerres d'Italie qui aboutiront bientôt à l’événement qu’il avait redouté tout au long de son règne : la déposition de son fils et successeur Alphonse II.

Ferdinand Ier laissa l’image d'un prince faux et cruel ; son peuple se souleva plusieurs fois contre lui ; mais il parvint à maintenir son autorité par la terreur.

Mariage et descendance

Il épousa en premières noces en 1444 Isabel de Chiaramonte († 1465) d'où sont issus[3] :

Il se remaria en 1476 avec l'infante Jeanne d'Aragon (1454 † 1517), sa cousine germaine, fille de Jean II d'Aragon et de Jeanne Enríquez, d'où :

Ferdinand eut également des enfants illégitimes de ses maîtresses :

- de Diana Guardato :

- d'Eulalia Ravignano :

  • Maria Cecilia (1473 † 1513), mariée en 1487 à Gian Giordano Orsini

- de Giovanna Caracciolo :

  • Ferdinando, comte di Arena e Stilo (certains le disent fils de Diana Guardato ; il peut y avoir une confusion avec son demi-frère Ferdinando ci-dessus, d'autant que Wiki-(en italien) attribue le comté di Arena e Stilo à ce dernier), x Maria Sanseverina ?, ou x Castellana fille de Raimondo Folch de Cardona premier duc de Somma
  • Arrigo (Enrico, Henri) (1451 † 1478)[11], 1er marquis de Gerace en x Polyxène/Polissena de Centelles-Collesano, issue des Vintimille/Ventimiglia di Geraci[12], d'où :
    • Carlo, † vers 1492, 2e marquis di Geraci, x Ippolita d’Avalos, fille d'Inigo 1er comte di Monteodorisio, d'où :
      • Eléonore x Balthasar/Baldassarre Caracciolo seigneur di Pisciotta
    • Caterina x Gentile Orsini, des comtes de Pitigliano
    • le cardinal Luigi (Ludovico, Louis)[13] (1474-1518/1519), 3e marquis de Gerace, d'abord marié à Battistina Cybo (1477-1523) nièce du pape Innocent VIII, puis cardinal en 1494 ; cf. ci-après
    • Ippolita x Carlo Pandone comte de Venastri
    • Giovanna [14] : née en 1477, assassinée en 1510 à l'instigation, dit-on, de son frère le cardinal Louis, car elle s'était remariée secrètement en 1509 avec Antonio Beccadelli di Bologna[15], patricien de Naples, mésalliance que désapprouvait furieusement le prélat ; x Alphonse Ier Todeschini Piccolomini d'Aragon deuxième duc d'Amalfi (cf. Piccolomini Todeschini ; fils du premier duc d'Amalfi Antoine Todeschini Piccolomini d'Aragon — gendre de Ferdinand Ier de Naples par son premier mariage avec Maria d'Aragon▲ — et de sa deuxième femme Maria Marzano d'Aragon, petite-fille maternelle d'Alphonse V et donc cousine germaine des enfants de Ferdinand Ier, notamment de la première femme du duc Antoine, Marie d'Aragon ci-dessus ▲) < suite des ducs d'Amalfi, comtes de Celano, princes de Valle-Reale (Val-Réal, Real-Valle : cf. RealValle à Scafati près de Pompéi, Piccolomini et Real-Valle, Piccolomini et Real-Valle, p. 227-228), ducs de Laconie (Acconia)
  • Alfonso[16] (1460-1510), évêque de Chieti[17] (1488-96) et archimandrite du St-Sauveur de Messine en 1503[18], baron de Savoca, prince de Galilée et prétendant aux trônes de Chypre et de Jérusalem en héritage des Lusignan par son x en 1473 avec Carla (1468-80), fille naturelle de Jacques II Lusignan (arrangement matrimonial et prétentions politiques combinés par le roi Ferdinand contre Catherine Cornaro lors de la crise de succession de Chypre, 1473-76)
  • César, marquis di Santa Agata (Ste-Agathe)[19] et comte de Caserte par sa femme Caterina della Ratta/de la Rath/de La Rata : sans postérité ; la comtesse Caterina transmet Caserte et Sainte-Agathe à son deuxième mari, Andrea Matteo Acquaviva duc d'Atri, veuf lui aussi (de Jeanne/Isabelle d'Aragon, ci-dessus), puis aux descendants d'Andrea Matteo et Isabelle d'Aragon
  • Leonora
  • une fille de Jeanne Caracciolo ou plutôt d'Eulalie Ravignano ? : Lucrezia/Lucrèce d'Aragona[20], † 1549, femme d'Honoré/Onorato III Gaetani/Caetani dell'Aquila[21],[22] prince d'Altamura, comte de Fondi et premier duc de Traetto[23] en 1493 (mais confisqué en 1497 pour avoir soutenu le parti français pro-Charles VIII au profit de Prospero Colonna, lui aussi d'abord pro-français mais rallié à temps aux Aragon), seigneur de Piedimonte, vice-roi de Sicile, † 1528/1529 : d'où postérité, dont les Caetani (par leur fils Luigi et leur fille Béatrice), les Acquaviva d'Aragon (ducs d'Atri et ducs de Nardo, par leurs filles Girolama et Giovanna), les Orsini di Gravina (par ladite Giovanna).

Ascendance

Notes et références

  1. Henry Lemonnier, Charles VIII, Louis XII, François Ier et les guerres d'Italie, Paris, Tallendier, 1982, (ISBN 2-235-01343-0), page 36
  2. Sophie Cassagnes-Brouquet, Bernard Doumerc, Les Condottières, Capitaines, princes et mécènes en Italie, XIIIe-XVIe siècle, Paris, Ellipses, , 551 p. (ISBN 978-2-7298-6345-6), L'âge d'or des bâtards (page 347)
  3. (it) « Trastamara Aragonesi », sur Libro d'Oro della Nobilta Mediterranea
  4. « portrait de "Jeanne d'Aragon" par Raphaël », sur Cosmovisions
  5. Ascanio I Colonna
  6. Piccolomini Todeschini
  7. Andrea Matteo III Acquaviva
  8. Jacopo IV Appiano
  9. Appiano (famiglia)
  10. (it) « Leonardo della Rovere », sur Dizionario-Biografico
  11. Enrico d'Aragona
  12. Contea di Geraci
  13. Luigi d'Aragona
  14. Giovanna d'Aragona
  15. Antonio Beccadelli di Bologna
  16. Alfonso d'Aragona (vescovo)
  17. Archevêché de Chieti-Vasco
  18. Monastère du St-Sauveur de Messine
  19. Sant'Agata de' Goti
  20. « Lucrezia d'Aragon », sur Geneanet Pierfit
  21. Caetani
  22. (en + it) « Gaetani 2 », sur Genealogy euweb
  23. Minturno, Traetto

Liens externes

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