Ferrari 288 GTO

La Ferrari GTO, plus connue sous le nom non officiel de Ferrari 288 GTO, est une supercar du constructeur italien Ferrari destinée à l'époque, une fois préparée, à courir dans le FIA Groupe B ; elle fut produite à seulement 272 exemplaires et sa version Evoluzione pour le Groupe B servit de base de développement à la F40.

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Ferrari GTO

Marque Ferrari
Années de production 1984 - 1985
Production 272 exemplaire(s)
Classe Supercar
Usine(s) d’assemblage Maranello, Italie
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) 2,9 L V8 biturbo, 32 soupapes
Position du moteur Central arrière longitudinal
Cylindrée 2 855 cm3
Puissance maximale à 7 000 tr/min : 400 ch (294 kW)
Couple maximal à 3 800 tr/min : 496 N m
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses Manuelle 5 vitesses
Poids et performances
Poids à vide 1 224 kg
Vitesse maximale 304 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 4,8 s
Consommation mixte 11,8 L/100 km
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Coupé 2 portes
Freins Freins à disques ventilés
Dimensions
Longueur 4 290 mm
Largeur 1 910 mm
Hauteur 1 120 mm
Empattement 2 450 mm
Voies  AV/AR 1 559 mm  / 1 562 mm
Chronologie des modèles

Historique

En 1984, Enzo Ferrari concentrait depuis plusieurs années l'ensemble de ses efforts sur la compétition et, en particulier, sur la Formule 1. Toutefois, soucieux de combler le vide vertigineux qui séparait déjà à l'époque les voitures de sport de celles de la production, la firme de Maranello décida de concevoir et proposer une voiture conforme à la définition du FIA Groupe B, c'est-à-dire compétitive sur route comme sur circuit et satisfaisant l'obligation d'une production minimale de 200 exemplaires. Ferrari en profita pour ressortir de ses tiroirs un sigle prestigieux : GTO (« Gran Turismo Omologato »).


Les impressions de conduite générées par la GTO étaient assez diverses. Menée gentiment, il semblait évident qu'elle assumerait parfaitement des tâches d'utilitaires, telles qu'une corvée de supermarché ou les trajets des enfants vers l'école, mais, selon le spécialiste Don Sherman, dès lors que l'on « ouvrait en grand », elle donnait l'impression à l'accélération d'avoir été propulsée par un jet. Il faut dire qu'elle « montait » jusqu'à 304 km/h et qu'elle arrivait à 100 km/h en 4,8 s. Mais malgré tout cela, la carrière sportive que la GTO était censée entamer s'obscurcit très rapidement, puisqu'en 1986 la FISA prit la décision, à la suite de plusieurs accidents mortels en rallye, dont furent victimes entre autres Attilio Bettega et Henri Toivonen, d'enterrer la catégorie des Groupes B.

Quoi qu'il en soit, à l'époque, les 200 unités construites trouvèrent acquéreurs avant le début de sa production auprès d'heureux passionnés et Ferrari décida même de produire 72 exemplaires supplémentaires pour combler une partie de la forte demande. Côté finitions, le client fortuné, avec 935 000 FF pour la version de « base » en 1984, pouvait seulement choisir la couleur des garnitures des sièges, soit en noir intégral, soit en noir/orange. La couleur extérieure était exclusivement disponible en rouge. La radio, la climatisation et les vitres électriques étaient toutes en option.

Carrosserie

La Ferrari GTO, dessinée par Pininfarina, ressemble visuellement beaucoup à la 308 GTB : même avant, fenêtres et prises d'air latérales. La GTO fait une référence au niveau de la carrosserie à son ancêtre, la 250 GTO, à savoir les trois prises d'air déchirant les ailes arrière telles des ouïes de requins. Il existe pourtant des différences avec la 308 GTB, la GTO s'habille d'un bouclier avant redessiné avec une calandre à quatre phares rectangulaires posé sur un châssis onze centimètres plus long, conjugué à un élargissement des voies, lui donnant un aspect plus musculeux et félin. Malgré des dimensions plus importantes, la GTO est 10 % plus légère que la 308 GTB avec ses 1 224 kg grâce à son châssis tubulaire et sa carrosserie en fibre de carbone, Kevlar et Nomex[1].

