Honoré Joseph Antoine Ganteaume

Biographie

Honoré Joseph Antoine Ganteaume naît le 13 avril 1755 à La Ciotat et est baptisé le même jour[2]. Il est le fils d'Antoine Ganteaume, capitaine de marine marchande, et de Catherine Gasquet.

Il se destina de bonne heure au service de la marine et débuta dans la guerre d'indépendance des États-Unis. Il était officier auxiliaire en 1778 et devint sous-lieutenant de vaisseau en 1786. Élevé au grade de capitaine de vaisseau après sa sortie des prisons d'Angleterre, où il avait été conduit au commencement de 1793, il est chef de division en 1795 ; contre-amiral sous le Directoire.

Abandon du vaisseau l’Orient en feu à Aboukir. Ganteaume fait partie des survivants du drame.

Sous les ordres du commandant en chef de la flotte François Paul de Brueys d'Aigalliers il est le chef d'état-major sur l’Orient lors de la bataille d'Aboukir (1798) et échappe à la destruction du navire en feu dont il ordonne l'évacuation.

Il part alors à Brest où il prend la tête d'une escadre de secours devant porter des renforts à l'armée d'Égypte. Il appareille en janvier 1801 mais ses hésitations lui valent de rester enfermé deux mois dans Toulon, et d'arriver près des côtes égyptiennes sans oser faire débarquer ses troupes. En cela, il a une lourde part de responsabilité dans la perte de l'Égypte.

Conservant cependant la confiance du Premier consul, Ganteaume poursuit une belle carrière puisqu'il commande l'escadre de Méditerranée de 1800 à 1802. En il emmène les troupes de l'expédition de Saint-Domingue. La même année, il est nommé préfet maritime de Toulon en remplacement de Vence, et enfin Vice-amiral le . Il commande les flottes de l'Atlantique jusqu'en 1806 (il n'ose pas sortir de Brest pour rejoindre Villeneuve avant Trafalgar) et celles de la Méditerranée de 1808 à 1810. Dans le cadre de cette dernière fonction, il commande l'expédition de ravitaillement de Corfou en , avec notamment Cosmao, Lhermite et Dubourdieu sous ses ordres, mais est incapable d'apporter la moindre aide à l'armée d'Espagne. Il est nommé en 1808 inspecteur général des côtes de l'Océan.

Comte d'Empire en 1810, Napoléon le nomme « colonel commandant le bataillon des marins de la Garde » le .

Nommé président du conseil d’administration de la marine créé par le décret impérial du , Ganteaume devient, à côté du ministre de la marine le vice-amiral Decrès, le conseiller et interlocuteur privilégié de Napoléon dans son entreprise de reconstitution de la marine française[3]. L’empereur le consulte notamment au sujet des questions de formation des matelots dans les conditions du blocus anglais des ports français. Ganteaume préconise la construction de flottilles composées de bricks sur lesquels s’exerceraient les matelots. Sous la présidence de Ganteaume, le conseil de marine surveille la réalisation du programme de reconstitution de la marine impériale esquissé par l’empereur en 1810.

Sous la Restauration, il est aussi pair de France en 1815 puis Inspecteur des classes. Il vote la mort du maréchal Ney lors de son procès. Le roi le nomma pair de France le .

Il mourut à La Pauline le près d'Aubagne, et repose au cimetière d'Aubagne.

Jugements, opinions, épitaphe

Honoré Joseph Antoine Ganteaume

Napoléon en a porté un jugement sévère quand il a dit à Sainte-Hélène : « Ganteaume n'était qu'un matelot, nul et sans moyens. »

Une épitaphe lui a été faite qui reste vivante dans la mémoire des élèves de l'école navale de Brest :

« Ci-gît l'amiral Ganteaume
Qui s'en fut de Brest à Bertheaume[4]
Et poussé par un fort vent d'Ouest
S'en revint de Bertheaume à Brest[5]. »

Notes et références

  1. Acte de décès, Aubagne, 1818, p. 36 sur AD13
  2. Registre paroissial de La Ciotat (1755), Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 68 p. (lire en ligne), p. 24
  3. Nicola Todorov, La Grande Armée à la conquête de l'Angleterre. Le plan secret de Napoléon, Paris, Vendémiaire, , 300 p. (ISBN 978-2-36358-247-8), p. 55
  4. Bertheaume est un petit fort, construit sur un récif à la sortie de la rade de Brest, et accessible à pied à marée basse...
  5. Amiral Arnaud d'Antin de Vaillac, Sous la flamme de guerre, Paris, Presse de la Cité, 1968, p. 118.

Annexes

Sources

Articles connexes

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