Francis Chateauraynaud
Francis Chateauraynaud est un sociologue français né en février 1960 à Périgueux. Il est connu pour avoir créé la notion de lanceur d'alerte à partir de la sociologie pragmatique appliquée aux questions de risques sanitaires et environnementaux.
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Biographie
Directeur d'études en sociologie à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, où il a fondé le Groupe de sociologie pragmatique et réflexive (GSPR)[1], Francis Chateauraynaud anime des séminaires de recherche comme «Pragmatisme et conflictualité», « Controverses environnementales et anthropologies de la nature » (à Paris et à Marseille avec Jean-Michel Fourniau), ou encore « Outils socio-informatiques pour l’analyse des controverses » (avec Josquin Debaz).
Dans les ouvrages qu'il a publiés, cet auteur propose de substituer aux conflits de doctrines sociologiques une logique et un parcours d'enquêtes, au sens que donnait à ce terme John Dewey, un des pères fondateurs du pragmatisme (voir bibliographie infra)[2]. Ce faisant, ce chercheur se situe dans le courant des sociologies pragmatiques. Ses travaux s'efforcent de décrire et d'analyser des processus de transformation saisis sur une longue durée à partir de modèles et d'instruments issus de la sociologie des controverses, des affaires et des crises que traversent les sociétés contemporaines. Il s'attache notamment à montrer comment les expériences marquantes donnent lieu à un travail cognitif et politique à partir duquel des coalitions d'acteurs, porteurs de causes, parviennent à transformer les formes d'expression, les dispositifs et les dispositions, et partant les rapports de forces et de légitimités. L'attention aux formes les plus subtiles de récit et d'argumentation, de mise en équivalence, de catégorisation ou de totalisation s'est traduite par des travaux informatiques centrés sur de grands corpus de textes et de discours.
En 1991, Chateauraynaud publie La Faute professionnelle, ouvrage tiré de sa thèse de doctorat (soutenue à l'EHESS en 1990) dans lequel il développe, à partir d'enquêtes dans les conseils de prud'hommes et les inspections du travail, une sociologie des litiges et des différends qui opposent les salariés à leur entreprise. Il montre comment les problèmes d'équité et de justice au travail sont pris entre des rapports de forces et des rapports de légitimités.
En 1995, en collaboration avec Christian Bessy, Francis Chateauraynaud publie Experts et faussaires, ouvrage qui développe une théorie de l'action et du jugement fondée sur le concept de "prise", choisi pour son caractère symétrique puisqu'il permet de penser à la fois ce qui "donne prise à" et ce qui "a prise sur". Le cœur de l'argument théorique consiste à réintroduire à la fois une phénoménologie de l'expérience sensible dans la description des "épreuves" (notion clé des sociologies pragmatiques), et de relier l'entrée par les opérations interprétatives les plus ordinaires à la matérialité des agencements ou des dispositifs dans lesquels opèrent les personnes et les groupes. La pertinence de cette théorie est établie à partir d'enquêtes sur des affaires d'authentification, qui permettent de cerner les ressorts de l'expertise et la manière dont des différences de perception sensible donnent lieu à des jeux subtils entre experts et faussaires.
En 1999, les Éditions de l'EHESS publient Les Sombres précurseurs. Une Sociologie pragmatique de l'alerte et du risque, ouvrage dans lequel est développée la notion de « lanceur d'alerte », créée quelques années plus tôt par Francis Chateauraynaud[3]. La question des alertes est pensée en relation avec la configuration générale de traitement des risques qui a émergé dans les années 1990 en Europe - les auteurs parlent d'une nouvelle configuration appelée « Politique de la vigilance ». Pour ancrer leurs concepts, les auteurs analysent les processus d'alerte à partir de trois exemples de risques technologiques : l'amiante, le nucléaire (risque radioactif) et la « vache folle ». Cette analyse s'appuie sur de multiples enquêtes de terrain, notamment autour de La Hague, des sites amiantés ou des services vétérinaires, enquêtes doublées par le traitement informatique d'importants corpus de textes à l'aide du logiciel Prospéro.
