Franziska Giffey
Franziska Giffey (/fʁanˈt͡sɪska ˈɡɪfaɪ/[alpha 1]), née Süllke le à Francfort-sur-l'Oder (République démocratique allemande), est une femme politique allemande membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD). Elle est bourgmestre-gouverneure de Berlin depuis 2021.
Franziska Giffey | |
Franziska Giffey en . | |
Fonctions | |
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Bourgmestre-gouverneure de Berlin | |
En fonction depuis le (8 mois et 13 jours) |
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Gouvernement | Giffey |
Législature | 19e |
Coalition | SPD-Grünen-Linke |
Prédécesseur | Michael Müller |
Ministre fédérale allemande de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse | |
– (3 ans, 2 mois et 5 jours) |
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Chancelier | Angela Merkel |
Gouvernement | Merkel IV |
Prédécesseur | Katarina Barley |
Successeur | Christine Lambrecht |
Maire de l'arrondissement de Neukölln | |
– (2 ans, 11 mois et 6 jours) |
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Prédécesseur | Heinz Buschkowsky |
Successeur | Martin Hikel |
Biographie | |
Nom de naissance | Franziska Süllke |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Francfort-sur-l'Oder (RDA) |
Nationalité | Est-allemande (1978-90) Allemande (depuis 1990) |
Parti politique | SPD |
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Bourgmestres-gouverneurs de Berlin Ministres fédéraux de la Famille d'Allemagne |
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Elle est adjointe au maire de l'arrondissement berlinois de Neukölln entre et , année où elle prend sa succession avec le soutien d'une grande coalition SPD-CDU. En , elle entre au gouvernement allemand en qualité de ministre fédérale de la Famille.
Investie en cheffe de file aux élections régionales de 2021 à Berlin, elle démissionne de ses fonctions ministérielles en après des accusations de plagiat concernant sa thèse de doctorat. À la suite du scrutin berlinois, qu'elle remporte à la majorité relative, elle forme une coalition avec Les Verts et Die Linke.
Vie privée et professionnelle
Franziska Süllke naît le à Francfort-sur-l'Oder. Elle épouse en Karsten Giffey, vétérinaire dont elle prend le nom de famille. Ils sont parents d'un enfant[1].
Elle commence à étudier l'enseignement de l'anglais et du français en à l'université Humboldt de Berlin, mais elle doit abandonner dès l'année suivante après qu'une dysphonie lui a été diagnostiquée, son médecin lui déconseillant très fortement de devenir enseignante[2].
Elle s'inscrit alors à l'université des sciences appliquées d'administration et de justice de Berlin (FHVR), où elle obtient en son diplôme en administration[3], puis un maîtrise en [4]. En , elle présente à l'université libre de Berlin une thèse de doctorat intitulée « La Voie de l’Europe vers les citoyens. La politique suivie par la Commission européenne pour faire participer la société civile »[5].
Elle s'installe en dans l'arrondissement berlinois de Neukölln et travaille au sein de la mairie comme responsable des affaires européennes. À cet égard, elle représente à plusieurs reprises le gouvernement de Berlin auprès du Parlement européen et de la Commission européenne[6].
Élue locale à Berlin
Membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) depuis [1], Franziska Giffey est nommée en adjointe au maire de Neukölln, déléguée à l'Éducation, aux Écoles, à la Culture et aux Sports[7].
Le , elle est élue maire de l'arrondissement, succédant à Heinz Buschkowsky (de), démissionnaire pour raisons de santé ; elle remporte au cours du scrutin 43 voix favorables, soit six de plus que le total des élus du SPD et de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) qui la soutenaient, devenant la première femme maire de cet arrondissement de la capitale fédérale[8].
À ce poste, elle défend notamment le rôle de l'école comme moteur de l'intégration dans un quartier extrêmement cosmopolite, et se dit opposée à la présence de signes religieux dans l'enceinte scolaire[6].
Ministre fédérale de la Famille
Lorsque la chancelière fédérale Angela Merkel constitue le son quatrième gouvernement, unissant une nouvelle fois la CDU-CSU et le SPD, Franziska Giffey est choisie par les sociaux-démocrates comme nouvelle ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse[9]. Elle est ainsi la seule ministre — outre la chancelière — à être issue de l'ancienne Allemagne de l'Est[5].
Elle défend en suivant la décision controversée d'une école s'étant procuré des burkinis pour ses élèves musulmanes. Selon elle, l’initiative permet de pousser les filles musulmanes à pratiquer la natation dans le respect de leur pratique religieuse, tout en s'intégrant avec leurs camarades[10]. Cette position est critiquée, notamment par la secrétaire d’État à l’Intégration Serap Güler (de) et l'islamologue Birgit Ebel, qui dénoncent ce choix[11].
Le suivant, elle se rend à Chemnitz, cinq jours après le meurtre d'un citoyen allemand par un demandeur d'asile, ce qui avait déclenché de violentes manifestations d'extrême droite. Elle est alors la première membre du gouvernement fédéral à se déplacer dans cette ville de Saxe[5].
