Fraternité en Irak
Fraternité en Irak est une association française fondée en 2011, dédiée à l'aide aux populations issues de minorités religieuses présentes en Irak, et active notamment dans la plaine de Ninive, au Kurdistan irakien, à Kirkouk et à Bassorah.
Fondation | |
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Origine |
Créée à la suite de l'attentat de la cathédrale de Bagdad |
Zone d'activité | |
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Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire |
Objectif |
Organisation d’actions humanitaires nationales et internationales par l’apport d’un soutien matériel, moral et humain aux populations nécessiteuses |
Siège | |
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Direction |
Faraj Benoît Camurat |
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SIRET |
Historique
De 2011 à 2014
Fraternité en Irak a été créée par un groupe de Français touchés par la situation des réfugiés irakiens en Syrie à la fin des années 2000 et par l'Attentat de la cathédrale de Bagdad survenu fin 2010, à la suite duquel, le groupe ayant été invité à se rendre en Irak par l'archevêque chaldéen de Kirkouk de l'époque Louis Raphaël Ier Sako, la première mission caritative voit le jour en 2011[1]. De 2011 à l'été 2014, des bénévoles de l'association se succèdent l'été, contribuant à l'encadrement d'activités pour les jeunes dans un quartier pauvre de Qaraqosh, à l'apport de matériel de soins et de médicaments[2],[3] et au financement de l'école multiconfessionnelle Mariamana de Kirkouk[4].
L'ancien sénateur Adrien Gouteyron cite dans son Rapport sur les communautés chrétiennes d'Orient[5] commandé en 2011 par le Premier ministre francais de l'époque[6],[7] l'action de Fraternité en Irak.
De 2014 à 2017
La prise de Mossoul puis de Qaraqosh et de plusieurs villages de la Plaine de Ninive à l'été 2014 pousse l'association, dont le budget augmente alors considérablement[8], à étendre son périmètre d'action à l'aide humanitaire d'urgence, l'éducation, l'emploi[9] pour les populations déplacées et le déminage[10]. Présente à Erbil lors de l'arrivée des populations en fuite chassées par l'État islamique à l'été 2014, l'association apporte une aide d'urgence à des réfugiés[11] et multiplie les appels dans la presse française[12],[13],[14],[15].
L'association est auditionnée le 4 décembre 2014 par la Délégation pour les relations avec l'Irak de la Commission européenne devant laquelle elle souligne l'importance d'anticiper le déminage et la libération des villes prises par l'État islamique et de ne pas "abandonner les réfugiés à leur situation présente sous prétexte qu'ils sont sains et saufs"[16].
Jusqu'à la reprise de Mossoul en 2017, l'association s'emploie à divers projets auprès des communautés religieuses minoritaires (chrétiens syriaques et chaldéens, assyriens, yezidis, shabaks, kakaïs et mandéens) : financement ou construction d'écoles au Kurdistan irakien[17],[18],[19], à Kirkouk[4],[20] et à Bassorah[21], d'un orphelinat[22], de dispensaires et d'une église[23] ; développement[24] et retour à l'emploi ; soutien aux familles démunies[23], etc ; et milite pour une reprise rapide de la partie orientale de la Plaine de Ninive dans un but humanitaire[25].
En 2016, l'association finance conjointement avec le Centre de crise et de soutien du ministère des Affaires étrangères français des opérations de déminage[26],[27] effectuées par Mines Advisory Group dans plusieurs villages kakaïs et chrétiens de la Plaine de Ninive[28],[29], après une étude d'HAMAP-humanitaire[30]. Cette même année, le prix « Irénée d'or de la solidarité » lui est remis par la Fondation Saint-Irénée « pour son action auprès des réfugiés d’Erbil et l’équipement des camps d’Ashti de 1000 réservoirs d’eau »[31].
Fraternité en Irak aujourd'hui
En Irak
La reprise de Mossoul et des villes et villages dont étaient majoritairement issues les minorités religieuses déplacées amène en 2017 Fraternité en Irak, poursuivant parallèlement ses actions déjà engagées, à anticiper puis accompagner le retour de ces populations en développant des programmes d'aide à la reprise de l'emploi[32],[33], à la reconstruction et à la réhabilitation de certaines infrastructures dans la plaine de Ninive[34],[35].
