Gambusie

Gambusia affinis

Pour les articles homonymes, voir Guppy (poisson) et Guppy (homonymie).

Gambusia affinis
Gambusie femelle de l'espèce (Gambusia affinis)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Actinopterygii
Sous-classe Neopterygii
Infra-classe Teleostei
Super-ordre Acanthopterygii
Ordre Cyprinodontiformes
Sous-ordre Cyprinodontoidei
Famille Poeciliidae
Genre Gambusia

Espèce

Gambusia affinis
(Baird & Girard, 1853)

Synonymes

  • Fundulus inurus (Jordan & Gilbert, 1882)
  • Gambusia affinis affinis (Baird & Girard, 1853)
  • Gambusia gracilis Girard, 1859
  • Gambusia humilis Günther, 1866
  • Gambusia patruelis (Baird & Girard, 1853)
  • Haplochilus melanops Cope, 1870
  • Heterandria affinis Baird & Girard, 1853
  • Heterandria patruelis Baird & Girard, 1853
  • Zygonectes brachypterus Cope, 1880
  • Zygonectes gracilis (Girard, 1859)
  • Zygonectes inurus Jordan & Gilbert, 1882
  • Zygonectes patruelis (Baird & Girard, 1853)

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

La gambusie (Gambusia affinis), aussi appelée « guppy sauvage », est une espèce de poissons téléostéens, cyprinodontiformes de la famille des Poeciliidae et donc cousine d'une espèce plus connue le guppy. Elle a notamment été utilisée dans la lutte contre les moustiques (notamment en Corse et dans le sud de la France) pour lutter contre le paludisme, mais peut elle-même pâtir des pulvérisations d'insecticides chimiques (ex : diflubenzuron) destinés à la démoustication[1], et - comme le Guppy - interférer négativement avec les écosystèmes locaux et les espèces autochtones[2]: c'est pourquoi elle est classée parmi les espèces invasives les plus nuisibles au XXIe siècle.

Description

Cette espèce ne possède pas de couleurs vives comme ses cousins. Elle se contente de vert ou de marron (suivant le milieu) translucide sur le dos. La cavité abdominale laisse apparaître les viscères. Le dimorphisme sexuel est très important : la femelle est plus grosse que le mâle (cm pour la femelle et cm pour le mâle) et le mâle présente une nageoire anale modifiée : le gonopode, qui sert à la fécondation (interne chez la gambusie).

Habitat

Elle est connue pour ses capacités d'adaptation remarquables : elle supporte des eaux à teneur très faible en oxygène. Elle vit généralement en eau douce mais est aussi très commune en eau saumâtre et peut exceptionnellement se trouver en mer. La gambusie occupe les eaux calmes et chaudes telles les hauts-fonds de certaines rivières ou d'étangs, mais elle se plaît surtout dans les marais. Elle peut très bien vivre dans les eaux chaudes; elle sera plus grande que dans les eaux froides. Elle peut vivre dans des eaux de 5 à 25 degrés celsius.

Reproduction

Son mode de reproduction est ovovivipare. Comme la plupart des espèces de Poeciliidae c'est une espèce à fort pouvoir reproductif. Une dizaine d’alevins peuvent naître en 48 heures, et jusqu’à une quinzaine par mois. Les adultes pratiquent le cannibalisme sur les alevins, beaucoup plus prononcé que chez les guppys.

Prédateurs

Elle possède plusieurs prédateurs, comme les oiseaux notamment martins-pêcheurs, les tortues aquatiques, et des poissons carnassiers comme les brochets. En aquarium c'est une espèce à maintenir en compagnie d'autres espèces relativement pacifiques, surtout dans le cas où l'élevage de la reproduction serait envisagé. Toutes espèces trop territoriales, ayant une gueule de la taille des gambusies, se feront le plaisir d'en faire leur repas.

Utilisation antivectorielle

Originaire d'une partie des États-Unis où elle est appelée "Mosquito fish" (poisson à moustiques), la gambusie a - comme le Guppy - été, dès le début du XXe siècle introduite dans de nombreuses eaux douces des pays chauds pour lutter contre la prolifération des moustiques vecteurs du paludisme et d'autres maladies vectorielles, car elle se nourrit notamment de leurs larves[3].

À cette fin, elle a également été acclimatée en Corse et dans certaines zones humides du sud de la France dont en Camargue et dans le Sud-Ouest[4].

Notes et références

  1. H. Drardja-Beldi and N. Soltani (2003), “Laboratory Evaluation of Dimilin on Growth and Glutathione Activity in Mosquitofish, A Non Target Species” Communications in Agricultural and Applied Biological Sciences, Vol. 68, No. 4, p. 299-305
  2. Rana W. El-Sabaawi, Therese C. Frauendorf, Piata S. Marques, Richard A. Mackenzie, Luisa R. Manna, Rosana Mazzoni, Dawn A. T. Phillip, Misha L. Warbanski, Eugenia Zandonà (2016) Biodiversity and ecosystem risks arising from using guppies to control mosquitoes ; Biology Letters (Royal Society) ; 25 octobre 2016 ; DOI: 10.1098/rsbl.2016.0590
  3. H. Drardja-Beldi (1993), “Contribution à L’étude de Gambusia affinis (Téléostéen, Poeciliidae), Poisson Prédateur des Larves de Moustiques, Croissance des Alevins, Étude du Cycle Sexuel et Corrélations Métapoliques”, Thèse de doctorat, université d'Annaba, Algérie
  4. OPIE (2002) Elles aussi, elles aiment les insectes ... Les Gambusies, revue Insectes 14, no 125, sur le site de l'INRA (PDF, 3 pages)

Voir aussi

Références taxonomiques

Bibliographie

  • (en) Y. Koya, A. Fujita, F. Niki, E. Ishihara and H. Miyama (2003), “Sex Differentiation and Pubertal Development of Gonads in the Viviparous Mosquitofish, Gambusia affinis ; Zoological Science, Vol. 20, No. 10, p. 1231-1242. doi:10.2108/zsj.20.1231
  • (en) J. Venkateswara Rao, G. Begum, R. Pallela, P. K. Usman and R. Nagaswara Rao (2005), “Changes in Behavior and Brain Acetylcholiesterase Activity in Mosquitofish Gambusia affinis in Response to the Sub-Lethal Exposure to Chloropyrifos ; International Journal of Environmental Research and Public Health, Vol. 2, No. 3, p. 478-483. doi:10.3390/ijerph2005030013
  • (en) C. C. Smith and R. C. Sargent (2006), “Female Fitness Declines with Increasing Female Density but Not Mele Harassment in the Western Mosquitofish, Gambusia affinis ; Animal Behaviour, Vol. 71, p. 401-407. doi:10.1016/j.anbehav.2005.06.003
  • (en) Goodsell, J.A, Kats, L.B (1999) Effect of introduced mosquitofish on Pacific treefrogs and the role of alternative prey. Conservation Biology, 13, 921-924
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