Chateauraynaud est coconcepteur, avec l'informaticien Jean-Pierre Charriau, ancien bassiste de Marie et les garçons, de logiciels scientifiques au service de la sociologie des alertes et des controverses, notamment « Prospéro » et « Marlowe[4] ». C'est fin 1999, début 2000 que Chateauraynaud et Charriau infléchissent leur programme de recherche dit de « socio-informatique », en donnant naissance au logiciel Marlowe, présenté comme un « sociologue électronique ». Il s'agit d'une forme d'intelligence artificielle capable de mener des enquêtes sur les corpus rassemblés par les chercheurs et de dialoguer avec eux[5]. Ce logiciel a défrayé la chronique en juillet 2003 en signant la pétition électronique diffusée sur Internet pour la libération de José Bové (voir Le Canard enchaîné du 30 juillet 2003). En avril 2007, Chateauraynaud met en ligne un dialogue avec le logiciel Marlowe à propos des discours de campagne des candidats à l'élection présidentielle, analysés à partir d'un corpus de discours politiques recueillis entre 2002 et 2007[6].
On trouve dans la revue Matériaux pour l'histoire de notre temps (numéro 82 de 2006), la trace d'une controverse entre Francis Chateauraynaud et Carlo Ginzburg à propos de l'attitude à adopter face aux outils de l'Internet, et en particulier du moteur de recherche Google[7].
Le croisement des travaux sur les alertes et les controverses d'un côté, et des développements socio-informatiques de l'autre, donnent lieu en 2009 et 2010 à un nouveau modèle de sociologie pragmatique désigné par l'expression de "balistique sociologique", proposant un cadre d'analyse des trajectoires empruntées par les causes publiques. Parallèlement, Chateauraynaud développe une sociologie pragmatique du pouvoir, conçue à partir des notions d'"emprise", d'"asymétrie de prises" et d'"empreneur", néologisme visant à intégrer tout en les mettant à distance des catégories devenues ordinaires, depuis l'entrepreneur-exploiteur jusqu'au pervers transformant les autres en jouets ou en instruments, en passant par le dominant, parfois dominé par sa propre domination[8].
Fin 2009, Chateauraynaud ouvre un carnet de recherche sur "socioargu.hypotheses.org" dans le but de consolider l'articulation entre socio-informatique et analyse argumentative.
Début 2011, la collection Pragmatismes est créée aux Éditions Pétra. Elle est dirigée par Francis Chateauraynaud, Josquin Debaz et Jean-Michel Fourniau. Le premier ouvrage publié est celui que Chateauraynaud a consacré à la "balistique sociologique", sous le titre Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique (Paris, Pétra, 2011). Il s'agit de montrer la fécondité du croisement entre une "sociologie argumentative" et une analyse des trajectoires suivies par les causes les plus diverses, dont les rebondissements correspondent à la fois à une intensification des mobilisations d'acteurs et à des épreuves argumentatives décisives pour la poursuite des événements. La collection Pragmatismes publie également, en 2013, un livre de Marie-Angèle Hermitte, qui s'entretient avec Francis Chateauraynaud, intitulé Le droit saisi le vif. Sciences, Technologies, Formes de vie, ainsi qu'une seconde édition, augmentée d'une postface, d'Experts et faussaires, en 2014.
En 2016, le volume 25 de la collection Raisons Pratiques, publiée à l'EHESS est consacré aux rapports entre pragmatisme et histoire. Sous le titre Histoires pragmatiques, il réunit des contributions coordonnées par Francis Chateauraynaud et Yves Cohen, dont les échanges intellectuels de longue date sont rendus visibles par la même occasion..
En 2017, est publié dans la collection Pragmatismes chez Pétra, Aux bords de l'irréversible. Sociologie pragmatique des transformations. En 650 pages, Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz brossent un tableau extrêmement détaillé des enjeux environnementaux, scientifiques et politiques qui marquent l'évolution des sociétés contemporaines. En prenant leur distance vis-à-vis des formes de catastrophisme en vogue, notamment la collapsologie, ils y développent notamment l'idée de "contre-anthropocène" visant à rendre justice à la multiplicité des expériences transformatrices développées par des acteurs dans des localités ou des micromondes et visant à créer des ouvertures d'avenir en faisant bifurquer, à des échelles différentes, la trajectoire annoncée, celle de la catastrophe globale.
En 2020, Chateauraynaud revient sur l'histoire conceptuelle et politique du "lanceur d'alerte" dans un petit ouvrage publié dans la collection Que sais-je? sous le titre Alertes et lanceurs d'alerte.
Engagements connus dans la vie publique
Dans les années 1996-1998, Francis Chateauraynaud accompagne la lutte de plusieurs collectifs de sans-papiers. En 2007, on le trouve mobilisé contre l'abus des recours à la garde à vue, engagement motivé par une mésaventure qu'il retrace dans un texte de blog intitulé "Phénoménologie de la garde à vue. Une enquête par immersion".