A la demande de l'archevêque syriaque-catholique de Mossoul Yohanna Petros Mouche, l'association finance et pilote depuis 2017 la reconstruction du mausolée du sanctuaire Mar Behnam, lieu de pèlerinage emblématique des chrétiens mais aussi des musulmans et yezidis irakiens, dynamité par l'État islamique en mars 2015[36],[37], et de l'église Mar Toma de Mossoul.
Fin 2020, l'association lance un fonds dédié pour un programme d’accompagnement des familles irakiennes réfugiées au Liban, en Turquie et en Jordanie qui souhaitent revenir en Irak.
En France
Fraternité en Irak participe au Comité de liaison pour les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient mis en place par le ministère des Affaires étrangères français à la suite de la Conférence internationale sur les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient du 8 septembre 2015.
Fraternité en Irak organise ponctuellement des conférences thématiques sur des sujets liés aux minorités religieuses d'Irak. En 2016, un cycle de conférences organisé par l'association voit intervenir le journaliste Georges Malbrunot, l'archevêque de Kirkouk Yousif Thomas Mirkis, le chercheur sur les questions kurdes Gérard Gautier ou encore le spécialiste de la langue araméenne Pierre Perrier[38].
Le chanteur Grégory Turpin reverse régulièrement les bénéfices de ses concerts à l'association[39],[40].
Des œuvres d'art créées à l'invitation de l'association par des artistes issues de minorités religieuses irakiennes sont rassemblées entre 2016 et 2018 pour une exposition itinérante[41].
Budget
Fraternité en Irak dispose à la clôture de son exercice 2019 de 1 063 125 euros de ressources collectées et ses frais de fonctionnement s'élèvent pour cet exercice à 7% de son total de ressources[42].
Beaux livres
- Pascal Maguesyan, Mésopotamia : une aventure patrimoniale en Irak, Première Partie, , 256 p. (ISBN 978-2365262293)
Notes et références
- « La galaxie des associations qui viennent en aide aux chrétiens d’Orient », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- (es) Farmacéuticos Mundi, Memoria 2014 Farmamundi, 56 p. (lire en ligne), p. 34
- Hélène Sallon, « « Avant, l’Irak était une vraie mosaïque aux couleurs multiples » », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) Jean-Marc Mojon, « "A little oasis": One unique Iraqi school shows promise of ethno-religious diversity », Your Middle East, (lire en ligne)Dépêche AFP
- Adrien Gouteyron, Rapport sur les communautés chrétiennes d'Orient, , 105 p. (lire en ligne), p. 25
- James Taffoirin, « Adrien Gouteyron se penche sur la situation des chrétiens d’Orient », Le Progrès, (lire en ligne)
- Anne-Bénédicte Hoffner, « Que faire pour les chrétiens d'Orient ? Adrien Gouteyron, ancien sénateur », La Croix, (lire en ligne)
- Samuel Bleynie, « Un élan de générosité sans précédent pour les chrétiens d’Orient », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Abdul Hamid Zebari, « Displaced Iraq Christians in frontline prayer for return », AFP, (lire en ligne)
- Oriane Verdier, « Irak : « Comment veulent-ils que nous rentrions chez nous ? » », Libération.fr, (lire en ligne)
- « Faire face à l'urgence, ce à quoi s'emploient toutes les ONG », Pélerin no 6864, , p. 22 (lire en ligne)
- Laurence Desjoyaux, « La plus grande ville chrétienne d'Irak menacée par des djihadistes », La Vie, (lire en ligne)
- Edouard de Mareschal, « Les réfugiés affluent dans la cité chrétienne de Qaraqosh », Le Figaro, (lire en ligne)
- Edouard de Mareschal, « L'appel à l'aide des chrétiens chassés de Mossoul peine à mobiliser », Le Figaro, (lire en ligne)
- Gilles Sengès, « Faraj-Benoit Camurat : « Nous sommes dans l’attente de l’envoi d’une force internationale » », L'Opinion, (lire en ligne)
