Andreï Vlassov
Andreï Andreïevitch Vlassov (en russe : Андрей Андреевич Власов ; - ) est un général soviétique qui se rallia à Hitler et combattit dans les rangs de la Wehrmacht lors de la Seconde Guerre mondiale.
Pour les articles homonymes, voir Vlassov.
Andreï Vlassov | ||
Andreï Vlassov, en 1942. | ||
Naissance | Lomakino, Gouvernement de Nijni Novgorod Empire russe |
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Décès | (à 45 ans) Moscou Union soviétique |
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Origine | Soviétique, Russe | |
Allégeance | URSS (1918-1942) Allemagne nazie (1942-1945) |
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Arme | Armée rouge (1918-1942) Armée Vlassov (1942-1945) |
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Grade | Lieutenant général | |
Années de service | 1918 – 1945 | |
Commandement | Armée Vlassov | |
Conflits | Guerre civile russe Seconde Guerre mondiale |
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Faits d'armes | Siège de Léningrad Bataille de Liouban |
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Distinctions | Ordre du Drapeau rouge Ordre du Dragon d'or |
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Biographie
Général et héros de l’Armée rouge
Issu d'une famille paysanne[1], treizième enfant de sa famille, Andreï Vlassov est né en 1900 dans le village de Lomakino, dans le Gouvernement de Nijni Novgorod, en Russie. Fils d’un tailleur de village, il entra comme élève gratuit au séminaire de Nijni Novgorod. À l’âge de dix-huit ans, en pleine guerre civile russe, il s’engagea comme simple soldat dans un régiment de la 2e division du Don de l’Armée rouge et y obtint le grade de capitaine lors des campagnes d’Ukraine et de Crimée contre les armées blanches de Dénikine.
À l’issue du conflit, il fut nommé major (ou commandant) et professeur de tactique à l’Académie militaire de Moscou, avant de recevoir, avec le grade de colonel, le commandement du 2e régiment de fusiliers de la division turkmène. Devenu membre du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) en 1930, il épousa en 1933 une jeune femme d’un village voisin de son lieu de naissance et qui venait d’obtenir son doctorat de médecine. Lorsqu’éclatèrent les purges staliniennes de 1934-1935 contre le maréchal Toukhatchevski et les principaux chefs de l’Armée rouge, il servait comme chef d’État-major à la 72e division de fusiliers. C’est à cette époque que son épouse, ancienne fille de koulak, le quitta afin de ne pas le compromettre aux yeux des autorités soviétiques. La carrière fulgurante de Vlassov à la fin des années 1930 s’explique par son soutien indéfectible au stalinisme. Il bénéficia de l’épuration systématique des vétérans de la guerre civile.
En 1938, il est envoyé en Chine en tant que chef d’état-major du général Tcherepanov, puis comme instructeur à l’Académie militaire de Chongqing, sous le pseudonyme de Volkhov. C’est là que, selon ses dires futurs, il devait prendre conscience du double jeu de Staline : d’un côté, celui-ci soutenait le Kuomintang contre les Japonais et de l’autre il n'en maintenait pas moins des rapports étroits avec les adversaires internes des nationalistes, à savoir les communistes de Mao Zedong. À son retour, il se voit confier le commandement du 4e corps motorisé. Ayant reçu des décorations des nationalistes chinois, celles-ci lui furent « confisquées » lors de son retour en Union soviétique.
En 1939, il reçut le commandement de la 99e division de fusiliers, l’une des plus mauvaises unités de l’Armée rouge. En quelques mois, Vlassov en fit une division modèle, « une troupe d’élite exemplaire », selon un article du quotidien Étoile rouge.
En 1941, Vlassov défend Kiev avec ses unités et participe à la défense de Moscou. Il est décoré de l’ordre de Lénine et de l’ordre du Drapeau rouge.
Chef de l'Armée de libération nationale russe
En février 1942, il participe, en tant que commandant de la 2e armée de choc, à une offensive visant à briser l'encerclement de Leningrad mais son opération échoue : la bataille de Liouban s'achève par l'encerclement de la 2e armée de choc et par la capture de Vlassov en juillet par les troupes allemandes[2].
