Fort de Montrouge

Le fort de Montrouge est une fortification de Paris, construite entre 1843 et 1845 et située à Arcueil dans le Val-de-Marne. Le fort héberge aujourd'hui la gendarmerie nationale (le Commandement de la gendarmerie outre-mer (CGOM), ainsi que trois des offices centraux de police judiciaire confiés à la gendarmerie), une compagnie de gendarmerie de l'armement, ainsi que certains services de la Direction générale de l'Armement (DGA), du Secrétariat général pour l'administration (SGA) et du Service du commissariat des armées (SCA).

Fort de Montrouge
Description
Type d'ouvrage Fort style Haxo en pierre.
Dates de construction 1843-1846
Ceinture fortifiée Paris
Utilisation défense de Paris
Utilisation actuelle caserne
Propriété actuelle Défense nationale
Garnison
Armement de rempart
Armement de flanquement
Organe cuirassé
Modernisation béton spécial
Programme 1900
Dates de restructuration
Tourelles
Casemate de Bourges
Observatoire
Garnison
Programme complémentaire 1908
Coordonnées 48° 48′ 28″ nord, 2° 19′ 18″ est
Géolocalisation sur la carte : Val-de-Marne
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : France

Localisation

Malgré son nom, le fort de Montrouge est situé sur le territoire de la commune d'Arcueil, à la limite avec les communes de Montrouge au nord et de Bagneux à l'ouest, au sud et sur une grande partie est. Seule une petite partie à l'est le rattache au reste du territoire d'Arcueil.

Cette situation est le résultat de la loi du 5 août 1851.

Histoire

La caserne après les bombardements des Versaillais pendant la Commune de Paris[1].

Construit entre 1843 et 1845, le fort fait partie de la première ceinture de seize forts pour la défense de Paris (enceinte de Thiers). Il appartient depuis 1851 à la commune d’Arcueil.

Faisant office de dépôt d'artillerie, il abritait un atelier de fabrication de cartouches. Il est investi par la marine française lors de la guerre de 1870 avec un détachement de la 17e batterie d'artillerie de marine, un détachement de la 27e batterie d'artillerie de marine, un détachement d'artillerie de terre et une compagnie de matelots canonniers. Il est bombardé par les prussiens à partir du et reçoit plus de 12 000 projectiles de gros calibre. Après la capitulation du 28 janvier et l’insurrection de la Commune de Paris à partir du , la Fédération de la Garde nationale en lutte contre les « Versaillais » y maintient un détachement.

En 1875 une partie du territoire d’Arcueil est transféré à la ville de Montrouge pour compenser l’amputation de la ville en vue d'une extension de Paris. Néanmoins le fort et ses charges budgétaires demeurent à Arcueil.

Après la Première Guerre mondiale, une caserne de gendarmerie y est établie.

Après la Libération, le fort est utilisé pour des exécutions capitales. Plusieurs collaborateurs y sont fusillés de 1944 à 1949 comme Robert Brasillach ou différents membres de la Gestapo française dont Pierre Bonny, Henri Lafont et Alexandre Villaplane. Le maréchal Pétain, d'abord refugié en Allemagne, puis s'étant constitué prisonnier y est interné trois mois, en compagnie de son épouse, à partir de son arrestation le et jusqu'à l'ouverture de son procès le .

À partir de 1949, le laboratoire central de l'Armement (LCA) de la direction des études et fabrications d'armement (DEFA) s'y installe également. Il fait construire par la société d'électronique et d'automatisme (SEA) et accueille le premier ordinateur français, la Calculatrice universelle binaire de l'Armement (CUBA)[2],[3],[4], puis un laboratoire de traduction automatique conjoint entre l'Armée et le CNRS. Plusieurs nouveaux bâtiments sont construits dans l'enceinte du fort et, en 1986, il adopte le vocable d'« établissement technique central de l'armement » (ETCA)[5].

Voir aussi

Notes et références

  1. « La caserne du fort de Montrouge », L'Illustration européenne, vol. 1, no 28, , p. 217–218 (lire en ligne).
  2. « Histoire du CUBA sur le site de la fédération des équipes Bull ».
  3. Pierre Mounier-Kuhn, « Un gros ordinateur de première génération : « CUBA » », Musée de l'informatique, . La seule photo subsistante de ce gros ordinateur de première génération se trouve dans E. Lazard & P. Mounier-Kuhn, Histoire illustrée de l'informatique, Paris, EDP Sciences, 2016.
  4. Daniel Weissberg, Monde de l'informatique, informatique-monde, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Villes et territoires » (no 12), , 312 p. (ISBN 2-85816-450-9, lire en ligne), p. 247.
  5. « L'ETCA », sur data.bnf.fr

Liens externes

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