- (en) David Campbell Bannerman, 5th European Parliament – Iraq Interparliamentary Meeting – Report, Bruxelles, , 17 p. (lire en ligne), p. 13
- Edouard de Mareschal, « À Erbil, des dons français financent l'ouverture de trois écoles pour les réfugiés », Le Figaro, (lire en ligne)
- Anne-Bénédicte Hoffner, « En Irak, les kakaï attendent la libération de leurs villages », La Croix, (lire en ligne)
- Stéphanie Gallet, « Vers une reconnaissance du génocide des Yézidis », rcf.fr, (lire en ligne)
- Maxime Dalle, « L’école irakienne : meilleure arme contre l’islamisme », Aleteia, (lire en ligne)
- Félicité de Maupeou, « Au sud de l’Irak, les chrétiens oubliés », La Croix, (lire en ligne)
- « Le Rotary club aide des orphelins en Irak », La Montagne, (lire en ligne)
- Pèlerin, « Aidons les minorités d’Irak ! », Pelerin, (lire en ligne)
- Florence Gault et Jean-Baptiste Le Roux, « Fraternité en Irak construit des citernes d'eau pour un village chrétien », sur rcf.fr (consulté le )
- Hélène Sallon, « La France appelle l’ONU à agir pour les minorités au Proche-Orient », Le Monde, (lire en ligne)
- Edouard de Mareschal, « Dans la plaine de Ninive en Irak, le délicat travail de déminage débute », Le Figaro, (lire en ligne)
- Hugues Lefèvre, « Irak : l'urgence du déminage de la plaine de Ninive », Famille Chrétienne no 2018, (lire en ligne)
- Roland Gauron, « La bataille de Mossoul inquiète les humanitaires », Le Figaro, (lire en ligne)
- AFP, « Irak: le difficile retour des Kakai après la libération de leurs villages », leparisien.fr, (lire en ligne)
- « Formation de démineurs d’urgence en Irak - Hamap - Humanitaire », Hamap - Humanitaire, (lire en ligne, consulté le )
- « Un palmarès des Irénée d’or au service de l’Homme », sur fondationsaintirenee.org
- Félicité de Maupeou, « Irak : premiers retours des chrétiens à Qaraqosh, libérée de Daech », leparisien.fr, (lire en ligne)
- Allan Kaval, « Les chrétiens d’Irak réticents à rentrer à Karakoch », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- Pascal Airault, « La Plaine de Ninive, laboratoire de la reconstruction et de la réconciliation après Daech en Irak », L'Opinion, (lire en ligne)
- Maxime Dalle, « La fragile relance économique de la plaine de Ninive », Aleteia, (lire en ligne)
- Jérémy André et Marianne Meunier, « En Irak, le monastère de Mar Behnam recherche son âme », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne)
- « Un monastère victime de Daech : Mar Behnam », Codex no 5, , p. 26-28
- Aliénor Gamerdinger, « Fraternité en Irak : permettre aux Irakiens de rester eux-mêmes », Aleteia, (lire en ligne)
- Judikael Hirel, « "Chanter pour dire aux chrétiens d'Orient qu'on ne les oublie pas" », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
- « Grégory Turpin en concert pour les Chrétiens d’Orient », Radio Notre Dame, (lire en ligne, consulté le )
- « Les oeuvres d'artistes irakiens accueillies au Parvis », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Rapport du commissaire au compte sur les comptes annuels - Exercice clos le 31 décembre 2019 - Fraternité en Irak » [PDF], sur journal-officiel.gouv.fr, : « Autres charges externes / Frais de fonctionnement : 42 529 € », p. 7
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Irak mon amour, teaser du documentaire réalisé en 2014 par Véronique Bréchot suivant alors un groupe de bénévoles de Fraternité en Irak, produit par Aloest Productions, coproduit et diffusé par KTO
- Conférence internationale sur les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient - Conclusions des co-présidents (Paris, 8 septembre 2015)
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