Francesco Denanto

Francesco Denanto ou Francesco de Nanto, est un graveur sur bois d’école italienne actif au début du XVIe siècle à Rome et peut-être aussi à Bologne. Francesco Denanto est la version italienne du nom du graveur, mais elle n’est pas attestée. Seule la forme latine est connue : Franciscus de Nanto. Comme le graveur se dit natif de Savoie, on peut restituer son nom véritable comme François Dunant.

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Francesco Denanto
Biographie
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Biographie

La carrière de Francesco Denanto est difficile à établir, car le seul document d’archive le concernant est un contrat de prêt passé devant notaire à Rome en [1]. Le graveur y apparaît comme un homme important, qualifié de « maître » (magister) et entouré de collaborateurs. Pour obtenir un prêt, il met en gage 50 bois gravés de son fonds, ce qui laisse entendre qu’il en détient beaucoup d’autres. Tout laisse entendre qu’il est installé à Rome depuis plusieurs années.

Signant la plupart de ses estampes, il indique parfois « Franciscvs Denanto de Sabavdia »[2], ce qui signifie qu’il est originaire de Savoie. C’est ce que confirme le contrat romain de , qui le qualifie de « Franciscus de Nempto de Genevra, savoinus, stampator cartarum pictarum in urbe » (François Dunant, de Genève[3], savoyard, imprimeur d’images peintes dans la Ville [Rome]). Sur l’une des estampes, Le Christ apparaissant à Marie-Madeleine, la signature, plus longue, permet de comprendre que Denanto est originaire de Mieussy (Haute-Savoie)[4].

Rien ne permet de confirmer que Francesco Denanto a fait un séjour à Venise auprès de Titien[5]. Cette association reposait sur un malentendu, longtemps entretenu, qui attribuait au graveur un portrait de l’Arioste, gravé sur bois, d’après un dessin de Titien, et pourvu d’un large encadrement décoré, signé « F. De Nanto »[6]. Seul l’encadrement, indépendant du portrait, est dû au graveur signataire, le portrait lui-même étant l’œuvre d’un autre, de sorte que rien ne permet d’affirmer que Denanto ait côtoyé Titien.

On ignore totalement la date et le lieu du décès de Francesco Denanto. Il pourrait avoir trouvé la mort lors du sac de Rome, en 1527.[réf. nécessaire]

Œuvres

On connaît de Francesco Denanto une quarantaine d’estampes, presque toutes à sujets religieux, dont 21 seulement sont aujourd’hui localisées, les autres n’étant connues qu’à travers l’ancienne collection, soigneusement inventoriée en son temps, de Fernand Colomb. Sur ces 21 estampes, dont le catalogue a été établi par Passavant[7], complété par Baudi de Vesme[8], puis par Depaulis[9], une majorité se trouve aujourd’hui conservée au British Museum.

Deux gravures sont signées en outre « Hieronimus Tervisivs pincscit [pinxit][10] », ce qui indique que Girolamo da Treviso a fourni un dessin ou une peinture. Il est probable que les deux hommes ont collaboré, peut-être à Bologne, où Girolamo a souvent travaillé. Deux autres artistes semblent avoir inspiré Francesco Denanto : Amico Aspertini et Francesco Francia (Francesco Raibolini), tous deux aussi d’école bolonaise.

Notes et références

  1. (it) Archivio di Stato di Roma, Not. Petrus de Rutiliis (Pietro Rutilio), 1492-1536, Vol. 1504, f. 282, cité dans Depaulis 2020.
  2. Par exemple, l’estampe Jésus guérissant le paralytique (British Museum, https://www.britishmuseum.org/collection/object/P_1849-0609-47) ou encore Le Christ apparaissant à Marie-Madeleine (British Museum, https://www.britishmuseum.org/collection/object/P_1849-0609-50).
  3. Le nord de la Savoie fait alors partie du diocèse de Genève.
  4. Depaulis 2020, p. 134.
  5. Benvenuti, « Nanto, Francesco de [da] », dans Oxford Art Online ; Martin, dans Allgemeines Künstlerlexikon.
  6. Visible à la fin de (it) Ludovico Ariosto, Orlando Furioso di Messer Ludovico Ariosto nobile ferrarese nuovamente da lui proprio corretto e d'altri canti nuovi ampliato con gratie e privilegii, Ferrare : Francesco Rossi da Valenza, 1532.
  7. Johann David Passavant, Le peintre-graveur, VI, Leipzig, 1864.
  8. (it) Alessandro Baudi di Vesme (1854-1923), « NANTO Francesco (de) », dans Schede Vesme. L'arte in Piemonte dal XVI al XVIII secolo, IV, Turin, 1982.
  9. Depaulis 2020, p. 136-139.
  10. Le latin de Francesco Denanto est souvent fautif.

Annexes

Bibliographie

  • Franca Zava Boccazzi, « Tracce per Girolamo da Treviso il Giovane in alcune xilografie di Francesco de Nanto », Arte Veneta, XII, 1958, p. 70-78.
  • Giuseppina Benassati, « Le silografie di Francesco de Nanto », dans I legni incisi della Galleria Estense : quattro secoli di stampa nell’Italia settentrionale, Modène, 1986, p. 135-137.
  • Gianvittorio Dillon, « DENANTO (de Nanto, da Nanto), Francesco », dans Dizionario Biografico degli Italiani, Vol. 38 (1990) (https://www.treccani.it/enciclopedia/francesco-denanto_%28Dizionario-Biografico%29/)
  • Cristiana Stella, « Francesco de Nanto », Grafica d’Arte, 12, 1992, p. 6-9.
  • Feliciano Benvenuti, « Nanto, Francesco de [da] », dans Oxford Art Online (accès réservé).
  • Susanne Christine Martin, « Denanto (da Nanto; de Nanto), Francesco, ital. », dans Allgemeines Künstlerlexikon XXVI, 2000.
  • Mark P. McDonald, The print collection of Ferdinand Columbus 1488-1539 : a Renaissance collector in Seville. 2 vol., Londres, British Museum Press, 2004.
  • (en) Thierry Depaulis, « From Savoy to Rome: De Nanto, a neglected printmaker of the early 16th century », Print Quarterly, vol. XXXVII, no 2, , p. 123-139.

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