Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM)

La Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar ou FAPBM[1] est un Fonds fiduciaire privé malagasy dédié à la conservation de la biodiversité de Madagascar[2]. Sa mission est de soutenir la conservation de la biodiversité par la promotion et le financement de l’expansion, de la création, de la protection et de l’amélioration du Système des aires protégées de Madagascar.

Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM)
Cadre
Zone d’influence Madagascar
Fondation
Fondation 2005
Identité
Siège Antananarivo
Site web www.fapbm.org

La FAPBM finance à la fois les aires protégées de Madagascar gérées par Madagascar National Parks (MNP)[2] ainsi que celles gérées par des ONG et/ou des associations, appelées Nouvelles Aires Protégées (NAP). En 2020, la Fondation a soutenu 36 aires protégées de Madagascar sur les 122 aires protégées à statut définitif du réseau existant[3].

Plusieurs institutions contribuent au capital de la Fondation : Conservation International[4], WWF[5], la Banque Mondiale[6], le Gouvernement Français à travers l’AFD[7], le Fonds Français pour l’Environnement, le Gouvernement allemand (à travers KfW[8]).

Histoire de la Fondation

La FAPBM a été créée en 2005 sous l’impulsion de l’Etat malgache, de WWF et de Conservation International. L’Etat malagasy participe à hauteur de 1,725 Millions d'Euros au capital de la Fondation grâce à une convention de conversion de la dette allemande conclue en 2003. Conservation International pour sa part a déjà accordé un don de 1 million USD au mois de juillet 2005, au titre de sa contribution au capital en tant que fondateur[5].

D’autres contributeurs ont apporté leur soutien à l’initiative tel que l’Agence Française de Développement (AFD) et le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM). Il en est de même pour le Gouvernement allemand[5].

En 2006, le capital de la Fondation a été d'environ 17 millions USD[5].

En 2014, la FAPBM a fêté ses 10 et devient la première fondation environnementale en Afrique avec un capital de 52 millions USD[9].

Les impacts recherchés

La conservation de la biodiversité

La FAPBM soutient en priorité les activités de conservation des aires protégées. Elle recherche à préserver en ce sens la faune et la flore unique de Madagascar ainsi que les habitats qui les abritent. Les espèces qui se trouve sur la liste Rouge de l’IUCN et les sites sur lesquels elles se situent font partie des cibles de conservation prioritaires de la FAPBM. Parallèlement, la FAPBM souhaite maintenir intact les services écosystémiques tels que l’eau, l’alimentation ou l’énergie que la nature offre.

Elle finance en ce sens les activités menées dans les aires protégées qui contribuent à prévenir, réduire ou lutter contre les pressions et les menaces qui pèsent sur les aires protégées. En exemple, la mise en place de pare-feu, les patrouilles, et tout autre activité entrant dans le cadre de la sécurisation physique des aires protégées. De la même façon, la FAPBM soutient des activités de restauration des écosystèmes dégradées à l’intérieur des aires protégées.

Les activités de développement communautaire
Source : midi-madagasikara.mg[10]

La FAPBM finance également les activités de développement locales menés par les gestionnaires des aires protégées auprès des communautés riveraines. La FAPBM souhaite non seulement compenser les pertes éventuelles de revenus du fait de la mise en place des aires protégées, mais aussi d’améliorer les revenus des ménages de façon pérenne.

Certaines activités génératrices de revenus sont ainsi financées par la FAPBM en ce sens : élevage, agriculture, écotourisme, pêche, …

La pérennisation des aires protégées

La FAPBM participe à la pérennisation financière des aires protégées à travers le financement durable d’une partie de leurs charges récurrentes, tels que les salaires[11] et autres coûts de fonctionnement[10] par exemple. Ainsi, chaque année les gestionnaires de sites peuvent continuer de travailler grâce aux subventions annuelles continuellement accordées par la FAPBM. Plus encore, la FAPBM soutient aussi les activités du plan d’action qui contribuent à une indépendance financière de l’aire protégée.

L’efficacité des gestionnaires

La FAPBM investit également dans l’amélioration de l’efficacité des gestionnaires. Des sessions de renforcement de capacités et des missions d’accompagnement sont planifiées annuellement pour améliorer la qualité de gestion, afin de s’assurer de la bonne gestion et de l’efficacité des actions menées par le biais des financements accordés.

Les financements accordés

La FAPBM finance les aires protégées à travers plusieurs types de fonds :

  • Les subventions annuelles[12] soutiennent une partie des plans annuels de travail des gestionnaires, particulièrement les activités de conservation, une partie des charges administrative et les activités de développement communautaire.
  • Le Fonds d’appui au renforcement des nouvelles aires protégées cherche à appuyer l’acquisition de connaissances supplémentaires sur la situation, les richesses et l’évolution ou le changement de contextes de gestion en vue de mieux orienter les stratégies d’intervention[13].
  • Le fonds d’intervention spéciale s’adresse aux situations d’urgence, dont les menaces imprévisibles auxquelles font face les gestionnaires au cours de l’année.[14]


En 2018, les subventions annuelles et les fonds amortissables alloués aux aires protégées, ainsi que les fonds d’urgence totalisait 1 828 424 USD[15].

En 2020, les financements totaux de la FAPBM étaient de 2 244 116 USD, on constate une augmentation de 8% par rapport à 2019, dont le montant s’élevait à 2 069 220 USD pour les 35 aires protégées financées[12].

