Gabriel Cañellas

Gabriel Cañellas i Fons, né le à Palma, est un homme politique espagnol, membre du Parti populaire (PP).

Gabriel Cañellas
Fonctions
Président des Îles Baléares

(12 ans, 1 mois et 23 jours)
Gouvernement Cañellas I, II, III et IV
Législature Ire, IIe, IIIe et IVe
Coalition AP-PDP-UL (1983-1987)
AP/PP-PL-UM (1987-1991)
PP-UM (1991-1995)
PP (1995)
Successeur Cristòfol Soler
Biographie
Nom de naissance Gabriel Cañellas i Fons
Date de naissance
Lieu de naissance Palma (Espagne)
Parti politique AP, puis PP
Diplômé de Université de Valladolid
Université de Deusto

Présidents des Îles Baléares

Il devient, en 1983, président des Îles Baléares. Il conserve le pouvoir en 1987, 1991 et 1995, parvenant chaque fois à augmenter le score du parti conservateur. Il doit démissionner peu après le début de son quatrième mandat, pour une affaire de financement illégal de sa formation.

Biographie

Formation

Après avoir obtenu une licence en droit de l'université de Valladolid, il en obtient une autre à l'université de Deusto, où il passe ensuite avec succès une licence de sciences économiques.

Débuts en politique

En 1978, il adhère à l'Alliance populaire, parti conservateur fondé deux ans auparavant par Manuel Fraga. Il se présente, l'année suivante, aux élections municipales à Palma en tête de la liste de la Coalition démocratique (CD)[1], mais le scrutin est remporté par l'Union du centre démocratique (UCD)[2], la CD n'obtenant aucun élu avec à peine 2,9 % des suffrages.

Président des Îles Baléares

Aux élections régionales du , la Coalition populaire (CP), dont l'AP est le principal parti, remporte 35,5 % des voix et 21 députés sur 54 au Parlement des Îles Baléares. Le 7 juin, après un exposé succinct de son programme politique, il est investi président des Îles Baléares par 29 voix contre 25, ayant reçu le soutien de l'Union majorquine (UM), du Parti démocrate libéral (PDL) et de l'Indépendant de Minorque (CIM)[3]. Il forme alors un gouvernement minoritaire de la CP.

Après un mandat marqué, en 1985, par une tentative avortée de renversement par la Fédération socialiste baléare-PSOE (FSB-PSOE) avec l'aide de l'UM, dont il avait perdu le soutien[4],[5], il se présente à sa succession. Lors des élections du , il obtient 36,9 % des voix et 25 sièges sur 59. Il est investi le 17 juillet, après avoir échoué deux jours plus tôt, par 29 voix contre 25, les cinq élus du Centre démocratique et social (CDS) ayant fait le choix de l'abstention[6]. Deux membres de l'Union majorquine entrent alors au gouvernement.

À l'approche des élections régionales du , le Parti populaire (PP), qui a succédé à l'AP, forme une coalition électorale avec l'UM[7]. Avec 47,3 % des voix, l'alliance remporte 31 députés, soit la première majorité absolue de l'histoire régionale, tandis que la FSB-PSOE se contente de 21 sièges[8]. Le 28 juin, il obtient l'investiture du Parlement régional pour un troisième mandat. Il procède, le , à un profond remaniement gouvernemental en changeant cinq de ses dix conseillers, trois des entrants ayant moins de trente ans, dont la vice-présidente, Rosa Estaràs, les deux autres n'en ayant pas quarante[9]. En , l'UM rompt son alliance avec le PP mais ce dernier maintient sa majorité absolue grâce à un transfuge socialiste qui permet au groupe conservateur de détenir 30 sièges au Parlement[10].

Candidat à un quatrième mandat lors des élections régionales du , il est accusé de prévarication par la Gauche unie (IU), après l'attribution à un de ses proches de la concession d'exploitation du tunnel de la ville de Sóller, à Majorque[11]. Il conserve sa majorité absolue avec 44,8 % des suffrages et 30 députés régionaux sur 59. Il est réinvesti le 28 juin, après huit heures de débat où ont été longuement évoqués les soupçons de corruption concernant le tunnel de Sóller, en échange d'un financement du Parti populaire[12].

Démission

Très rapidement, la justice, saisie par IU, met en lumière l'existence d'une caisse noire, constituée en 1989, alimentée par le concessionnaire du tunnel et dotée de cinquante millions de pesetas pour des dépenses électorales, ce qui conduit José María Aznar, président du PP, à diligenter une enquête interne dans l'archipel[13]. Le 11 juillet, lors d'un entretien secret à Madrid, en présence du secrétaire général du parti, Francisco Álvarez-Cascos, Aznar lui demande de démissionner de la présidence régionale du PP et du gouvernement[14]. Il fait alors preuve de réticence, quand bien même la direction nationale lui permet de régler lui-même sa succession[15].