Chateauraynaud a participé, fin 2008 - début 2009, à un groupe d'enseignants-chercheurs de l'EHESS mobilisé contre les réformes de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il contribue à créer une section SLRU à l'EHESS. À la fois acteur et observateur du mouvement, il charge le logiciel Marlowe d'une enquête sur les effets du nouveau "management de la recherche". Un observatoire critique collaboratif permanent se poursuit à travers un séminaire collectif Politiques des sciences à l'EHESS.
Entre 2003 et 2013, Chateauraynaud accompagne le mouvement de construction de la cause des lanceurs d'alerte dont il a forgé la notion en 1996. Il participe notamment au colloque de 2003 organisé par l'association Sciences citoyennes, en 2004 aux auditions préparatoires à la Charte de l'environnement, puis en 2008, à un colloque qui se tient au Sénat à l'initiative de Marie-Christine Blandin et Corinne Lepage, sur la protection des lanceurs d'alerte. En 2010, il introduit un colloque organisé par André Cicolella sur les formes d'hypersensibilités, et en 2013 il est entendu lors des auditions parlementaires qui préparent la loi sur les lanceurs d'alerte sanitaire et environnementale. Il intervient encore en 2016 lors d'un colloque du Comité de la Prévention et de la Précaution sur l'alerte et l'expertise. Les médias le sollicitent assez souvent sur ce thème des alertes, ce qui le conduit à produire plusieurs textes de mise au point sur l'origine, les usages et la portée, sociologique et politique, de la notion [9]. On trouve une discussion avec Antoine Deltour dans un volume de la Revue Esprit, L’alerte, un enjeu démocratique ? avril 2019.
Depuis 2009, il est membre du conseil scientifique du GIS Démocratie & Participation[10], Groupement qui rassemble des chercheurs, des doctorants et des acteurs multiples autour des enjeux de participation des citoyens à différentes échelles, depuis les conseils de quartier jusqu'aux grands débats publics ou les conférences de citoyens. Les chercheurs liés aux travaux du GIS assument le caractère engagé de leurs travaux dans une visée transformatrice des formes démocratiques sans rien lâcher des exigences d'enquête et d'analyse.
En 2014, il contribue avec d'autres à la formation d'un collectif citoyens Les poumons de Paris qui rassemble des témoignages, des enquêtes et des formes d'action contre la pollution de l'air, obtenant entre autres fin 2014 une conférence de citoyens organisée par la Ville de Paris.
En 2017, il fait partie des intellectuels qui appellent à voter pour le programme L'Avenir en Commun de la France insoumise en signant notamment le texte Un autre monde est possible avec Jean-Luc Mélenchon[11].
En janvier 2018, il fait partie des premiers signataires du Manifeste en défense de l'ancien Président Lula et de la primauté de l’État du droit au Brésil. Cette prise de position est liée aux multiples échanges et enquêtes de Francis Chateauraynaud depuis 2015 au Brésil, notamment autour de la catastrophe de Mariana et de la pollution du Rio Doce.
En janvier 2018, il est intervenant au cours de la troisième édition du festival Caméras Rebelles organisé par l'ONG Amnesty International Rennes. Au cours de cette édition consacrée aux lanceurs d'alerte, il intervient et anime le débat, en aval de la projection du film Promised Land de Gus Van Sant, autour des lanceurs d'alerte écologique.[12]
En septembre 2018, il participe, en tant que spécialiste européen des risques et des controverses, à plusieurs événements en Colombie en appui à des associations de victimes de l'amiante soutenues par l'Observatoire des Réseaux de l'Action collective (ORAC) dirigé par Juan Carlos Guerrero Bernal, professeur à l'université du Rosario à Bogota, un des lieux d'utilisation du logiciel Prospéro. L'objectif est d'obtenir l'interdiction de l'exploitation du minéral en Colombie, pays minier qui est resté longtemps en dehors des radars internationaux du fait de la guerre civile. La sortie de l'amiante est engagée au cours de l'année 2019 [13].
Au début de l'année 2020, Chateauraynaud contribue à former une liste citoyenne aux élections municipales, prônant solidarité, autonomie, participation et écologie - dans l'esprit du municipalisme libertaire. Mais la commune (bourgade du Périgord vert) est conquise dès le premier tour le 15 mars 2020, par une liste conservatrice, en partie liée au réseau des chasseurs.
