Figue de Barbarie
La figue de Barbarie, aussi connue sous son nom nahuatl de nopal[1] ou celui de « poire cactus » est une baie charnue produite par le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica (L.) Mill., 1768) et le figuier d'Inde (Opuntia humifusa Raf., 1830), deux cactus probablement originaires d’Amérique du nord. Ces plantes se sont notamment naturalisées tout autour de la Méditerranée, dans la vallée du Rhône, dans l'ensemble de l'Afrique ainsi qu'en Australie, avec un potentiel envahissant quand elles entrent en compétition avec la végétation locale. L'espèce Opuntia ficus-indica produit des fruits de 5 à 8 cm de longueur tandis les fruits dʼOpuntia humifusa mesurent entre 3 et 5 cm. Les fruits vendus dans le commerce sont principalement cultivés au Maroc, en Tunisie et en Algérie, où ils sont appelés karmouss nssara, qui signifie « la figue des français », ou simplement karmous ou akaṛmus[2]. Enfin, elhendi est aussi un nom répandu en Afrique du Nord, signifiant « [la figue] indienne »[3].
Description
La figue de Barbarie est un fruit uniloculaire, à nombreuses graines (polyspermique) dont le poids peut varier de 50 à 400 g. Elle dérive de l'ovaire infère adhérent au réceptacle floral. Certains auteurs la considèrent comme une fausse arille. Sa couleur est variable selon les variétés : jaune, rouge, blanc… La forme est également très variable, non seulement selon les variétés mais aussi selon l'époque de formation : les premières sont arrondies, les plus tardives ont une forme de pédoncule plus allongée. Le nombre de graines est très élevé, de l'ordre de 300 pour un fruit de 160 g.
Utilisation
Le goût est très doux, très différent d'après les couleurs, et très apprécié des connaisseurs. Il se mange de préférence très frais. On peut en faire des jus de fruits ou des confitures[4].
La difficulté de sa consommation vient de la cueillette et de la découpe de la peau car celle-ci est pourvue de glochides, minuscules épines invisibles à l'œil nu mais très agressives et très difficiles à enlever[4],[5]. Il est de coutume, dans de nombreux pays producteurs (Mexique, Pérou, Tunisie, etc.) de la faire peler par le vendeur au moment de l'achat (sans frais additionnels). Dans ce cas, elle est pelée à l'aide d'un gant protecteur et d'un couteau de cuisine. Ce service n'est généralement pas inclus dans les supermarchés des pays du Nord, où elle est vendue avec la peau (et les épines) pour des raisons de conservation, ce qui réduit l'attrait du consommateur non aguerri.
Il peut être nécessaire de prendre des précautions, car le fruit peut causer des occlusions intestinales sévères s'il est consommé en trop grandes quantités, à cause de ses graines assez épaisses. Il est de coutume de le manger avec du pain afin d'empêcher les grains de se rassembler dans les parois des intestins.
Considérée comme l’une des huiles les plus chères au monde, l’huile de pépins de figue de Barbarie offre trois à quatre fois les avantages de l’huile d’argan.[réf. nécessaire]
La forte concentration en vitamine E est plus importante que n’importe quelle autre huile sur le marché (supérieure à 100 mg/100 g comparée aux 65 mg/100 g de celle de l’huile d’argan) ce qui en fait un puissant antioxydant.
Son huile est souvent utilisée dans les cosmétiques pour ses vertus hydratantes. Sa richesse en acides gras, en vitamine E et en stérols lui permet de lutter contre l'effet néfaste des radicaux libres. Cette huile est souvent utilisée dans la composition des crèmes hydratantes pour le visage. Son effet anti-oxydant en fait aussi un ingrédient utile dans la composition des produits anti-cernes ou anti-rides[6].
Aspects culturels
La figue de Barbarie a une place importante dans les mythologies mésoaméricaines du centre du Mexique. Elle est notamment le symbole du cœur des victimes des sacrifices humains dans la légende de la fondation de la capitale aztèque Mexico-Tenochtitlan.
Géographie
Elle est cultivée à grande échelle au Maghreb, en Chine et au Mexique[5].
En Afrique du nord, on l'appelle « tchimbu », « tahendit », et « taknarit » ,« takermust » en tamazight ; dans le nord et dans d'autres régions, on la surnomme hanndi (l'indien) ou kermus en nsara (la figue des français), ces deux appellations évoquant l'introduction en Afrique du Nord par les Européens à partir des Indes occidentales. On la trouve en pousse spontanée partout en Afrique du Nord, mais elle y était inconnue avant 1492 date de la découverte des Amériques[5] et ne s'y est propagée à grande échelle qu'à partir du XIXe siècle. La plante constitue par ailleurs de bonnes haies.
Le fruit est également très populaire dans le pourtour méditerranéen, poussant notamment dans les régions chaudes d'Italie comme la Sicile, la Sardaigne ou encore les Pouilles, consommé localement ou exporté. En Italie, on l'appelle fico d'india (littéralement, « figue d'Inde »).
Dans la nature, ce fruit sert d'aliment à de nombreuses espèces animales, rongeurs, oiseaux et insectes.
Production
No | Pays | Production (Mt) |
Part mondiale |
---|---|---|---|
1 | Algérie | 4,52 | 23,9 % |
2 | Maroc | 2,77 | 14,7 % |
3 | Tunisie | 1,81 | 9,6 % |
4 | Chine | 1,78 | 9,4 % |
5 | Mexique | 1,49 | 7,9 % |
6 | Libye | 0,95 | 5,0 % |
7 | Syrie | 0,75 | 4,0 % |
8 | Soudan | 0,73 | 3,9 % |
9 | Somalie | 0,54 | 2,9 % |
10 | Espagne | 0,42 | 2,2 % |
11 | Portugal | 0,41 | 1,9 % |
12 | Djibouti | 0,35 | 1,0 % |
13 | Yémen | 0,25 | 0,7 % |
14 | Inde | 0,23 | 0,4 % |
15 | France | 0,14 | 0,4 % |
Total monde | 18,9 | 100 % |
Références
- Petit Larousse illustré, édition de 1936, p. 702
- « La figue de Barbarie : histoire, mythologie, symboles et anecdotes - Interfel - Les fruits et légumes frais », sur www.lesfruitsetlegumesfrais.com (consulté le )
- (en-US) « El Hindi el mkachér (figues de barbarie décortiquées): tout le monde en réclame! », sur tunisie.co, (consulté le )
- « Figue de Barbarie ~ Fiche Figue de Barbarie et recettes de Figue de Barbarie sur Supertoinette », sur www.supertoinette.com (consulté le )
- « Figue de barbarie : bienfaits et vertus pour la santé », sur www.jardiner-malin.fr (consulté le )
- « La figue de barbarie, pas si piquante », sur HORACE (consulté le )
- Base de données de la FAO, accès du 7 janvier 2011