La voiture est chaussée de jantes en deux parties à écrou central, qui accueillaient à l'époque des pneus en 16" Goodyear Eagle VR50 de 225/55 à l'avant et 265/50 à l'arrière, bien que Michelin semble avoir aussi fourni Ferrari pour ce modèle[1].

L'habitacle, très proche de la 308, s'équipe de sièges baquets aérés comme sur la Daytona et le tableau de bord est équipé d'un velours noir mat. La finition et la qualité de fabrication ne sont certainement pas au niveau du prix demandé mais l'intérêt de l'acquéreur d'une GTO est dans ses performances[1].

Moteur

Ainsi naquit la GTO : un V8 longitudinal à trente-deux soupapes de 2 855 cm3 suralimenté par deux turbocompresseurs IHI avec injection Weber-Marelli développant 400 ch à 7 000 tr/min. La cylindrée avait été déterminée pour passer l'homologation (maximum de 4 000 cm3 dans la plus haute classe du Groupe B), les constructeurs devaient tenir compte d'un coefficient de 1,4 pour les moteurs turbocompressés, ce qui donne 2 855 cm3 × 1,4 = 3 997 cm3 et donc inférieur à 4 000 cm3. Il était évident que, s'ils étaient proposés ainsi en série, les 200 exemplaires atteindraient sans grande difficulté la puissance de 600 ch une fois préparés.

Nicola Materazzi, l'ingénieur qui conçut la 288 GTO, explique qu'à l'origine il n'était pas prévu d'exporter le modèle aux États-Unis mais Enzo Ferrari, sous la pression de la clientèle américaine, lui demanda de revoir la motorisation pour qu'elle soit homologable aux États-Unis et en Europe[2].

GTO Evoluzione

En 1985, Ferrari commença à développer la version Groupe B de la voiture, celle-ci fut nommée GTO Evoluzione. Mais coupée dans son élan à la suite de l'abandon du groupe B par la FIA, Ferrari n'en sortira que cinq exemplaires. La préparation était pourtant remarquable, en effet elle développait 650 ch pour un poids d'à peine 940 kg, ce qui lui permettait d'atteindre 369,8 km/h et d'abattre le 0-100 en 4 s malgré un Cx médiocre mesuré dans la soufflerie de Pinifarina à Turin. Elle ne connut jamais aucune forme de compétition mais servit par la suite de base au développement de la supercar Ferrari suivante, la F40. On peut d'ailleurs noter une ressemblance visible au niveau du design entre les deux autos. En 2011, il ne reste plus que trois exemplaires.

Ferrari GTO Evoluzione
Numéro de châssisHistorique
179 887Vendue en Italie à Capitanio of Style Auto puis en Grande-Bretagne.
270 167Utilisée pour le développement de la F40 puis vendue en France (collection Bardinon) et enfin au Japon. Elle dispose d'une puissance de 530 ch.
370 205Utilisée pour le développement de la F40 avec un moteur de GTO de production, puis conservée par l'usine dans le musée.
479 888Vendue en 1992 à Jacques Swaters, patron du Garage Francorchamps en Belgique.
579 889Vendue au Sultan de Brunei.

Voir aussi

Notes et références

  1. « FERRARI 288-GTO - COLLECTOR », sur L Automobile Sportive, le guide des voitures de sport (consulté le ).
  2. Davide Cironi, « Materazzi Racconta: Enzo Ferrari e il Turbo in F1 - Davide Cironi Drive Experience (SUBS) », (consulté le )

Articles connexes

Lien externe

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