Fonlupt

Fonlupt est d'abord un toponyme, probablement forme altérée de Fontluc qui signifie « source du bois[3]», ou plus exactement « source du bois sacré » (font provenant du latin fons, fontis qui signifie source, et qui se retrouve en langue occitane sous la forme "font"[4]; et luc du latin lucus voulant dire bois sacré[5]). Cette hypothèse est confortée par l'existence en 1353 d'un écart nommé "Fontlhut" (constitué d'un feu), à proximité de L'Imberdis, du Montel, de Grandval ou encore de Brugeailles, dans la châtellenie de Roche-Savine[6]. La transformation de "lucus" en "lhut" semble effectivement bien documentée dans les pays de langue d'oïl[7], et peut encore être imaginée dans cette région située à la limite de l'aire occitane. Enfin, il est encore possible de trouver au début du XVIII^e siècle, dans les registres paroissiaux, les graphies "Fonlhut[8]" ou "Fonluc[9]", ce qui tend à attester l'altération de la forme Fontluc.

En tout état de cause, c'est du toponyme que viendrait le patronyme, comme il est fréquent sur ce versant du Livradois. Le lieu-dit en question se trouvait vraisemblablement entre le territoire de la commune de Grandval et celui de Bertignat, puisque la majorité des archives faisant état du patronyme Fonlupt proviennent de ces communes. Surtout, un hameau portant le nom de Fonlupt existe toujours dans la commune de Bertignat[10] : s’il n’est pas attesté qu’il soit le berceau exact de la famille Fonlupt (il arrive que les lieux d'habitation se déplacent), il est fort probable qu’il se situe à proximité du lieu-dit originel.

Remarquons enfin que la relative concentration du nom de famille Fonlupt au XVII^e siècle sur un territoire très restreint (Grandval, Bertignat, Saint-Gervais-sous-Meymont et les communes voisines) laisse à penser que les différentes familles portant actuellement le nom de Fonlupt auraient des liens de parenté à des degrés plus ou moins éloignés. Il est même probable qu'elles soient des ramifications d’une seule et unique famille, mais une telle supposition est difficile à prouver en raison du caractère lacunaire des registres à partir du XVII^e siècle.

Fonlupt est un nom de famille notamment porté par :

• Antoine Fonlupt[11], résistant FTP, né le 20 juillet 1920 à Lyon, exécuté le 18 mars 1944 à Lyon où une rue porte son nom.
• François Fonlupt, né le 20 décembre 1954 à Allègre dans la Haute-Loire, est un évêque catholique français, évêque de Rodez et Vabres depuis avril 2011, nommé archevêque d'Avignon le 11 juillet 2021.
• Jacques Fonlupt-Espéraber est un député et homme politique français, né le 30 avril 1886 à Mulhouse (Haut-Rhin) et décédé le 4 décembre 1980 à Pau (Pyrénées-Atlantiques).
• Jean-François Fonlupt (1951- ), est un producteur français de cinéma international.
• Jean-Baptiste Fonlupt[12], né en 1976, est un pianiste français.
• Le commandant Jean-Marie Fonlupt, né le 31 janvier 1894, fusillé sommairement le 19 mai 1944, était résistant pendant la guerre 1939-1945. Son épouse, Blanche, fut déportée et mourut au camp d'internement de Belzig. Officier de la légion d'honneur et médaillé militaire, ses actions d'éclats pendant les différents conflits auxquels il participa lui valurent plusieurs citations.
• Henry Fonlupt du Verdier est un romancier, auteur du Baron de la Houchette (1922)[13], qui lui vaut en 1923 un prix de l'Académie française[14].
• Le Général Vital Fonlupt, général de brigade en 1944 après avoir été fait prisonnier de guerre en juin 1940[15].
• Alfred-Jacques Fonlupt, créateur des cycles Fonlupt, nom d'une marque de bicyclette fabriquée à La Clayette en Saône-et-Loire à partir de 1920[16].

Les productions Fonlupt, basées à Ballots en Mayenne, sont une entreprise de prêt-à-porter de luxe.

Un quartier HLM de Lanester (Morbihan) ainsi que la rue qui le traverse sont nommés d'après Pierre Fonlupt (Directeur d’exploitation de la compagnie des chemins de Fer du Morbihan dans les années 1940, et administrateur délégué des offices HLM du même département) [17].

Fonlupt était aussi le nom d'une automobile produite à Levallois de 1920 à 1922[18].

Henri Pourrat évoque la mémoire des chiffonniers de Bertignat dans Gaspard des montagnes : "A Bertignat ils étaient tous chiffonniers, ils ont essaimé jusqu'en Suisse, aujourd'hui un quart des chiffonniers de France s'appellent Fonlupt[19]". L'allusion du romancier témoigne de la fréquence du nom de famille "Fonlupt" au sein de la commune de Bertignat, commune connue au XIX^e siècle pour ses nombreux chiffonniers[20].