Fondation Barnes

La Fondation Barnes (en anglais, The Barnes Foundation) est un musée et une école d'art, située jusqu'en à Lower Merion (en), dans la banlieue de Philadelphie aux États-Unis. Ses nouveaux locaux sont désormais situés à Philadelphie, 2025 Benjamin Franklin Parkway, en Pennsylvanie[1].

Fondation Barnes
Le bâtiment en 2010
Informations générales
Type
Musée d'art, institution de formation (en)
Site web
Bâtiment
Architecte
Localisation
Adresse
Coordonnées
39° 57′ 39″ N, 75° 10′ 22″ O

Histoire de la collection

Albert C. Barnes (1872-1951), un entrepreneur en produits pharmacologiques qui avait fait fortune dès 1907 grâce à l'invention d'un antiseptique, s'était lancé dès le début des années 1910 dans la collection de tableaux.

Grand amateur de peinture européenne, française en particulier[2], fin connaisseur des modernes grâce à ses contacts avec les principaux marchands parisiens de l'époque, il rassemble une exceptionnelle collection de toiles impressionnistes et post-impressionnistes :

et de nombreuses œuvres de créateurs classiques ou modernes, notamment des toiles de Giorgio de Chirico, Rubens, Titien, Gauguin, El Greco, Goya, Manet, Jean Hugo, Monet, Utrillo, William Glackens, Charles Demuth, Maurice Prendergast.

La collection abrite aussi une grande variété d'objets africains, de l'ancienne Égypte et de l'art grec et romain, et des œuvres décoratives d'origine européenne et d'Amérique du Nord destinées à meubler sa villa (de vingt-trois pièces), située dans la banlieue de Merion.

L'ensemble de sa collection totalise 2 500 pièces.

L'idée de créer un espace muséal susceptible d'accueillir l'ensemble de ces objets remonte à 1921. Le but était de permettre à tous ses amis d'approcher les œuvres tout en conservant à l'ensemble son identité de villa, c'est-à-dire en adjoignant à la collection de tableaux des meubles et des objets du quotidien. Le bâtiment est inauguré en 1925 sur les plans de Paul Philippe Cret.

Dans son testament, il a décrit dans le détail les conditions d'exposition et de visite de sa collection et son but éducatif. Les ouvertures au public sont ainsi limitées à deux jours par semaine (hors période estivale) afin que les étudiants puissent la visiter. Les dispositions testamentaires excluent le prêt, les expositions en dehors de la villa et l'accueil des touristes. Il garantit un apport de 10 millions de dollars.

Les conditions se sont un peu élargies depuis 1961[3] ; une plus grande ouverture au public a alors été consentie, en conservant toutefois la limite des deux jours par semaine et sur réservation. Cette contravention aux dispositions testamentaires fut contestée par l'éditeur du Philadelphia Inquirer mais il n'obtint pas gain de cause[4].

Du fait de l'inflation, l'apport initial s'avéra insuffisant à partir des années 1970-1980 à l'entretien et à la gestion du lieu.

La Fondation se transforme

En 1992, Richard Glanton, président de la Fondation élargit les règles de visite arguant des dépenses à venir pour l'entretien et les réparations de la villa, et donc de l'insuffisance de trésorerie. De 1993 à 1995, 83 tableaux impressionnistes issus de la collection sont prêtées pour une série d'expositions temporaires autour du monde, véritable tournée, destinée à lever des fonds en vue des travaux.

Ces expositions rencontrent un très grand succès, notamment à Washington, Fort Worth, Paris[5], Tokyo et Toronto. Les recours[Par qui ?] posés[pourquoi ?] à l'époque contre ces expositions ont été rejetés.

Malgré l'importance des fonds levés à l'occasion de cette tournée, on s'aperçut en 1999 que la fondation était proche de la faillite à l'occasion d'un audit mené par le cabinet Deloitte Touche, lequel découvrit de nombreuses irrégularités dans la gestion de la collection[6].

Depuis, les conditions d'exploitation et la localisation de la fondation ont évolué sensiblement par rapport aux conditions testamentaires stipulées par le docteur Barnes.

Le dernier projet en date validé consista à déplacer la collection vers un nouveau site. Cette décision fut prise malgré les pétitions et recours multiples[Par qui ?] suscités par ce déménagement et les fonds destinés à ces travaux ont été trouvés[7].

Les nouveaux locaux furent inaugurés les 19 et [1].

Références

  1. Sylvain Cypel, Mr Barnes, trahi et sauvé in 'Le Monde du 26 mai 2012.
  2. Alexis Gritchenko, Mes rencontres avec les artistes français, traduit par Jean Bergeron, L'Harmattan, 2010.
  3. Commonwealth v. Barnes Found., 159 A.2d 500, 506 (Pa. 1960).
  4. Wiegand v. Barnes Foundation, 97 A.2d 81 (Pa. 1953 ).
  5. Au musée d'Orsay, du 8 septembre 1993 au 2 janvier 1994.
  6. (en) Don Steinberg, « Barnes: Keep audit closed », BarnesFoundation.org, Philadelphia Inquirer, (consulté le )
  7. "The Barnes Foundation announces a new building on Benjamin Franklin Parkway to be complete by 2011" http://www.barnesfoundation.org/v_pr_101608.html

Bibliographie

  • 1993 : L'étrange docteur Barnes : portrait d'un collectionneur américain, Alain Boublil (Albin Michel) (ISBN 978-2-2260-6509-4)
  • 1993 : De Cézanne à Matisse : chefs-d’œuvre de la fondation Barnes, Barnes Foundation (Gallimard/Electa) (ISBN 978-2-0701-5009-0)
  • Judith F. Dolkart, Martha Lucy, Derek Gillman, The Barnes Foundation: Masterworks, éd. Skira Rizzoli, 2012 (ISBN 978-0-8478-3806-6)

Lien externe

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