François Narboni
François Narboni est un compositeur et vibraphoniste français né à Paris le .
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Biographie
Dans sa jeunesse, François Narboni se destine à devenir batteur de jazz. Il étudie auprès de Jean-Louis Méchali et Dante Agostini. Chez le premier, il découvre un jour un vibraphone et se met à pratiquer assidument les percussions-claviers. Afin de compléter sa formation, il étudie les percussions classiques dans un conservatoire.
Parallèlement à l’expérience du jazz qu’il mène jusqu’à un niveau professionnel, François Narboni ne cesse d’écrire de la musique. Composant d’abord dans un idiome jazz mêlant écriture et improvisation, il découvre bientôt les œuvres des grands compositeurs modernes et contemporains (Debussy, Stravinsky, Varèse, Messiaen, Boulez, Stockhausen, Reich) et décide de se consacrer entièrement à la composition.
Il entreprend des études d’écriture musicale auprès d’Yvonne Desportes tout en composant nombres d’essais personnels qui mèneront à Pandémonium (1988) pour clavecin qu’il considère comme sa première œuvre aboutie. Celle-ci sera remarquée - en particulier par Karlheinz Stockhausen - et lui ouvrira les portes du Conservatoire de Paris (CNSMDP) où il étudie auprès de Betsy Jolas, Paul Méfano et Michaël Levinas. François Narboni évolue alors au cœur des problématiques de l’époque entre post-sérialisme et spectralisme. La pensée paramétrique de l’un, la conception du son de l’autre font écho à se propres préoccupations, même si sa musique ne peut être rattachée à aucun de ces deux courants. Il obtient un premier prix de composition et effectue ensuite le cursus de composition et d’informatique de l’IRCAM, à l’occasion duquel il écrit Heldenplatz (1998) pour contrebasse et électronique. C’est une autre œuvre avec contrebasse, Les Animals (1996) pour contrebasse principale, ensemble instrumental et cris d’animaux échantillonnés (1996), créée par l’ensemble Itinéraire, qui avait déjà attiré l’attention sur lui par son inventivité sonore et sa fantaisie débridée. Sa proximité avec l’Itinéraire donnera naissance à plusieurs œuvres : Le Plérôme des bons (1998) pour quintette, Neanderthal fandango (2001) pour flûte seule, Où vont les lunes (2008) pour flûte et ensemble.
François Narboni s’installe en Lorraine en 2000 pour enseigner la composition au conservatoire de Metz puis diriger le conservatoire de Thionville à partir de 2008. De nombreuses et fructueuses rencontres sont à l’origine de nouvelles œuvres. Ainsi, la compagnie Fatoumi-Lamoureux et le réalisateur Benjamin Silvestre avec qui il réalise des ballets filmés : Animal regard (2002),Entretemps (2004), La Madâ’a (2006) ; L’ensemble Stravinsky qu’il contribue à fonder : Etudes pour vibraphone (2001), Recitative (2003), L’Allante heure (2006) ; Les Percussions Claviers de Lyon où il est en résidence en 2010-12 : Parzi-fal (2011), Rigodon (2012) , Fidelity (2012) ; le Trio K/D/M : Variations Millet (2009), The Mosellan psycho (2010), Miroir, miroir (2012).
Sa collaboration avec le metteur en scène Antoine Juliens donnera naissance à plusieurs projets dont une Divine Comédie de douze heures au festival Colla Voce de Poitiers en 2003, l'oratorio Paul Claudel ou le drame de la conversion, à l’occasion du cinquantenaire de la mort de Claudel, à Notre-Dame de Paris en 2005 et l’Opéra Au Bois lacté, d’après la pièce radiophonique Under Milk Wood de Dylan Thomas, à l’Opéra-théâtre de Metz en 2008.
En 2014, il écrit son premier ciné-concert avec Le Mécano de la « General » de Buster Keaton pour les 18 musiciens de l’ensemble ECO (European Contemporary Orchestra). Il crée la même année l’Ensemble François Narboni pour un projet intitulé Le Passage au musée de la Cour d'Or à Metz. Cet ensemble qu’il dirige et dans lequel il joue a vocation à se produire dans des lieux insolites (musées, sites archéologiques, usines désaffectées, salles de cinéma…) pour des projets interdisciplinaires avec différents médias (arts plastiques, vidéo, cinéma, danse, théâtre…) C’est avec cet ensemble qu’il crée en 2018 son nouveau ciné-concert, L’Inconnu de Tod Browning.
