Gefco
Gefco est une entreprise internationale française de logistique industrielle disposant d'un réseau de transport terrestre privé multimodal (route et rail) avec quatre-vingts hubs et agences dans les zones de développement stratégique et de 65 plateformes logistiques[3].
Gefco | |
Création | |
---|---|
Dates clés | 16 mars 1939 : immatriculation de la société actuelle |
Fondateurs | Groupe PSA |
Forme juridique | Société anonyme à directoire |
Slogan | Partners, unlimited |
Siège social | Puteaux France |
Direction | Oleg Belozerov (président du conseil de surveillance) Luc Nadal (président du directoire) |
Actionnaires | Compagnie maritime d'affrètement - Compagnie générale maritime |
Activité | Transport et logistique |
Société mère | CMA CGM |
Filiales | Chronotruck |
Effectif | 11 500 |
SIREN | 542050315[1] |
TVA européenne | FR83542050315[2] |
Site web | http://www.gefco.net |
Chiffre d'affaires | 4,2 milliards en 2021 |
Le groupe GEFCO a été créé en 1949 par le constructeur automobile français Peugeot SA en tant que filiale pour gérer son réseau de distribution. Il est resté une filiale à 100% de l'entreprise française jusqu'en 2012, date à laquelle la Compagnie des chemins de fer russes (RZD), que possède l'État russe, devient actionnaire majoritaire du groupe avec 75% des titres, les 25% restants appartenant au Groupe PSA. Depuis le 8 avril 2022, le Groupe CMA CGM a acquis près de 100% du capital de Gefco.
Historiquement Gefco est l'acronyme de Groupages Express de Franche-Comté.
Histoire
De la création par Peugeot SA en 1949 à la vente en 2012
Peugeot SA crée le la société « Les Groupages Express de Franche-Comté » ou Gefco afin de posséder sa propre filiale de distribution de biens. L'avis de création officielle est finalisé en 1950 . Le groupe commence alors à ouvrir ses propres dépôts. À l'origine, Gefco fut d'abord créé pour améliorer les opérations de transport des marchandises entre Paris et l'usine PSA de Sochaux.
En 1969, le groupe rachète Fourgon Dauphinois Bellier, et en 1977, le groupe Soler Seguin[4].
En 1970, Gefco commence ses activités de logistique avec l'ouverture de la plate-forme de Lyon. Gefco lance également ses activités de douane et de représentation fiscale.
L'évolution de l'activité Gefco passe également par la création de différents services tels que le lancement de son activité de transport de voitures par mer ainsi que les transports aériens avec la création de l'agence de Bâle-Mulhouse[5].
En 1975, la société Air Gefco se crée[6].
À partir des années 1980, Gefco s'étend en Europe de l'Ouest via la création de filiales en Suisse et en Grande-Bretagne (1981), puis dans les années 1990, Gefco s’implante en Europe centrale et orientale, en Amérique du Sud, en Afrique du Nord et en Asie.
Dans le début des années 2000, le groupe ouvre de multiples filiales, marquant un fort développement à l'international : Allemagne et Pologne pour l'Europe, Brésil et Argentine pour le Mercosur, Maroc, Tunisie, Chine, Hong-Kong, Chili. En 1986, Gefco Espagne est créé
En 1989, c'est la création de Gefco Spécial.
En 1990, Gefco débute dans les activités de transport des deux-roues, pour Piaggio et Peugeot Motocycles[7].
L'État russe, actionnaire majoritaire à partir de 2012
En , la Compagnie des chemins de fer russes RZD acquiert 75 % des parts de Gefco pour une valeur de 800 millions d'euros[8], devenant ainsi le principal actionnaire. PSA Peugeot Citroën garde les 25 % des parts restantes[9]. Depuis 2010, Gefco approvisionnait par le rail l'usine de montage automobile PSA en Russie[10]. Pour le président de la RZD de l'époque, Vladimir Iakounine, un proche du président russe Vladimir Poutine, il s'agit de profiter de la qualité du réseau logistique ramifié et des technologies françaises[11].
À partir de 2015, la Crise de Crimée voit au niveau international, les États-Unis, l'Union européenne et d'autres pays s'opposer à la Russie, l'accusant de violer le droit international et la souveraineté de l'Ukraine. Le président du directoire de Gefco, le Français Luc Nadal, se réjouit que Vladimir Iakounine, n'ait pas été sanctionné par l'Union européenne, à la différence des Etats-Unis et précise que les autres sanctions américaines sur la Russie n'ont entraîné aucune conséquence pour Gefco[12].
En 2015, Gefco rachète la société IJS Global[13] afin de développer sa présence à l'international pour son activité transitaire et de Freight forwarding. Ce rachat permet ainsi à Gefco de renforcer sa présence en Chine, en Asie du Sud-Est, aux États-Unis, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Australie. De plus Gefco développe son expertise dans les secteurs suivants : pharmaceutique, l'équipement médical, l'aérospatiale et la défense[14].