En novembre 2020, interviewé par Nicolas Martin de France Culture, Chateauraynaud participe au mouvement de déconstruction critique du film Hold-Up : Retour sur un chaos qui utilise tous les ressorts du dévoilement complotiste à partir de la défiance engendrée par la gestion chaotique de la pandémie de Sars-CoV-2.
Au début de l'année 2021 il signe une tribune dans le journal Le Monde, intitulée « Il faut défendre la liberté de la recherche en sciences humaines et sociales », signée avec plusieurs collègues en défense de Christine Fassert, chercheuse à l'IRSN, et licenciée suite à des travaux critiques sur la gestion post-catastrophe de Fukushima.
Il fait partie des signataires du Second manifeste convivialiste Pour un monde post-néolibéral, publié chez Actes Sud par l'Internationale Convivialiste.
Bibliographie - Ouvrages
- La faute professionnelle. Une sociologie des conflits de responsabilité, Paris, Métailié, 1991 (474 pages).
- avec Christian Bessy, Experts et Faussaires. Pour une sociologie de la perception, Paris, Métailié, 1995 (365 pages).
- avec Didier Torny, Les Sombres précurseurs : Une Sociologie pragmatique de l’alerte et du risque, Paris, EHESS, 1999 (476 pages), réédition 2013 avec une couverture de Patrick Lanneau et une préface de Claude Gilbert.
- Prospéro : Une technologie littéraire pour les sciences humaines, Paris, CNRS, 2003 (403 pages).
- Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique, Paris, éditions Pétra, 2011 (484 pages).
- avec Ilaria Casillo, Loïc Blondiaux, Jean-Michel Fourniau, et alii, Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, GIS Démocratie et Participation, 2013
- avec Yves Cohen (co-direction), Histoires pragmatiques, Raisons pratiques, Paris, EHESS, vol. 25, 2016 (390 pages)
- avec Josquin Debaz, Aux bords de l'irréversible. Sociologie pragmatique des transformations, Paris, éditions Pétra, 2017 (648 pages)
- Alertes et lanceurs d'alerte, collection Que sais-je?, Paris, Humensis, 2020 (128 pages).
- avec Fabricio Cardoso de Mello et alii, (co-direction), Sociologia Pragmática das Transformações em Diálog : Riscos e Desastres no Brasil Contemporâneo, Vitoria (Brasil), Editora Milfontes, 2020 (291 pages).
Bibliographie - Articles et autres textes
- « Les médecins et les techniques de soins non allopathiques. Modes d'installation et formes de capital thérapeutique », Sciences Sociales et Santé - vol. IV - no 3-4 novembre 1986, p. 5-49.
- « La construction des défaillances sur les lieux de travail », in Luc Boltanski et Laurent Thévenot (dir.), Justesse et justice dans le travail, Paris, CEE, 33, PUF, 1989, p. 247-280.
- « Forces et faiblesses de la nouvelle anthropologie des sciences », Critique, tome XLVII, no 529-530, juin-juillet 1991, p. 459-478.
- avec Jean-Pierre Charriau, « Hétérogenèse d'une machine sociologique », Technologies, Idéologies, Pratiques, Volume X, no 2-4, 1992, p. 337-349.
- Variations sur un geste d'humeur. Imputations de responsabilité et organisation du travail, Actes du Séminaire Contradictions et Dynamique des Organisations (Condor). , octobre 1992.
- avec Christian Bessy, «Le savoir-prendre. Enquête sur l'estimation des objets», Techniques & Cultures, 1993.
- avec Christian Bessy, «Les ressorts de l'expertise», Raisons pratiques, 1993.
- avec Christian Bessy et Pierre Lagrange, « Une collection inqualifiable. La controverse sur l'authenticité de Glozel », Ethnologie française, no 3, 1993, p. 399-426.
- avec Luc-Henry Choquet, Le RMI : entre mises en forme et mises en œuvre, Revue française des affaires sociales, no 3, juillet-septembre 1993, p. 95-113
- avec Christian Bessy, « Économie de la perception et qualité des produits - L'exemple des contrefaçons dans le domaine agro-alimentaire », Cahiers d'économie et sociologie rurales, no 37, 1995, p. 177-199.
- avec le logiciel Prospéro, « Une vision noire du monde. Céline, le peuple et la critique d'authenticité», document Doxa, juillet 1995, 63 pages [14]
- « Modèles de responsabilité, formes de preuves et dynamique des alertes », in Alertes, affaires et catastrophes. Logique de l'accusation et pragmatique de la vigilance - Actes de la cinquième séance du Séminaire du Programme Risques Collectifs et Situations de Crise, Grenoble, CNRS, avril 1996, p. 53-85.
