François-Xavier Richter
François-Xavier Richter[1] est un compositeur morave, né à Holešov dans l'empire des Habsbourg le [2] et mort à Strasbourg le [2]. Il est l'un des représentants importants de l'École de Mannheim.
Pour les articles homonymes, voir Richter.
Naissance |
Holešov, Margraviat de Moravie |
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Décès |
(à 79 ans) Strasbourg, Royaume de France |
Activité principale | Compositeur |
Élèves | Ferdinand Fränzl, Joseph Martin Kraus, František Xaver Pokorný, Henri-Joseph Rigel, Carl Stamitz |
Biographie
On sait peu de choses de sa jeunesse et ses origines sont incertaines[3]. Il reçut probablement une éducation musicale complète sous la direction de Johann Joseph Fux à Vienne.
De 1740 jusqu'à 1747, il fut vice-maître de chapelle au service du prince-abbé Anselme de Reichlin-Meldegg à Kempten[4] dans l'Allgäu, en Bavière. Pendant ce temps, six de ses 69 symphonies furent publiées à Paris.
Après 1747, comme compositeur et baryton, il fit partie de la célèbre chapelle de cour de Mannheim[4] auprès du prince-électeur Charles-Théodore. Marpurg l'a inclus comme deuxième violon dans l'orchestre de la cour. Il n'y a pas d'autres références contemporaines à des fonctions d'instrumentiste qu'il aurait exercées.
Il écrivit un Traité d'harmonie et de composition, traduit et publié à Paris en 1804[5], et entreprit un certain nombre de tournées de concert, d'abord à la cour d'Oettingen-Wallerstein (1754) puis, par la suite, en France, aux Pays-Bas et en Angleterre. En 1768, l'électeur le nomma compositeur de la chambre princière.
En 1769, il succéda à Joseph Garnier comme maître de chapelle de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg[4], où il eut comme assistant, et seulement à partir de 1783 (74 ans), Ignace Pleyel, le célèbre élève de Joseph Haydn qui allait lui succéder. Le poste fut convoité par rien moins que Mozart, qui rencontra Richter à Strasbourg en 1778, après son séjour parisien. Mozart a de l'admiration pour le compositeur, même s'il n'en oublie pas de rappeler son addiction à l'alcool[6].
Dans ses compositions, des marques du style baroque s'associent à des éléments galants : « Je suis obligé de le faire, écrivit-il à un de ses amis, autrement les gens ne vont plus à l'église »[7].
Richter fait partie de ces maîtres de l'École de Mannheim qui ont eu leur importance pour les débuts de la symphonie. Sa musique « montre la voie qui va de la sonate baroque en trio aux précurseurs immédiats du quatuor à cordes classique »[8]. Parmi ses élèves, on peut mentionner Carl Stamitz (qui épousera sa fille Marie Anne Françoise Xavière), František Xaver Pokorný, Joseph Martin Kraus (1756-92), Sébastien Demar et Ferdinand Fränzl.
Il est inhumé au Cimetière Saint-Gall à Strasbourg[réf. nécessaire].
Œuvres
« Parmi ses nombreuses productions, écrit Sitzmann[9], nous nommerons :
- d'après le catalogue thématique de Breitkopf & Härtel
- Vingt-six symphonies en manuscrit
- un concerto de piano
- et six quatuors de violon.
- On a gravé de sa composition à Amsterdam et à Paris :
- trois œuvres de trios pour clavecin, violon et violoncelle,
- et deux œuvres de six symphonies pour l'orchestre.
- De[s] nombreux ouvrages de musique d'église qu'il a écrits à Strasbourg, on n'a imprimé qu'un Dixit Dominus à 4 voix, Paris chez Porro.
- Les ouvrages de cet artiste restés en manuscrit, et qui se trouvent à la cathédrale de Saint-Dié, sont :
- Missa hymnalis, à 4 voix, avec accompagnement de 8 instruments
- Missa Caeciliana, à 4 voix et orchestre
- Missa concert, à 4 voix et 6 instruments
- Missa pastoralis, à 4 voix et orchestre
- Messe en ré majeur, à 4 voix et orchestre
- Messe en ré mineur, ibid.
- Messe en fa majeur, ibid.
- Grand Te Deum en ré majeur, à voix et orchestre, 1789, dédié à l'abbé Larminach, prêtre et chapelain de la cathédrale de Saint-Dié
- Dixit et Magnificat à 4 voix et grand orchestre
- Domine, salvum fac, à 4 voix et grand orchestre
- Lauda Sion, duo avec chœur et 4 voix et grand orchestre
- Ecce Sacerdos, motet pour basse avec 8 instruments
- Deus, Deus ad te, pour soprano solo avec 4 instruments
- Auctor beate saeculi, ibid.
- Quemadmodum desiderat, pour ténor solo avec 4 instruments
- Jesu corona virginum, pour soprano solo avec 6 instruments
- Quomodo cantabimus, ibid.
- O doctor optime, pour ténor solo avec 6 instruments
- Est ut superba criminum, duo pour soprano et ténor avec 3 instruments
- Coeli cives convolate, pour soprano solo avec 7 instruments
- Adhaereat lingua mea, duo pour soprano et basse, avec 6 instruments
- Quam dilecta tabernacula tua, pour soprano solo avec 5 instruments
- Aleph! Quomodo obscuratam est, pour l'office des Ténèbres, soprano solo avec 4 instruments. »
Cette liste est incomplète. Elle ne comprend pas, par exemple :
- La Deposizione della Croce (1748) (La descente de croix), oratorio
- 9 Leçons de Ténèbres
- Messe de Requiem à 16 voix en mi bémol majeur
- Sinfonia con fuga en sol mineur
- De profundis clamavi à 12 voix
Hommages
- Il y a à Strasbourg, où il a passé vingt ans de sa vie, une rue François-Xavier Richter qui lui rend hommage.