En 2019, il crée le spectacle On a volé le si bémol ! avec le Conservatoire de Thionville dont il est alors le directeur. Ce projet monumental de près de trois heures et faisant appel à plus de 350 participants permet à François Narboni de donner la pleine mesure de ses moyens comme compositeur, arrangeur, librettiste, metteur en scène et vidéaste.
Avec son fils, le saxophoniste Lucas Narboni, il crée la même année le groupe de jazz fusion ExTENSIONS dans lequel il joue du vibraphone et du Malletkat. Ce retour vers le jazz s'inscrit dans la continuité de son travail de compositeur.
Les œuvres de François Narboni font l’objet de commandes de nombreuses institutions : Ministère de la Culture, Radio France, Ircam… En plus des ensembles précédents, elles sont jouées en France et à l’étranger par les principaux ensembles et orchestres : 2E2M, Accroche- Note, Court-circuit, Diotima, ECO, Fa, Forum, Hop trio, Ictus, Intercontemporain, Los Angeles Contemporary Music Ensemble, Lucillin, Pyxis, Soli-Tutti, Singapore Youth Choir, Stravinsky, Symblêma, Taipei chamber singers, Télémaque, Zelig, Devlet Senfoni Orkestrasi (Istanbul), Orchestre Colonne, orchestres symphoniques/philharmoniques de Lorraine, Lyon, Radio-France, Toulon, Turin…
François Narboni est titulaire de plusieurs prix internationaux, boursier de la Casa Velázquez à Madrid (1998), lauréat de la Villa Médicis Hors-les-Murs à New York (1999), prix de l’Académie des Beaux-Arts (2000), lauréat de la fondation Beaumarchais (2006), prix « Claude Arrieu » de la Sacem et « Nouveau talent musique » de la SACD (2008), Chevalier de l’ordre des arts et des lettres (2014).
Style
La musique de François Narboni s’inscrit dans l’héritage de la musique occidentale, du chant grégorien à la musique contemporaine. Outre les compositeurs cités plus haut, elle puise aussi chez Pérotin, Monteverdi, Haydn ou Wagner ; dans le jazz, que François Narboni a toujours continué de pratiquer en « amateur professionnel » ; les musiques traditionnelles (polyphonies Aka, gamelan Balinais, musiques du Kabuki et du Nô japonais) ainsi que les musiques pop-rock écoutées dans sa jeunesse.
Nourri de ces influences nombreuses mais aussi de littérature, de cinéma, et de la peinture qu’il pratique également, François Narboni a créé un style hautement personnel et identifiable.
« La musique de François Narboni est hantée par la scène, comme Hamlet voulant donner à voir et à entendre sa tragédie, mais avec des allures de fête plus marquées. Le trait rythmique est décalé puis accentué, voire amplifié à la loupe. Son burlesque est proche de celui d’un Michel de Ghelderode ou d’un James Ensor. Sa musique est celle d’un coloriste aux tons tranchés. » (Omer Corlaix, texte de présentation du CD Les Animals, 2006)
Catalogue des œuvres par dates
· 1988
Pandémonium pour clavecin
· 1990
Paradis pour orgue
· 1991
Ti ta te tin tay double quintette à vent pour cinq instrumentistes
Étude aux grillons et aux cloches musique électroacoustique
Les trompettes du désert pour 6 trompettes et 6 trombones répartis dans l'espace
Tenebrae musique électroacoustique
· 1992
Upon ré-la-mi pour flûte, hautbois, clavecin, basson et violoncelle [retirée du catalogue]
· 1993
Tonalität pour double quatuor vocal féminin et continuo
Les Guêpes pour orchestre
Dikè pour 4 voix de basse et ensemble instrumental (1re partie de To On)
· 1994
Company pour trio basso [retirée du catalogue]
Impromptu d'Ohio pour soprano et contrebasse
· 1995
Bing pour violoncelle [retirée du catalogue]
Alèthêia pour soprano et ensemble instrumental (2e partie de To On)
· 1996
Drei Jiddische lieder de Viktor Ullmann (arrangement pour
soprano et ensemble instrumental
Les Animals pour contrebasse principale, ensemble instrumental et cris d’animaux échantillonnés
· 1997
Doxa pour ensemble vocal, chœur et orchestre (3e partie de To On)