Elle présente le , aux cotés d'Angela Merkel, le premier plan fédéral en faveur de l'égalité des sexes de l'histoire allemande, qui préconise l'augmentation du nombre de femmes aux postes de direction des secteurs public et privé, met en place un quota de 30 % de femmes dans les conseils d'administration de plus de 600 entreprises — six fois plus qu'avec la réglementation alors en vigueur — et appelle à une meilleure représentation féminine dans la vie politique[12].
Lors du conseil des ministres du , elle remet sa démission en raison d'accusation de plagiat concernant sa thèse de doctorat en sciences politiques, passée en . Le SPD indique qu'elle sera remplacée par la ministre fédérale de la Justice Christine Lambrecht jusqu'aux élections fédérales du 26 septembre 2021[13]. Déjà mise en cause deux ans auparavant, elle avait rejeté ces accusations, assurant avoir réalisé son travail « de bonne foi »[5].
Bourgmestre-gouverneure de Berlin
Franziska Giffey est élue le co-présidente du Parti social-démocrate de Berlin, aux côtés du président du groupe parlementaire à la Chambre des députés Raed Saleh (de), puis obtient deux jours plus tard l'investiture du comité directeur pour se présenter en cheffe de file du parti aux élections régionales du 26 septembre 2021[14]. Un congrès régional convoqué spécialement à cet effet le ratifie cette investiture par 85,7 % de suffrages exprimés[15].
Le SPD remporte les élections berlinoises à la majorité relative, avec 21,4 % des suffrages. Elle négocie ensuite un accord de coalition avec Les Verts (18,9 %) et Die Linke (14,1 %). En désaccord avec Die Linke sur plusieurs questions, notamment le logement, elle avait d'abord tenté d’écarter ce parti au profit d'un accord avec le Parti libéral-démocrate (7,1 %) avant d'y renoncer[16]. Le pacte de coalition est scellé près de deux mois après le scrutin et publiquement présenté le suivant, prévoyant l'élection du nouveau sénat le [17].
Le , un congrès en ligne du SPD de Berlin ratifie le traité de coalition par 91,5 % des voix[18], suivi une semaine plus tard par une assemblée des Grünen qui l'approuve par 96,4 % des suffrages exprimés[19]. La Linke indique le que lors d'un référendum interne, les militants berlinois ont validé l'entente à 74,9 %[20].
Le , Franziska Giffey est effectivement élue bourgmestre-gouverneure par 84 voix pour et 52 contre, soit dix voix de plus que la majorité requise et huit voix de moins que le total de sa coalition[21]. Elle devient ainsi la première femme élue maire de la capitale allemande[22],[alpha 2].
Notes et références
Notes
- Prononciation en haut allemand standardisé retranscrite selon la norme API.
- Louise Schroeder a déjà exercé ces fonctions en 1947 et en 1948 mais par intérim.
Références
- (de) Jens Picket, « Mächtig stolz auf Schwiegertochter », Volksstime, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Franziska Giffey in Neukölln: Diese Frau wird Buschkowskys Nachfolgerin », Berliner Zeitung, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Neue Vorwürfe gegen Giffey: "Ein Flickenteppich aus Plagiaten" », T-Online, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Hochschule wird Giffeys Masterarbeit nicht prüfen », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne, consulté le ).
- « En Allemagne, une ministre accusée de plagiat lors de la rédaction de sa thèse », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Allemagne : Franziska Giffey, une femme de l'Est au ministère de la Famille », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « "Reform vernünftig umsetzen" », Die Tageszeitung, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Franziska Giffey als Bürgermeisterin gewählt », Der Tagesspiegel, (lire en ligne, consulté le ).
- « Olaf Scholz, le nouveau poids lourd de Merkel IV », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- « Polémique des burkinis en Allemagne », Euronews, (lire en ligne, consulté le ).
- N. Makaveli, « Allemagne : le port du burkini pour les élèves musulmanes lors des cours de natation fait polémique », Tunisie Numérique, (lire en ligne, consulté le ).
- « L'Allemagne dévoile un plan pour renforcer l'égalité des sexes », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- « Allemagne: la ministre de la Famille démissionne sur des soupçons de plagiat », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « SPD-Landesvorstand nominiert Giffey als Spitzenkandidatin », RBB 24, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Giffey ist SPD-Spitzenkandidatin für die Wahl in Berlin », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne, consulté le ).
- Bruno Odent, « Allemagne. Berlin repart du pied gauche », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le )
- (de) « Berlin: Das steht im Koalitionsvertrag von SPD, Grünen und Linken », Berliner Zeitung, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « SPD stimmt klar für Rot-Grün-Rot - Giffey sieht "starken Rückenwind" », Rundfunk Berlin-Brandenburg, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Berlins Grüne stimmen Koalitionsvertrag zu », Der Tagesspiegel, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Berliner Linke stimmt für Regierungsbeteiligung », Der Tagesspiegel, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Giffey zur Regierenden Bürgermeisterin gewählt », Tagesschau, (lire en ligne, consulté le ).
- « La sociale-démocrate Franziska Giffey élue maire de Berlin », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).