- « Vigilance et transformation. Présence corporelle et responsabilité dans la conduite des dispositifs techniques », Réseaux, no 85, septembre-octobre 1997, p. 101-127.
- « La Sociologie pragmatique à l'épreuve des risques – Exercice de crise sur le dossier nucléaire », Politix, no 44, 1998, p. 76-108.
- «Les relations d'emprise. Une pragmatique des asymétries de prises», Paris, document de séminaire EHESS, mai 1999.
- « Qui est garant de la vigilance collective ? », Environnement et société (Belgique), no 23, octobre 1999, p. 7-32.
- «Lanceurs d’alerte : dioxine, plomb, benzène « in M. Boyer, G. Herzlich et B. Maresca, L’environnement, question sociale, Paris, Odile Jacob, 2001, p. 253-261.
- « Vigilance et citoyenneté – De quelques mots d’ordre et autres actions collectives », Après demain, (revue de la Ligue des Droits de l’Homme), no 444-445, juin-août 2002.
- « Une entéléchie d'après la guerre froide. Note sur les modes d'existence de la communauté internationale », Document du GSPR, juillet 2002.
- « Prospéro – Une méthode d’analyse des controverses publiques », Cahiers politiques, décembre 2002, p. 61-84.
- « Les ressorts de la critique à l’échelle internationale - Une lecture pragmatique de quelques épisodes de la guerre du Kosovo », in Pascale Laborier & Danny Trom (dir), Historicité de l'action publique, Paris, PUF, coll. Curapp, 2003, p. 259-291.
- « Incontournables présences. L'exercice de la vigilance sous contrainte du principe de précaution », in C. Gilbert (dir), Risques collectifs et situations de crise. Apports de la recherche en sciences humaines et sociales, Paris, L'Harmattan, 2003, p. 111-125.
- « Le lanceur d'alerte à l’épreuve du jugement – Point de vue sur les conditions pragmatiques d’une vigilance citoyenne », Texte pour le Colloque sur « La protection des lanceurs d’alerte », Fondation Sciences citoyennes, Paris, 30 mars 2003.
- Marlowe. Vers un générateur d’expériences de pensée sur des dossiers complexes , Bulletin de Méthodologie Sociologique, no 79, juillet 2003, p. 5-46.
- Invention argumentative et débat public - Regard sociologique sur l’origine des bons arguments , Cahiers d’Économie politique, no 47, printemps 2004.
- Processus d’alerte et relations professionnelles. L’apport des nouvelles sociologies du risque à l’analyse du travail, in François Hubault (dir), Travailler, une expérience quotidienne du risque ?, Toulouse, Octarès, 2004.
- L'épreuve du tangible. Expériences de l'enquête et surgissements de la preuve, in La croyance et l'enquête, Raisons pratiques, vol. XV, EHESS, Paris, 2004.
- avec Didier Torny, Mobiliser autour d'un risque. Des lanceurs aux porteurs d’alerte, in Cécile Lahellec (coord.), Risques et crises alimentaires, Paris, Tec & Doc, 2005.
- Nanosciences et technoprophéties. Le nanomonde dans la matrice des futurs, Paris, Document du GSPR, avril 2005.
- Les asymétries de prises. Des formes de pouvoir dans un monde en réseau, Paris, Document du GSPR, mars 2006.
- Moteurs de (la) recherche et pragmatique de l'enquête. Les sciences sociales face au Web connexionniste, in L'Historien face à l'ordre informatique, Matériaux pour l'histoire de notre temps, no 82, avril-juin 2006, (revue de la BDIC), p. 109-118.
- La contrainte argumentative. Les formes de l'argumentation entre cadres délibératifs et puissances d'expression politiques, Revue Européenne des Sciences Sociales, no 136, 2007.
- avec Patrick Trabal, Des vigiles invisibles. Les administrateurs-réseaux et la sécurité informatique, Annales des Telecommunications, novembre-décembre 2007.
- "Les mobiles de l'expertise" (entretien), Revue Experts, numéro spécial du printemps 2008.
- "La Coaccion Argumentativa. Las Formas de Argumentation en los Marcos Deliberativos y las Potencialidades de Expresion Politica", Praxis, no 14, 2008, p. 53-74.