Ko-Ko pour 5 chanteurs et 14 instrumentistes [retirée provisoirement du catalogue, en cours de révision]
· 1998
Le Plérôme des éons pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano
Cri(m)es of New York pour 12 voix mixtes a cappella
Heldenplatz pour contrebasse et électronique
· 1999
Oz pour orchestre
· 2000
El Gran Masturbador pour ensemble instrumental et électronique
Gran zoo pour 12 voix mixtes et 4 percussions cubaines
· 2001
Neanderthal fandango pour flûte
Études pour vibraphone
· 2002
Alpha-beth pour double chœur d’enfants et trio instrumental
Styx pour 6 percussionnistes
Animal regard ballet filmé
· 2003
Les Saisons pour soprano, instruments et sons électroniques
Nuit dantesque oratorio théâtral pour ensemble vocal féminin et
instrumentistes
Recitative pour piccolo, trompette et contrebasse
La Noia pour orchestre
· 2004
Quatre Études pour orchestre (arrangement pour orchestre des Études
pour vibraphone n°1, 2, 3 et 5)
Mink pour saxophone soprano (Yoknapatawpha I)
Snopes pour saxophone alto (Yoknapatawpha II)
Un enroulement kaléidoscopique d’ellipses mamelliformes pour
flûte alto et alto
Entretemps ballet filmé
Le Mystère de la conversion de Paul Claudel oratorio théâtral pour ensemble vocal et deux orgues
· 2005
Quatuor à cordes n°1 « …nouveau et particulier… »
Eula pour saxophone ténor (Yoknapatawpha III)
· 2006
L’Allante heure pour clarinette et quatuor à cordes
Concerto pour violon
Jeu de Pomme, jeux de Paul pour 4 chanteurs, 1 danseur et 4 instrumentistes
La Madâ’a ballet filmé
· 2007
Syrinx de Claude Debussy (mise en résonance pour 3 flûtes)
· 2008
Au Bois lacté opéra
Melancolia pour vibraphone
Où vont les lunes pour flûte et sept instruments
En stock pour 3 percussionnistes
· 2009
Variations Millet pour accordéon
English canzonnetas de Joseph Haydn (arrangement pour soprano,
flûte, piano et violoncelle)
En cellule pour hautbois et piano
Outrepas pour clarinette, trombone et violon
· 2010
Fanfare pour Saint-Maximin pour cor, trompette et trombone
The Mosellan psycho pour accordéon, vibraphone et marimba
· 2011
Parzi-fal pour 10 percussionnistes
Ammongea pour trompette, basson et piano
· 2012
Chemins qui ne mènent nulle part (Etude n°1) pour piano
Rigodon pour 5 percussions-claviers
Le Stelle pour chœur féminin et harmonium
Miroir, miroir pour vibraphone et marimba
Deliverance pour clarinette, vibraphone et accordéon
Embarquement pour l’outre-là pour ensemble de 33 musiciens
Fidelity pour chœur mixte et ensemble de percussions
· 2013
Le Voyage de Babar pour récitant et piano
· 2014
Le Mécano de la «General» musique pour le film de Buster Keaton (1926) pour 19 musiciens
Mexican snare pour trois caisses-claires avec balais
· 2015
Le Voyage de Babar version pour récitant et orchestre
Deux Pièces pour alto
· 2016
Trio « Lydie » pour violon, violoncelle et piano
· 2018
L’Inconnu, musique pour le film de Tod Browning, pour 6 musiciens et électronique
· 2019
On a volé le si bémol ! spectacle pour acteurs, solistes musicaux, danseurs, chœurs, ensembles musicaux, orchestre symphonique, vidéo et électronique
Lon pour marimba
· 2020
Disco pour clarinette basse
Les Corrections (Etude n°2) pour piano
Cinq Barberinades pour violoncelle seul
Paperolles & becquets pour flûte et piano
Scintillations pour vibraphone et piano
Catalogue des oeuvres par genres
en préparation
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- B.R.A.H.M.S.
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Youtube channel : https://www.youtube.com/channel/UC8LLsVUcfce4OKUJ91CkkUg
- A l'écoute / listen : https://soundcloud.com/francois-narboni
- « ContemporaryMusic Offline »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) Extraits d’archives sonores d’œuvres de François Narboni, sur ContemporaryMusicOnline (portail de la musique contemporaine).
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