En avril 2015, Gefco annonce étudier un plan social qui se traduirait par la suppression d'environ 500 postes en France, soit plus de 10 % de ses effectifs dans le pays[15].
En , Gefco et PSA annoncent avoir signé un nouvel accord d’exclusivité par lequel PSA confie à Gefco la gestion et l’optimisation de l’ensemble de sa supply chain industrielle au niveau mondial pour la période 2017-2022[16].
En 2017, des discussions sont en cours au sujet de la vente d'une partie de son capital par la RZD, dont le président est alors Oleg Belozerov, nommé par le premier ministre russe Dmitri Medvedev[17],[18]. « L'option d'une vente est envisagée. De notre point de vue, pour diriger, il est suffisant de posséder 50% plus une action », avait déclaré Oleg Belozerov le 30 mai 2017 au quotidien économique Kommersant[19]. Parallèlement, en France, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) travaillait activement pour faire racheter en partie Gefco par des investisseurs français[20].
En , Gefco annonce préparer une introduction en bourse pour 2019. RZD baisserait alors sa participation à moins de 50 % et PSA vers 10 %[21]. Le 25 mai 2020, Oleg Belozerov, président du conseil de surveillance de Gefco et président de la Compagnie des chemins de fer russes, manifeste auprès du président russe Vladimir Poutine sa volonté de réduire les investissements[22].
L'entreprise souhaite revendre les parts détenus par les russes en 2022, soit 75% de son capital[23]. Début avril 2022, CMA CGM annonce acquérir ces parts avant de reprendre l'ensemble du capital[24].
Métiers et activités
Chaine logistique automobile
Gefco travaille aujourd'hui avec de nombreux grands groupes industriels (General Motors, Renault, Toyota, Ford, Volkswagen, BMW[25]...). Gefco prend en charge la chaîne d'approvisionnement de ces groupes. Il met également à disposition différents savoir-faire indispensables comme l'ingénierie logistique, le transport multimodal, la préparation et le stockage de véhicule et leur distribution.
Ingénierie douanière et fiscale
Dans 103 pays, Gefco propose la réalisation des opérations douanières et de représentation fiscale. Implanté à l'international, le groupe propose aux entreprises de faire face aux enjeux sécuritaires et financiers liés à leur déplacement.
Russie et région 1520
La zone 1520 est appelée ainsi en raison de la taille de l'écart entre les rails en Russie et dans les pays limitrophes, à savoir 1 520 mm[26]. L'actionnaire principal de Gefco, le groupe RZD, est responsable du réseau ferroviaire de cette région. Le groupe russe peut ainsi proposer un accès aux zones complexes du territoire.
Implantation
Au , le groupe dispose de 41 filiales réparties sur cinq continents.
En outre, parmi les filiales, notons Chronotruck, une plateforme de mise en relation en temps réel entre expéditeurs de marchandises et transporteurs professionnels.
Direction
Controverses
En 2021, après quatre ans d'enquête de l'Office central de lutte contre le travail illégal, plusieurs cadres de la société, dont le PDG Luc Nadal en tant que responsable légal de Gefco, sont mis en examen pour « recours en bande organisée au service d’une personne exerçant un travail dissimulé »[31]. En 2012, Luc Nadal, alors ancien directeur général adjoint chargé de Geodis, le pôle transport ferroviaire de la SNCF, avait été condamné par la justice pour « prise illégale d'intérêt par un chargé de mission de service public dans une affaire dont il assure le paiement ou la liquidation » et avait fait appel[32]. Dans l'affaire de 2021, il a été placé sous le statut de témoin assisté[33].
L'enquête avait été lancée à partir de 2017, après un contrôle de la DREAL[34]. Gefco est suspecté d’avoir bénéficié d’un système illégal de « prêt de salariés » par des entreprises polonaises et slovaques.[35],[36]Pour l'Urssaf, le préjudice se monterait à 800 000 euros entre les années 2015 et 2018[37]. Le procureur de la République de Vesoul, Emmanuel Dupic, précise que sur une base logistique à Quincey, qui aurait été gérée par la Gefco de Noidans-lès-Vesoul, ont été découverts 35 chauffeurs vivant « dans des conditions très indignes », des routiers de Pologne et de Slovaquie travaillant régulièrement sur le territoire français, sans être déclarés ni en France ni dans leur pays d'origine[38],[39],[40]. « Je me réjouis de la mise à jour de cette présomption de fraude d’ampleur », a commenté le ministre des transports Jean-Baptiste Djebbari[41].
