François Huchedé
François Huchedé, est un enseignant et révolutionnaire français, né le à Laval[1] et mort le à Château-Gontier[2], fut président de la Commission militaire révolutionnaire du département de la Mayenne.
Naissance | |
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Décès |
(à 51 ans) Château-Gontier |
Formation |
Biographie
Origine
Fils d'un tourneur en bois et d'une ménagère, il a des origines modestes. Il est le second de huit enfants : ses frères Pierre et Louis sont tisserands, ses quatre sœurs vécurent ignorées dans des conditions infimes. Son frère aîné François est tanneur[3].
Il étudie au Collège de la Flèche en 1789[4], et est influencé par ses professeurs, à l'origine de son orientation politique et professionnelle[5].
Pendant la Révolution française, Dominique Rabard, principal du Collège de Laval en janvier 1792 fait appel à François Huchedé pour s'occuper des classes de quatrième et de troisième[6]. Lorsque Rabard part diriger le collège de Château-Gontier en avril 1793, il est suivi par François Huchedé. Il continue d'être instituteur public, malgré la fermeture du collège à l’automne 1793. Il se marie en pluviôse an II avec Perrine Chevalier[7].
Le 5 pluviôse an II, il demande au Conseil général de la commune à prendre les prénoms de Paul-Emile[6]. Cette autorisation lui est accordée par cette assemblée qui ordonne en même temps la transcription, sur les registres de la municipalité, de la lettre du citoyen Huchedé. Cette lettre, en vers, est ainsi conçue:
- « Du temps des rois et des miracles,
- « On me donna le nom d'un saint.
- « On ne croit plus dans les oracles
- « Que pouvait faire un capucin;
- « Sur les débris de l'Evangile
- « La raison a pris son essor,
- « Pour la conduire dans le port
- « J'ai pris le nom de Paul-Emile.
- « PAUL-EMILE HUCHEDÉ. »
Par la suite, il se mêle à l’activité politique de défense républicaine en Mayenne. La Terreur s'installe. Le 8 octobre 1793, il est nommé greffier du Tribunal criminel de la Mayenne par Esnue-Lavallée et Thirion. Membre du Comité révolutionnaire de Laval (12 frimaire), il devient président du Commission militaire révolutionnaire du département de la Mayenne (12 germinal an II). Il continue avec Augustin Garot à pourvoir largement l'échafaud maintenu en permanence sur la place de la Révolution. La correspondance de l'accusateur public des commissions révolutionnaires de Laval avec le Comité de Château-Gontier illustre cette période[8].
Le 9 thermidor an II[9], la Commission s'installe à Château-Gontier et, en quelques jours, envoie 18 personnes à la guillotine, sans compter les trois cents brigands que le comité local reconnaissait avoir expédiés en deux mois aux commissions de Laval et d'Angers. La Commission de Paul-Emile Huchedé et de l'accusateur Publicola Garot opère du 9 au 24 thermidor.
Au moment de la chute de Robespierre, il est jugé comme terroriste à la suite de son engagement jacobin : le 23 brumaire (13 novembre), Jean-François Boursault-Malherbe, éclairé sur les crimes commis au nom de la République par les Jacobins de Laval, résolut de faire arrêter les plus coupables d'entre eux[10] On perquisitionna dans leurs papiers, dans ceux du tribunal et du comité révolutionnaires, au département, à la municipalité, etc. et François Midy fut chargé d'instruire contre eux. Il sera finalement amnistié le 3 brumaire an IV[6].
Il prête comme tous les enseignants, le 22 prairial an VI, le serment de haine à la royauté et à l’anarchie, fidélité et attachement à la République et à la constitution de l’an III[11]. Membre du cercle constitutionnel de Laval, il enseigne aux enfants des jacobins.
Plus tard, il est en butte à l’administration impériale[12] puis en conflit avec l’administration monarchique[13].
Fidèle à ses idées politiques comme à son métier, il termine sa carrière en donnant des leçons sous la surveillance du curé de la paroisse. À sa mort, il ne possédait que sa maison et ses meubles.
Bibliographie
- Isidore Boullier, Mémoires ecclésiastiques
- René Gauchet, Un instituteur terroriste. François Huchedé (1769-1821)
- Christine Peyrard, Les Jacobins de l'Ouest (Editions de la Sorbonne, 1996)
Notes et références
- L'an de grâce 1769, le 19 novembre, a esté par nous prêtre soussigné, baptisé un garçon, né de ce jour, et du légitime mariage de Gervais Huchedé, tourneur et de Françoise Duclos, et a esté nommé François, par François Duclos, oncle paternel de l'enfant, et Françoise Moulard, son ayeulle maternelle, ses parrein et marraine soussignés avec le père. Registres paroissiaux de Saint-Vénérand de Laval.
- Relevé généalogique sur Geneanet
- Il est le seul qui prend part avec François aux évènements révolutionnaires.
- Il écrira plus tard au préfet de la Mayenne, en 1817 : La Révolution me prit sur les bancs du collège de La Flèche. Je la vis et l’embrassai. Cité par René Gauchet.
- René Gauchet indique : La Flèche en a fait un révolutionnaire, Laval un jacobin, Château-Gontier un terroriste
- E. Queruau-Lamerie, « Le Collège de Laval pendant la Révolution », Bulletin de la Commission Historique et Archéologique de la Mayenne, Laval, , p. 333-364 (lire en ligne, consulté le )
- Fille d’un chirurgien.
- Garot indique : Les prisons sont pleines, écrit-il le 13 avril. Lorsque la Commission aura expédié les coupables, je vous préviendrai, ou plutôt j'inviterai mes collaborateurs à se transporter à Château-Gontier. Puis le 29 : J'ai reçu le paquet... On respire dans les prisons de cette ville, comme dans les vôtres un air mortel. Les prévenus sont entassés comme les moutons dans les étables.. Nouveau paquet envoyé, Garot répond le 10 juin que leur tour viendra, mais il y a à Laval 400 personnes de l'un et l'autre sexe qui doivent passer avant eux..
- Jour de la chute de Robespierre.
- Quantin et Bescher, membres du département, Le Roux fils, agent national de la commune, Michel Faur, officier municipal et juge de la Commission Clément, Huchedé, président, et Garot, accusateur public de la seconde commission, tous six en même temps membres du Comité révolutionnaire de Laval, Saint-Martin-Rigaudière, agent national du district de Lassay Pottier, ancien prêtre et agent national du district de Mayenne, et Juliot-Lérardière, ex-juge au tribunal de Lassay et membre du Département, furent mis en prison.
- Il est alors considéré par les administrateurs comme particulièrement compétent, de bonne vie et mœurs, en plus, doté d’un caractère très doux. Ils ne font aucune référence à son passé.
- À la suite de l'organisation d’un défilé des élèves dans la rue.
- Elle met en cause sa moralité puisqu’il ne pratique aucune religion et a la réputation de ne pas y croire. Il écrit au recteur de l’académie d’Angers, le 13 octobre 1815 : Je suis en paix avec ma conscience. Si j’ai été, dans ma jeunesse, l’instrument et le jouet de factions, je n’ai cru, moi, que servir ma patrie'.
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