Gerard Mortier

Gerard[1] Alfons August, baron[2] Mortier[1], né à Gand (Belgique) le et mort à Bruxelles le , est un directeur d'opéra belge.

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Gerard Mortier
Naissance
Gand
Décès
Bruxelles
Activité principale Directeur d'opéra
Distinctions honorifiques Concession de noblesse et du titre de baron (2011)

Biographie

Jeunesse et formation

Gerard Mortier est fils d'un boulanger gantois. Il fait sa scolarité au collège Sainte-Barbe de sa ville de Gand. Il acquiert sa formation supérieure à l'université de Gand, où il obtient un doctorat en droit et une licence en sciences de la communication.

Débuts

Après ses études, Gerard Mortier, passionné d'art lyrique depuis son enfance, choisit une carrière de responsable artistique : son premier poste est celui d'assistant du directeur du Festival des Flandres. Le , premier coup d'éclat d'une longue série : Mortier publie dans une revue locale un pamphlet qui qualifie l'opéra royal de Gand de « scandale culturel flamand » ; il y préconise la fondation d'un « Opéra des Flandres ».

En 1968, il est assistant du directeur du Festival des Flandres. De 1973 à 1979, assistant de Christoph von Dohnányi et de Rolf Liebermann, il passe sept ans en Allemagne où il est successivement directeur artistique des opéras de Düsseldorf (1972-73), Hambourg (1973-77) et Francfort (1977-79).

De 1979 à 1981, Rolf Liebermann et Hugues Gall l'appellent à l'Opéra de Paris comme chargé de mission.

1981-1992

En 1981, il succède à Maurice Huisman comme directeur du Théâtre royal de la Monnaie, abritant l'opéra bruxellois, jusque-là surtout réputé comme scène attitrée du Ballet du XXe siècle. Bien décidé cependant à renouveler le genre lyrique et à réveiller une institution un peu assoupie, il appelle dès 1981 Sylvain Cambreling comme directeur musical de l'opéra. Ensemble, ils produisent des spectacles signés Luc Bondy, Patrice Chéreau, Karl-Ernst Herrmann, Peter Mussbach et Herbert Wernicke. Ces choix de programmation originaux, souvent anticonformistes, et l'engagement tout autant de jeunes chanteurs de talent que de personnalités les plus en vue de la scène théâtrale européenne, valent à Gerard Mortier une réputation internationale.

Parallèlement à ses fonctions à Bruxelles, Mortier est nommé directeur artistique de l'Opéra Bastille, en cours de construction, en . Il en démissionne le , au motif qu'il y a au sein de l'établissement chargé de construire Bastille « trop de gens qui n’ont aucune conception dramaturgique de l’opéra. »[réf. nécessaire].

Des actions parallèles de promotion internationale font de La Monnaie l'une des capitales de l'opéra en Europe. Toutefois, cette gestion unilatérale conduit également au mécontentement du chorégraphe Maurice Béjart dont le financement dépend également de la Monnaie. Le conflit culmine en 1987, lorsque Béjart quitte la Belgique définitivement.

Entre 1988 et 1989, Mortier participe en outre activement à la préparation du projet de l'Opéra Bastille.

Festival de Salzbourg

Fort de ses succès à La Monnaie, Gerard Mortier se voit confier en 1992 la direction du Festival de Salzbourg avec trois missions : faire évoluer la programmation, rechercher des nouveaux publics et ancrer cette institution dans le XXIe siècle. Il s'attache pendant dix saisons à les remplir, rencontrant un succès grandissant malgré de fortes résistances… combattues avec énergie et humour.

Lorsqu'il quitte ce poste en 2001, ses opposants font imprimer une notice nécrologique en pleine page dans un journal local.

Dernières années

De 2002 à 2004, à l'invitation du gouvernement du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Gerard Mortier organise le premier cycle de la Ruhr Triennale, installée dans d'anciens locaux industriels.

De septembre 2004 à 2009, il est de retour à Paris, où il succède à Hugues Gall comme directeur de l'Opéra de Paris, dont le statut a été modifié pour lui permettre de rester à sa tête après son soixante-cinquième anniversaire — et après en avoir été le directeur délégué depuis .

Par ailleurs, il enseigne l'histoire politique et sociologique du théâtre à Gand et à Leyde.

Le , il est nommé directeur du New York City Opera à partir de la saison 2009-2010 jusqu'en 2015[3], mais participe dès lors à l'activité de l'institution. Le , il renonce à en assurer la direction, faute de moyens financiers adéquats[4]. Peu avant sa mort, il évoque des « regrets » à propos de cette occasion manquée, ajoutant « j'aurais pu annuler mon contrat à Paris »[5].

En 2010, il prend la direction du Teatro Real de Madrid[6]. En , il en perd la direction mais devient « conseiller artistique »[7].

Il meurt le [8] d'un cancer du pancréas[9].

Vie privée

Il fut pendant 35 ans, jusqu'à sa mort, le compagnon de Sylvain Cambreling.

Distinctions

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Bernard Debroux, Gerard Mortier et Henri Pousseur, L'Opéra aujourd'hui, Bruxelles, Nevada, 1983
  • Jean-Marie Piemme (dir.), Un théâtre d'opéra : l'équipe de Gerard Mortier à la Monnaie, Gembloux, Duculot, 1986
  • Hans-Klaus Jungheinrich, Georg-Friedrich Kuhn et Wolfgang Schreiber, Musiktheater: Gesprache met Gérard Mortier, Ruth Berghaus und Peter Mussbach, Kassel, Bärenreiter, 1986
  • Laurent Weinstein, Gerard Mortier : biographie, Bruxelles, Le cri, 1992
  • Simon Michael Namenwirth, Gerard Mortier at the Monnaie: the Interviews, Bruxelles, VUB Brussels University Press,
  • Serge Martin, Gerard Mortier, L'Opéra réinventé, Paris, Naïve, 2006
  • Gerard Mortier, Dramaturgie d'une passion, Paris, Christian Bourgois éditeur, , 312 p. (ISBN 978-2-267-02054-0)
  • Benoit Fauchet, « Opéra de Paris : les années Mortier, mégalodrame en cinq actes », in Diapason, n° 570, , pp. 28–31

Liens externes

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