Notes et références
- Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
- « https://amadeus.bvdinfo.com/version-2019829/ », sous le nom GEFCO (consulté le )
- « Services - Gefco : un groupe international », sur www.actu-cci.com (consulté le )
- « History of Gefco SA – FundingUniverse », sur www.fundinguniverse.com (consulté le )
- « Histoire : GEFCO », sur www.gefco.net (consulté le )
- « Société AIR GEFCO à PARIS 16 (Chiffre d'affaires, bilans, résultat) avec Verif.com - Siren 303774970 », sur www.verif.com (consulté le )
- « GEFCO cumple 60 años | Revista Container - Comercio Exterior y Empresas » (consulté le )
- PSA cède le contrôle de son joyau Gefco à la Russie pour 800 millions d'euros, Denis Fainsilber, Les Echos.fr, 20 septembre 2012
- « PSA cède 75 % de sa filiale logistique Gefco aux chemins de fer russes », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- Stéphane Le Hénaff, « Gefco : la Russie connectée par le rail », sur www.actu-transport-logistique.fr, (consulté le )
- Denis Cosnard et Philippe Jacqué, « La "SNCF russe" en pole position pour acquérir Gefco, filiale logistique de PSA », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (ru) Анатолий Темкин, «В России мы выходим в море, не имея четкого курса», sur Газета РБК, (consulté le )
- « Logistique > Gefco rachète le Néerlandais IJS Global », sur www.wk-transport-logistique.fr (consulté le )
- « GEFCO annonce l’acquisition d’IJS GLOBAL, Fusacq Buzz », sur www.fusacq.com (consulté le )
- Les Décodeurs, « MoryGlobal, Gefco : les messagers en grande difficulté », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Gefco remporte un contrat de 8 milliards d'euros avec PSA, « Gefco remporte un contrat de 8 milliards d'euros avec PSA », capital.fr, (consulté le )
- Figaro.fr avec AFP, « Discussions autour d'une cession partielle du russe RZD dans Gefco », sur LEFIGARO, (consulté le )
- (ru) « Главой РЖД стал первый замглавы Минтранса Белозеров », sur Interfax.ru, (consulté le )
- Pour Reuters, Jack Stubbs à Moscou et Gilles Guillaume à Paris, avec Bertrand Boucey, « Les chemins de fer russes envisage de vendre une part majoritaire de Gefco », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
- Benjamin Quenelle, « La CDC se prépare à entrer dans le capital de Gefco », sur Les Echos, (consulté le )
- Agence France-Presse, « Logistique: Gefco, ex-filiale de PSA, pense à entrer en Bourse », sur lepoint.fr, (consulté le )
- (en) « Meeting with Russian Railways CEO Oleg Belozerov », sur President of Russia, (consulté le )
- « Gefco veut couper le cordon avec son embarrassant propriétaire russe », sur Les Echos, (consulté le )
- « Gefco revient dans le giron français avec CMA CGM », sur Les Echos, (consulté le )
- (en-US) « Gefco supports BMW with Silk Road rail shipments - Automotive Logistics », Automotive Logistics, (lire en ligne, consulté le )
- Transport ferroviaire en Russie
- « Gefco, ex-filiale de PSA, lance son projet d'introduction en Bourse », Challenges, (lire en ligne, consulté le )
- Gleb Stolyarov, « Les chemins de fer russes veulent réduire leur part dans Gefco », sur Capital.fr, (consulté le )
- « Polytechnique.org :: Luc Nadal », sur www.polytechnique.org (consulté le )
- « Quel sera l’impact pour Gefco du changement de présidence chez RZD ? – CFE-CGC GEFCO », sur www.cfecgc-gefco.com (consulté le )
- T.G. avec AFP, « Le PDG de Gefco mis en examen pour une affaire de « prêt de salariés » », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
- AFP, « L'ex-directeur fret de la SNCF fait appel », sur LEFIGARO, (consulté le )
- Nicolas Grumel, « Affaire de travail dissimulé à Vesoul : Gefco réagit ! », sur FranceRoutes, (consulté le )
- « Franche-Comté. Travail dissimulé : le PDG de Gefco mis en examen à Vesoul », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
- Le Figaro avec AFP, « La société de transport Gefco mise en examen pour travail dissimulé », sur LEFIGARO, (consulté le )
- Par Le Parisien avec AFP Le 20 mars 2021 à 22h30, « Travail dissimulé : neuf cadres du transporteur Gefco mis en examen », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Lucas Archassal, « Vesoul : mise en examen du PDG de Gefco, FO/UNCP craint des pertes économiques », sur France Bleu, (consulté le )
- France Bleu Besançon, « Travail dissimulé dans le transport, Emmanuel Dupic, procureur à Vesoul - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le )
- Jean-François Fernandez, « Vesoul : démantèlement d'un réseau de transport routier non déclaré », sur France Bleu, (consulté le )
- lapressedevesoul.com, « Un dirigeant d'une entreprise de transport, écroué à la Maison d'arrêt de Vesoul - La Presse de Vesoul », sur lapressedevesoul.com, (consulté le )
- TRM24, « Jean-Baptiste Djebbari s’exprime sur l’affaire de travail dissimulé impliquant Gefco », sur TRM24.fr, (consulté le )
Liens externes
- Ressource relative aux organisations :
- Site officiel
- Portail de la production industrielle
- Portail des transports
- Portail des entreprises
- Portail de la Russie
- Portail de la Franche-Comté