Rouge feu

Rouge feu est un nom de couleur désignant un rouge orangé vif assez bien défini, nommé en référence à la couleur du feu.

Pour les articles homonymes, voir Feu (homonymie).

Attesté en français depuis le XVIe siècle au moins, il désigne un rouge tirant, selon les sources, plus ou moins sur l'orangé.

Nuanciers

  • Le nuancier RAL indique RAL 3000 Rouge feu[1], qui pourrait être identique au rouge incendie[2].
  • Dans les couleurs pour artistes graphiques, on trouve Rouge feu fluo[3] (cette couleur fluorescente ne peut se reproduire sur l'écran).
  • En signalisation, on propose Rouge feu[4].
  • Dans le domaine de la mode, on trouve rouge feu[5], Rouge feu[6].

Histoire

« Entre toutes les gemmes rubicondes l'escarboucle obtient la principauté (…), pour ce qu'il est de couleur de feu »

 Les illustrations de Gaule, 1549[7]

Rouge de feu est attesté en 1637[8]. En 1649, la Gazette mentionne des vêtements féminin et masculin couleur de feu[9]. Les Règlements et statuts généraux concernant les manufactures de 1669, s'adressant aux teinturiers régissent la fabrication des « écarlates et incarnats couleur de feu[10] ».

Le rouge feu est une des couleurs décrites précisément dans l’Instruction générale pour la teinture des laines de 1671, étudiée en détail par Michel-Eugène Chevreul, qui a entrepris, au XIXe siècle, de repérer les couleurs entre elles et par rapport aux raies de Fraunhofer. Il cote l’Écarlate couleur de feu de l’Instruction 3 rouge 10 ton[11] et le couleur de feu 3 rouge4 rouge5 rouge 10 ton[12]. Cette cote est identique à celle des couleurs de tissu Ponceau type et du Ponceau sur soie de Guignon, de l’Écarlate de Sedan de Bertèche, Bonjean et Chesnon, de l’Écarlate de Berlin de Fischer, ainsi que du drap écarlate du ministère de la Guerre[13], et des couleurs de peinture Vermillon français du marchand de couleurs Gauthier-Édouard[14].

Le Répertoire de couleurs de la Société des chrysanthémistes, publié en 1905, donne quatre tons différents de Rouge Feu, avec le commentaire « Couleur rappelant vaguement celle du feu à cause de son éclat, et obtenue à l'aquarelle en passant du Rouge de Carthame sur du Jaune de Cadmium. — Tirage : Superposition de Rouge Minium sur Jaune Soufre ». On ne peut juger de la conservation des couleurs ; mais le Rouge feu est bien orangé. Ces experts coloristes donnent comme analogues pour la couleur suivante, Rouge Brasier « Allusion à la tonalité des matières incandescentes. — Superposition de Rouge Ponceau sur Jaune Soufre », qui se rapporte au même objet, les produits des marchands de couleurs Rouge Écarlate de Bourgeois, le Rouge Français de Lefranc, le Vermillon oo de Lorilleux, ce qui correspond plus aux Rouge feu de Chevreul. Les échantillons suivants s'intitulent Rouge Fournaise, avec le commentaire « Allusion à la tonalité des métaux en fusion », ce qui fait penser à un des sens de rouge cerise[15].

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33, (lire en ligne)
  • Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 1, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne), p. 78
  • Annie Mollard-Desfour, Le Rouge : Dictionnaire des mots et expressions de couleur. XXe et XXIe siècles, CNRS éditions, coll. « Dictionnaires », (1re éd. 2000)

Articles connexes

Notes et références

  1. « RAL classic Farben ».
  2. La norme française X08-008 Février 1972 « Couleurs - Rouge incendie » définit un rouge-orangé vif servant à la peinture extérieure de tout le matériel d'incendie, extincteurs, etc. y compris les véhicules. L'arrêté du gouvernement français du 12 juillet 2012 détermine pour ces véhicules la couleur définie par la norme AFNOR ou RAL 3000.
  3. « Flashe », sur lefranc-bourgeois.com.
  4. « Bandes pour glissière - Rouge feu », sur proginov.fr.
  5. « Fard poudre rouge feu », sur arsenevalere.net (consulté le ).
  6. « Rouge à lèvres Yves Saint-Laurent rouge feu », sur thenonblonde.com (consulté le ).
  7. Jean Lemaire de Belges, Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, Lyon, (lire en ligne).
  8. Philibert Monet, Abrégé du parallèle des langues françoise et latine repporté au plus près de leurs propriétez, Rouen, (lire en ligne).
  9. « Les demandes faites aux estats généraux des Provinces Unies », La Gazette, Paris, no 86, , p. 601, 700 (lire en ligne).
  10. Règlemens et statuts généraux pour les longueurs, largeurs & qualitez des draps, serges & autres étoffes de laine & de fil, et pour la jurisdiction des procez et différens concernans les manufactures, Paris, (lire en ligne).
  11. Chevreul 1861, p. 119
  12. Chevreul 1861, p. 119. Le 2 rouge et le 5 rouge sont respectivement au 14 et à la moitié de la distance entre les raies C et D (p. 29). Leurs longueurs d'onde dominantes se calculent par extrapolation à partir des mesures indiquées p. 48. On a ensuite calculé, à partir des fonctions colorimétriques CIE XYZ, avec interpolation cubique, une lumière de ces longueurs d'onde avec une pureté colorimétrique aussi élevée que possible pour que la couleur puisse être convertie en sRGB, et avec une luminance telle qu'en coordonnées CIE Lab qu'on obtienne une clarté de 45 %, correspondant à 10 ton, milieu entre 0 ton (blanc) et 21 ton (noir). Puis on a effectué une extrapolation linéaire sur l'angle de teinte pour rechercher 3 rouge et 4 rouge. Ces valeurs, converties en sRGB, sont présentées ici. La nuance n'est exacte que pour un écran conforme, dans sa fabrication et ses réglages à la recommandation sRGB.
  13. Chevreul 1861, p. 137, 142.
  14. Chevreul 1861, p. 181.
  15. Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 1, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne), p. 78-80.
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