- avec Josquin Debaz, Veille sociologique et flux d’informations numériques, texte de la communication à l'atelier Veille numérique, au carrefour des sciences, Actes du colloque ECG, Strasbourg, 2009.
- Public controversies and the Pragmatics of Protest. Toward a Ballistics of collective action, text for the Culture Workshop, Harvard University, février 2009.
- "Les lanceurs d'alerte et la loi", Revue Experts, no 73, avril 2009.
- La trajectoire d’une alerte est-elle manipulable ? Espaces de calculs et jeux de pouvoirs dans les processus de mobilisation en santé environnement, texte de la communication au Colloque Gouverner l´incertitude : les apports des sciences sociales à la gouvernance des risques sanitaires environnementaux, coorganisé par l’AFSSET et le Réseau R2S , Paris, 6-7 juillet 2009
- avec Marianne Doury, 'Désormais…' Essai sur les fonctions argumentatives d’un marqueur de rupture temporelle, Argumentation et Analyse du Discours, no 4 | 2009.
- Argumentative Convergence as a Reconfigurator in the Trajectories of Risks. A Comparison of Low-Dose and CMR Arguments in Controversies on Health and Environment, Text for the Workshop Carcinogens, Mutagens, Reproductive Toxicants: the Politics of Limit Values and Low Doses in the twentieth and twenty-first centuries, Strasbourg, mars 2010
- avec Marie-Angèle Hermitte et Jacques Testart, Ce que fait AH1N1 au principe de précaution, Revue Experts, no 89, avril 2010.
- avec Josquin Debaz, "L'ANSES : une nouvelle agence de santé au service de la démocratie sanitaire ?", Pour la science, no 395, septembre 2010.
- "Des disputes ordinaires à la violence politique. L'analyse des controverses et la sociologie des conflits", in L. Bourquin et Ph. Hamon (dir.), La politisation. Conflits et construction du politique depuis le Moyen Âge, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 91-108
- avec Marianne Doury, The Collective making of temporal Aspects in Public Debates, paper for the 7th Conference of the International Society for the Study of Argumentation, Amsterdam, 30 juin 2010.
- avec Josquin Debaz, "Le partage de l'hypersensible. Le surgissement des électrohypersensibles dans l'espace public", Sciences Sociales et Santé, septembre 2010.
- avec Pierrick Cézanne-Bert, The argumentative trajectory of reversibility in radioactive waste management, in Luis Apparicio (ed), Making nuclear waste governable, Springer / Andra, décembre 2010, p. 71-99.
- Les figures de l'incertitude dans les controverses publiques autour des risques collectifs, in Patrick Chaskiel (Ed), Risques et communication : une mise en perspective, Atelier Risco, Toulouse, MSHS, 2010, p. 41-116.
- avec Marie-Angèle Hermitte, Les OGM entre régulation économique et critique radicale, rapport ANR OBSOGM, Paris, GSPR, 2010.
- L’histoire des OGM n’est pas une controverse ratée mais un conflit réussi, Socio-Informatique et Argumentation, décembre 2010
- Processus d’alerte, épreuves de vérité et controverses publiques. Pourquoi les climatosceptiques ne sont pas des lanceurs d’alerte, Les Cahiers de Global Chance, janvier 2011.
- Sociologie argumentative et dynamique des controverses : l’exemple de l’argument climatique dans la relance de l’énergie nucléaire en Europe, A contrario, 2011/2 (no 16
- avec A. Bernard de Raymond, La contestation des normes en régime de gouvernance : le cas de la 'coexistence' des cultures OGM et non OGM en France et en Europe, in C. Bessy et J. Pelisse (eds), Droit et régulation des activités économiques Paris, LGDJ, 2011.
- avec Josquin Debaz et Matthieu Fintz, La dose fait-elle toujours le poison ? Une analyse sociologique des mondes de la recherche et de l'expertise à l'épreuve des faibles doses, Document de recherche ANSES / GSPR, avril 2011.
- "Le sens de l'irréversible. Chronique du nucléaire civil après Fukushima I & II", Socio-informatique et Argumentation, mai-juillet 2011.
- Los tópicos ambientales: entre controversias y conflictos. Ecología política y sociología pragmática en Francia, Revista Colombiana de Sociología, Vol 34, No 1, 2011, p. 13-40.
- Pour une histoire politique du corium (Le sens de l’irréversible III), Socio-Informatique et Argumentation, octobre 2011.
- avec Jean-Michel Fourniau, La portée des dispositifs participatifs face au retour du conflit, in Portée de la concertation, novembre 2011.