En 2021, des subventions annuelles totalisant 2 735 722 USD ont été accordées à 35 aires protégées[16]. En plus de ces subventions annuelles, le réseau MNP a reçu de 2 milliards d’Ariary de financements exceptionnels liés à l’urgence de la COVID-19[2].

La Fondation se propose aussi d’être un mécanisme de gestion de Fonds pour des projets comme le Lemurs Portal[17], portail d’information et de données sur les Lémuriens ou encore le fonds offset de QMM Rio Tinto[18].

Les aires protégées financées en 2020
  1. Complexe Mangoky Ihotry[19]
  2. Complexe Mahavavy Kinkony[20]
  3. Beanka[21]
  4. Maromizaha[22]
  5. Analalava[21]
  6. Oronjia[22]
  7. Antrema[21]
  8. Itremo[22]
  9. Tsimembo[22]
  10. Mandrozo[22]
  11. Makira[22]
  12. Parc national d'Andohahela[3]
  13. Réserve spéciale d'Ankarana[22]
  14. Parc national de la Baie de Baly[3]
  15. Parc national de Befotaka-Midongy[3]
  16. Réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha[2]
  17. Parc national de l'Isalo[22]
  18. Parc national de Mananara-Nord[3]
  19. Réserve spéciale de Marotandrano[22]
  20. Parc national de Masoala[2]
  21. Parc national de la Montagne d'Ambre[22]
  22. Parc national de Ranomafana[2]
  23. Réserve naturelle intégrale de Tsaratanana[22]
  24. Parc national de Zahamena[3]
  25. Parc national de Kirindy Mitea[21]
  26. Tsimanampetsotsa[22]
  27. Mikea[22]
  28. Réserve spéciale d'Ambatovaky[22]
  29. Montagne des Français[22]
  30. Parc national de Marojejy[22]
  31. Parc national d'Ankarafantsika[21]
  32. Parc national d'Andringitra[2]
  33. Réserve spéciale de Manombo[22]
  34. Loky Manambato[22]
  35. Sahamalaza Iles Radama[22]
  36. Agnalazaha[18]

Notes et références
  1. FAPBM
  2. Henintsoa, « Financement des Aires protégées : Plus de 2 milliards d’ariary pour la MNP », sur Depeche TARATRA (consulté le )
  3. « Madagascar Matin » Financement du Fapbm – Madagascar nationale parks principale bénéficiaire » (consulté le )
  4. « Conservation International and Global Environment Facility Launch Endowment Fund to Protect Madagascar’s Biodiversity », sur www.conservation.org (consulté le )
  5. (en) « Madagascar : Un accord de don avec le WWF pour la Fondation pour les Aires Protégées et la Biod », sur wwf.panda.org (consulté le )
  6. (en) World Bank Group, Madagascar : Third Environment Program Support Project, Washington DC 20433, International Bank for Reconstruction and Development / The World Bank, , 110 p. (lire en ligne)
  7. Les Nouvelles, « FAPBM - AFD : 8 millions d'euros pour la préservtion des aires protégées », sur www.newsmada.com,
  8. Midi Madagasikara, « Aires protégées : 22 millions d’Euros pour leur conservation », sur midi-madagasikara.mg,
  9. « Le Congrès mondial des Parcs, investissement pour l'avenir durable de Madagascar », sur Madagascar-Tribune.com, (consulté le )
  10. Midi Madagasikara, « Aires protégées : 22 millions d’Euros pour leur conservation », sur midi-madagasikara.mg,
  11. « FAPBM: Des financements pérennes pour la conservation des aires protégées. », sur Journal Madagascar, (consulté le )
  12. Les Nouvelles, « Aires protégées : 2,7 milliards d'ariary de la FAPBM en faveur de MNP », sur https://www.newsmada.com/,
  13. Midi Madagasikara, « Nouvelles Aires Protégées : Opérationnalisation d’un fonds d’appui à leur renforcement », sur midi-madagasikara.mg,
  14. (en) « Des missions de Due Diligence menées par le FAPBM au niveau des aires protégées demandeurs de financement », sur Orange actu Madagascar, (consulté le )
  15. « Gestion des aires protégées : un financement de 7 milliards d’ariary pour 2018 », sur Lactualite.mg, (consulté le )
  16. Redaction Midi Madagasikara, « FAPBM : 10 milliards d’ariary pour 35 aires protégées », sur www.midi-madagasikara.mg (consulté le )
  17. Farah Raharijaona, « Outil numérique - Lemurs Portal renferme les données sur les lémuriens », sur L'Express de Madagascar, (consulté le )
  18. (en) « La FAPBM renouvelle son engagement dans la conservation de la biodiversité pour 2021 », sur Orange actu Madagascar, (consulté le )
  19. « Partenaires | Asity Madagascar » (consulté le )
  20. « COMPLEXE MAHAVAVY-KINKONY Comptabilisation du capital naturel », sur Agence Malagasy de Presse, (consulté le )
  21. Noro, « FINANCEMENT DE LA FAPBM : Plus de 7,7 milliards d’ariary pour 35 aires protégées », sur Agence Malagasy de Presse, (consulté le )
  22. « FAPBM: Les 35 aires protégées financées par la fondation en 2020 », sur Journal Madagascar, (consulté le )
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