Fridolin Ambongo Besungu

Fridolin Ambongo Besungu O. F. M. Cap., né le à Boto, dans la province du Nord-Ubangi, est un prélat catholique congolais. Il est archevêque de Kinshasa depuis sa nomination le 1er novembre 2018 et cardinal depuis le consistoire du 5 octobre 2019. Consacré évêque en 2004, il a été évêque de Bokungu-Ikela de 2004 à 2016, et administrateur apostolique de Kole de 2008 à 2015, puis administrateur apostolique (2016) puis archevêque de Mbandaka-Bikoro et administrateur apostolique du diocèse de Bokungu-Ikela entre 2016 et 2018, et coadjuteur de l'archevêque de Kinshasa en 2018.

Fridolin Ambongo Besungu, O.F.M. Cap.
Biographie
Naissance
Boto (RDC)
Ordre religieux Frères mineurs capucins
Ordination sacerdotale
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par le pape François
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de San Gabriele Arcangelo all'Acqua Traversa
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale par
Mgr Joseph Kumuondala Mbimba
Dernier titre ou fonction Archevêque de Kinshasa
Administrateur apostolique de Kisantu
Archevêque de Kinshasa
Depuis le
Archevêque coadjuteur de Kinshasa
Archevêque de Mbandaka-Bikoro
Administrateur apostolique de Mbandaka-Bikoro
Administrateur apostolique de Kole
Évêque de Bokungu-Ikela
Autres fonctions
Fonction religieuse
  • Supérieur majeur et vice-provincial de la vice-province du Congo au sein de l'ordre des Capucins
  • Professeur à l'Université catholique du Congo
  • Vice-Président de la Conférence épiscopale Nationale du Congo

.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Il a servi en tant que curé de paroisse et en tant que professeur avant d'être appelé à l'épiscopat. Il est depuis lors l'un des chefs de file parmi les évêques en faveur de la paix nationale[1],[2]. Il est également membre profès de l'Ordre des frères mineurs capucins.

Biographie

Formation et ordination

Fridolin Ambongo Besungu est né à Boto, le 24 janvier 1960. Pour se préparer au sacerdoce, il étudie la philosophie à Bwamanda, ainsi que la théologie, entre 1984 et 1988, à l'institut Saint Eugène de Mazenod[3]. Il entre dans l'Ordre des frères mineurs capucins , où il prononce ses premiers vœux en 1981 puis sa profession perpétuelle en 1987[4]. Plus tard, il obtient un diplôme en théologie morale à l'Académie Alphonsienne (Université pontificale du Latran) de Rome. Il soutient sa thèse en 1995 sur La réhabilitation de l’humain, base de développement vrai au Zaïre. Pour une éthique de développement intégral[5].

Fridolin Ambongo est ordonné prêtre le 14 août 1988, au terme de sa formation. Il sert alors dans la paroisse de Bobito à partir de 1988, jusqu'en 1989, où il devient professeur aux Facultés catholiques de Kinshasa (devenues Université catholique du Congo). Il enseigne la théologie morale à l'institut Mazenod de 1995 à 2005. Il occupe également la double mission de supérieur majeur et de vice-provincial de son ordre pour la vice-province du Congo.

Évêque

Le pape Jean-Paul II le nomme évêque de Bokungu-Ikela , le 22 novembre 2004[6]. Il reçoit la consécration épiscopale le 6 mars 2005 des mains de Mgr Joseph Kumuondala Mbimba, assisté de Giovanni d'Aniello et du cardinal Frédéric Etsou-Nzabi-Bamungwabi, au cours d'une messe en plein air face à la cathédrale de Bokungu. Le 30 octobre 2008, le pape Benoît XVI le nomme administrateur apostolique du diocèse de Kole, un poste qu'il occupe jusqu'au 9 août 2015. Il fait sa première visite ad limina au pape François le 12 septembre 2014.

Archevêque

Le pape François le nomme tout d'abord administrateur apostolique de l'archidiocèse de Mbandaka-Bikoro, le 5 mars 2016[7], puis archevêque de ce même diocèse le 12 novembre, tout en lui conservant la charge du diocèse de Bokungu-Ikela en tant qu'administrateur apostolique[8]. Il prend possession de son siège le 11 décembre 2016[9]. En mai 2016 il accepte d’aller témoigner à La Haye en faveur de Jean-Pierre Bemba, que la Cour pénale internationale accuse de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et qui sera acquitté en 2018[5].

Entre 2016 et 2018, il dénonce les tentatives répétées du président congolais Joseph Kabila de repousser les élections au Congo, affirmant que ce serait établir un précédent inquiétant et que ce serait un signe de la réticence du Président à céder le pouvoir. Il défend les organisateurs catholiques des manifestations pro-démocratiques ayant suscité des réactions violentes de la part des forces de police.