Il remet finalement sa démission le 15 juillet, celle-ci étant alors acceptée par Madrid mais refusée, à l'unanimité, par la fédération régionale[16]. Le 19 juillet, cette dernière choisit, par 24 voix, dont celle de Cañellas, contre 7, le président du Parlement, Cristòfol Soler, comme chef du gouvernement, et Joan Huguet, ancien vice-président de l'exécutif, comme président du PP des Îles Baléares[17]. Soler le remplace officiellement le 1er août. Cependant, le , soit dix mois plus tard, il organise la chute de son successeur au profit de Jaume Matas, lors d'un vote interne au groupe parlementaire[18].

Jugement pour corruption

Mis en examen pour corruption par le procureur chargé de l'enquête le 30 mai[19], il est contraint de déposer, au mois de , une caution de responsabilité civile de 134 millions de pesetas[20]. Le 24 juillet, le tribunal supérieur de justice reconnaît l'existence du délit de corruption, même si la concession du tunnel était parfaitement légale, mais le considère prescrit, ne condamnant donc pas Cañellas[21]. Saisi en cassation, le tribunal suprême confirme la sentence le [22].

Fin de vie politique

De plus en plus opposé à la politique touristique et urbanistique menée par Jaume Matas, il démissionne de son mandat de député régional le et renonce à se présenter aux élections régionales du 13 juin suivant[23]. Quelques semaines plus tard, du fait de la perte du pouvoir régional par le PP, il accroît ses critiques envers la direction et tente de reprendre le contrôle de la fédération régionale[24]. Toutefois, le 3 octobre, la liste du comité exécutif emmenée par Matas remporte 80 % des voix lors d'un congrès régional extraordinaire, contre à peine 14 % à celle se réclamant de Cañellas[25].

Notes et références

  1. (es) « Sólo el PSOE ha entrado en campaña », El País, le
  2. (es) « Las capitales más importantes tendrán alcaldes de izquierda », El País, le
  3. (es) « El candidato de AP, investido presidente de la comunidad autónoma de Baleares », El País, le
  4. (es) « Socialistas y reformistas negocian para formar Gobierno en Baleares », El País, le
  5. (es) « Unión Mallorquina no efectuará pactos de gobierno con Coalición Popular ni con los socialistas », El País, le
  6. (es) « El aliancista Gabriel Cañellas ha sido elegido presidente del Gobierno balear », El País, le
  7. (es) « El PP se coliga con Unión Mallorquina », El País, le
  8. (es) « PP-UM estrena mayoría absoluta », El País, le
  9. (es) « Cañellas sustituye a cinco de los diez consejeros del Gobierno balear », El País, le
  10. (es) « El PP mantiene la mayoría en el Gobierno balear gracias a un tránsfuga del PSOE », El País, le
  11. (es) « IU denuncia por prevaricación al presidente del Gobierno balear, Gabriel Cañellas », El País, le
  12. (es) « Cañellas, investido presidente de Baleares por cuarto mandato consecutivo », El País, le
  13. (es) « La investigación del 'caso Sóller' tiene indicios e una 'caja b' en las cuentas del PP de Baleares », El País, le
  14. (es) « Aznar exige a Gabriel Cañellas que presente la dimisión como presidente de Baleares y del PP », El País, le
  15. (es) « Cañellas advierte que la decisión de dimitir debe partir de él y ser aceptada por el PP de Baleares », El País, le
  16. (es) « Cañellas dimite, pero desafía a Aznar », El País, le
  17. (es) « Cristóbal Soler, el candidato continuista, presidirá el nuevo Gobierno balear », El País, le
  18. (es) « Cañellas da un golpe de mano y derroca a Soler, su sucesor al frente del Gobierno balear », El País, le
  19. (es) « El fiscal imputa a Gabriel Cañellas por presunto cohecho en el 'caso Sóller' », El País, le
  20. (es) « Gabriel Cañellas se sentará en el banquillo acusado de corrupción en el "caso Soller" », El País, le
  21. (es) « Los jueces sentencian que Cañellas cometió cohecho, pero lo absuelven por haber prescrito », El País, le
  22. (es) « El Supremo confirma que Cañellas cometió cohecho, pero el delito ha prescrito », El País, le
  23. (es) « Cañellas dimite como diputado balear por desacuerdos con el PP », El País, le
  24. (es) « Cañellas reorganiza a sus seguidores para encabezar el PP balear y desbancar a Matas », El País, le
  25. (es) « Matas recupera en Baleares au n imputado en el 'caso Sóller' », El País, le

Voir aussi

Articles connexes

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