« Staline, quant à lui, abandonna ignominieusement dans les marécages et les forêts, à quelque cent soixante kilomètres de Demiansk, la 2e Armée de choc du général Vlassov. Après sa reddition, Vlassov fou de rage, fit cause commune avec les Allemands et accepta de former une armée russe antistalinienne. »[réf. nécessaire]
Antistalinien, il passe alors de Staline à Hitler et fait connaître à la Wehrmacht son désir de faire défection. Staline avait décidé que tout soldat soviétique prisonnier serait considéré comme déserteur, et donc passible de la cour martiale et de la peine capitale. Vlassov fait prisonnier était donc déjà considéré comme un « traître ». Selon une autre version des faits, Vlassov aurait été convaincu par les Allemands de rejoindre leur camp. Il fonde le Comité russe de libération et l'Armée russe de libération (Russkaya Osvoboditel'naya Armiya), dont il devient commandant en chef, avec la tâche d'aider les troupes allemandes à combattre l'Armée rouge. Hitler n'accorda qu'une confiance limitée à Vlassov et à ses troupes et ne l'autorisa à commander deux divisions armées que dans la phase finale du conflit. Il sera généralement écarté des affrontements directs avec l'Armée rouge. Certains comme le diplomate Gustav Hilger (en) ont poussé pour qu'Hitler donne plus de latitude à Vlassov pour amener à lui plus de Russes désertant l'Armée rouge, mais ils n'ont pas réussi à se faire entendre. Le racisme antislave du Führer ainsi que les purifications qui en ont découlé n'ont pas facilité les ralliements aux troupes russes engagées aux côtés des Allemands.
Boris Souvarine voyait en Vlassov un homme qui luttait « non pas contre sa patrie, mais contre le régime de Staline, honni des populations soumises à une sorte d'esclavage »[3].
Livré aux Soviétiques
Dans les derniers jours de la guerre, les troupes de Vlassov, espérant gagner la faveur des Alliés, se retournèrent contre l'armée allemande en aidant le soulèvement de Prague. Mais les Alliés américano-britanniques refusèrent d'accorder l'asile à Vlassov. Le général et ses aides de camp furent capturés par les Soviétiques ou livrés à ceux-ci par les Alliés dans des circonstances mal définies. Tous les membres de l'Armée russe de libération furent déportés avec femmes et enfants en Sibérie. Vlassov et ses généraux (au total onze officiers supérieurs de son armée) furent internés à la Loubianka à Moscou, torturés, puis jugés à huis clos, condamnés à mort pour haute trahison le et exécutés par pendaison.
Notes et références
- Alexandre Soljénitsyne (trad. Melle J. Lafond et MM. J. Johannet, R. Marichal, S. Oswald et N. Struve), L'archipel du goulag : 1918 - 1956 première et deuxième parties, t. I (essai d'investigation littéraire), Paris, Éditions du Seuil, , 3429e éd., 446 p. (ISBN 978-2-02-002118-0), I - L'industrie pénitentiaire, chap. 6 (« Ce printemps-là »), p. 186
- Sur les circonstances, voir A. Beevor (1998) p. 73
- Boris Souvarine, Staline. Aperçu historique du bolchevisme, Éditions Champ libre, p. 569.
Voir aussi
Documentaire
- Deuxième choc. Fidèle à l'armée de Vlassov : documentaire d'Alexeï Pivovarov avec Roustem Adagamov dans le rôle de Vlassov.
Bibliographie
- Antony Beevor (trad. Jean Bourdier), Stalingrad, Editions de Fallois, , 605 p.
- Wilfried Strick-Strickfeld, Contre Staline et Hitler: Le général Vlassov et le mouvement de libération russe, Presse de la Cité, 1971
- Jürgen Thorwald, L'Illusion. Les soldats de l'Armée rouge dans les troupes d'Hitler, Albin Michel, 1975
- Jean-Christophe Buisson, Il s'appelait Vlassov (roman), Lattès, 2004.
- Dominique Venner, « L'espoir assassiné du général Vlassov », La Nouvelle Revue d'histoire, no 60, mai-, p. 49-52
- Nicolas Ross, Entre Hitler et Staline. Russes blancs et Soviétiques en Europe durant la Seconde Guerre mondiale, éditions des Syrtes, 2021.
- Georges Coudry, Soldats de Vlassov et détachements soviétiques en France, Matériaux pour l'histoire de notre temps, année 1995, 39-40, pp. 8-12.
Articles connexes
Liens externes
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