Frères mineurs récollets

Les frères mineurs récollets (en latin : Ordo Fratrum Minorum Recollectorum) forment un ordre mendiant de droit pontifical issu d'une réforme de l'ordre franciscain. En 1897, ils sont unis avec les réformés, les observants et les alcantarins pour former l'ordre des Frères mineurs.

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Frères mineurs récollets

Devise : Pax et Bonum
Ordre de droit pontifical
Approbation pontificale 26 mars 1601
par Clément VIII
Institut ordre mendiant
Type contemplatif & apostolique
Spiritualité franciscaine
Règle de saint François
But prédication en particulier dans les villes, missionnaire, vie de prière
Structure et histoire
Fondation vers 1583
Rabastens
Fondateur François Doziech
Abréviation O.F.M. Rec
Autres noms récollets
Fin 4 octobre 1897
Rattaché à franciscains observants
Liste des ordres religieux

Histoire

Récollets.

À l'imitation des frères mineurs réformés d'Italie et des frères mineurs déchaux d'Espagne, des maisons de récollection[1] apparaissent en France vers la fin du XVIe siècle. Une première maison de récollets est fondée à Cluis en 1570 mais ne dure pas.[2] C'est le frère François Doziech qui prend l'initiative de la réforme après un séjour en Espagne et fonde le couvent de Rabastens vers 1583[3].

En 1592, Louis IV de Gonzague, duc de Nevers, fait sortir les observants du couvent de Nevers pour installer des frères mineurs réformés, mais ne comprenant pas la langue du peuple, ils sont remplacés en 1597 par des religieux français qui suivent la même observance et commencent la réforme des récollets. Clément VIII, partisan des réformes, promulgue la bulle Pro iniuncto nobis le 26 mars 1601, accordant aux récollets les mêmes privilèges que les frères réformés italiens, avec un commissaire général soumis à l'autorité du provincial des observants[4].

Le père Nathanaël, nouveau commissaire, fonde les couvents de Toulouse et de Bordeaux. En 1612, il divise la France en deux provinces. La croissance est remarquable, surtout dans la première moitié du XVIIe siècle puis freinée en partie par l'expansion des frères mineurs capucins[5]. Les rois de France leur accordent des privilèges ; ils servent d'aumôniers militaires du roi au Fort Saint-Sébastien, Louis XIV est tellement content de leur service qu'il désire qu'ils deviennent aumôniers dans ses armées[6]. Ils combattent le calvinisme lors des guerres de religion mais optent pour un débat pacifique et la résolution du conflit sans violence. Ils œuvrent aussi aux soins des malades et des blessés de guerre[5].

Ils développent une grande activité missionnaire, notamment en Nouvelle-France où leur trace est importante. Le 2 juin 1615, les premiers missionnaires récollets arrivent à Québec choisis par Samuel de Champlain en vue d’assurer le ministère spirituel en Nouvelle-France, ils constituent ainsi la toute première communauté religieuse à s’installer sur l’actuel territoire du Québec[7]. Ils sont obligés de quitter Québec après la victoire de David Kirke en 1629[8], mais reviennent s’établir à Montréal à l’invitation de Jean Talon en 1670. Après la conquête de 1760, le régime britannique interdit tout recrutement à la communauté[9]. On ne compte pas moins de 21 noms de lieu québécois rappelant aujourd'hui le souvenir des récollets au Québec[10]. Le 9 novembre 2015, le gouvernement du Québec reconnaît officiellement l'arrivée des Récollets en Nouvelle-France en tant qu'événement historique, officialisant l’inscription de cet événement au registre du Patrimoine culturel du Québec[11].

La commission des Réguliers les autorise à rester en France sans fusionner avec les conventuels ; ils ont alors 11 provinces et environ 11 000 membres. La Révolution française supprime l'ordre en 1791[12].

En 1895, à la demande du pape Léon XIII, les quatre familles d'observants organisent un chapitre à Sainte-Marie-des-Anges d'Assise sur leur éventuel fusion en un seul institut religieux. Le vote ayant été largement en faveur de l'union, de nouvelles constitutions appelées léoniennes sont approuvées par le Saint-Siège le 15 mai 1897 et la réunification est sanctionnée par Léon XIII par la bulle Felicitate quadam du 4 octobre 1897.

Récollets célèbres

Saint

Bienheureux

Autres

Chérubin-Louis Le Bel, évêque de Bethléem (1701-1738).

Bibliographie

  • Frédéric Meyer et Ludovic Viallet, Identités franciscaines à l'âge des réformes, Presses de l'université Blaise Pascal (ISBN 2845162855 et 9782845162853)
  • Odoric-Marie Jouve, Dictionnaire biographique des récollets missionnaires en Nouvelle-France, 1615-1645, 1670-1849, province franciscaine Saint-Joseph du Canada, Saint-Laurent, Québec, Bellarmin, , 903 p. (ISBN 2-89007-815-9, lire en ligne), p. 903
  • (en) Victoria Taylor-Hood, Religious Life in French Newfoundland to 1714, St. John's, Newfoundland and Labrador, Department of Religious Studies, Memorial University of Newfoundland, , xii, 339

Notes et références

  1. Selon le Robert 2008, « récollection » signifie toujours « action de se recueillir ».
  2. Henri Lemaître, Géographie historique des établissements de l'ordre de Saint-François en Touraine : IV Les récollets, Paris, Librairie philosophique, , 55 p., p. 10.
  3. Bernard Forthomme, Les récollets : En quête d’une identité franciscaine, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, coll. « Perspectives Historiques », , 352 p. (ISBN 978-2-86906-365-5), p. 239
  4. Pierre Helyot, Dictionnaire des Ordres religieux, t. III, Migne, (lire en ligne), p. 333 à 340
  5. (es) « Los Frailes Menores Recoletos », sur http://www.fratefrancesco.org (consulté le )
  6. « Notes sur les Récollets et la fondation de leur couvent de La Tour-du-Pin », sur http://brionnais.fr (consulté le )
  7. « La première messe dite sur l’île de Montréal » (consulté le )
  8. « Argument historique » (consulté le )
  9. « Arrivée des Récollets à Québec », sur http://numerique.banq.qc.ca (consulté le )
  10. .Site de la Commission de toponymie
  11. patrimoine-culturel.gouv.qc.ca
  12. Order of Friars Minor "General History of the Order Second Period (1517-1909): The Recollects"
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