- avec Mathieu Hubert et Jean-Michel Fourniau, Les chercheurs et la programmation de la recherche : du discours stratégique à la construction de sens, Quaderni (77/hiver 2011-2012).
- Un visiteur du soir bien singulier… Portrait du logiciel Marlowe en chroniqueur, Socio-Informatique et Argumentation, avril 2012.
- L'acteur-réseau sous l'emprise du management par projet. Quand la figure du 'harcèlement managérial' menace les mondes de la recherche, Politique des Sciences, mai 2012.
- Logique d’enquête et sociologie du Web. Les performances critiques à l’ère du numérique in J.-P. Fourmentraux (dir), L'ère post-média, Humanités digitales et Cultures numériques, Paris, Hermann, 2012.
- avec Josquin Debaz, Prodiges et vertiges de la lexicométrie, in Pierre Mounier (dir.), Read/Write Book 2, Autour des big data, 2012.
- avec Josquin Debaz, Des alertes à couper le souffle. Point sociologique sur les particules fines et la pollution atmosphérique, Socio-Informatique et Argumentation, octobre 2012.
- Chimères nanobiotechnologiques et post-humanité, promesses et prophéties dans les controverses autour des nanosciences et des nanotechnologies, Rapport Final du GSPR, ANR Pnano, novembre 2012.
- Des prises sur le futur. Regard analytique sur l'activité visionnaire, in Dominique Bourg, Pierre-Benoît Joly et Alain Kaufmann (dir), Du risque à la menace. Penser la catastrophe, Paris, PUF, 2013.
- avec Markku Lehtonen, Arguing the future. Debates on energy in Europe: programmes, scenarios and prophecies, Text for IPA conference, Vienna, 3 5 July 2013
- avec Josquin Debaz, Scénariser les possibles énergétiques. Les gaz de schiste dans la matrice des futurs, Mouvements, 3/2013 (no 75), p. 53-69.
- De la formation des publics à la rébellion des milieux, Portée de la concertation, octobre 2013.
- avec Josquin Debaz, De la métrologie en démocratie. La nouvelle vague des capteurs citoyens, Socio-Informatique et Argumentation, septembre 2013.
- avec Josquin Debaz et Matthieu Fintz, Aux frontières de la sécurité sanitaire. Les controverses métrologiques sur les faibles doses et les perturbateurs endocriniens, Natures Sciences Sociétés, volume 21, 2013, https://dx.doi.org/10.1051/nss/2013098
- avec Josquin Debaz, Turbulences épistémiques et perturbateurs endocriniens #1 L’avènement d’un autre paradigme ; #2 Les effets cocktails #3 Vers une toxicologie combinatoire; Socio-Informatique et Argumentation, novembre-décembre 2013.
- avec Marianne Doury, Le rôle des événements dans la portée des arguments : une affaire de "précédents", in Danielle Londei et alii (eds), Dire l'événement, langage mémoire société, Presses Sorbonne Nouvelle, 2013, p. 267-283.
- Les topiques environnementales entre controverses et conflits. Écologie politique et sociologie pragmatique en France, in Lionel Charles et alii, Environnement et sciences sociales en France et en Allemagne, Paris, L'Harmattan, 2014.
- avec Christian Bessy, L'attention aux choses. Chemins pragmatiques de l'authenticité, in Experts et faussaires. Pour une sociologie de la perception, 2e édition augmentée, Paris, Pétra, 2014.
- avec Josquin Debaz et Mathieu Fintz, « Chemical substances on the frontiers of health security: Metrological controversies over endocrine disruptors and low doses », Social Science Informations, Vol 53, Issue 4, 2014.
- avec Josquin Debaz, Métrologies spatiales et milieux en interactions, in Michel Avignon, Cathy Dubois et P. Escudier (dir), Observer la terre depuis l’espace : enjeux scientifiques, économiques et politiques, Paris, Dunod, 2014.
- Trajectoires argumentatives et constellations discursives. Exploration socio-informatique des futurs du nanomonde, Réseaux, no 188, p. 121-158, 2014.
- L’emprise comme expérience, SociologieS , mis en ligne le 23 février 2015, URL : http://sociologies.revues.org/4931
- avec Christian Bessy, Alertes et chuchotements. Le plagiat universitaire entre disputes informelles, scandales publics et politiques managériales, Questions de communication, no 27/2015
- Environmental Issues between Regulation and Conflict. Pragmatic Views on Ecological Controversies, Paris/Freiburg, Document GSPR, 2015.