Après ces violents affrontements, il co-signe un texte au nom des évêques déclarant que les prélats « déplorent l'attaque sur la vie humaine » et offrent leurs condoléances aux familles des « victimes innocentes » tuées dans les affrontements. La déclaration réclame également une « enquête sérieuse et objective » afin d'identifier les responsables des violences extrêmes. Mgr Ambongo s'oppose à la candidature de Kabila à un nouveau mandat présidentiel. Plus tard, Mgr Ambongo conduit une mission des évêques à Lusaka, en Zambie, pour rencontrer le Président de la Zambie, Edgar Lungu, et l'exhorter à appuyer la tenue pacifique des élections en R.D.C. en décembre 2018. Dans leur message à Lungu, les évêques ont appelé à soutenir une « élection crédible, transparente, inclusive et pacifique » afin de résoudre « la crise socio-politique » qui mine le pays. Il célèbre également une messe en Zambie, le 9 septembre 2018, au cours de laquelle il exhorte les Zambiens à ne jamais perdre la paix dans leur pays.

Le 30 mai 2018, Mgr Ambongo publie une déclaration à Mbdanka-Bikoro, annonçant qu'il y aurait une suspension des sacrements qui nécessitent un contact physique en raison d'une épidémie du virus Ebola dans la région. Il affirme que « cela vise à empêcher la propagation de la fièvre hémorragique Ebola ». Il recommande également de donner le signe de la paix verbalement plutôt que physiquement[10].

Fridolin Ambongo condamne l'exploitation des ressources naturelles et estime que les énergies renouvelables contribuent à atténuer l'impact du changement climatique dans le monde. Interviewé le 4 mars 2015 à Rome, il affirme que « l'avenir, c'est cette énergie renouvelable, spécifiquement les panneaux solaires » afin de limiter le changement climatique, mettant en avant les panneaux solaires comme effort pour passer progressivement à des énergies renouvelables[11]. Il ajoute que « nous, en tant qu'Église, ne sommes pas opposés à l'exploration des ressources naturelles », mais affirme qu'une telle exploration se doit d'être à la fois légale et transparente. Mgr Ambongo a également travaillé avec le cardinal Schönborn afin d'obtenir une réunion entre les ministres de l'environnement allemand et congolais, pour discuter de ce que chacun peut faire pour améliorer la qualité de l'environnement dans leurs pays.

En mars 2015, il affirme avoir reçu des menaces de mort : « Je suis une personne en danger au Congo ». Avec un petit rire nerveux, il glisse en sortant à une radio française: « Je suis en danger. Cela est vrai ».

Point presse de la Cenco en janvier 2017. De gauche à droite: Mgr Marcel Utembi Tapa, Donatien Nshole et Mgr Ambongo

En juin 2016, il est élu vice-président de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Le 6 février 2018, le pape François nomme Mgr Ambongo coadjuteur de l'archidiocèse de Kinshasa[12] pour succéder au cardinal Laurent Monsengwo Pasinya à son décès ou à sa démission. Il a été présenté à l'archidiocèse comme coadjuteur le 11 mars 2018. Il devient archevêque le 1er novembre 2018, quand François accepte la démission du cardinal Pasinya[13]. Son installation a lieu le 25 novembre 2018[14].

Cardinal

Il a été créé cardinal par le pape François lors du consistoire du 5 octobre 2019[15],[16] au titre de San Gabriele Arcangelo all'Acqua Traversa.

Notes et références

  1. John L. Allen Jr., « Transition looms in African Catholic powerhouse as legend readies to go », Crux, (lire en ligne, consulté le )
  2. « DRC Bishops visit Zambian President on a peace mission », Vatican News, (lire en ligne, consulté le )
  3. « Bishop Ambongo returns to the Saint Eugene de Mazenod Institute – Congo », Oblates of Mary Immaculate (consulté le )
  4. « Resignations and Appointments, 06.02.2018 », Holy See Press Office, (consulté le )
  5. Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : ce qu’il faut savoir sur Mgr Fridolin Ambongo », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  6. (it) « Rinunce e Nomine, 22.11.2004 », Holy See Press Office, (consulté le )
  7. (it) « Rinunce e Nomine, 05.03.2016 », Holy See Press Office, (consulté le )
  8. (it) « Rinunce e Nomine, 12.11.2016 », Holy See Press Office, (consulté le )
  9. « Prise de possession canonique de Mgr Fridolin Ambongo Besungu archevêque Mbandaka-Bikoro », Agence Congolaise de Presse, (lire en ligne, consulté le )
  10. G. Jeffrey MacDonald, « Church suspends sacraments as deadly Ebola outbreak spreads », National Catholic Reporter, (lire en ligne, consulté le )
  11. Joshua J. McElwee, « Congolese bishop: The Vatican under Francis is 'closer to the reality that we live' », National Catholic Reporter, (lire en ligne, consulté le )
  12. (it) « Rinunce e Nomine, 06.02.2018 », Holy See Press Office, (consulté le )
  13. « Holy See Press Office announces new Archbishop for Kinshasa », Vatican News, (lire en ligne, consulté le )
  14. « RDC: Mgr Ambongo investi nouvel archevêque de Kinshasa - RFI », RFI Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  15. « Le pape nomme 13 nouveaux cardinaux, signes d’une Eglise ouverte et en dialogue », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  16. « RDC : Fridolin Ambongo officiellement créé 4ème Cardinal de l'Église catholique romaine du pays », sur AfricaTimes1, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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