Fosse Saint-René

La fosse Saint-René, également orthographiée Saint René, de la Compagnie des mines d'Aniche est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Guesnain. Le puits est commencé en 1865 ou 1866, et la fosse est productive en 1869 ou 1871. La fosse Roucourt, située à 1 855 mètres au sud-sud-est, lui a toujours servi d'aérage, dès la fin des années 1870, car elle est tombée dans des terrains stériles. Le puits Saint-René no 2 est commencé en 1899, et productif dès 1902. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite, le second puits conserve un chevalement métallique, le puits Saint-René no 1, en revanche, est doté d'un chevalement en béton armé, qui remplace celui en bois. De vastes cités sont établies près de la fosse.

Fosse Saint-René

La fosse Saint-René vers 1960.
Puits Saint-René n° 1
Coordonnées 50,347822, 3,145189[BRGM 1]
Début du fonçage 1865 ou 1866
Mise en service 1869 ou 1871
Profondeur 520 mètres
Étages des accrochages 207, 257, 314, 414, 464 et 514 mètres
Arrêt 1953 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1969
Puits Saint-René n° 2
Coordonnées 50,348164, 3,146044[BRGM 2]
Début du fonçage 1899
Mise en service 1902
Profondeur 651 mètres
Étages des accrochages 207, 257, 314, 414, 464, 514, 550, 600 et 650 mètres
Arrêt 1953 (extraction)
1964 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1969
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Guesnain
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Aniche
Groupe Groupe de Douai
Ressources Houille
Concession Aniche
Protection  Patrimoine mondial (2012)[note 1]

Géolocalisation sur la carte : Nord
Géolocalisation sur la carte : France

La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. La fosse Saint-René est concentrée sur la fosse Gayant en 1953, le puits no 2 est approfondi en conséquence, quant au puits no 1, il n'a plus aucune utilité. La fosse ferme en 1964, ses puits sont remblayés cinq ans plus tard, et les chevalements détruits en 1970 et 1971.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Saint-René nos 1 et 2. Il subsiste encore quatre bâtiments de la fosse, ainsi que le portail d'entrée. Les cités ont été rénovées. Le dispensaire de la Société de Secours Minière, les cités-jardins de la Balance et de la Malmaison, et la cité moderne de Guesnain, ont été classées le au patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse

Alors que les fosses Gayant[Y 1], Notre-Dame[Y 2] et Dechy[Y 3] exploitent depuis quelques années le gisement de Douai, qui constitue l'ouest de la concession d'Aniche, la Compagnie des mines d'Aniche ouvre une nouvelle fosse en se rapprochant, peu à peu, du centre de sa concession.

Fonçage

Le puits Saint-René est foncé en 1865[A 1] ou 1866[LA 1],[F 1], à l'altitude de 29 mètres[JA 1]. Son diamètre est de quatre mètres[A 1]. Le cuvelage est en bois de 6,80 à 72,60 mètres. Le terrain houiller a été atteint à 172 mètres[Y 4],[LA 1], ou à 173 mètres[JA 1],[F 1].

Exploitation

La fosse commence à extraire en 1869[LA 1] ou 1871[A 1].

Vers 1878, le puits est profond de 260 mètres. Une galerie au sud est arrivée à 615 mètres du puits, et a permis de découvrir quatre couches nouvelles, dont le charbon tient 28 à 29 % de matières volatiles, alors que les couches exploitées jusqu'alors dans la division de Douai ne tiennent que 18 à 25 % de matières volatiles[LA 1]. La fosse Roucourt devait être une fosse d'extraction, mais les premières veines exploitables étant à plus d'un kilomètre, elle a toujours servi à l'aérage de la fosse Saint-René[A 2], elle est située à 1 855 mètres au sud-sud-est[note 2].

Vers 1886, un nouveau niveau d'extraction a été commencé à 314 mètres. C'est à celui de 257 mètres que les travaux ont connu le plus grand développement[F 1]. Au nord, il s'étendent jusqu'à la veine Custozza, dans des terrains assez accidentés, et au sud, ils atteignent le conglomérat de Roucourt[F 1].

Le puits Saint-René no 2 est ajouté en 1899[A 1], à 60 mètres au nord-est[note 2] du premier puits, son diamètre est de cinq mètres. Son cuvelage est en fonte de 5,59 à 80,60 mètres. Le terrain houiller a été atteint à 172 mètres, comme au premier puits[Y 4]. Le puits est productif en 1902[A 1]. La fosse est détruite pendant la Première Guerre mondiale. À sa reconstruction, le puits no 2 est toujours doté d'un chevalement métallique, alors que le chevalement en bois du puits no 1 est remplacé par un nouveau en béton armé.

La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. Le puits no 1 est utilisé pour le service et assure le retour d'air, il est profond de 514 mètres. Le puits no 2 assure l'extraction et l'entrée d'air, il est approfondi à 650 mètres en 1950[B 1].

La fosse Saint-René est concentrée sur la fosse Gayant, sise à 4 750 mètres au nord-ouest, en 1953. Pour cela, une bowette a été établie à la profondeur de 650 mètres[B 1]. Le puits Saint-René no 1 est alors inutilisé, quant au second puits, il assure le service et l'aérage jusqu'en 1964, date à laquelle la fosse ferme. L'année suivante, la machine d'extraction de 430 chevaux est récupérée pour être installée dans le bure de la fosse Notre-Dame qui relie les étages de 650 à 777 mètres[B 1].

Les puits Saint-René nos 1 et 2, profonds de 520 et 651 mètres, sont remblayés en 1969[Y 4]. Dans les deux puits les accrochages sont établis à 207, 257, 314, 414, 464 et 514 mètres, trois étages de recette supplémentaires sont établis à 550, 600 et 650 mètres dans le puits no 2, plus profond[Y 4]. Les chevalements sont démolis en 1970 et 1971[B 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes de puits Saint-René nos 1 et 2. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1].

Il subsiste quatre bâtiments de la fosse : les bureaux, la lampisterie, les bains-douches et la maison du garde, ainsi que le portail d'entrée[2].

Les cités

La Compagnie des mines d'Aniche a bâti les cités de la fosse Saint-René avec une grande variété architecturale. Après la Nationalisation, un grand nombre d'habitations a été construit. Le dispensaire de la Société de Secours Minière, les cités-jardins de la Balance et de la Malmaison, et la cité moderne de Guesnain, font partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été classés le au patrimoine mondial de l'Unesco. Ils constituent le site no 24[3].

Notes et références

Notes
  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne le dispensaire de la Société de Secours Minière, les cités-jardins de la Balance et de la Malmaison, et la cité moderne de Guesnain.
  2. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1904, p. 86
Références à Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur,
  1. Vuillemin 1878, p. 302
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. Olry 1886, p. 336
Références aux dossiers concernant la renonciation à la concession d'Aniche par Charbonnages de France
  1. Renonciation, Puits Gayant nos 1 et 2
  2. Renonciation, Puits Notre-Dame nos 1 et 2
  3. Renonciation, Puits Dechy nos 1 et 2
  4. Renonciation, Puits Saint-René nos 1 et 2

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 59-60. 
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . 
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 86. 
  • Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur, , 395 p., p. 302. 
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 336. 
  • Charbonnages de France, Renonciation à la concession d'Aniche. 
  • Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais
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