- Pragmatique des transformations et sociologie des controverses. Les logiques d'enquête face au temps long des processus, in Histoires pragmatiques, Raisons pratiques, Paris, EHESS, vol. 25, 2016, p. 349-385.
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- Avec David Chavalarias, L'analyse des grands réseaux évolutifs et la sociologie pragmatique des controverses Croiser les méthodes face aux transformations des mondes numériques, Sociologie et Sociétés, Volume 49, numéro 2, automne 2017, p. 137-161.
- De la criticité des causes environnementales. Saisir les controverses publiques par les milieux en interaction, Questions de communication, série actes 37 (Les paroles militantes dans les controverses environnementales, 2018.
- Avec Christian Bessy, The Dynamics of Authentication and Counterfeit in Markets, Historical Social Research, 44 (2019) 1, p. 136-159.
- Petit traité de contre-intelligence artificielle. Retour sociologique sur des expérimentations numériques, Zilsel, volume 5, 2019.
- Avec Cathy Dubois, Et si la climatologie devenait une science sociale comme les autres, Natures Sciences Sociétés, Mai 2019
- Avec Josquin Debaz, Agir avant et après la fin du monde, dans l'infinité des milieux en interaction, Multitudes, n°76, Automne 2019, p. 126-132.
- Avec une équipe du GSPR, Au-delà du « monde d’après » ou comment penser la crise dans la durée avec le pragmatisme sociologique, Socio-Informatique et Argumentation, mai 2020.
- Social theory and the logic of inquiry. Some pragmatic arguments for convergence of critical and reconstructive approaches, Chapter in Alain Caillé, Frédéric Vandenberghe (Eds), For a New Classic Sociology A Proposition, followed by a Debate, Taylor&Francis, 2020.
- Avec Mathieu Noël, Le coronavirus, un agent de révision des croyances ? A propos des confrontations pratiques avec la pandémie, Revue Sesame, INRAE, 2ème trim 2021.
- Des expérimentations démocratiques en tension. L'oeuvre des citoyens dans le travail politique des bifurcations, Cahiers du GRM, n°18, septembre 2021.
- Des expériences ordinaires aux processus critiques non-linéaires. Le pragmatisme sociologique face aux ruptures contemporaines, Revue Pragmata, Volume 5, 2022, p. 19-92.
- Avec Josquin Debaz, Plurality of Temporalities, Complexity and Contingency in Repairing after Dam Failures in Minas Gerais, in Centemeri, Topçu and Burgess, Rethinking Post-Disaster Recovery. Socio-Antrhopological Perspectives on Repairing Environments, Routledge, 2022, p. 143-161.
Notes et références
- Site officiel
- John Dewey, Logique : la théorie de l'enquête, Paris, Puf, 1993
- « Entretien avec Chateauraynaud sur les lanceurs d'alerte, la démocratie et le numérique, publié sur un blog de Mediapart en mars 2018 »
- Voir Johannes Angermüller, Francis Chateauraynaud, Prospéro. Une technologie littéraire pour les sciences humaines, Mots. Les langages du politique , 81 | 2006, mis en ligne le 01 juillet 2008, URL : http://mots.revues.org/727
- Voir les articles consacrés à ces logiciels sur le carnet de recherche SocioInformatique et Argumentation
- Voir corpus en ligne
- C. Ginzburg, Réponse à Francis Chateauraynaud, Matériaux pour l’histoire de notre temps 2006/2 (no 82), p. 119-120
- F. Chateauraynaud, "Les asymétries de prises. Des formes de pouvoir dans un monde en réseaux", Document du GSPR, 2006, disponible sur HAL SHS
- F. Chateauraynaud, « Lanceur d'alerte, fonction universelle », Portée de la concertation 2014, disponible en ligne
- (it) « Wikipédia | Démocratie et Participation », sur www.participation-et-democratie.fr (consulté le )
- « Un autre monde est possible avec Jean-Luc Mélenchon », sur Médiapart,
- Ouest France, « Le festival Caméras rebelles engagé auprès des lanceurs d'alerte », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- (en) « “Asbestos : A Silent Danger?” Colombia : The Strength of Fighting Together - ADAO - Asbestos Disease Awareness Organization », sur ADAO - Asbestos Disease Awareness Organization, (consulté le ).
- Texte disponible sur le site Le Petit Célinien
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive
- Socioinformatique et argumentation
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