- Sous la direction de Dominique Debes, maître de chapelle en la cathédrale de Strasbourg et avec la maîtrise de la Chorale de Strasbourg un CD a été diffusé en hommage à François-Xavier Richter.
Bibliographie
- (de) « Richter, Franz Xaver », dans Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, sur Wikisource
- (de) Willi Barth, Die Messenkompositionent Franz-Xaver Richters, thèse de doctorat non publiée, Munich, 1941
- Romain Feist, L’École de Mannheim, Genève, éditions Papillon, 2001, (ISBN 2-940310-12-2)
- Romain Feist, « Éléments maçonniques dans la musique religieuse de Franz-Xaver Ricther », dans Revue de musicologie, t. 77/1, Paris, Société française de Musicologie, 1991, p. 108-116, (ISSN 0035-1601)
- (de) Willi Gässler, Die Sinfonien von Franz-Xaver Richter und ihre Stellung in der vorklassische Sinfonik, thèse de doctorat non publiée, Munich, 1941
- Édouard Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l'Alsace, t. 2, Rixheim, Sutter, 1909-1910, p. 571–573, lire en ligne sur Gallica
- (de) Walter Lebermann, « Zu Franz Xaver Richters Sinfonien », dans Die Musikforschung 25, 1972, (ISSN 0027-4801), p. 471–480.
- Geneviève Honegger, Sur les traces des musiciens célèbres à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée bleue, 1988
- (cs) Jiří Sehnal, « Vztah Františka Xavera Richtera k Holešovu », dans Hudební věda 28, 1991, (ISSN 0018-7003), p. 242–244.
- (de) Jochen Reutter, « Studien zur Kirchenmusik Franz Xaver Richters. (1709–1789) », Frankfurt am Main..., Lang, 1993, (ISBN 3-631-43871-0), coll. « Quellen und Studien zur Geschichte der Mannheimer Hofkapelle ». Partie 1 : Textteil ; partie 2 : Systematisch-thematisches Verzeichnis der geistlichen Kompositionen Franz Xaver Richters. — Aussi comme thèse, Heidelberg, 1990
- (de) Rudolf Pečman, « Franz Xaver Richter und seine Harmonische Belehrungen ». Kultur- und Forschungsstätte Michaelstein, Michaelstein / Blankenburg 1990 (1992), (Kultur- und Forschungsstätte Michaelstein - Institut für Aufführungspraxis Sonderbeitrag 9).
Discographie (sélection)
- Grandes Symphonies (1744), nos 1-6 - Helsinki Baroque, dir. Aapo Häkkinen (Naxos 8.557818)[10] (OCLC 938769079)
- Grandes Symphonies (1744), nos 7-12 - Helsinki Baroque, Aapo Häkkinen (6-9 juin 2007, Naxos 8.570597)[11] (OCLC 811452045)
- Symphonies (nos 29, 43, 52, 53, 56) - London Mozart Players, dir. Matthias Bamert (11-12 avril 2006, Chandos CHAN 10386)[12] (OCLC 255796248)
- Sonate da camera (1764), nos 1-3 (vol. 1), no 4-6 (vol. 2) - Peltoniemi Fred, Heidi Peltoniemi, Aapo Häkkinen (Naxos 8.572029)[13] (OCLC 885033729 et 885032909)
- Sept Quatuors à cordes, op. 5 (1757) - casalQuartett (Solo Musica SM 184, 2014)
- Leçons deTénèbres, Isabelle Poulenard, Gilles Ragon, Pascal Bertin, Ensemble Stradivaria, dir. Daniel Cuiller. CD Cypres-records 2000
- Super flumina Babylonis, Miserere mei Deus, solistes, ensemble baroque tchèque (orchestre et chœur), dir. Roman Valek. CD Supraphon 2019
Notes et références
- František Xaver Richter en tchèque, Franz Xaver Richter en allemand
- Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 929
- Ainsi, son certificat de décès dit « ex Kratz oriundus » (originaire de Kratz).
- Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0), p. 1184
- Le titre original était Harmonische Belehrungen oder gründliche Anweisung zu der musikalischen Ton-Kunst oder regulären Komposition. Selon Édouard Sitzmann, qui s'appuie sur François-Joseph Fétis, Ignace Pleyel en communiqua le manuscrit à Christian Kalkbrenner ; Kalkbrenner « le mutila en cent endroits [...] en supprimant les meilleures choses » avant de le faire paraître en français.
- « M. le maître de chapelle Richter aussi. Celui-ci est maintenant très modéré. Au lieu de 40 bouteilles de vin, il n’en avale plus que 20 environ par jour. » Lettre de Mozart du 20 octobre 1778 citée par Geneviève Honegger. (Aussi (en) en traduction anglaise.) Dans cette lettre — notons-le au passage — Mozart vieillit Richter de plusieurs années.
- Sitzmann, ibid. Mozart, pour sa part, toujours dans sa lettre d'octobre 1778, dit que la messe de Richter qu'il a entendue était « d'une écriture charmante ».
- Notes sur une édition par Jochen Reutter de sonates de Richter
- Ibid. On n'a retouché que la présentation.
- Naxos 8.557818.
- Naxos 8.570597.
- Chandos CHAN 10386.
- Naxos 8.572029.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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- (en) Muziekweb
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- « Franz Xaver Richter » sur hoasm.org
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