Fonuafo'ou
Fonuafo‘ou (également appelé Falcon island ou Culebras[1]) est un volcan sous-marin situé dans la partie occidentale du groupe insulaire de Ha'apai, dans l'archipel des Tonga. Depuis 1781, onze éruptions ont été observées. Le volcan a formé une île en plusieurs occasions au cours de son histoire.
Ne doit pas être confondu avec l'îlot Fenuafo'ou à Wallis-et-Futuna.
Fonuafo'ou Falcon island | ||
Géographie | ||
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Pays | Tonga | |
Localisation | Océan Pacifique | |
Coordonnées | 20° 19′ 12″ S, 175° 25′ 12″ O | |
Point culminant | −17 m | |
Géologie | ||
Géologie | Île volcanique | |
Type | Volcan de subduction | |
Activité | Actif | |
Dernière éruption | 1993 | |
Code GVP | 243050 | |
Administration | ||
Géolocalisation sur la carte : Tonga
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XVIIIe siècle
Le premier explorateur européen à aborder Fonuafo'ou est l'espagnol Francisco Antonio Mourelle de la Rúa en 1781. À l'époque, ce n'est qu'un amas de roches affleurant la surface, que Mourelle nomme Culebras[2] (« couleuvres »).
XIXe siècle
Observée par l'équipage du navire britannique HMS Falcon en 1865, Fonuafo'ou se limite à un récif corallien émergeant à peine de la surface de l'océan[2]. En 1877, le navire australien HMS Sappho rapporte que de la fumée s'échappe du récif[2].
Entrant en éruption le , le volcan déverse des tonnes de roches, de pierres ponces et de cendres brûlantes, qui finissent par former une véritable île le . Celle-ci est baptisée Falcon island par les Britanniques. Une expédition britannique de 1889 mesure l'île : environ 2 kilomètres de long, 1,6 km de diamètre et 50 mètres en son point culminant[2].
En 1894, l'île disparaît à nouveau[3] avant de réapparaître en décembre de la même année à la suite d'une éruption. Le gouvernement tongien organise alors une expédition officielle pour prendre possession de l'île et y planter le drapeau tongien ainsi que quelques cocotiers[2]. Cependant, une nouvelle éruption l'année suivante fait disparaître l'île. En 1897, l'île réapparaît, d'une hauteur de 2,7 mètres[2].
XXe siècle
En 1913, le HSM Comoran indique que Fonuafo'ou a complètement disparu[2]. Néanmoins, le , une éruption a lieu et l'île sort à nouveau de l'eau. Elle mesure alors environ 1,5 kilomètre de longueur, 1,5 kilomètre de largeur, et s'éleve de 92 mètres au dessus de l'eau[2].
Des éruptions successives (1927, [4], 1933 et 1936) contribuent à augmenter peu à peu la superficie de l'île, qui atteint un maximum de 6 kilomètres de diamètre pour une hauteur de 145 mètres en 1949. Cette même année, une éruption provoque l'explosion puis l'effondrement de la structure, qui disparaît de nouveau sous les flots[5].
En , le volcan est de nouveau actif. Le journal australien The Courier Mail le surnomme Jack-in-the-Box island, la comparant à un diable en boîte, apparaissant et disparaissant périodiquement[6]. En 1959, l'île s'immergea de nouveau[7].
De nouvelles éruptions sont enregistrées en 1970 () et en 1993. En 2018, le volcan de Fonuafo'ou est immergé (−17 mètres)[8].
Toponymie
En tongien, le nom de l'île signifie « nouvelle terre »[9].
Lien avec les mythes tongiens
D'après Nunn, les apparitions et disparitions successives d'une île comme Fonuafo'ou pourraient être à l'origine de certains mythes polynésiens, où des demi-dieux comme Maui pêchent une île pour la tirer des eaux et lui donner ainsi naissance[10]. D'autres exemples de ce type ont été observés dans la région[10].
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Fonuafo'ou » (voir la liste des auteurs).
- (en) Lee S. Motteler, Edwin Horace Bryan, Pacific Island names : a map and name guide to the new Pacific, Bishop Museum Press, , 91 p. (lire en ligne), p. 67, 69.
- (en) Un pilote d'avion ("A sky pilot"), « Falcon Island. A Phenomenon of the Sea », The Sydney Morning Herald, (lire en ligne).
- (en) « Falcon Island », Evening news, '"`uniq--nowiki-00000009-qinu`"'22-08-1894[quand ?] (lire en ligne).
- Académie des sciences (France), Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, Paris, (lire en ligne), p. 854.
- (en) « Falcon island disappears », Advocate (Burnie, Tasmanie), .
- (en) « Volcano alive », The Courier Mail (Brisbane), .
- Marie-Claire Bataille-Benguigui, Le côté de la mer : Quotidien et imaginaire aux îles Tonga, Polynésie occidentale, Presses universitaires de Bordeaux, , 322 p. (lire en ligne), p. 11.
- (en) Falcon island volcano, volcanolive.com.
- (en) David Stanley, South Pacific Handbook, (lire en ligne), p. 218.
- (en) Patrick D. Nunn, « Fished Up or Thrown Down: The Geography of Pacific Island Origin Myths », Annals of the Association of American Geographer, , p. 350-364 (lire en ligne).
Lien externe
- Extraits de coupures de presse (en anglais et en italien)
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